Impossible d’Oublier le 6 juin 1944
Impossible d’Oublier le 6 juin 1944

Débarquement en Normandie
La marquer les 80 ans du Débarquement en Normandie, c’était le 6 juin 1944. Si les représentants européens, américains, canadiens, ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sont conviés en grande pompe, Vladimir Poutine reste, lui, persona non grata. Repousser la plus grande invasion de l’Histoire en parvenant à changer la donne jusqu’à la victoire finale à l’Est a nécessité un énorme sacrifice de la part de l’Union soviétique, qui a subi le nombre de pertes les plus élevées de la guerre, perdant plus de 20 millions de citoyens, soit environ un tiers de toutes les forces en présence. Le pays qui a eu le plus de morts durant la Seconde Guerre mondiale ?
Fut l’Union soviétique
En chiffres absolus, c’est l’Union soviétique qui a subi les pertes humaines les plus élevées, aussi bien en ce qui concerne les civils que les militaires : environ 21 millions de morts, c’est-à-dire 70 fois plus qu’aux Etats-Unis. Un hommage sera rendu à la contribution décisive de l’URSS. Cela sera-t-il suffisant pour la mémoire de ces russes héroïques ? Vastes dilemmes….
Nous avons toujours rendu hommage à l’action de l’Armée rouge, à sa contribution décisive à la victoire finale contre le nazisme, toujours reconnu le prix particulièrement lourd payé par l’URSS, sans raccourci ni amalgame, sans être dupe non plus de l’instrumentalisation qui parfois pouvait en être faite en Russie.
Pour ce 80e anniversaire du Débarquement, un hommage sera rendu à la contribution décisive de l’armée rouge à travers différents gestes, notamment dans les cimetières où reposent des soldats russes en France et dans le cadre du programme de la cérémonie du 6 juin, a assuré la présidence française.
6 juin 1944, à l’aube, une armada de quatre mille deux cent soixante-six navires de transport et sept cent vingt-deux navires de guerre s’approche des côtes normandes. Elle s’étale sur un front de trente-cinq kilomètres et transporte pas moins de cent trente mille hommes, Britanniques, Étasuniens ou Canadiens pour la plupart. Plus de dix mille avions la protègent.
Baptisée du nom de code Overlord « suzerain » en français, cette opération aéronavale demeure la plus gigantesque de l’Histoire, remarquable autant par les qualités humaines de ses participants que par les prouesses en matière d’organisation logistique et d’innovation industrielle et technique. Elle était attendue depuis plus d’une année par tous les Européens qui, sur le continent, luttaient contre l’occupation nazie.
Dès le premier jour, en quelques heures, les alliés s’emparent des plages pour un prix bien moins douloureux qu’ils ne le craignaient, environ dix mille tués et blessés. La suite sera beaucoup plus compliquée, avec une « bataille des haies » âpre, meurtrière et incertaine pour s’emparer de la Normandie et pas moins de onze mois pour obtenir la capitulation du régime nazi.
Au début de l’année 1944, les Soviétiques ont franchi le Dniepr et envahi la Roumanie et la Bulgarie. Pour les Allemands, la défaite n’est plus que l’affaire de quelques mois. L’ouverture du « second front » à l’Ouest doit l’accélérer.
Dwight Eisenhower et ses adjoints, les généraux américains Omar Bradley et George Patton ainsi que le maréchal britannique Bernard Montgomery, décident de débarquer en Normandie, au sud de la Seine. L’objectif est d’installer une tête de pont sur ces plages puis de s’emparer du port en eau profonde de Cherbourg afin d’intensifier les débarquements d’hommes et de matériels.
Il n’empêche que d’impressionnantes fortifications parsèment le littoral océanique des Pyrénées à la Norvège. C’est le « mur de l’Atlantique ». L’arrière-pays du Cotentin a aussi été inondé par les Allemands dès janvier 1944 et protégé contre d’éventuels atterrissages par des pieux, tranchées, mines etc. Hitler lui-même attend avec impatience le débarquement. Il croit pouvoir le repousser aisément et, de la sorte, mettre hors-jeu les Anglo-Saxons avant de reporter toutes ses forces contre l’Armée rouge ! Il est convaincu qu’il aura lieu au nord de la Seine, à l’endroit le plus étroit de la Manche et à trois cents kilomètres seulement du centre industriel de la Ruhr.
Les Alliés font de leur mieux pour l’en convaincre. Ils montent pour cela l’opération Fortitude « courage » en français, avec, face au Pas-de-Calais, dans la campagne du Kent, une impressionnante concentration de blindés en baudruche gonflable et d’avions en contreplaqué. Cette intoxication permettra aux Alliés de n’affronter que dix-sept divisions allemandes sur les cinquante présentes dans la région, les autres attendant dans le Nord un deuxième débarquement qui ne viendra jamais.
Les forces allemandes de Normandie totalisent près de trois cent mille hommes. Elles sont placées sous le haut commandement du prestigieux feld-maréchal Erwin Rommel. Comme le temps a été mauvais sur la côte normande dans les premiers jours de juin, excluant toute tentative de débarquement, il n’y a cette nuit-là que cinquante mille soldats pour faire face à l’armada alliée, dont une moitié de non-Allemands engagés de force et dont la valeur guerrière n’est pas la première qualité.
Débarquement à haut risque
En raison de la tempête qui sévit sur la Manche, Eisenhower a déjà reporté le débarquement du 4 au 6 juin. Le 5 juin, enfin, son service météo lui promet une accalmie de trente-six heures et il décide d’engager sans délai l’opération Overlord. Vingt-trois mille cinq cents parachutistes de trois divisions aéroportées, deux mille trois cents quatre-vingt-quinze avions et huit cent soixante-sept planeurs, sont lâchés derrière les lignes allemandes. Leur mission est de dégager la plage Utah et de couper la route nationale qui relie Caen à Cherbourg via Sainte-Mère-Église.
Le jour J
Au matin du Jour J, à 5h30, les avions alliés et une demi-douzaine de cuirassés bombardent les fortifications des plages et des falaises. Une heure plus tard, cinq divisions : deux américaines, deux britanniques et une canadienne commencent à débarquer sur autant de plages aux noms codés. De l’ouest vers l’est, Utah et Omaha : troupes américaines, Gold : troupes britanniques, Juno : troupes canadiennes et Sword : troupes britanniques et détachement français.
Overlord : Les hommes progressent sur les plages sous le feu des Allemands qui tirent du haut des blockhaus, ces derniers étant eux-mêmes pilonnés par les cuirassés alliés depuis le large.
La chance sourit en définitive aux Alliés. Pendant toute la journée, ils n’ont à affronter que deux avions de chasse allemands. Quant aux Panzers ou chars d’assaut allemands, ils sont restés en réserve à l’intérieur des terres, mis à part une contre-attaque au petit matin sur Sainte-Mère-Église.
C’est ainsi qu’à la fin de la journée, cent trente-cinq mille hommes ont déjà réussi à poser le pied sur le sol français. Les Américains déplorent trois mille quatre-cents tués et blessés, les Britanniques trois mille, les Canadiens trois cent trente-cinq et les Allemands de 4 à dix mille. Les trois cinquièmes des pertes alliées se sont produites sur la plage Omaha. Mais, au total, elles s’avèrent beaucoup moins importantes que prévu. Les bombardements des villes normandes et des nœuds de communication ont par ailleurs causé la mort de deux mille cinq-cents civils.
Au soir du 6 juin, les Alliés ont réussi à établir une tête de pont sur la côte. Ils peuvent mettre en place toute la logistique indispensable au débarquement de millions d’hommes, en vue d’une offensive de longue haleine.
De ces faits un film hors du commun « Le Jour le plus long » vu le jour. Des images de l’époque réelles prises sur les champs de batailles.
Sources diverses partielles des pages d’histoire et du vécu de soldats plus là, en dehors des héros de ces instants. L’Europe fut libérée du nazisme qui se construit fragment par espèce il reste à souhaiter que les nations actuelles le comprennent pour les temps à venir dans un peu plus de sérénité et non en guerre froide, qui risquerait de nous basculer dans le passé de nos anciens.
Le Panda
Patrick Juan