Drames de Criminels
Drames de Criminels
Méditerranée : les damnés de la mer. Migrants, l’hécatombe.
Naufrage en Méditerranée : une forteresse européenne qui se mue en cimetière. Renforcement de Frontex, accords financiers avec les pays frontaliers… Le naufrage de mercredi est le résultat d’une politique migratoire de l’UE de plus en plus brutale depuis quelques années. Cela pourrait paraître étourdissant sinon plus de cela les souvenirs de 1990, vécu à Tétouan ville aux milliers de facettes telle un kaléidoscope. À l’époque le détroit de Gibraltar comptait plus de cadavres dans son fond que de poisson qui séparent toute façon les 18 km de côtes d’un pays par rapport à l’autre. Le port de Ceuta en Espagne était devenu réellement la boucherie la plus innommable qu’il soit permis de voir. C’est le cri qui résonne au plus profond en l’auteur de l’article : misères invraisemblables.
À l’orée de la porte du 3e voir 4e Millénaire autant que le problème de l’immigration « ELDORADO » ressemble à des cercueils de plomb n’aura pas été solutionné il est temps de comprendre qu’il n’existe aucune solution. Les poissons qui-là ne sont pas de piranhas feront bombance. Que chacun fasse se fasse sa part, la réalité s’instaurera au fond de toute sacrément.
L’image est saisissante. Le 11 juin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue à Tunis en compagnie de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, pour offrir au président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, un soutien financier de l’Union de plus d’un milliard d’euros. Une somme destinée à éviter la banqueroute qui menace son pays, puis à l’aider à renforcer le contrôle de ses frontières. La Tunisie étant l’un des principaux points de passage des migrants vers l’Italie. Succès de la dirigeante d’extrême droite élue sur rhétorique anti-immigration ! Aurait-il été imaginable qu’en 2015, Jean-Claude Juncker, alors président de l’exécutif européen, se rende en Turquie en compagnie de Viktor Orbán, Premier ministre hongrois qui venait de construire un mur anti-migrants avec la Serbie et la Croatie, afin de convaincre Ankara d’empêcher le départ des réfugiés syriens ? A huit ans d’intervalle, on mesure l’effroi.
À la suite des attentats terroristes, de la crise des réfugiés de 2015 et sous la pression des opinions publiques de plus en plus allergiques à l’immigration, dont témoigne la force des extrêmes droites, que l’Union a amorcé un tournant répressif. Naufrage au large de la Grèce : « tragédie sans fin, il n’existe aucune solidarité européenne »
Europe 2023
Petit à petit couverte de murs et de clôtures : entre la Hongrie et la Serbie, la Croatie et la Slovénie, entre la Bulgarie et la Turquie, entre la Pologne et le Bélarus, entre la Lettonie et le Bélarus, entre la Lituanie et la Russie. Mille 200 kilomètres de frontières existent, une réminiscence du rideau de fer. L’Union européenne durci son arsenal législatif et va encore le faire avec le projet de « pacte sur la migration et l’asile ». Sur la table en septembre 2020 par la Commission von der Leyen sur lequel les Etats parviennent à un accord le 8 juin. Volumineux paquet- dix projets de règlements et trois recommandations, soit plusieurs centaines de pages : vise à traiter les demandes d’asile aux frontières extérieures dans des camps de rétention. À organiser une solidarité financière avec les pays de la «ligne de front» : Grèce, Italie et Espagne.
Refoulements brutaux
L’U.E renforce le rôle de Frontex, chargée des frontières extérieures, créant un corps européen de 10 mille gardes-frontières. L’agence s’est récemment illustrée en couvrant les refoulements brutaux (« push back ») par les garde-côtes grecs des embarcations de migrants. Elle externalise la protection d’une partie de ses frontières à la Turquie- contre une aide de près de 6 milliards d’euros entre 2016 et 2024 destinées à financer les camps sur son territoire. Au Maroc, à la Libye -700 millions d’euros- peu respectueuse des droits humains, et désormais à la Tunisie (105 millions pour cette année, soit trois fois plus que les deux ans précédents. La politique d’aide au développement depuis 2016, soumise à cet impératif migratoire, les pays en bénéficiant devant assurer le contrôle des sorties de leurs ressortissants.
Les arrivées ont nettement diminué durant la Covid. Elles ont repris sans atteindre, loin de là, leur niveau de 2015. L’Italie débordée avec 35 mille migrants depuis le début de l’année, au point de proclamer, en avril, « l’état d’urgence migratoire » sur l’ensemble de son territoire. à la différence de ses alter ego populistes, Giorgia Meloni a compris que sans l’Europe, elle ne parviendrait pas à contrôler les flux. La dirigeante d’extrême droite abandonne l’approche unilatérale qu’elle préconisait dans l’opposition. Plutôt bien vu, puisqu’elle a reçu le soutien d’Ursula von der Leyen et la caution du Néerlandais Mark Rutte. Le Premier ministre était aussi du voyage à Tunis, son pays étant confronté aux « mouvements secondaires » de migrants que l’Italie ou la Grèce laissent passer.
« Contrôle accru »
Cette allergie européenne aux migrants est à géométrie variable : en effet, l’Union a accordé sans drame le statut de protection temporaire à près de 5 millions d’Ukrainiens depuis février 2022. L’un des non-dits de la politique migratoire européenne, sa « logique ethnique », souligne Patrick Weil, directeur au CNRS et professeur invité à l’université américaine de Yale.
« La politique migratoire européenne se résume à un contrôle sans cesse accru des frontières extérieures de l’Union, à essayer de convaincre les pays tiers à contrôler leurs propres frontières », dixit crûment Yves Pascouau, chercheur sur les questions d’immigration et d’asile. Contrairement à ce qu’affirment les populistes, l’Union a bel et bien une politique migratoire cohérente qui vise explicitement à la transformer en forteresse impénétrable. En autres termes, les drames en Méditerranée et la maltraitance des migrants par les Etats du pourtour méditerranéen sont destinés à devenir la règle, aucune réglementation, aussi dure soit-elle, n’ayant jamais dissuadé les candidats au départ qui n’ont la plupart du temps pas d’autres choix que de fuir leur pays d’origine.
79 personnes sont mortes mercredi au large de la Grèce après que leur embarcation a coulé, et ce malgré des appels à l’aide dès mardi matin. Une centaine de passagers ont pu être secourus, le nombre de victimes va encore s’alourdir. Source officielle grecque, le navire transportait « des centaines » de personnes, jusqu’à « Mille » selon des témoignages.
Tombeau de tant de rêves d’une vie meilleure, la Méditerranée, dont les eaux tièdes accueilleront bientôt des millions de touristes insouciants, a vécu le 14 juin une tragédie grecque, européenne et humaine. Un navire de pêche rempli de migrants, part de Libye pour rallier les côtes italiennes. Coule au large de la péninsule du Péloponnèse. Une centaine de passagers secourue beaucoup n’ont pas cette chance. Au moins 79 corps été repêchés par les garde-côtes grecs. Tout indique que le bilan de ce naufrage, qu’on ne connaîtra jamais définitivement mais qui est d’ores et déjà le plus meurtrier de l’année, s’alourdira considérablement. Selon une source officielle grecque, le navire transportait « des centaines » de personnes. « Mille » selon des témoignages.
Ironie glaçante, symbole de cette mer aux multiples visages, de nombreux rescapés ont été transportés dans le port grec de Kalamata à bord du Mayan Queen, yacht de luxe à 175 millions de dollars naviguant dans la zone. Propriété d’une richissime famille mexicaine qui domine notamment le marché mondial du minerai d’argent. A leur descente de cet indécent navire à quatre niveaux immatriculés aux îles Caïmans, doté d’une salle de sport et d’un jacuzzi, les migrants hagards, recouverts de couverture grise, d’autres évacués sur des civières, ont été pris en charge par les secours et la Croix-Rouge. Vingt-cinq d’entre eux, souffrant d’hypothermie, déshydratation, ont été hospitalisés. Les autres rassemblés dans un entrepôt transformé en centre d’accueil d’urgence, où la municipalité a installé des matelas à même le sol, à côté de pédalos prêts pour la saison estivale.
Bribes de récit, à prendre avec précaution
« Ils ont subi un coup très rude, tant sur le plan physique que mental », a déclaré à l’agence Associated Press Katerina Tsata, responsable d’un groupe de volontaires de la Croix-Rouge. Parmi les rescapés, dont on sait encore peu de choses, les garde-côtes grecs indiquent que se trouvaient 35 Syriens, 30 Egyptiens, 10 Pakistanais et 2 Palestiniens. Photos prises dans le port de Kalamata on ne voit que des hommes, de différents âges. le journal grec Proto Thema, des rescapés auraient indiqué que de nombreuses femmes et enfants voyageaient dans la cale du navire, lequel a coulé non loin de la fosse Calypso, profonde d’environ 5 mille mètres, point plus abyssal de Méditerranée.
Comme souvent dans ce genre de drame, les premières bribes de récit, à prendre avec précaution, se complètent en partie, se contredisent. un communiqué des autorités portuaires grecques publié, le navire été repéré pour la 1ere fois mardi midi par un avion de Frontex, la très controversée agence européenne de surveillance des frontières, par 2 navires marchands, dépêchés sur zone après un signalement des garde-côtes italiens. Avançant « à grande vitesse », le navire aurait initialement « refusé toute aide » lors de plusieurs « appels téléphoniques ». L’après-midi, poursuit le communiqué, un navire marchand a « fourni des vivres » aux passagers. Arrivés sur zone, les garde-côtes grecs disent avoir « confirmé la présence d’un grand nombre de migrants sur le pont extérieur du navire », qui auraient « exprimé leur désir de poursuivre leur voyage vers l’Italie ». En vue d’une « éventuelle assistance », le navire des autorités grecques serait resté près du chalutier, qui « a chaviré et finalement coulé aux premières heures de la matinée ».
« Leurs voix sont gravées dans ma tête »
Bénévole pour la ligne téléphonique d’urgence Alarm Phone, tente de porter secours aux migrants en transmettant les coordonnées GPS de leurs embarcations aux autorités, Nawal Soufi, qui vit en Sicile, fut semble-t-il la première à donner l’alerte. Son récit, mélange poignant d’appels à l’aide, de points d’étape factuels et d’enregistrements à peine audibles de conversation téléphonique, apporte un éclairage différent, venu de l’intérieur du navire en détresse. 9 h 35, alerte sur le « SOS d’un bateau avec « Mille » personnes à bord », épuisé depuis la veille, «au 4éme jour de navigation», leurs réserves d’eau potable. Elle fournit ensuite la position GPS du navire, puis des détails sur l’état des passagers – « six personnes décédées et 2 en état critique ».
Vers 23 heures, elle mentionne la distribution de bouteilles d’eau, lancées par un navire marchand, et le « grave déséquilibre » par les mouvements brusques des migrants assoiffés cherchant à s’en emparer. Évoque une tentative « d’attacher le bateau avec des cordes » possible cause du chavirement fatal. Résumé détaillé des multiples appels de détresse reçus depuis le bateau, Alarm Phone contredit en partie la version des autorités grecques. Evoque vers 17 h 20, un navire « à l’arrêt », le capitaine ayant « fui à bord d’un petit bateau » selon l’un des migrants. L’ultime appel, inaudible, a été reçu à zéro h 46. Aucun des passagers ne portait de gilet de sauvetage.
Nawal Soufi laisse éclater sa colère : « Dans quelle langue dois-je répondre aux proches des morts ? Quels mots dois-je utiliser ? Leurs voix sont gravées dans ma tête. Des dizaines et des dizaines d’appels, de pleurs, de cris. Nous devons nous concentrer sur les cadavres, oui les cadavres. Plus il y aura de cadavres ramassés en mer, moins les familles pleureront pendant des dizaines d’années en pensant que leurs proches sont simplement disparus et que peut-être, un jour, ils reviendront. »
Juteux business
Le récit de rescapés et de proches, confirmé par l’Organisation internationale pour les migrations, le navire de pêche était parti de la ville de Tobrouk, à la pointe nord-est de la Libye. Chaque passager avait payé 4 mille 500 dollars- environ 4 mille 100 euros- pour la traversée. Face aux refoulements illégaux (« push back ») de migrants par la Grèce vers la Turquie voisine, qui ont fait l’objet ces dernières années de multiples témoignages et enquêtes. La route migratoire directe entre la Libye et l’Italie, longue et périlleuse, s’est développée.
Pays sans Etat déchiré entre 2 administrations rivales, la Libye est une prison à ciel ouvert pour migrants. Des dizaines de milliers de personnes croupissent dans des centres de détention officiels ou clandestins, y sont torturées, violés, réduits en esclavage. Les réfugiés continuent pourtant d’y affluer, les filières d’immigrations clandestines profitent du chaos pour prospérer. Les seigneurs de guerre ont appris à jouer sur les 2 tableaux. D’un côté, ils promettent à l’Europe, qui se rêve en forteresse impénétrable et dont la présidente de la Commission s’est dit « profondément attristée », d’intercepter les migrants. De l’autre, ils alimentent ce juteux business.
Sources de vie, diverses, de vécu sur terrain.
Le Panda
Patrick Juan
Info La Montagne : Michelin prend le contrôle de l’ASM à 100 % et comble le déficit.
L’ASM Clermont Auvergne boucle la saison 2022-2023 avec un déficit de 6,5 millions d’euros. Selon une information La Montagne, Michelin devient actionnaire du club à 100 % et le renfloue financièrement à hauteur de 11 millions d’euros.
Le groupe Michelin entre au capital de l’ASM Clermont Auvergne et en devient actionnaire à 100 %. L’opération est officialisée ce vendredi matin.
Le club quitte donc le giron de l’ASM Omnisports, qui le détenait en quasi-totalité.
Michelin intervient alors que le club boucle la saison avec un déficit de l’ordre de 6,5 millions d’euros, sur un budget de 30 millions.
Le géant du pneu, partenaire historique du club qu’il a lui-même créé en 1911, apporte d’ores et déjà 11 millions d’aide exceptionnelle.
Développer un modèle économique pérenne.
Objectif : renflouer le club, lui donner les moyens de développer un modèle économique pérenne, moins dépendant des aléas sportifs. À terme, Michelin espère redorer le blason du club et faire entrer d’autres partenaires du territoire au capital.
L’ASM Clermont Auvergne, dont la situation a été examinée il y a peu par la DNACG, le gendarme financier du rugby, a passé ce cap, fort des garanties présentées.
Pour le groupe Michelin, cette prise de contrôle se veut provisoire, le temps pour le club de retrouver une assise financière stable.
Le nouveau président Jean-Claude Pats et son directeur général Benoît Vaz se voient ainsi confier la mise en œuvre d’un nouveau modèle économique qu’ils vont s’atteler à développer dès cette saison.
Sans l’intervention de Michelin, « a minima, le club allait être relégué, au pire, il pouvait disparaître », explique Jean-Claude Pats à La Montagne.
Comment est-ce possible de perdre des millions d’euros avec un club de sport ?
Bravo pour la compétence des cols blancs (qui bien entendu ne seront jamais sanctionnés lourdement !)
Ce n’est pas grave! vider les poches des salariés, ils ont l’habitude !
Max a posté le 16 juin 2023 à 16h59
On pourra officiellement maintenant l’appeler L’AS Michelin !
Par contre bonjour les exagérations marseillaises en disant relégation ou disparition!
allez les 3 jaunes a posté le 16 juin 2023 à 12h39
« Moins exposé aux ALEAS SPORTIFS » . C’est clair !!!!!!!
On se fiche des résultats « sportifs » , pourvus que la « société » ne perde pas d’argent !!!!!!!
Mais pourquoi a-t-elle perdu de l’argent ces dernières années ???
C’est bien parce qu’il n’y avait pas de résultats sportifs !!!!! Le raisonnement de ce Président est clair comme du jus de chique !!
Conclusion : Surtout , chers abonnés et supporters , n’espérez pas de « résultats « sportifs » dans le proche avenir , vous ( ou plutôt les actionnaires !!! ) aurons des RESULTATS FINANCIERS !!!!!! CQFD !!!!
pierrot03 a posté le 16 juin 2023 à 12h03
Y’a pas une tune pour les ouvriers Michelin,mais pour payer des joueurs passant leur temps a l’infirmerie, pas de souci!!!
Dom a posté le 16 juin 2023 à 09h54
Merci qui ?? Merci Michelin !!
Tof63960 a posté le 16 juin 2023 à 09h46
Super nouvelle…qui va permettre de retrouver de l’ambition.
Fanf 63 a posté le 16 juin 2023 à 09h27
Encore une histoire de gros sous ! L’argent est roi !
Mulet blanc a répondu le 16 juin 2023 à 13h15S’il n’y avait pas de gros sous, il n’y aurait pas d’ASM, ni de Cl.Foot… ni de Toulouse, ni de PSG…etc.
Mulet blanc a posté le 16 juin 2023 à 09h06
C’était à prévoir au vu de l’importance des dépenses à assumer.
Accord européen de répartition des migrants : la Pologne veut un référendum
a tension migratoire fera-t-elle craquer l’Union européenne ? Le texte sur l’immigration, adopté à la majorité qualifiée par les 27 ministres de l’Intérieur des États membres le 8 juin, est d’ores et déjà remis en cause par la Pologne.
Ce 15 juin, les conservateurs au pouvoir, vent debout contre cette réforme du système d’asile en Europe, ont annoncé, par la voix du président Jarosław Kaczyński, leur volonté d’organiser prochainement un référendum sur le sujet.
Leur objectif : contrer les obligations européennes.
Relocalisation des migrants en Europe.
« Tout cela n’est pas parfait. » Le 8 juin dernier, Gérald Darmanin, appelé en urgence à Annecy, reconnaissait lui-même les limites de l’accord européen sur la procédure d’asile. Ce texte, adopté à l’issue de longues négociations, est loin de faire l’unanimité au sein des 27 États membres.
Malte, la Bulgarie, la Lituanie et la Slovaquie ont ainsi décidé de s’abstenir. En signe de protestation, la Pologne et la Hongrie ont, pour leur part, voté contre.
Car si la première partie de ce projet – traitement des demandes d’asile ayant le moins de chances d’aboutir dans des centres aux frontières de l’Union afin de faciliter le renvoi vers le pays d’origine – semble faire consensus, le second volet est davantage sujet à débat.
Il prévoit la création d’un mécanisme contraignant les États membres à la solidarité dans la répartition des demandeurs d’asile sur le sol européen.
Autrement dit, les pays de l’Union européenne devront, si cet accord est définitivement adopté, accepter la relocalisation des migrants sous peine de verser 22.000 euros à la Commission par demandeur d’asile refusé.
Une « amende » qui permettra à la Commission de financer différents projets liés à l’immigration.
L’adoption de ce texte par les ministres de l’Intérieur ouvre la voie à des discussions au Parlement européen en vue d’une réforme d’ici le printemps 2024, date des prochaines élections européennes.
Un référendum contre l’UE.
Une échéance à laquelle la Pologne compte bien échapper. Interrogé sur ce texte, le président polonais a fait connaître sa franche opposition.
« Nous ne sommes pas d’accord avec cela, et le peuple polonais n’est pas d’accord non plus, commente-t-il.
La décision de l’Union européenne porte atteinte à la souveraineté polonaise, et aussi à la souveraineté d’autres États européens.
Nous ne l’acceptons pas et la nation polonaise ne l’accepte pas. »
En accord avec son parti Droit et Justice, le président a donc annoncé la tenue prochaine d’un référendum à ce sujet afin de faire valoir la parole des Polonais sur les décisions européennes.
« La position de la Pologne vis-à-vis du droit européen est très claire », explique à BV le constitutionnaliste Frédéric Rouvillois, auteur de nombreux ouvrages dont Le Référendum, ou comment redonner le pouvoir au peuple (La Nouvelle Librairie) qui connait la constitution polonaise.
« Il a été rappelé par une décision du tribunal constitutionnel polonais d’octobre 2021 que la Constitution polonaise est juridiquement supérieure aux normes européennes », explique le juriste.
Ce jour-là, le 7 octobre 2021, la plus haute juridiction du pays, dans une affaire qui oppose le gouvernement polonais à la Cour de justice de l’Union européenne, rend une décision radicale allant à l’encontre du principe de primauté du droit européen.
Cette décision, vivement critiquée à l’époque par les autorités européennes, vaut à la Pologne de nombreuses sanctions mais permet au pays de préserver sa souveraineté.
« De deux choses l’une, détaille auprès de BV Frédéric Rouvillois.
Soit on considère que l’on est dans une démocratie et, donc, que le peuple est souverain.
Soit on considère que l’on est dans un autre système, une oligarchie bureaucratique européenne par exemple, et, donc, l’Union européenne décide. La Pologne a fait son choix. »
Si, à ce jour, la France ne dispose pas d’outil constitutionnel pour organiser un tel référendum et échapper ainsi à la répartition des demandeurs d’asile, un référendum constitutionnel pourrait tout à fait être organisé pour y remédier, selon Rouvillois.
Il suffirait d’un accord préalable des deux assemblées.
Mais les parlementaires accepteront-ils de rendre les Français maîtres du destin de leur pays, à l’image de ce qu’entreprend la Pologne ?
Les Français et l’immigration, une longue histoire
Analyse Fruit de cinq années de travail qui a réuni des dizaines de spécialistes, le nouveau Musée national de l’histoire de l’immigration s’ouvre au public samedi 17 juin.
De l’Ancien Régime au temps présent, il montre la diversité des représentations qui accompagnent cette histoire française.
IMMIGRATION: 63% DES FRANÇAIS JUGENT TROP LAXISTE LA POLITIQUE MIGRATOIRE ET D’ASILE DE LA FRANCE.
Selon une enquête menée par l’institut Elabe pour BFMTV, sept Français sur dix sont favorables à l’existence du droit d’asile mais 64% d’entre eux estiment qu’il faut en revoir les règles, quitte à ne plus respecter celles en vigueur aux niveaux européen et internationaux.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été chargé par la Première ministre Élisabeth Borne de mener des consultations pendant un mois pour tenter de trouver une majorité sur une nouvelle loi immigration.
Il doit présenter un projet de loi en juillet, en vue d’un examen parlementaire à l’automne.
Alors que le drame de l’attaque au couteau d’Annecy pourrait peser dans les débats, l’institut de sondage Elabe avec BFMTV publie ce mercredi un sondage sur le rapport des Français au droit d’asile.
Laxisme.
Selon ce dernier, 63% des Français considèrent que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste, un chiffre en hausse de deux points depuis octobre 2019.
Un peu plus d’une personne interrogée sur quatre estime qu’elle est juste comme il faut, quand 8% la jugent trop ferme.
Cette perception de laxisme est présente dans la plupart des catégories de population et électorats, mais elle est particulièrement prégnante chez les électeurs d’Éric Zemmour (94%), de Marine Le Pen (90%) et de Valérie Pécresse (84%).
Elle est exprimée dans une moindre mesure par les électeurs d’Emmanuel Macron (61%).
Sept Français sur dix sont favorables à l’existence du droit d’asile en France, dont 19% très favorables et 52% plutôt favorables.
A l’inverse, 29% y sont opposés, dont 20% plutôt opposés et 9% très opposés.
L’existence du droit d’asile est approuvée par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (84%), d’Emmanuel Macron (84%), de Valérie Pécresse (77%) et par les abstentionnistes (69%).
A contrario, les électeurs de Marine Le Pen (61%) y sont majoritairement opposés.
Une gestion européenne?
Conséquence, alors qu’une nouvelle loi sur le sujet est en préparation, 64% des Français estiment qu’il faut revoir les règles du droit d’asile, quitte à ne plus respecter les règles européennes et internationales actuelles.
En effet, la gestion du droit d’asile relève actuellement de la compétence de chacun des pays européens.
Ces derniers jours, un accord a été trouvé entre les 28 pays de l’Union européenne pour réformer le droit d’asile, prévoyant notamment de mettre en place un système de solidarité dans la prise en charge des réfugiés, pour équilibrer entre les pays l’accueil des réfugiés.