Les folies de Trump
Les folies de Trump

Les turpitudes de certains causent des millions de morts par le monde. De tels propos entre deux personnes amènent à se poser une question essentielle « Assistons-nous à des excès de folies ou à la naissance d’Hitler en herbes ? » En un mot comme en mille Donald Trump depuis sa nomination signe à tours de pointe une nouvelle guerre « Guerre de Sécessions à la Trump »
La France juge « dangereuses »les idées de Trump pour Gaza. Le projet d’occupation de Gaza par les États-Unis, proposé par Donald Trump, suscite de vives critiques. Paris a estimé, mercredi 5 février 2025, que l’avenir de Gaza passe par « un futur État palestinien » et non par le contrôle « d’un pays tiers ». L’Égypte et la Turquie ont rejeté tout déplacement forcé des Gazaouis.
L’ONU qualifie de « très surprenant » le projet de Trump
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés a qualifié de « très surprenant » le projet d’occupation de la bande de Gaza et de déplacement de sa population, annoncé par le président américain Donald Trump. « C’est très difficile de s’exprimer sur cette question très délicate », a confié Filippo Grandi.
Conflit au Proche-Orient : Pour Londres et Berlin, Gaza « appartient aux Palestiniens »
La bande de Gaza « appartient aux Palestiniens » et doit « tout comme la Cisjordanie et Jérusalem-Est » faire partie du « futur État palestinien », a répondu la ministre allemande des affaires étrangères aux propos de Donald Trump sur une potentielle prise de contrôle américain. « La population civile de Gaza ne doit pas être expulsée et Gaza ne doit pas être occupée de manière durable, ou de nouveau colonisée », a déclaré Annalena Baerbock.
Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a affirmé que les Palestiniens devaient pouvoir« vivre et prospérer » dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. « Nous devons voir les Palestiniens vivre, prospérer dans leurs territoires, à Gaza, en Cisjordanie ».
Paris juge « dangereuses » les déclarations de Trump
Les déclarations de Donald Trump sur un projet d’occupation américaine de la bande de Gaza et le transfert des Palestiniens qui y vivent sont « dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.« La France est opposée pleinement aux déplacements d es populations », a-t-elle dit à l’issue du conseil des ministres. « Nous nous en tenons à notre politique qui est : pas de déplacement des populations, la recherche d’un cessez-le-feu temporaire vers un processus de paix et une solution à deux États » israélien et palestinien.
Pour la France, l’avenir de Gaza passe par « un futur État palestinien »
L’avenir de Gaza passe par « un futur État palestinien » et non par le contrôle « d’un pays tiers », a estimé le ministère français des affaires étrangères, quelques heures après que le président américain Donald Trump a dit vouloir prendre « le contrôle » du territoire palestinien. Le malaise égyptien après la proposition de Trump de déplacer les Gazaouis vers le Sinaï. « L’avenir de Gaza doit s’inscrire non dans la perspective d’un contrôle par un État tiers mais dans le cadre d’un futur État palestinien, sous l’égide de l’Autorité palestinienne », précise le Quai d’Orsay dans un communiqué, en réitérant l’opposition de la France à « tout déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza ».
L’Égypte appelle à la reconstruction sans déplacement des Palestiniens
Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdelatty, a appelé à une reconstruction rapide de la bande de Gaza, sans déplacement de ses habitants. Lors d’entretiens au Caire avec le premier ministre palestinien, Mohammed Mustafa, les deux responsables ont souligné « l’importance d’avancer rapidement dans les projets de relance à un rythme accéléré sans que les Palestiniens quittent la bande de Gaza, notamment en raison de leur attachement à leur terre et de leur refus de la quitter », a indiqué le ministère égyptien dans un communiqué.
La présidence palestinienne « rejette fermement » le plan Trump
Le président palestinien Mahmoud Abbas rejette « fermement » le projet d’occupation de la bande de Gaza par les États-Unis, ainsi que les appels répétés de Donald Trump à un transfert forcé des Palestiniens qui y vivent. « Le président Mahmoud Abbas et la direction palestinienne rejettent fermement les appels à s’emparer de la bande de Gaza et à déplacer les Palestiniens hors de leur patrie », indique un communiqué officiel. « En réponse aux appels américains au déplacement » des Palestiniens de Gaza, « nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple », a déclaré Mahmoud Abbas.
La Turquie juge « inacceptable » l’idée de Trump
Le ministre turc des affaires étrangères Hakan Fidan a jugé « inacceptable » le projet du président américain Donald Trump de déplacer la population de la bande de Gaza. « La déclaration de Trump sur Gaza est inacceptable », a déclaré le ministre lors d’un entretien à l’agence de presse turque Anadolu. « Expulser (les Palestiniens) de Gaza est une question que ni nous ni les pays de la région ne peuvent accepter. Il n’est même pas question d’en discuter », a-t-il insisté.
Le Hamas dénonce le plan « raciste » de Trump
Le Hamas a dénoncé les propos « racistes » et alignés sur « l’extrême droite israélienne » de Donald Trump. « La position raciste américaine s’aligne avec celle de l’extrême droite israélienne dans le déplacement de notre peuple et l’élimination de notre cause », a déclaré Abdel Latif al-Qanou, un porte-parole du mouvement islamiste palestinien.
L’OLP rejette le déplacement du « peuple palestinien hors de sa patrie »
L’organisation de libération de la Palestine a rejeté tout projet de transfert « du peuple palestinien hors de sa patrie ». La direction du mouvement palestinien « affirme son rejet de tous les appels au déplacement du peuple palestinien hors de sa patrie. Ici nous sommes nés, ici nous avons vécu et ici nous resterons », déclare Hussein Sheikh, secrétaire général de l’OLP.
Pékin s’oppose au déplacement « forcé »
La Chine a dit s’opposer au déplacement « forcé » des Palestiniens de la bande de Gaza. « La Chine a toujours soutenu le fait qu’une gouvernance palestinienne sur les Palestiniens était le principe de base de la gouvernance d’après-guerre de Gaza et nous sommes opposés au transfert forcé des habitants de Gaza », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, interrogé au sujet des projets du dirigeant américain.
L’Arabie saoudite défend la création d’un État palestinien
L’Arabie saoudite a indiqué refuser toute idée de normalisation avec Israël sans la création d’un État palestinien. « L’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela », a déclaré le ministère saoudien des affaires étrangères.
L’Iran au cœur de la rencontre entre Trump et Netanyahou
« Je pense qu’une paix entre Israël et l’Arabie saoudite n’est pas seulement faisable, je pense qu’elle va se faire », avait pourtant expliqué Benyamin Netanyahou quelques heures plus tôt après sa rencontre avec le président américain Donald Trump.
Les États-Unis décidés à prendre « possession » de Gaza
Dans une annonce qui a provoqué la stupeur à travers le monde, Donald Trump a assuré mardi être décidé à prendre « le contrôle » de la bande de Gaza dévastée par la guerre pour en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».
Israël-Hamas : une reprise attendue des négociations
« Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec », a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au côté de Benyamin Netanyahou, parlant du territoire palestinien comme d’un « chantier de démolition ». Il ne s’est pas épanché sur la manière dont il comptait le faire, parlant d’un projet « à long terme », mais il a dit avoir parlé à d’autres pays dans la région qui ont « adoré » l’idée.
Trump promet de se rendre à Gaza
Donald Trump a également promis de se rendre dans la bande de Gaza, peu après avoir déclaré que les États-Unis allaient « prendre le contrôle » du territoire palestinien. « J’adore Israël et je vais me rendre là-bas, et je vais me rendre à Gaza et en Arabie saoudite et dans plein d’autres endroits partout au Moyen-Orient », a déclaré le président américain lors de sa conférence de presse au côté du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche.
L’histoire compte peu pour Donald Trump lorsqu’il parle de Gaza. Les traumatismes du passé, les guerres successives, l’attachement à un lieu, l’ombre longue des ancêtres, les droits des vivants : tout cela semble enfoui sous les décombres. Car le magnat de l’immobilier reconverti en politique ne voit que cela dans le territoire palestinien, des décombres. Un « site de démolition », qu’il faudrait vider de sa population, par souci humanitaire. Eparpiller les Palestiniens ailleurs, dans la région.
« Il pourrait s’agir de sites nombreux ou ce pourrait être un grand site. Mais les gens pourraient vivre dans le confort et la paix, et on va s’assurer que quelque chose de spectaculaire soit fait », s’est hasardé le président, à la Maison Blanche. Benyamin Nétanyahou. Ce dernier semblait à la fois euphorique et nerveux devant cet allié américain imprévisible, promouvant le déplacement massif d’une population suppliciée par seize mois de guerre. « Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza », évoquant une « situation de propriété sur le long terme », expression que l’on ne sait traduire précisément en droit international.
Tel un promoteur devant une maison témoin, Trump s’est engagé à transformer ce « symbole de mort et de destruction » qu’est Gaza en « Riviera du Moyen-Orient ». Certaines folies ou utopies n’ont pas de limites par la pensée les réalités sont égales au jour et la nuit. Merci à ceux qui savent ou peuvent le faire de tondre un œuf.
Le Panda
Patrick Juan
Sources AFP/ Le Panda
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne pouvait pas cacher son euphorie devant un Donald Trump qui allait au-devant des désirs les plus fous de l’extrême-droite suprémaciste israélienne.
Vider Gaza de ses habitants pour construire une grande station balnéaire
Trump n’a pas hésité à proposer de vider Gaza de sa population et de construire sur cette bande côtière ce qu’il a appelé la Riviera du Moyen Orient.
« Il pourrait s’agir de sites nombreux ou ce pourrait être un grand site. Mais les gens pourraient vivre dans le confort et la paix, et on va s’assurer que quelque chose de spectaculaire soit fait » a affirmé le président américain.
Mais c’est qui les « gens » dont parle Trump et qui vont avoir la chance de profiter des délices de ce nouveau paradis sur terre ? Des « gens du monde entier », en d’autres termes des riches à la recherche d’un joli coin au soleil. Mais les Palestiniens ne sont pas prévus au programme puisque Trump a décidé pour eux qu’il vaut mieux qu’ils quittent l’enclave.
Pour partir où ? Trump ne l’a pas précisé. Il y a une semaine, il avait suggéré que l’Egypte et la Jordanie devraient accueillir une partie de ces Palestiniens forcés à l’exode. Mais devant le refus de ces deux pays, Trump ne désespère pas de les voir changer d’avis et a affirmé que dans le cas contraire, d’autres pays, qu’il n’a pas nommés, accepteront d’accueillir les Palestiniens.
Après avoir vidé Gaza de sa population, Trump compte mettre la main sur l’enclave pour y réaliser son projet d’un grand site touristique qu’il promet « meilleur que Monaco ». On ne sait pas si c’est le président de la plus grande puissance mondiale ou c’est l’ancien magnat de l’immobilier qui parle. Il y a environ un an, son gendre et conseiller, Jared Kushner, avait tenu un discours similaire et n’a pas caché son désir de transformer Gaza en station balnéaire.
Trump ne pouvait pas être plus clair : « Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza ». Et pour bien préciser la nature privative du projet il n’a pas hésité à parler d’une « situation de propriété sur le long terme »
« Nous la posséderons et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes » en vue d’« aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits » pour reconstruire à la place ce qui sera le nouveau Monaco du Moyen Orient, ouvert à tous les riches du monde sauf aux Palestiniens.
Les réactions régionales et internationales
L’Arabie saoudite sur laquelle Trump et Netanyahou comptent visiblement pour jeter les bases de leur « nouveau Moyen Orient » ne semble pas enthousiaste à l’idée de participer à un plan aussi fou qui ne saurait être sans conséquences sur sa propre stabilité interne.
Dans sa réaction à chaud aux déclarations de Trump, le ministère saoudien des affaires étrangères a tenu a tenu à prendre ses distances avec ce plan : « Le ministère des affaires étrangères affirme que la position du royaume d’Arabie saoudite sur la création d’un Etat palestinien est une position ferme et inébranlable. » « Le royaume d’Arabie saoudite répète également sa déclaration antérieure de rejet absolu de toute atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien, que ce soit par le biais de politiques de colonisation israéliennes, de l’annexion de terres palestiniennes ou de tentatives de déplacer le peuple palestinien de ses terres, précise le communiqué.
« La déclaration de Trump sur Gaza est inacceptable », a déclaré de son côté le ministre des affaires étrangères turc, Hakan Fidan alors que son homologue égyptien, Badr Abd Elatti a appelé à accélérer la reconstruction de Gaza sans déplacer ses habitants.
La Chine, la Russie, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont officiellement exprimé leur opposition à tout plan de déplacement forcé des populations de Gaza et ont réitéré leur position en faveur de la solution de deux Etats.
Mais que feront ces puissances concrètement pour faire avorter le plan de Trump et jusqu’où iront-elles dans leur opposition aux Etats-Unis si ces derniers décidaient de faire passer en force leur sinistre projet ?
Le plus à craindre est qu’en l’absence de consensus international autour de son plan, Trump se venge en donnant le feu vert au gouvernement israélien en vue de finir son entreprise génocidaire à Gaza et plus tard en Cisjordanie.
La seconde étape du cessez-le-feu à Gaza risque de ne jamais voir le jour à la grande satisfaction des faucons de l’extrême-droite israélienne qui ne cache pas sa volonté de reprendre la guerre au plus vite.
Si une telle perspective funeste venait à se dessiner, la communauté internationale restera-t-elle aussi impuissante que lors des 15 mois de guerre que Gaza a du subir dans la solitude totale ?
La guerre économique livrée au monde entier, le chantage exercé sur l’Ukraine sommée de mettre en garantie ses terres rares, et les menaces d’intervention militaire brandies par Trump contre le Groeland et Panama, vont-elles enfin pousser les autres puissances à fixer une limite au locataire de la Maison-Blanche ?
Amertume et colère des Palestiniens
On imagine à peine l’amertume et la colère des Palestiniens de Gaza qui n’ont pas fini de panser les blessures et les traumatismes de 15 mois d’une guerre dévastatrice. Les propos de Trump viennent conforter les intentions du gouvernement israélien et de ses alliés de l’extrême-droite suprémaciste juive qui ne désespère pas de chasser les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza de leur terre pour réaliser le rêve du Grand Israël.
Les propos de Trump augurent malheureusement de jours sombres pour les Palestiniens aussi bien de Gaza que de Cisjordanie dont un tiers est en voie d’annexion pure et simple avec en perspective – là également – l’expulsion massive de plusieurs centaines de milliers d’habitants.
La seule consolation qui reste aux Palestiniens est paradoxalement le fait que le plan de Trump est tellement fou et excessif qu’il risque pour cette raison de butter sur des réalités démographiques, politiques et diplomatiques incompressibles.
Dans l’état actuel des choses, on voit mal comment réaliser l’exode de près de 2 millions de Palestiniens de Gaza, sans compter ceux qui seront expulsés de Cisjordanie, sans un usage démesuré de la force militaire et sans le risque de perpétrer un génocide effroyable dont on ne peut prévoir les conséquences déstabilisatrices sur l’ensemble de la région.
Que peuvent faire les Palestiniens ?
Les Palestiniens dont les responsables ont réaffirmé leur détermination à s’accrocher – coûte que coûte- à leur terre et à leur droit à l’établissement d’un Etat indépendant, ne peuvent hélas compter avant tout que sur eux-mêmes.
Le défi lancé par le président américain est peut=être un mal pour un bien. Le rapport des forces est tel malheureusement que ni le courage ni la bravoure des combattants palestiniens ne sauraient peser efficacement dans la balance qui devrait décider de l’issue des batailles dont dépend la survie de tout un peuple.
Que vont faire les Palestiniens face au risque réel d’une nouvelle nakba, peut-être plus décisive que celle de 1948 ? Auront-ils le temps et la force de réviser le modèle de libération qui a consisté jusqu’ici à privilégier la lutte armée d’une minorité active soutenue par le peuple qui risque de ne pas à la hauteur des défis posés par une adversité sans pareil ?
La jeunesse palestinienne aura-t-elle la force de s’engager dans une nouvelle intifada généralisée aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie sans laquelle il est difficile d’envisager le futur immédiat d’un peuple qui a eu le malheureux de se retrouver plongé au cœur d’un conflit géopolitique et culturel mondial qui le dépasse de loin ?
En tout état de cause, l’humanité est avertie. Moins d’un mois après son investiture, le président de la plus grande puissance internationale vient de montrer combien est dangereux et explosif pour la paix mondiale le mélange entre l’appât du gain, l’ivresse que procure la force et le messianisme religieux aux relents apocalyptiques qui risque de renvoyer l’humanité aux âges sombres que l’on croyait à jamais révolus.