LIBERTE

Le coronavirus progresse

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L’épidémie le coronavirus, devient « Pandémie » et les consignes qu’il entraîne mettent à l’épreuve les Français et donneront à voir l’état moral du pays. Résignation ou surréaction ? Le coronavirus et les consignes qu’il entraîne mettent à l’épreuve les Français et donneront à voir l’état moral du pays, estime le constitutionnaliste Denys de Béchillon.

Il y a un an, lorsque la décision a été courageusement prise de porter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour nos enfants, l’idée d’une espèce de conscription sanitaire a commencé à prendre place. C’est assez simple. Plus la couverture vaccinale est large et profonde, plus nous pouvons compter sur le développement d’une « immunité de groupe » propre à faire reculer les maladies concernées dans la population générale. L’individu n’est donc pas seulement vacciné pour sa propre protection. Il l’est aussi voire surtout pour la protection des autres, d’où la possibilité de s’affranchir de son accord. L’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme porte que « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Or celui qui refuse de se faire vacciner nuit à ses semblables. Il est licite, par voie de conséquence, de le contraindre à la responsabilité et de plus fort à la responsabilité collective.

Tout cela se transpose très bien aux mesures qui seront adaptées à l’évolution de l’épidémie de coronavirus. Nous serons probablement forcés de ne pas faire ce que nous voulons nous déplacer, nous réunir, etc. Et il n’est pas exclu que ce soit dans des proportions sévères, au moins localement.

Le nombre de cas ne cesse d’augmenter ces derniers jours. Nos hôpitaux et autres infrastructures médicales ne risquent-elles pas d’être saturés prochainement ? Ce n’est point un cri de désespoir, mais un réalisme qui pourrait toucher tous les états.

La sélection des soins en réanimation se fera sur les constats et l’âge pour les patients atteints par le coronavirus. Ce qui peut sembler incroyable ce jour se pratique déjà et provoquent des cas de conscience, qui faut-il sauver ?

Indéniable ou presque, les services hospitaliers et leurs responsables soignants ont suffisamment tiré les diverses sonnettes d’alarmes. Dans tous les sens, manque de moyens de tous ordres. Lettres restées mortes, la catastrophe ne serait pas aussi massive, que la fameuse phrase du « Petit Gibus » trouverait sa place ici. Incroyable face à des équipes médicales sous équipées, un personnel à bout de souffle, les diverses manifestations, rien n’y a fait. On peut se demander dans quelle mesure le peuple de France pourrait attaquer l’Etat pour manquement à son devoir. Les heures supplémentaires déplafonnées dans les hôpitaux, annonce Olivier Véran. Le ministre de la Santé a signé un décret pour déplafonner les heures supplémentaires des professionnels de santé à l’hôpital « leur permettant ainsi de pouvoir plus facilement assurer la continuité des soins dans les services dans cette situation exceptionnelle ».

Le coronavirus, frappe tous azimuts sur le globe. Le pays le plus touché en Europe est l’Italie. Qui annonce la mise en quarantaine, L’Italie étend ses mesures de confinement à tout le territoire. Le Premier ministre italien Giuseppe Conte (il n’y a à priori aucune connotation politique, mais un non-sens à permettre à ce grand pays démocratique de vivre librement) a appelé ce lundi 9 mars dans la soirée tous les Italiens à « éviter les déplacements » sur le territoire national pour endiguer l’épidémie de coronavirus, et a ordonné une « interdiction de rassemblement ». Dès ce mardi, quelque 60 millions d’Italiens sont donc priés de rester chez eux. (Il serait très surprenant que ce peuple obéisse à ces mesures plus que drastiques)

En France, des ordres similaires de confinement commencent à être prononcés. Face à des mesures aussi extrêmes, les citoyens s’interrogent : les gouvernements en font-ils trop ? Ou pas assez ?

Le cynisme de nos gouvernants

L’effroi saisit les autorités, il fallait réfléchir et agir avant. Il y a non seulement les morts potentiels, mais la présence des malades graves. La mortalité par le coronavirus est inférieure en % que la conséquence finale de la grippe. La mortalité par le coronavirus est plus élevée en ces moments.

La conséquence dans les semaines à venir n’est pas la cause du problème principal. Elle concernerait 1 à 2% des malades, frappant en grande majorité des personnes âgées, immunodéprimées ou porteuses de comorbidités sévères : cancers, insuffisance respiratoire chronique, etc.

Cette létalité est 10 à 20 fois plus élevée que pour la grippe saisonnière, la protection de la population affectée ne peut justifier de paralyser tout un pays.  Avec un sursaut de cynisme, on n’ignore pas et les chiffres s’alignent pour considérer que les personnes réellement menacées de mort par le coronavirus sont des inactifs, des poids-mort pour la société, avancer de quelques temps leur décès n’est pas une catastrophe en plein réalisme. Cette forme de cynisme peut paraître plus que détestable. Difficile de penser que ceux qui comme les chevaliers de la Table Ronde en temps des légendes, remplacés par ceux qui nous gouvernent en sont entièrement les mains aussi propres qu’en utilisant du savon et du gel.

Nous sommes face aux divers docteurs Jekill et de Mister Hyde

Le vrai danger ce sont les patients qui devront être hospitalisés environ 15% des cas. Certains parmi eux présenteront un syndrome de détresse respiratoire aigu et auront besoin de réanimation potentiellement entre 5 à 10% des cas. Comprendre le SDRA : Un état de défaillance respiratoire et parfois même multiviscérale, qui conduit à la mort sans le moyen de réanimation lourde. La réanimation lourde, se comprend par des mesures « extraordinaires ». Au prix d’un tel traitement, et en l’absence de complications supplémentaires, on peut espérer guérir d’un SDRA. La durée d’hospitalisation en soins intensifs est rarement moins de trois semaines, puis la récupération complète peut prendre des semaines, enfin des séquelles à type de fibrose pulmonaire sont possibles.

Une fois qu’on a pris conscience de ce qu’implique la prise en charge d’une telle pathologie, il faut compter. Il y a en France un peu moins de 400 services de réanimation, qui totalisent environ 5500 lits. Le cap des 1500 cas d’infections par le coronavirus a été dépassé en France, et 30 personnes sont décédées. Cela représente donc probablement une centaine de patients en soins intensifs ou y ayant séjourné. Qu’adviendrait-il si l’épidémie devenait hors de contrôle ? Si elle devait toucher 10 000 personnes, cela ferait un surplus de 500 à 1000 patients ayant besoin de réanimation ; 100 000 malades = 5000 à 10 000 hospitalisations supplémentaires en réanimation !

On le voit, les capacités hospitalières seraient alors largement dépassées. Et ce même si l’arrivée des cas se faisait de façon filée, un malade atteint remplaçant un malade guéri, la durée de séjour en réanimation en cas de SDRA est rarement inférieure à 3 semaines.

D’autre part, ce n’est pas comme si les lits de réanimation étaient actuellement sous-utilisés dans notre pays. En réalité, loin d’être vides, ils sont déjà fortement en pression. Les patients atteints d’un SDRA consécutif à l’infection par le coronavirus s’ajouteraient donc aux autres malades, dont on ne peut guère imaginer qu’ils guériraient comme par enchantement pour libérer des places. Faudrait-il alors faire le tri entre ceux qui pourraient bénéficier de la réanimation et les autres, qu’il faudrait abandonner à leur évolution naturelle ? Et selon quels critères ? Jusqu’à présent en France, on ne parle pas de rationner les soins selon le pronostic, les plus vieux et les plus malades devant laisser la place aux plus jeunes, mais il faudrait bien en venir là au cas où l’épidémie s’étendrait.

En épidémie hors contrôle, devrait-on réquisitionner le matériel et le personnel pour mise à disposition, et « remplacer » les malades atteints de pathologies neurochirurgicales ?

La fébrilité qui saisit nos autorités. Incapables de faire face à la crise qui secoue l’hôpital hors de tout contexte épidémique, elles sont en plein vertige à l’idée de ce que nous risquons à court terme. Le système la mondialisation qui multiplie les échanges et place chaque pays dans la dépendance des autres. On a ainsi appris que le confinement d’une région entière de la Chine faisait courir le risque de pénurie de médicaments de première nécessité, car moins de 20% des principes actifs étaient encore fabriqués en Europe. Mais aussi un système l’hôpital géré comme une entreprise qui rationne les ressources au motif de faire des économies. On voit à quoi mène la doctrine du flux tendu dans un domaine aussi éminemment variable et imprévisible que l’urgence médicale. Il suffit d’une situation épidémique inattendue pour mettre à bas l’édifice si patiemment « rationalisé », c’est-à-dire asséché.

31 réflexions sur “Le coronavirus progresse

  • Coronavirus : la ministre de la Justice Nicole Belloubet testée
    Le ministre de la Culture, Franck Riester, a été testé positif lundi. Pour Emmanuel Macron, « nous sommes au tout début de cette épidémie ».

  • Ce mardi 10 mars, le bilan mondial du nouveau coronavirus a dépassé la barre symbolique des 4 000 décès, avec 17 nouveaux morts rapportés par la Chine. Plus de 110 000 personnes ont été contaminées dans plus de 100 pays et territoires. Le président chinois Xi Jinping est arrivé mardi dans le centre de Wuhan, ville à l’épicentre du Covid-19 et totalement bouclée depuis fin janvier. Il a notamment jugé l’épidémie « pratiquement jugulée », selon des propos rapportés par un média d’État.

    En France, le dernier bilan fait état de 1 412 cas confirmés, avec 30 décès, faisant de l’Hexagone le deuxième pays européen le plus touché par le virus après l’Italie. Lundi 9 mars, le ministre de la Culture Franck Riester a été testé positivement après avoir manifesté des « symptômes », a précisé son cabinet, notant que celui-ci avait passé plusieurs jours la semaine dernière à l’Assemblée nationale, où plusieurs cas ont été confirmés. Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a également été placé en confinement à son domicile après avoir été en contact avec une personne porteuse du virus.

  • L’Italie, pays d’Europe le plus touché par l’épidémie, avec 463 morts et plus de 9 000 cas, a décidé d’appliquer des mesures strictes de confinement. Quelque 60 millions d’Italiens ont été priés de rester chez eux à compter de mardi, conformément à un décret pris par le gouvernement de Rome, sans précédent dans le monde, afin de lutter contre la progression du virus.
    14 h 29 – Au Portugal et en Espagne, des matchs de football à huis clos
    Les prochains matchs des championnats portugais de football de 1re et 2e division se joueront sans supporteurs dans les gradins, a annoncé la fédération nationale sans préciser la durée de cette mesure. Les compétitions des échelons de formation sont suspendues du 14 au 28 mars, tandis que les matchs amateurs ne pourront pas rassembler plus de 5 000 spectateurs en tribune. En Espagne, ce sont les 28e et 29e journées du championnat de football, programmées du 13 au 22 mars, qui seront disputées à huis clos, a annoncé la Liga. Les 32e et 33e journées de deuxième division espagnoles seront elles aussi disputées sans public.

  • Franck Riester rassure sur son état de santé
    « Je vais bien », a assuré mardi sur les réseaux sociaux le ministre de la Culture Franck Riester, « diagnostiqué positif au coronavirus » et « placé en quatorzaine » à son domicile. « Je souffre aujourd’hui des symptômes classiques d’une grippe », ajoute-t-il. Il continuera « de travailler à distance avec les équipes du ministère » et « de rester en lien étroit avec l’équipe de campagne », puisqu’il est tête de liste à Coulommiers (Seine-et-Marne) pour les élections municipales. Le ministre affirme qu’il ne souffrait « d’aucun symptôme ce week-end » et que les signes « bien caractéristiques d’un état grippal ne sont apparus » que lundi matin. Le candidat aux municipales regrette de ne plus être « en mesure de faire campagne sur le terrain ».

  • La compagnie Norwegian Air Shuttle annule 3 000 vols jusqu’en juin

    Compagnie aérienne à bas coûts Norwegian Air Shuttle a annoncé mardi l’annulation d’environ 3 000 vols qui devaient avoir lieu entre mi-mars et mi-juin, ce qui représente environ 15 % des capacités de la compagnie. Elle explique ces annulations par la baisse de la demande en raison de l’épidémie. Troisième compagnie low cost européenne, déjà en difficulté financière, Norwegian Air Shuttle a aussi indiqué qu’elle recourrait à des mesures de chômage temporaire et lancé un appel à l’aide aux autorités.

  • Nicole Belloubet testée au coronavirus
    Touchée par une légère fièvre dans la nuit après avoir été en contact avec des députés contaminés, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a voulu, par mesure de précaution, s’assurer qu’elle n’était pas porteuse du virus. C’est en fin de matinée que la ministre s’est donc soumise à un test de depistage. Les résultats devraient être connus en fin d’après-midi.

  • « Nous sommes au tout début de cette épidémie », affirme Emmanuel Macron

    Présent au centre d’appels du Samu de l’hôpital parisien Necker, le président de la République a souligné que la France est « au tout début de cette épidémie ». « À chaque moment, nous devons nous habituer aux conditions de l’épidémie », a ajouté le chef de l’État en indiquant qu' »il est important d’avoir un comportement civique ».

  • Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron confiné
    Selon nos informations, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a été placé en confinement à son domicile, par mesure de précaution. Il va être testé après avoir été en contact avec un porteur du coronavirus.

  • Selon le président chinois, l’épidémie serait « pratiquement jugulée » à son épicentre

    Au cours de sa visite surprise à Wuhan, le président chinois Xi Jinping a jugé l’épidémie « pratiquement jugulée » à l’épicentre du Covid-19, selon des propos rapportés mardi par un média d’État. « Les premiers résultats ont été obtenus en stabilisant la situation et en renversant la tendance à Wuhan et au Hubei », la province environnante où quelque 56 millions d’habitants sont placés en quarantaine depuis fin janvier, a dit le dirigeant, cité par l’agence officielle Chine nouvelle.

  • 54 nouveaux décès en Iran
    L’Iran a annoncé la mort de 54 personnes supplémentaires infectées par le nouveau coronavirus. Il s’agit du plus lourd bilan en une journée depuis le début de l’épidémie dans ce pays, l’un des plus touchés au monde. Ce nouveau bilan porte à 291 le nombre de personnes tuées par le Covid-19 en République islamique, selon le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour. Il a ajouté que 881 nouveaux cas avaient été confirmés, ce qui porte le total des infections à 8 042.

  • Le virus aura un impact sur quelque 450 manifestations sportives

    Les mesures de restrictions imposées jusqu’au 15 avril par le développement de l’épidémie aura un impact sur quelque 450 manifestations sportives, a indiqué la ministre des Sports Roxana Maracineanu. Près de deux millions de spectateurs au plan national sont concernés. « Nous avons pris conscience de l’impact économique, sur les clubs et les entreprises du sport », de ces mesures, a ajouté la ministre, à l’issue d’une réunion avec les représentants des fédérations, ligues et clubs, et entreprises liées au monde du sport.

  • L’Autriche va filtrer l’entrée des voyageurs en provenance d’Italie
    L’Autriche a annoncé qu’elle allait désormais filtrer l’entrée sur son territoire des voyageurs venant d’Italie et exiger la présentation d’un certificat médical attestant qu’ils ne sont pas infectés par le nouveau coronavirus. D’après le chancelier Sebastian Kurz, le rapatriement des Autrichiens séjournant en Italie sera organisé et une quarantaine leur sera imposée.

  • Coronavirus : branle-le bas de combat au CHU de Montpellier

    Le plan de bataille est prêt depuis plusieurs semaines. Mais alors que le Covid-19 gagne du terrain, les équipes de cet hôpital référent sont fébriles.

  • Il est 8 h 30 ce jeudi 5 mars 2020. Dans la grande salle de réunion du CHU de Montpellier, la cellule de crise commence. Autour de la table, le directeur général de l’établissement, Thomas Le Ludec, son adjoint, François Bérard, et une vingtaine de représentants des différents services de l’hôpital, tous en première ligne face au Covid-19. « Pour l’instant, la situation est encore gérable, mais elle risque de s’aggraver très vite. Il va falloir préserver nos troupes parce que cela risque de durer », prévient dès les premières minutes le directeur. Le déclenchement de la phase 3.

  • Coronavirus : L’Espagne suspend toutes ses liaisons aériennes avec l’Italie
    Live Plus de 4 000 décès imputés au Covid-19 ont été répertoriés dans le monde, dont plus de 500 en Europe et 25 en France. Alors que l’Italie a placé toute sa population en confinement et que la place Saint-Pierre est fermée au public, l’Espagne a vu son nombre de cas tripler depuis dimanche.

  • Des Siciliens verbalisés pour avoir assisté à des funérailles

    Quarante-huit personnes ont été verbalisées en Sicile pour avoir suivi un cortège funèbre en dépit de l’interdiction de rassemblements. Le cortège se déplaçait dans les rues de Porto Empedocle, petite ville de l’ouest de la Sicile, vers le cimetière quand des carabiniers, alertés par des passants, sont intervenus pour verbaliser ces personnes. Les contrevenants risquent jusqu’à trois mois de prison et une amende de 206 euros.
    La basilique et la place Saint-Pierre du Vatican fermées

    Les fidèles et les touristes ne pourront pas se rassembler mercredi sur la place Saint-Pierre à l’occasion de l’audience du pape François qui doit être retransmise par vidéo car la décision a été prise de fermer l’accès de celle-ci ainsi que de la basilique jusqu’au 3 avril.

  • Voter sans danger, la circulaire sur les mesures d’hygiène pour les municipales

    Une circulaire a été envoyée aux maires par le ministère de l’intérieur, détaillant les mesures de précaution à prendre lors du scrutin des municipales face au coronavirus. Éviter la promiscuité (environ un mètre entre les électeurs), laver et désinfecter les lieux plusieurs fois dans la journée, éviter de tirer le rideau de l’isoloir, apporter son propre stylo… font partie des recommandations pour les 15 et 22 mars prochains.

  • Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a appelé ce lundi 9 mars dans la soirée tous les Italiens à ”éviter les déplacements” sur le territoire national pour endiguer l’épidémie de coronavirus, et a ordonné une “interdiction de rassemblement”.

    “Je vais signer un décret que l’on peut résumer ainsi: ‘Je reste chez moi’. Il n’y aura plus de ‘zone rouge dans la péninsule’ (…) L’Italie toute entière deviendra une zone protégée”, a-t-il affirmé sur un ton grave lors d’un point presse au siège du gouvernement.

    “Il n’y a plus de temps à perdre. Les chiffres nous disent que nous avons une hausse importante des cas de contagion, des personnes hospitalisées en soins intensifs et hélas aussi des personnes décédées. Nous devons changer nos habitudes. Elles doivent changer maintenant”, a-t-il mis en garde.

  • Pas de limitation des transports publics
    C’est pourquoi “j’ai décidé d’adopter immédiatement des mesures encore plus sévères, plus fortes”, a-t-il poursuivi. Ces nouvelles mesures draconiennes, dont le Premier ministre n’a pas précisé les modalités de mise en œuvre, seront détaillées dans un décret qui entrera en vigueur dès mardi dans toute l’Italie, deuxième pays le plus touché après la Chine avec plus de 9.000 cas dont 463 morts.

    Ces mesures ne prévoient toutefois pas “de limiter les transports publics, afin de garantir la continuité” de l’activité économique “et de permettre aux gens d’aller travailler”, a précisé le Premier ministre.

    Initialement prévue jusqu’au 15 mars, la fermeture des écoles et des universités restera en vigueur jusqu’au 3 avril, a-t-il annoncé. Le responsable italien a également ordonné la suspension du championnat de football.

  • “Tutti a casa”
    Quelque 60 millions d’Italiens sont donc priés de rester chez eux à compter de mardi. “Tutti a casa” (tous à la maison), “tout ferme”: les titres de la presse italienne résument ainsi le nouveau décret qui étend à toute l’Italie les mesures drastiques confinant depuis dimanche un quart de la population dans le nord du pays.

    Dès lundi soir, à Rome ou Naples, des supermarchés ont été pris d’assaut par des Italiens apeurés, par les conséquences de ce nouveau décret, inédit en Europe et dans le monde.

    L’Italie, pays membre du G7, devient en effet le premier pays de la planète à généraliser des mesures aussi draconiennes pour tenter d’enrayer la progression du coronavirus, qui a déjà fait 463 morts et plus de 9000 cas dans la péninsule.

    La Chine a certes confiné elle aussi plus de 50 millions de personnes à leur domicile, dans la province d’où était partie l’épidémie, mais aucun pays n’a pris de telles mesures à l’échelle de tout son territoire.

    Celle-ci a franchi mardi le cap des 4000 morts, avec 17 nouveaux décès en Chine, selon un comptage mondial établi par l’AFP.

  • Coronavirus : quand l’État et les médias deviennent médecins
    Photo by National Cancer Institute on Unsplash – https://unsplash.com/photos/L8tWZT4CcVQ — National Cancer Institute,
    Les politiciens et les journalistes devront abdiquer et admettre que la situation n’est plus sous leur contrôle, mais bien sous celui des efforts des individus placés face à leur conscience et à leurs responsabilités.

  • Avant, on se tournait vers un médecin quand on était malade, vers un garagiste pour une panne de voiture, vers un plombier pour une fuite d’eau. Maintenant, on demande à l’État.

    Celui qui suit un tant soit peu les informations délivrées par le gouvernement et les autorités sanitaires a bien compris qu’il y aurait trois phases dans l’épidémie d’infection respiratoire qui touche actuellement la France.

    la phase 1 : le virus est formellement interdit de séjour dans le pays,
    la phase 2 : il est inacceptable de ne pas se laver les mains et voilà le résultat,
    la phase 3 : il faudra traverser en apnée en croisant les doigts et en espérant passer à travers les mailles du filet.
    D’ailleurs, les médias se sont tout de suite alignés sur ces 3 phases, il est donc assez difficile de ne pas avoir compris la différence entre :

    la phase 1, où nous sommes et que nous avons même dépassée, et ce sans aucun doute permis ; c’est-à-dire à la veille de l’apocalypse zombie et de la fin du monde,
    la phase 2, où les journalistes d’investigation remonteront la piste depuis le patient zéro et tenteront au péril de leur vie de recueillir le plus d’informations possibles sur la vie privée de celui-ci auprès de ses voisins qui étaient loin de se douter d’un tel secret caché,
    la phase 3 qui se résumera à un débat à 15 h 20, rediffusé à 23 h 45, pendant lequel des spécialistes bardés de diplômes et ennuyeux comme la pluie se prendront la tête pour des détails techniques auxquels personne ne comprendra absolument rien.

  • Le mimétisme dont font preuve les médias entre eux sur le sujet est d’ailleurs assez fascinant, chacun reprenant en chœur les termes et les thèmes utilisés par les autres dans un magnifique concert de mots savants incompréhensibles et donc fortement anxiogènes, de flous artistiques et d’approximations, dont on se demande s’ils sont faits exprès ou s’ils cachent simplement l’incompétence et le manque d’informations vérifiées et vérifiables.

    UN SLOGAN EN OR
    Le coup de génie a été de parler non pas de la maladie elle-même, mais de la source de l’infection : le fameux coronavirus, mot qu’absolument personne ou presque n’avait jusqu’alors entendu prononcer. Cela plaçait tout de suite les médias dans une position de respectabilité doctorale incontestable.

    On ne nous parlait pas de toux, de glaires et de crachats, mais d’une découverte fascinante du progrès scientifique moderne, ces micro-organismes invisibles et mystérieux encore plus petits que des microbes minuscules. Mais attention, pas d’un banal virus, là on parle de sérieux, on parle d’un coronavirus !

    L’autorité de la science sur le vulgaire pékin. Le journaliste sait. Grâce au progrès de la science, il sait.

    Il sait, et en plus il peut s’appuyer sur toute une mythologie pour développer son sujet : les films et la littérature de fiction apocalyptique étant légion et plutôt assez populaires.

  • Mais surtout, cela lui permet de laisser planer le doute sur la réalité de la maladie et d’entretenir un suspense insoutenable et vendeur sur les faits. À sa décharge, les médecins eux-mêmes ont longtemps usé du stratagème du mot magique et appelé rhinopharyngite les symptômes d’une infection par un autre coronavirus, celui qui donne le rhume commun.

    Ah oui, pour ceux qui n’auraient pas eu le réflexe ou le temps d’aller vérifier le niveau d’enfumage du courant battage médiatique, rappelons que l’espèce humaine vit depuis des milliers d’années en parfaite cohabitation avec de très nombreux coronavirus (et d’autres types de virus aux formes plus ou moins variées), la grande majorité étant totalement inoffensive et passant totalement inaperçue, sauf quand un coup de froid ou une fatigue passagère nous fait « attraper un virus » (virus qui bien souvent vivait depuis pas mal de temps dans un coin de notre organisme en toute tranquillité) et nous fait attraper un banal rhume ou une bonne crève.

    Mais « Coronavirus : que sait-on sur lui » sonne sans aucun doute bien mieux que « Rhume : que sait-on sur lui ».

  • LE COMMERCE DE LA PEUR
    La panique a tout de suite envahi la population entière. Les pompiers pyromanes ravis y ont aussitôt trouvé un deuxième sujet encore plus vendeur que le coronavirus : la peur du coronavirus.

    Notre monde actuel a peur de tout. Peur de tout et de n’importe quoi. Peur de ce que l’on mange (on pourrait devenir malade). Peur de ce qu’on dit (on pourrait me juger). Peur de ce qu’on pense (on pourrait me prendre pour un fanatique religieux, un déviant, une personne irrespectueuse…). Peur de ce qu’on achète (on pourrait me prendre pour ce que je ne suis pas).

    Peur des OGM, des centrales nucléaires, des pesticides, des additifs, des nitrates, des graisses, des sucres, du sel, des épices, des sacs en plastique, des perturbateurs endocriniens, de la viande rouge, des produits industriels, des plats cuisinés, des microbes dans les toilettes, du réchauffement climatique, de la sécheresse, de la pluie, de la neige, du soleil, des gens qui s’habillent différemment des autres, des gens qui s’habillent tous pareil, peur du regard des autres, peur de regarder les autres…

    Dans un monde incroyablement sûr, non seulement la peur a envahi la grande majorité de la population, mais elle est devenue tendance, elle est glorifiée, récompensée, adulée. Le monde moderne honore les phobiques chroniques, les anxieux pathologiques, il les reçoit même au parlement européen pour encourager leur poltronnerie et applaudir à leurs pulsions irraisonnées de fuite et d’autodestruction.

  • La peur est devenue un symbole de respectabilité. Le principal et quasiment le seul critère qui soit demandé aux politiques, aux artistes ou aux journalistes, est de comprendre les peurs des gens. Enfin, de faire mine de l’entendre, de faire croire qu’on l’a entendue, mais surtout de bomber le torse et de pérorer que l’on est capable de décréter de bonnes vieilles mesures bien fascistes et bien viriles pour y répondre.

    La peur n’est plus une honte, elle est devenue une fierté. Une fierté et un magnifique instrument de manipulation et d’asservissement.

    RÉTROPÉDALAGE
    Le rideau va bientôt se baisser sur l’épisode coronavirus. La fin du spectacle va bientôt sonner. Il arrive un moment où il devient impossible d’utiliser les chiffes, parce que les chiffres ne résonnent plus. L’infection a pour l’instant touché 100 000 personnes. Ce qui peut paraître beaucoup mais ne représente que 0,001 % de la population mondiale. Ramené à l’échelle de la ville de Paris, cela correspondrait à 28 personnes.

    Pour l’instant, il est encore possible de parler de ce tout petit nombre, surtout en l’enserrant dans le giron national pour le rendre suffisamment proche, suffisamment familier pour être crédible et donc vendeur : un enseignant dans l’Oise, des Anglais dans les Alpes, un député, un maire… Mais cette limite des chiffres va très bientôt être franchie et le phénomène entrera dans la zone grise de l’anonymat, cette zone des sans-nom, des sans-titre, des files d’attente et des procédures procédurières et procédurales.

    Il est donc temps pour les médias de rétropédaler, parce qu’ils ne seront bientôt de toute façon plus en mesure de gérer le nombre. C’est le début de la phase 3, celle qui consiste à expliquer que toute cette agitation, tout cet incendie de peurs et de cataclysmes annoncés n’a en réalité pas lieu d’être, la situation est hors de contrôle et donc sous contrôle.

  • LE MONDE RÉEL N’EST PAS UN SCOOP
    La situation sera bientôt sous contrôle, quand les politiciens et les journalistes auront ensemble abdiqué et admis tout penauds qu’elle n’est plus (et ne l’a en fait, jamais été) sous leur contrôle. Elle retournera alors sous le seul réel contrôle qui existe : celui des efforts des individus placés face à leur conscience et à leurs responsabilités.

    Elle sera sous contrôle, car il n’y pas d’autres choix. Et aussi parce que la réalité sera forcément très éloignée du sensationnel vendeur de temps d’audience et de pages de publicité. Ce qui n’empêchera pas, bien évidemment, les autorités de décréter toute une série de mesures liberticides : confinement, interdiction de se déplacer, interdiction de se réunir, etc.

    Et donc, notre « pandémie mondiale », la « plus grave menace pour la survie de l’humanité qui n’ait jamais vue le jour » est en train de passer tranquillement au stade de « 80 % des cas constatés sont totalement banaux ».

    En fait, bien plus, si on considère qu’une bonne partie de la population infectée est même totalement exempte de symptômes et totalement indétectable. Et bien encore plus, si, comme le coronavirus du rhume commun, celui de 2019 devient chronique et asymptomatique la plus grande partie du temps. D’ailleurs, cette diminution rapide de la dangerosité du virus, réelle ou constatée, semble bien ce que l’on voit en Chine où le nombre de nouveaux cas diminue drastiquement de jour en jour ou en Corée qui a mis en place un dépistage systématique de la population et s’est ainsi rendue compte que le taux de mortalité était de l’ordre de grandeur de celui dû à la grippe saisonnière.

  • De toute façon, même si ces chiffres se révèlent différents, la société s’adaptera : elle n’aura pas le choix.

    Il faudra peut-être des années pour qu’elle s’organise, doucement, ici et là, par tâtonnements successifs, par adaptation des individus, des comportements, des habitudes, par mise en place de remèdes et de solutions. Mais de toute façon, le vrai travail ne fera pas la Une des journaux, ne sera pas décrété dans les palais présidentiels ou dans les méandres des administrations. Il sera le fruit du travail de milliers d’anonymes qui réussiront d’ailleurs peut-être à éteindre totalement le virus, comme ce fut le cas en 2003 avec une autre épidémie de SRAS, due à un autre coronavirus, malgré l’ampleur de la catastrophe annoncée alors.

    Au pire, il deviendra un casse-tête administratif de plus à gérer pour une administration sanitaire déjà au bord de l’explosion.

    AVONS-NOUS BESOINS DES POLITICIENS ET DES JOURNALISTES POUR NOUS SOIGNER ?
    Rappelons-nous qu’Ebola tue deux personnes infectées sur trois, la polio une sur trois, que la malaria tue quasiment un demi-million de personnes chaque année.

    Rappelons-nous que les efforts sanitaires et techniques faits par des milliers d’anonymes, médecins, infirmières, chercheurs, industriels… ont éradiqué ou nous maintiennent hors de portée de tant de fléaux, certes pas de manière identique partout dans le monde. Mais sans traitement, sans vaccins, sans équipement médical, sans industrie pharmaceutique, la variole, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, le tétanos, les hépatites, la tuberculose, la poliomyélite, le paludisme, la peste, la rage, la fièvre jaune, les diverses infections respiratoires, MST et infections intestinales… tueraient plusieurs dizaines de millions de personnes par an. Plusieurs dizaines de millions chaque année…

    Rappelons-nous aussi que dans les années 1970, 1980, 1990, on voyait dans l’an 2000 l’horizon de la modernité et du progrès qui viendrait affranchir l’humanité et vaincre toutes les peurs, éliminerait les raisons d’avoir peur. Comment en si peu de temps avons-nous abdiqué devant tous ces parasites qui entretiennent la panique, tous ces vampires qui vivent de et entretiennent nos peurs ? Comment a-t-on pu en arriver à une telle psychose pour un rhume ?

    Pourrons-nous un jour nous libérer de tous ces malfaisants qui utilisent les fantastiques procédés que la science, le progrès et l’incroyable développement de l’économie ont mis à la disposition de l’espèce humaine pour construire une terrible autoroute de servitude ?

    Mais avant tout, demandons-nous surtout comment nous pouvons perdre ce mauvais réflexe de nous tourner au premier problème venu vers ceux qui n’ont d’autres compétences que celle de savoir comment se faire élire.
    Les 8 derniers commentaires ont comme source « Contrepoints » que chacun se fasse son opinion merci.

  • L’Italie est submergée par l’épidémie de Covid-19. Le personnel soignant est débordé, et se met à trier les patients. Les plus âgés ne seront bientôt plus soignés. « Il y a 733 personnes en thérapie intensive ce soir (lundi 9 mars) dans les hôpitaux italiens, c’est-à-dire qu’elles ont besoin d’appareils d’assistance respiratoire, or, il n’y a pas autant d’appareils, notamment dans le nord du pays », explique le journaliste Alban Mikoczy, en direct depuis Rome (Italie).

    Les soignants vont-ils privilégier les patients plus jeunes ?

    Une soignante disait tout son désarroi d’avoir à choisir parmi tous ses patients. « Une note est sortie aujourd’hui. Un cabinet de groupe d’experts de médecins en réanimation donne 15 critères dans lesquels choisir les personnes vers qui il faut orienter les soins. Les patients ont-ils des antécédents pulmonaires ? L’âge intervient aussi. Il est écrit qu’il vaut mieux privilégier les personnes plus jeunes plutôt que les personnes âgées. Cela fait beaucoup débat en Italie », précise le journaliste.

  • Article très instructif

  • Bonjour Mohammad,

    Merci de constat que vous vous venez de faire

    Le Panda

    Patrick Juansmiley

     

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