Thèses d’Urgeiriça sur la Révolution d’octobre


Thèses d’UrgeiriçaÂ
Arnaldo Matos
I à XIII – synthèse des principales thèses exprimées sur le caractère et la nature de classe des révolutions russe et chinoise et, en particulier, sur la révolution d’octobre.
Le débat porte sur le caractère et la nature de classe de la Grande Révolution d’octobre, dirigée par Lénine, ainsi que sur le caractère et la nature de classe de la Révolution de la nouvelle démocratie en Chine, dirigée par Mao Tse-Tung. Il est de la plus haute importance pour les prolétaires de tous les pays, car il est devenu évident que l’instauration d’un capitalisme d’État monopoliste en Russie et en République populaire de Chine ne peut être que directement liée à la nature des révolutions d’octobre 1917 et de 1949, respectivement, en Russie tsariste et en Chine semi-féodale.
(I) Il n’est pas possible pour les travailleurs d’un pays semi-féodal de faire la révolution prolétarienne, d’établir le socialisme ou la dictature du prolétariat, et d’arriver au mode de production communiste tout en surpassant (contournant) le mode de production capitaliste et le mode de production féodal.
(II) La partie rurale, agraire et semi-féodale de la base économique de la société portugaise à cette époque devrait d’abord s’orienter vers le mode de production capitaliste avant que la révolution prolétarienne puisse faire son chemin, puis que le prolétariat puisse imposer sa révolution prolétarienne, le socialisme et, plus tard, le mode de production communiste.
(III) … Les révolutions politiques et idéologiques ne conduisent pas à des révolutions des modes de production économiques, mais proviennent plutôt de l’évolution de ces modes de production.
(IV) Les révolutions politiques et idéologiques sont les conséquences, et non les causes, du développement des contradictions et de la lutte des contraires dans les modes de production économiques. Ils jouent néanmoins un rôle important: le rôle des sages-femmes dans l’histoire.
(V) L’idée que la révolution prolétarienne socialiste puisse être partagée avec la révolution agraire paysanne contre le féodalisme, à savoir que deux classes exploitées et opprimées – ouvriers et paysans – par deux modes de production différents – capitaliste et féodal – peuvent coexister dans une dictature conjointe, c’est la principale erreur de Lénine d’essayer simultanément de surmonter deux modes de production économiques distincts sous la direction conjointe de deux classes, mais avec des intérêts antagonistes (ouvriers et domestiques paysans).
(VI) Le développement économique russe de 1917, et en particulier l’existence simultanée de deux modes de production qui se combattent, ne permettrait jamais de transformer cette révolution démocratique bourgeoise en une révolution socialiste prolétarienne, dépassant un mode de production – le mode de production féodal – dont la transformation économique révolutionnaire n’avait pas encore eu lieu.
(VII) Cela montre l’impossibilité de réaliser une révolution socialiste basée sur l’alliance de deux classes – ouvrières et paysannes – exploitées et dominées, chacune par des modes de production économiques différents et antagonistes.
(VIII) … la révolution socialiste d’octobre, bien que ce fût un grande soulèvement armé des ouvrier et paysan, n’était pas une révolution socialiste.
(IX) Or, la révolution d’octobre en Russie, à l’instar de la nouvelle révolution de la démocratie en Chine, n’a jamais attaqué ce processus économique de la circulation des capitaux et n’a jamais remis en question l’appropriation privée de la plus-value, individuelle ou collective, de toute une classe ensemble ou un état.
(X) … il est impossible de mener dans un pays et dans le même temps une révolution socialiste prolétarienne qui attaque simultanément les deux modes de production économiques.
(XI) Nous vivons dans cette phase de l’histoire qui est régie par le mode de production capitaliste, dans lequel le pouvoir économique, politique et idéologique bourgeois est dominant, même s’il est parvenu à son stade final, celui de l’impérialisme mourant. C’est pourquoi une révolution politique prolétarienne ne peut pas survivre seule dans un pays isolé…
(XII) Nous vivons sur une planète où l’impérialisme, stade suprême et ultime du capitalisme, s’est globalisé et mondialisé, c’est-à -dire qu’il est devenu dominant aux niveaux local et général.
(XIII) De ces guerres impérialistes vont éventuellement voir le jour les révolutions prolétariennes socialistes modernes, qui – oui – sont en mesure de permettre la destruction du mode de production capitaliste et d’établir le nouveau mode de production communiste.
(Arnaldo Matos)
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