Feu en France
Feu en France
Réforme des retraites : dossier brûlant qui risque plus que d’embraser la rentrée
72 % des Français sont contre la réforme des retraites prévue par le gouvernement Borne. Selon un sondage Elabe pour BFMTV et L’Opinion. Ça n’est plus négociable, la retraite à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine, a affirmé sur France info la Première ministre.
C’est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations patronales et syndicales, puis échangé avec les différents groupes parlementaires. C’est nécessaire pour assurer l’équilibre du système », a-t-elle affirmée. A 48 heures de la seconde journée de mobilisation intersyndicale, l’exécutif est monté au créneau pour dénoncer les « inexactitudes » des opposants à la réforme des retraites désormais contestée par 72% des Français.
Darmanin : « La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays »
À l’approche d’une journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le ministre de l’Intérieur fustige le « gauchisme paresse et bobo ». (Propos « À l’agression caractérisée »)
Les inégalités de salaire et de carrière que subissent les femmes tout au long de leur vie active se répercutent sur le montant des pensions et l’âge de départ. Le projet du gouvernement va les pénaliser davantage que les hommes. Cette réforme fait des perdants, et beaucoup de perdantes. Dans de nombreux cas, les femmes se trouvent davantage pénalisées que les hommes par l’allongement de la durée du travail. Dans les générations choisies en illustration, celle de 1966, chez qui la « hausse moyenne plus marquée pour les femmes que les hommes » Les femmes nées en 1972, année où, en France, la 1ere loi sur l’égalité salariale a été promulguée, devront travailler neuf mois de plus, dont cinq de plus que les hommes.
Cette injustice, dans la majorité présidentielle, certains finissent par la reconnaître. « Les femmes sont un peu pénalisées par le report de l’âge légal, on n’en disconvient pas », a lâché Franck Riester, ministre chargé des Relations avec le Parlement sur Public Sénat, s’attirant les foudres des communicants du pouvoir. Il y a ce député Renaissance qui, quand on le questionne sur le sujet, se remémore les trois mots en majesté sur la couverture du dossier de présentation de la réforme – « justice, équilibre, progrès ». Avant de partir en éclat de rire.
« C’est au-delà de l’arnaque, c’est vraiment une honte », dixit : Youlie Yamamoto. Au terme d’une semaine où débats. « La réforme peut tomber sous l’angle féministe ». 40 %, c’est l’écart du montant des pensions dites de droit direct entre les femmes et les hommes. Prises en compte les pensions de réversion, montant complémentaire versé, sous conditions, après le décès du conjoint, la différence se réduit à 28 %.
« La retraite, c’est un miroir grossissant des inégalités que subissent les femmes au travail et tout au long de leur vie » explique Rachel Silvera, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre.
La réforme des retraites, clé de voûte du quinquennat de M. Macron. Opposants syndicaux et politiques sont déjà prêts à un combat acharné, dossier brûlant. Elle aurait dû être présentée le 15 décembre dernier M. Macron a préféré temporiser. La réforme des retraites, dossier le plus brûlant et important du quinquennat. Ce décalage de la présentation de la réforme, M. Macron a prétexté prendre en compte des scrutins dans la fonction publique, les élections internes chez les Républicains, les écologistes. Ces échéances ont moins pesé dans la balance que la crainte de grèves massives pendant les fêtes. Risques de voir apparaître les divisions de la majorité dans la presse.
« Le Conseil Constitutionnel va-t-il ou pas avaliser cette Réforme ? »
Départ à la retraite à 65 ans ?
Les grandes lignes du projet de réforme des retraites n’ont pas bougé. M. Macron est déterminé à augmenter l’âge légal de départ de 62 à 64 ans en 2027, voire 65 ans en 2031 et à raison de quatre mois par an à partir de l’été 2023. Le président de la République a fait savoir sa préférence pour un départ à 65 ans, selon les convives d’un dîner à l’Élysée consacré à cet épineux sujet. Combler les déficits estimés à 12 milliards d’euros en 2027, M. Macron veut faire travailler deux ou trois ans en plus tous les salariés, y compris ceux qui bénéficient d’un départ anticipé. Taxer les 42 milliardaires français à hauteur de 2% permettrait de récolter 12 milliards d’euros et renflouerait les caisses de retraite. 42 milliardaires français pour financer les retraites ? La loi du plus riche, taxer à hauteur de 2% les 42 milliardaires français permettraient de récupérer 12 milliards d’euros. Largement repris par l’opposition. Le gouvernement a choisi, il préfère tuer des centaines de milliers de gens au travail plutôt que de taxer 42 personnes., réagi la députée Mathilde Panot sur Twitter. Nous ne voulons plus de milliardaires, a appelé en pleine réunion Marine Tondelier, cheffe de file d’EELV, en s’inspirant d’Oxfam, qui souhaite, abolir les milliardaires, estimant que chacun d’eux « représente un échec de politique publique ». Oxfam est un mouvement mondial de personnes qui luttent contre les inégalités pour mettre fin à la pauvreté et aux injustices.
Les catégories actives conservent leurs droits de départ précoce
Le projet de réforme prévoit que les fonctionnaires qui occupent un emploi présentant un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles leur permettant de partir cinq à dix ans avant l’âge légal conserveront ce droit de départ précoce. L’âge de départ sera décalé au même titre que celui des autres actifs, dixit : Olivier Dussopt, ministre du Travail. Les policiers, les agents de l’administration pénitentiaire ou les contrôleurs aériens sont concernés par exemple.
Dispositif carrières longues en vigueur
Le dispositif qui permet aux personnes ayant travaillé quatre ou cinq trimestres avant leurs 20 ans de partir à la retraite deux ans avant l’âge légal. Sera maintenu. Le gouvernement compte créer un dispositif pour « carrières très longues » pour les personnes ayant cotisé neuf ou dix trimestres avant leurs 20 ans, ou quatre ou cinq trimestres avant leurs 18 ans. Ce dispositif doit permettre aux personnes concernées de partir à la retraite quatre ans avant l’âge légal.
Régimes spéciaux toujours d’actualité
Le gouvernement, bien décidé à supprimer les régimes spéciaux, créés avant la Sécurité sociale et qui permettent aux bénéficiaires de partir à la retraite avant l’âge légal. C’est le cas des personnels de la RATP, des industries électriques et gazières. Clause « grand-père » privilégiée. Donc les avantages liés à ces régimes seront supprimés. Le régime des marins-pêcheurs ou encore celui de l’Opéra de Paris seront maintenus.
Options envisagées
Outre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans, le gouvernement envisage également l’option dite de la « formule mixte ». Report de l’âge de départ, exemple à 64 ans, souhait du Sénat, avec relèvement de trois mois par an. Le gouvernement n’augmentera pas l’âge d’annulation de la décote qui est à 67 ans, dixit : la Première ministre Elisabeth Borne au Parisien. En contrepartie, le président de la République promet des compensations, comme la pension minimale à mille deux cents euros pour une carrière complète (« C’est du vent »). Au-delà des retraites, ce surcroît de travail a aussi pour but de financer d’autres priorités, l’école, la santé, etc. (Depuis le temps nous l’aurions constaté non ? Or nous constatons l’inverse)
L’usage à volonté du 49.3 envisagé
La réforme pourrait de cette manière entrer en vigueur dès l’été 2023, avec un premier recul de trois ou quatre mois pour les pionniers de la « génération 1961 ». Trop vite, trop fort, estiment les syndicats, ont fait mine de « prendre acte » de la prolongation des débats. Pas malheureux de pouvoir, eux aussi, enjamber la trêve des confiseurs pour mobiliser leurs troupes à la rentrée.
Les syndicats se mobilisent ensemble contre la réforme
Depuis 12 ans et la réforme Woerth, tous les syndicats sont mobilisés ensemble. La suppression du régime spécial des électriciens et gaziers risque de faire encore monter la tension. La RATP, dont les agents ont rappelé, leur capacité à paralyser les transports. Trois ans après leur mobilisation contre la précédente réforme des retraites de M. Macron, les syndicats semblent résolus à jouer le match retour. Il faudra également s’attendre à une guérilla parlementaire des députés Insoumis. « Combattre pied à pied » dans l’Hémicycle. Pousser le gouvernement à forcer le passage avec l’arme du 49.3, au risque de mettre plus d’huile sur le feu.
Nous avions déjà traité ce sujet qui risque de mettre le « Feu à la France » Lien1– Lien2–
Le Panda
Patrick Juan
Bonjour ou bonsoir,
A tous celles et ceux qui liront cet article, l’auteur à une pensée particuliére pour ceux qui firent sa vie.
Ceux qui le souhaitent ouivrez le lien.
Merci à ceux oseront se souvenir juste pendant quelques instants que nous ne sommes que de passage.
Alors essayons de vivre le plus proche possible de ceux que nous aimons.
Ensuite il reste des souvenirs, pour d’autres des regrets.
Réfléchir est une valeur humaine et les « politiques » feraient bien de s’en armer.
Le Panda
Hommages à ceux qui tombés sous les balles d’un terroriste en Israël
Un site, un blog, un forum doit permettre à chacun de s’exprimer en toute liberté dans le respect de chacun écoutez .
Ils firent du chemin, mais ils trouvérent la terre de l’amour.
Ils y vont mais ils ont peur. Les choses sérieuses commencent ce lundi à 9 h 30 pour les macronistes.
A la veille d’une deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les députés entament, en commission, l’examen des quelque 5 000 amendements jugés recevables sur les plus de 7 000 déposés sur le projet du gouvernement.
Avant de basculer le 6 février pour une dizaine de jours de débat dans un hémicycle qui tiendra plus que jamais du chaudron.
«La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays», a attaqué Gérald Darmanin, alors que la gauche se targue d’avoir déposé bien moins d’amendements qu’en 2020.
Pour le pouvoir, le crash n’est pas permis. «On joue notre capital politique sur le fait de passer cette réforme.
Il ne faudrait pas que ce soit la fin du quinquennat au bout de dix mois», redoute un dirigeant de la majorité un rien fébrile.
Dire qu’il y a trois semaines, les députés Renaissance, rassurés par la perspective d’un «deal» avec LR, trépignaient, pressés d’en découdre et de mener auprès des Français leur travail de «pédagogie».
«Elisabeth Borne nous a donné des billes pour aller sur les marchés dimanche», frétillait l’un d’eux.
Depuis, les mêmes accusent un petit coup de mou. C’est que la bataille, sur ses deux fronts, s’avère plus compliquée que prévu.
Dans l’opinion d’abord, les sondages démontrent que plus les macronistes expliquent, moins ils convainquent, leur argument d’une réforme «juste» ayant perdu son crédit.
Et à l’Assemblée nationale, l’exécutif est-il vraiment assuré de disposer d’une majorité ?
«Un peu de hors-piste»
Depuis deux semaines, les noms de députés Renaissance ou membres des deux groupes alliés pas certains «à ce stade» de voter la réforme s’égrènent façon supplice chinois.
L’ex-ministre Barbara Pompili et ses trois camarades d’En commun, micro-aile gauche de Renaissance, le secrétaire général adjoint du Modem, Richard Ramos, des philippistes du groupe Horizons, Jean-Charles Larsonneur, Yannick Favennec, Thierry Benoit, Loïc Kervran…
«Moi, je fais remonter les informations, je suis un porteur d’eau», revendique l’ancien socialiste Patrick Vignal, régulièrement interpellé dans les rues de Montpellier (Hérault).
Ce dernier plaide pour des règles «coercitives» pour forcer les entreprises à garder leurs employés seniors, là où le gouvernement ne parle que d’incitations.
Les réserves de cette poignée d’élus de la majorité se concentrent sur deux points : le fait que certains salariés devront cotiser plus de 43 ans avant d’atteindre l’âge légal de départ à la retraite, et la situation des mères de famille, dont les trimestres majorés pour chaque enfant sont neutralisés par la réforme.
«Ce sont deux sérieuses injustices à corriger», pose Kervran.
Le Modem et des élus Renaissance ont déposé des amendements en ce sens.
De là à parler de «frondeurs», comme lors du quinquennat Hollande ?
C’est aller vite en besogne. «On travaille dans la transparence.
Ce sont des amendements qui ne prennent pas en traître le gouvernement, assure Cécile Rilhac, membre d’En commun.
On travaille depuis longtemps avec le cabinet d’Olivier Dussopt. Il y a déjà eu des avancées, il faut le reconnaître.»
Aucun député de la majorité n’ose envisager de voter contre la réforme.
«On est à l’acmé du rapport de force.
Aucun député de la majorité n’ose envisager de voter contre la réforme.
«On est à l’acmé du rapport de force.
Ces élus poussent jusqu’à la limite leur opposition et ils reviendront au bercail, décode un pilier du groupe Renaissance.
C’est le moment où l’on s’autorise encore un peu de hors-piste.»
Leur objectif est d’arracher un maximum de concessions, sans doute pas en commission mais d’ici à l’examen en séance publique.
Interrogée par France Info samedi, Elisabeth Borne s’est montrée ferme sur l’âge légal à 64 ans, qui n’est «plus négociable».
La Première ministre maintient aussi que sa réforme «protège les femmes».
Sur les trimestres acquis au titre de la maternité ou de l’éducation des enfants, elle s’en tient à expliquer qu‘«une analyse est en cours» sur les femmes touchées.
Pour François Bayrou, c’est tout vu. «On devrait avoir une règle de conduite simple : le temps consacré à la maternité ne peut pas être un handicap pour la retraite», a plaidé le patron du Modem sur France Inter dimanche pour déminer la polémique.
«Marleix ne tient rien»
C’est surtout sur Les Républicains que le doute plane.
Car si les élus Renaissance, Modem, Horizons, même réservés, devraient rentrer dans le rang par solidarité ou par discipline, leurs collègues LR n’ont aucun devoir de loyauté.
«Ils n’ont pas forcément envie de se sacrifier sur l’autel de la macronie», admet un parlementaire Renaissance.
Or ces derniers jours, la droite a commencé à se faire peur – et la macronie avec elle – en observant le pointage de ses membres prêts à voter, ou non, le texte.
Sur 62, 16 s’opposent à la réforme en l’état, selon France Inter. Sept s’abstiendraient, 4 seraient «indécis» et 20 refusent de sortir du bois.
Le patron du groupe, Olivier Marleix, n’a guère apprécié ce petit jeu arithmétique et l’a fait savoir à ses troupes.
N’avait-il pas, avec son homologue du Sénat Bruno Retailleau, et le président du parti Eric Ciotti, vanté le «succès» de son camp à infléchir la réforme, sur la revalorisation des petites pensions notamment, à l’issue d’une entrevue à Matignon avec Elisabeth Borne, le 12 janvier ?
Entre-temps, une partie des députés LR, élus dans des circonscriptions rurales et populaires, ont constaté les oppositions à la réforme sur le terrain, la tournée des vœux aidant.
«Les 44 ans pour les carrières longues, c’est injuste, dit Philippe Gosselin, élu dans la Manche. Les gens nous le disent clairement.»
En première ligne pour dénoncer «l’injustice» du projet, le député du Lot Aurélien Pradié, figure de l’aile sociale de LR, a rallié des collègues peu séduits par la mouture actuelle.
«Ciotti n’a pas vu ce qu’il s’est passé», commente un jeune député.
Pour calmer la grogne interne, LR a déposé un amendement massue pour que les salariés ayant commencé entre 16 et 20 ans puissent partir dès 43 ans de cotisation.
Ce qui n’a pas empêché Pradié de mettre encore un peu plus la pression sur le gouvernement dimanche sur France 3 en dénonçant un «coup de menton» d’Elisabeth Borne à propos de son refus de négocier l’âge légal de départ à 64 ans.
«Marleix ne tient rien. Chez eux, il y a déjà vingt casques à boulons qui ne voteront pas par principe», peste un cadre du Modem.
«Quasiment un conclave papal»
Les députés LR seront-ils suffisamment mobilisés à chaque vote clé, en particulier sur l’article 7 modifiant l’âge légal de départ ?
La présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, a prévenu ses troupes que ces alliés de circonstance risquaient d’avoir «piscine pendant l’examen du texte».
Dans les rangs macronistes, aucune voix ne doit faire défaut.
«C’est quasiment un conclave papal, anticipe le député Renaissance Guillaume Vuilletet.
On va passer des jours et des nuits sans sortir de l’hémicycle.»
Les membres du groupe ont reçu dès la semaine dernière un calendrier précis des séances pour prévoir de rester à Paris, soirée du vendredi 10 janvier comprise.
Seront-ils assez nombreux pour éviter un accident de parcours face à la Nupes et au Rassemblement national ?
«A la fin, il n’est pas exclu qu’un problème arithmétique se pose», soupire une députée Renaissance.
Si les votes en séance doivent se jouer à quelques voix près, le groupe LR restant insondable, le gouvernement pourrait finalement garder sous le coude ce très corrosif article 49.3 dont il espérait se passer.
Un chiffon rouge pour les manifestants. Majorité et opposition savent les débats scrutés à l’extérieur de l’Assemblée, où un mot de travers d’un ministre ou d’un élu macroniste peut attiser la colère.
«Ils vont siéger, non pas pour porter une parole, comme nous, mais pour être sur la défensive, salive d’avance le socialiste Arthur Delaporte. Ils ont tous peur de s’exprimer et de faire une boulette.»
Ils ont peur, mais ils y vont.
La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avait besoin d’une bonne nouvelle. Après un automne et un début d’hiver bien pourris – tensions internes chez Europe Ecologie-les Verts au sujet de Julien Bayou, crise ouverte au sein de La France insoumise, congrès fratricide chez les socialistes, des communistes pas les plus allants sur la question de l’union… –, le résultat des premières élections partielles de ce quinquennat fait du bien à la gauche unie.
Le gouvernement contre la Nupes : sur les retraites, la provoc, c’est les autres.
Après une interview volontairement clivante de Gérald Darmanin, la gauche dénonce des «provocations».
Le ministre de l’Intérieur est soutenu par son camp, qui accuse en retour la Nupes de «provocation» et de «bordélisation».
A la veille du début de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée (en commission ce lundi) et deux jours avant la deuxième grande journée de mobilisation sociale, Gérald Darmanin donnait, dans le Parisien Dimanche, une interview tout en apaisement et en recherche de consensus.
Ah non, pardon.
Silencieux sur les retraites dernièrement, le ministre de l’Intérieur montait en première ligne et s’y livrait à un bingo sarkozo-macroniste à la fois sur le fond («Oui, il faut travailler plus. […] il faut se lever tôt pour aller travailler, il faut bosser à l’école») et dans la confrontation avec les oppositions («M. Mélenchon et ses amis défendent une idée gauchiste, bobo, celle d’une société sans travail, sans effort»et «la Nupes [qui] ne cherche qu’à bordéliser le pays»).
HEURES SOMBRES •
Dans la foulée de Gérald Darmanin dénonçant la gauche «paresse et bobo», la majo a elle aussi repris cet argument pour attaquer la gauche lors du début de l’examen de la réforme des retraites en commission.
«Attention», réplique ce matin sur France Info Alexis Corbière, soulignant que «cette thématique, c’est une vieille thématique qu’on a connu dans les années 30 de la part de l’extrême droite et de la droite».
Et le député LFI de poursuivre : «Il y a des permanences de l’Histoire.
Ceux qui considèrent que c’est la faute à la gauche s’il y a une culture de la paresse, reprennent des thématiques de l’extrême droite des années 30, voire même du maréchal Pétain en 40. Arrêtons de déconner.»
À Darmanin, il répond aussi que le ministre incarne quant à lui «la droite caresse et cadeau» et affirme que la Nupes est «la gauche du travail» : «Mais la valeur travail ça passe par un bon salaire, défendre les acquis sociaux et le droit à la retraite.»
ÇA VA COUPER •
«Si on vous coupe le jus 2 ou 3 heures dans vos permanences, je ne veux pas vous entendre pleurer.»
Le député PCF Sébastien Jumel n’a pris aucun gant hier avec ses collègues de la commission des Affaires sociales, où est discutée la réforme des retraites.
L’élu critiquait ainsi la fin du régime spécial des salariés des industries électriques et gazières.
Et le député de Seine-Maritime d’inviter «l’ensemble des salariés qui sont victimes de ça à venir discuter avec les parlementaires, à venir dans nos permanences et expliquer ce qui se passe ici en commission, et le faire dans une forme de démocratie sociale, active, dynamique et interactive, droit dans les yeux».
Protestations dans la salle. Bouh, c’est lamentable. «Insupportable», a répété la présidente Renaissance de la commission des Affaires sociales Fadila Khattabi.
Pas de quoi faire changer d’avis Jumel qui s’est dit «moins empêché de dormir à l’idée que ceux qui ont des manteaux de fourrure pourraient être privés de 2 ou 3 heures de courant dans la journée».
L’idée selon laquelle les communistes n’ont pas de manteaux de fourrure mais des chapeaux gris et des chaussures à fermeture éclair se confirme, donc.
ET SINON •••
Si de nombreuses mairies, comme celle de Paris, vont fermer symboliquement aujourd’hui en signe de soutien aux manifs contre la réforme des retraites, de nombreux maires multiplient aussi les gestes.
Ainsi le Parisien rapporte qu’un maire LFI du Nord a décidé de payer ses employés grévistes ce jour ; 20 Minutes nous apprend qu’un autre édile Insoumis d’Occitanie va participer à une cagnotte pour «aider» les grévistes (après avoir fait le même geste que son homologue du Nord lors de la première journée de mobilisation) et qu’un dernier, près de Toulouse et étiqueté divers gauche, a fait le choix d’offrir une demi-journée aux agents de sa commune souhaitant défiler contre le projet du gouvernement.
«Les expéditions punitives contre les sapins de Noël, le Tour de France, les barbecues, les corridas, la sauce tomate sur les chefs-d’œuvre dans les musées et maintenant les milliardaires… ce gauchisme culturel-là, je pense qu’il fait le lit de l’extrême droite.»
Contrairement aux apparences, cette phrase n’a pas été prononcée par Laurent Wauquiez mais bien par une personne se revendiquant de la gauche : Arnaud Montebourg. Sur BFMTV, le démarcheur téléphonique le plus célèbre de France a critiqué Jean-Luc Mélenchon et l’attaque en règle de ce dernier contre les milliardaires.
«Oui, les riches sont responsables du malheur des pauvres», avait lancé le boss de LFI le 28 janvier.
Il n’est pas le seul à fustiger ainsi ces pauvres milliardaires puisque la nouvelle cheffe des verts Marine Tondelier rêve d’une France sans ultra-riches.
Voilà qui énerve donc Montebourg, qui porte assistance aux grandes fortunes tout en s’en prenant au «gauchisme culturel».
Eh oh la gauche, comme dirait l’autre.
Le député LFI Bastien Lachaud lui a d’ailleurs vertement répondu. «Faire le lit de l’extrême-droite? M. Montebourg s’y connait, lui qui s’est couvert de honte en reprenant une proposition xénophobe du RN.
Et en pleine bataille sur la réforme des retraites, il revient faire son numéro de claquettes contre la Nupes ! Clown triste.
Mieux vaut en rire», a-t-il cinglé.
Une référence à la proposition phare du wannabe-candidat en 2021 qui souhaitait bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent de reprendre leurs clandestins.
Cela avait fortement plu à Éric Zemmour qui avait applaudi des deux mains.
Promis, j’arrête la langue de bois.
C’était le titre d’un livre de Jean-François Copé qu’applique à merveille le député MoDem Richard Ramos.
Le centriste, qui a déjà ouvertement critiqué la mouture actuelle de la réforme des retraites à la sauce Borne-Dussopt, continue d’enfoncer le clou, même si François Bayrou a assuré qu’il ne voulait pas «gêner» le gouvernement.
Invité de C à vous sur France 5, Ramos persiste à dénoncer le caractère «très injuste» de cette réforme, notamment pour les séniors qui, après la réforme de l’assurance-chômage, vont devoir travailler plus longtemps au risque de finir au RSA.
Et l’élu MoDem de s’en prendre particulièrement aux «technos» qui ont rédigé le texte et de dénoncer l’élément de langage répété ad nauseam de la «pédagogie» : «Toutes ces têtes d’œuf à Paris… Les technos là derrière, ils racontent à tous les députés de la majorité qu’il faut faire preuve de pédagogie.
C’est des conneries la pédagogie.
C’est dire « J’ai raison, vous êtes des cons.
Les Français je vais vous expliquer pourquoi j’ai raison ».»
Ramos conclut en continuant d’affirmer qu’«en l’état», il ne votera pas cette loi : «On ne peut pas faire une réforme aussi importante, de société, contre les Français.»
Avec une telle majorité, l’exécutif n’a pas besoin d’oppositions.
La pédagogie, c’est un mot que n’aime pas non plus Olivier Dussopt.
Comme nous vous le racontions vendredi, le ministre du Travail est aussi un être à part en macronie.
«Je considère que les explications, les détails, les précisions valent mieux que la pédagogie.
Pourquoi je pense cela ? Parce que quand on parle de « pédagogie », on donne parfois le sentiment que si les gens n’ont pas compris c’est parce qu’ils ne comprennent pas [ce qui tombe sous le sens] et qu’il faut leur expliquer différemment», a-t-il détaillé, alors que Macron avait invité la majorité présidentielle, en janvier, à «ne pas être techno mais pédagogues».
• France, toute la journée Nouvelle journée de mobilisations contre la réforme des retraites avec l’ensemble des partis de gauche dans la rue aux côtés des organisations syndicales. Comme lors de la première grande journée de manifs, Mélenchon défile à Marseille tandis que Faure sera dans le cortège parisien.
• Assemblée, dès 10h30 Grosse journée à l’Assemblée en parallèle des mobilisations.
Le texte des retraites continue d’être examiné en commission des Affaires sociales.
Avant les questions au gouvernement, Borne s’exprime devant les groupes de la majorité.
Pendant ce temps-là, Braun-Pivet tient une conférence de presse commune avec Ruslan Stefanchuk, président de la Rada d’Ukraine, qui doit ensuite prendre la parole dans l’hémicycle.
Les députés doivent également voter en dernière lecture sur le projet de loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, avant le vote final du Sénat le 7 février.
À noter que Laurent Berger, patron de la CFDT, est l’invité de la réunion du groupe PS
• Sénat, 14h30 La chambre haute, quant à elle, vote sur le projet de loi relatif aux Jeux olympiques de 2024, un cheval de droit pour arsenal sécuritaire.
Philippe Martinez estime que l’exécutif « ne connaît pas le travail »
« Je pense qu’on est clair au niveau de l’intersyndicale: les deux marqueurs qui doivent être retirés dans cette réforme, c’est l’allongement de l’âge de la retraite et l’allongement de la durée de cotisation », a déclaré Philippe Martinez.
« On est clair, on le dit depuis des mois et des mois, ensemble et séparément. Si la Première ministre n’a pas compris le message, aujourd’hui on va lui redire plus haut, plus fort et plus nombreux », a assuré le secrétaire général de la CFDT.
Le leader de la CGT s’est néanmoins dit prêt à discuter sur l’emploi des seniors. « On a des exemples concrets d’entreprises qui licencient des gens à partir de 58, 59 ans », a précisé Philippe Martinez, évoquant également les discriminations envers les femmes.
Mais « je le redis », le report de l’âge légal de départ à 64 ans « ce n’est pas possible », a-t-il rappelé.
« Il faut ne pas connaître le travail pour pouvoir penser » ça.
Philippe Martinez: « si le gouvernement ne change pas, il y aura des suites »
L’intersyndicale se réunira dès 18h ce mardi soir, à l’issue de la journée de grèves et de manifestations.
« Si le gouvernement ne change pas, ce soir, il y aura des suites », a promis le secrétaire général de la CGT.
Les prochaines actions, comme de possibles grèves généralisées, « se discutent en ce moment dans les assemblées générales parce qu’on ne peut pas décider tous seul des modalités d’action ».
« Le ton employé par la Première ministre et le président de la République, même quelques-uns de ses ministres, est plutôt dans la provocation.
Ça ne risque pas de calmer le jeu », a estimé le leader syndical.
Simon Duteil (Solidaires): « Il est hors de question de travailler jusqu’à la mort.
Sur BFMTV, Simon Duteil, co-délégué général de l’union syndicale Solidaires, rejette fermement la réforme des retraites que veut mettre en place le gouvernement.
« Il est hors de question de travailler jusqu’à la mort », lance Simon Duteil en proposant de poser des actes sur le partage des richesses.
Il estime que « de l’argent on en a énormément, ce qu’il faut c’est un partage différent. »
Des cortèges s’élancent dans plusieurs villes de France.
Différentes manifestations contre la réforme des retraites ont commencé en France.
C’est le cas, par exemple, à Arras, Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), Nice (Alpes-Maritimes) ou encore Toulouse (Haute-Garonne).
Pour Mélenchon, « il y aura un avant et un après cette date du 31 janvier »
« Ce n’est pas souvent qu’on voit une telle mobilisation de masse », salue Jean-Luc Mélenchon depuis Marseille où il est présent pour manifester contre la réforme des retraites.
Selon le leader de La France insoumise (LFI), « il y aura un avant et un après cette date du 31 janvier »
Selon Mélenchon, « Macron est certain de perdre »
« Monsieur Macron est certain de perdre », déclare Jean-Luc Mélenchon.
« Sa réforme personne n’en veut, plus les jours passent, plus l’opposition augmente », argumente-t-il.
Mélenchon soutient l’organisation d’un référendum.
Jean-Luc Mélenchon soutient l’organisation d’un référendum sur la réforme de sretraites, alors que les insoumis défendront une motion référendaire lundi 6 février pour l’ouverture des débats dans l’hémicycle sur la réforme des retraites.
« Demandez lui démocratiquement ce qu’il faut faire », déclare-t-il à l’adresse des Français, au sujet du président de la République.
« Le seul obstacle porte un nom, c’est Monsieur Macron », dit-il alors que le chef de l’Etat a le dernier mot sur ce sujet.
Le SNES-FSU annonce 55% de grévistes parmi les professeurs de collège et lycée ce mardi.
Le SNES-FSU, premier syndicat des enseignements de second degré, annonce que 55% des professeurs de collège et lycée sont grévistes ce mardi.
Un chiffre en baisse par rapport à la dernière journée de mobilisation, le 19 janvier dernier (65%).
Mélenchon répond à Darmanin : « C’est eux qui désorganisent tout ».
Jean-Luc Mélenchon répond à Gérald Darmanin.
Le ministre de l’Intérieur a accusé la Nupes de checher à « bordéliser le pays ».
« Je ne crois pas que ça soit une bonne façon de parler pour un ministre de l’Intérieur que d’afficher de la vulgarité pour se donner un air populiste », rétorque le tribun.
« Nous avons une issue pacifique et démocratique », a-t-il expliqué en évoquant la motion référendaire défendue par la Nupes sur la réforme des retraites.
EDF: nouvel appel à la grève pour les 6, 7 et 8 février.
Un nouvel appel à la grève chez EDF et dans les autres entreprises des industries électriques et gazières en France a été lancé pour les 6, 7 et 8 février, a déclaré Fabrice Coudour, secrétaire national à la FNME-CGT (Fédération nationale des Mines et de l’Energie-CGT).
Un appel à la grève reconductible a été également déposé pour le 6 février dans les raffineries.
Le ministère de l’Éducation nationale annonce 26,65% d’enseignants grévistes dans le primaire et 25,22% dans le secondaire.
Le ministère de l’Éducation nationale annonce 26,65% d’enseignants grévistes dans le primaire et 25,22% dans le secondaire dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Plus tôt dans la matinée, ee SNES-FSU, premier syndicat des enseignements de second degré, avait annoncé que 55% des professeurs de collège et lycée étaient grévistes ce mardi.
« Une mobilisation large et populaire », notamment dans les petites villes.
« C’est une mobilisation très large et très populaire » et c’est « encore plus flagrant » dans les petites et moyennes villes, a assuré ce mardi Céline Verzeletti, secrétairee confédérale de la CGT, sur BFMTV.
« Quand vous voyez qu’il peut y avoir 8000, 10.000 manifestants ou plus dans une ville de 30.000 ou 40.000 habitants », citant Tarbes ou Foix, « c’est énorme », a avancé Céline Verzeletti.
La mobilisation va au-delà « du corps militant, des syndiqués », elle est « beaucoup plus large », a-t-elle poursuivi.
« C’est bien normal » car cette réforme « va pénaliser tout le monde ».
Toulouse: les syndicats annoncent 80.000 manifestants.
Selon les syndicats, 80.000 personnes ont manifesté ce mardi dans les rues de Toulouse, soit 30.000 personnes de plus que lors de la précédente mobilisation du 19 janvier.
Ecoles, transports publics, centrales électriques, raffineries…
De nombreux secteurs s’annoncent perturbés ou bloqués ce mardi, à l’occasion d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites.
Les syndicats espèrent une mobilisation aussi forte que le 19 janvier.
Grève du mardi 31 janvier 2023 : le point à midi sur cette journée de mobilisation.
Les faits Le départ de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites est prévu à 14 heures.
Dans la matinée les premiers cortèges de la deuxième journée de mobilisation du 31 janvier 2023 se sont élancés à Marseille, Lyon, Nantes ou Toulouse.
Le mouvement de grève est très suivi dans les raffineries, les syndicats lycéens et étudiants ont voté des blocages d’établissements.
Dès 10 heures, les premiers cortèges se sont mis en marche à Marseille, Lyon ou Bordeaux, en attendant le départ de la manifestation parisienne, prévue pour 14 heures.
À Toulouse, la mobilisation « ne faiblit pas », relate France Bleu Occitanie.
À Arras (Nord), la section lilloise du syndicat SNES-FSU annoncé 4 000 manifestants, soit « le même niveau » que lors de la première journée de manifestations le 19 janvier.
À Nantes, les manifestants se sont amassés sur la place du Miroir d’Eau avant d’entamer le défilé vers 10 h 30.
En Normandie, à Caen (Calvados), plusieurs milliers de personnes sont également dans les rues ce matin.
Forte mobilisation dans les raffineries et les centrales électriques.
Les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies comptent 75 à 100 % de grévistes.
De leur côté, les agents d’EDF ont procédé à des baisses de charge équivalant à trois réacteurs nucléaires.
Des signes d’une forte mobilisation dans le secteur de l’énergie contre le projet de réforme des retraites.
La raffinerie de Normandie compte 75 % de grévistes, celles de Feyzin (Rhône) et Donges (Loire-Atlantique) respectivement 80 et 90 % de grévistes.
Un taux qu’on retrouve à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) tandis que le dépôt de carburants de Flandres (Nord) est en grève à 100 %, selon Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.
Réforme des retraites 2023 : les coupures de courant, une tradition séculaire.
« Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour mais TotalEnergies continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de station-service et ses clients », a indiqué la direction du groupe.
Dans les centrales d’EDF, les grévistes ont procédé dans la nuit de lundi à mardi à des baisses de charges de « près de 3 000 MW », mais sans provoquer de coupures, selon la CGT.
55 % de grévistes au collège et au lycée, selon SNES-FSU.
Une large intersyndicale du monde de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche avait appelé dans un communiqué commun à « amplifier » le mouvement de grèves lors de cette deuxième journée de mobilisation.
Réforme des retraites : l’exécutif face à l’impopularité croissante de sa réforme.
Premier syndicat des enseignants du second degré, le SNES-FSU annonce 55 % de grévistes parmi les professeurs de collège et lycée ce mardi, un chiffre bien supérieur aux estimations du ministère de l’éducation, qui annonce un taux d’enseignants grévistes de 25,92 %, dont 26,65 % dans le primaire et 25,22 % dans le secondaire (collèges et lycées).
À Paris, une centaine d’écoles est fermée.
Plusieurs blocages prévus dans les universités.
Des lycéens et des étudiants sont également mobilisés, comme au site Saint Charles de l’université Aix-Marseille.
Un piquet de grève a été installé avec une banderole « Réforme accablante, riposte étudiante » ou au lycée Turgot à Paris, où les élèves ont bloqué la porte de l’établissement.
Des élèves de Sciences Po ont voté l’occupation des locaux depuis 21 heures lundi.
À l’université Paris Panthéon-Sorbonne, un blocage des locaux a aussi été voté et « le personnel tient un piquet de grèves », détaille le collectif Le Poing Levé.
Une mobilisation suivie dans la fonction publique et le privé.
Le préavis de grève national interprofessionnel concerne aussi l’ensemble de la fonction publique où la précédente journée d’action du 19 janvier avait mobilisé 28 % de grévistes parmi les 2,5 millions d’agents de l’État, selon un chiffre du ministère.
Fermeture des mairies pendant la grève : qu’en dit la loi ?
Des mairies, comme celle de Paris ou Montreuil (Seine-Saint-Denis), ont annoncé qu’elles garderaient portes closes. Les crèches municipales de Montreuil fermeront ainsi mardi midi.
Emmanuel Macron « est certain de perdre », assure Mélenchon.
« Monsieur Macron est certain de perdre », a assuré mardi Jean-Luc Mélenchon en marge du défilé à Marseille, estimant que la France était « en train de vivre une journée historique ».
Réforme des retraites 2023 : ces politiques qui défendent un retour du départ à 60 ans.
« C’est une situation tout à fait exceptionnelle, il y aura un avant et un après », a ajouté la figure du parti des Insoumis, en se félicitant de cette « forme d’insurrection citoyenne » et en appelant à un référendum contre cette réforme dont « personne ne veut » :
« Ce n’est pas seulement une journée ordinaire de manifestation », a-t-il insisté.
Les débats autour du projet de réforme des retraites, visant à reporter l’âge légal de départ de la vie active de 62 à 64 ans, doivent commencer le 30 janvier à l’Assemblée nationale, sous la pression d’une majorité ne cessant de rappeler la nécessité absolue de le voter.
Selon les élus soutenant le gouvernement, il en irait directement de la survie du modèle de financement par répartition, en déséquilibre structurel.
À la lecture du rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), on peut effectivement aller dans ce sens.
Dans l’ensemble des scénarios établis, le déficit serait de 0,5 à 0,8 point de PIB d’ici à 2032.
Pour autant, d’après les mots de Pierre-Louis Bras, le président du COR, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter.
«Les dépenses de retraites sont globalement stabilisées et même, à très long terme, elles diminuent dans trois hypothèses sur quatre.
Dans l’hypothèse la plus défavorable, elles augmentent, sans augmenter de manière très importante […].
Donc les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées», a-t-il ainsi affirmé lors d’une audition devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, le 19 janvier.
Ne pas réformer serait procrastiner.
Cela serait dû aux premiers effets budgétaires des réformes précédentes du régime des retraites, dont la réforme Touraine votée en 2014, ainsi qu’aux gains en productivité attendus dans les prochaines années.
Mais alors pourquoi vouloir à tout prix réformer? Bien qu’il ne soutienne pas le projet du gouvernement d’Élisabeth Borne, l’économiste Vincent Touzé admet qu’un changement est nécessaire afin d’éviter tout risque paramétrique et générationnel.
Le chercheur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) considère en effet que les estimations sur un temps long sont risquées et qu’il est dangereux d’établir des plans de rattrapage et de rééquilibrage dans un futur lointain (ici entre 2032 et 2070) à partir de paramètres fixés aujourd’hui.
De plus, un conflit générationnel pourrait se produire du fait d’une «procrastination».
Ne rien faire maintenant, ce serait ainsi espérer que des changements soient faits demain, par les générations suivantes, mais sous pression, sans anticipation ni construction.
«La procrastination a nécessairement un prisme générationnel puisqu’il appartient alors aux générations suivantes de réformer, cette fois-ci dans l’urgence, et de subir intégralement le poids de la réforme.
L’anticipation précoce des problèmes de financement et la mise en place progressive de mesures correctrices peut œuvrer en faveur d’un meilleur partage générationnel»
Une hausse des cotisations retraites, voilà la solution?
Néanmoins, il n’existe pas qu’un seul moyen d’action.
Le paramètre «âge légal de départ à la retraite» n’est qu’une variable parmi d’autres pour rétablir l’équilibre du régime.
Vincent Touzé en cite notamment deux autres: l’augmentation du taux de cotisation et la réaffectation des impôts ou des dépenses fiscales «dont l’efficacité est sujette à débat».
Sur le premier point, il est rejoint par Michaël Zemmour, économiste de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et opposant déclaré à la réforme des retraites.
D’après les calculs de ce dernier, il suffirait, pour rétablir un équilibre dès 2027, d’augmenter de 0,8 point de pourcentage les taux de cotisations sociales, soit 336 euros par an de prélèvements obligatoires supplémentaires sur un salaire annuel moyen de 32.172 euros, 168 euros par an (14 euros par mois) sur un salaire minimum.
Selon l’économiste, ces hausses assureraient l’équilibre et la pérennité du modèle, et pourraient même être supprimées dès 2040, «à condition que l’État maintienne son niveau actuel d’engagement dans le système»
Le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou, pourtant soutien et allié d’Emmanuel Macron, adhère en partie à cette solution puisqu’il appelle à augmenter le montant des cotisations patronales retraites, les faisant passer de 16,5% à 17,5% du salaire brut.
«Pour résoudre un déséquilibre aussi grave, peut-être serait-il nécessaire que tout le monde fasse un pas.»
En totale contradiction avec ses propos sur BFMTV et RMC cer jour à 8h35 M. Bayrou quelle est votre réelle position?
Difficile, de s’y retrouver….
Des milliards qui ne sont pas si difficiles à trouver.
Concernant la seconde proposition –«la réaffectation des impôts ou des dépenses fiscales dont l’efficacité est sujette à débat»–, Vincent Touzé fait référence à plusieurs mesures considérées comme coûteuses et peu efficaces: le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), le crédit d’impôt recherche (CIR) et certaines exonérations de charges.
Le CICE, voté et mis en place en 2013, est un avantage fiscal accordé aux entreprises créatrices d’emplois qui a été transformé, en 2019, en un allègement des cotisations sociales pérenne de 6% des rémunérations versées.
Or, selon un rapport commandé par l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2019, cette mesure fiscale coûterait entre 10 et 40 milliards d’euros par an, pour un effet modéré: 100.000 emplois créés et sauvegardés.
Idem concernant le crédit d’impôt recherche, budgété à 5 milliards d’euros par an.
Cette réduction fiscale vise à soutenir la recherche et le développement des entreprises innovantes.
Mais selon un rapport de l’OFCE paru en 2017, son coût est bien plus important que les effets générés sur l’emploi et l’activité économique.
Par exemple, selon leur calcul économétrique, les chercheurs estiment qu’un soutien de 10% de l’innovation ne provoquerait qu’un rebond de croissance de 0,7% –un effet positif, certes, mais relativement faible.
Pour résumer, alors que le gouvernement chercherait à réaliser au moins 10 milliards d’euros d’économie en réformant le système des retraites, certains économistes lui rappellent qu’il pourrait tout simplement supprimer des mesures jugées coûteuses et inutiles, voire inefficaces.
Réforme des retraites : nouvelles journées de grève les 7 et 11 février.
Au terme d’une journée de manifestation qui a vu entre 1,3 et 2,8 millions de personnes manifester ce mardi 31 janvier, l’intersyndicale veut continuer de mobiliser.
Après le 19 et le 31 janvier, l’intersyndicale ne veut rien lâcher.
Au terme d’un mardi qui a vu entre 1,272 million, selon la police, et 2,8 millions, d’après la CGT, de personnes manifester à travers la France contre la réforme des retraites, les organisations syndicales ont annoncé deux nouvelles journées de mobilisation : mardi 7 et samedi 11 février.
Une manière de surfer sur la dynamique de la seconde journée de grève de ce mardi 31 janvier, qui a vu la participation progresser.
Selon les chiffres de la CGT, 800 000 personnes supplémentaires ont manifesté par rapport au 19 janvier, contre quelque 100 000 manifestants de plus d’après la police.
« Le gouvernement doit entendre le rejet massif de ce projet et le retirer », a ainsi déclaré Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière, lors d’une conférence de presse de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU).
De son côté, la Première ministre Élisabeth Borne a déclaré entendre les « interrogations » et les « doutes » suscités par le projet phare du second quinquennat Macron.
La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes.
Nous les entendons.
Le débat parlementaire s’ouvre.
Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet avec un cap : assurer l’avenir de notre système par répartition.
C’est notre responsabilité !
Le choix du samedi pour « permettre à tous » de se mobiliser.
Le choix de faire grève un samedi ne sort pas de nulle part.
Effectivement, la CFDT avait émis il y a quelques semaines le souhait d’une mobilisation le week-end, qui permette à tous les salariés, quels qu’ils soient, de se mobiliser.
Le fait de proposer ces deux dates est « une stratégie partagée par l’ensemble des organisations syndicales » et permet « à tous les gens qui le peuvent de rejoindre les cortèges », a déclaré Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT.
D’ici mardi prochain, l’intersyndicale appelle également « à multiplier les actions, initiatives, réunions ou assemblées générales partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’étude, y compris par la grève ».
« Le débat parlementaire s’ouvre »
Les raffineurs ont d’ores et déjà annoncé une grève de 72 heures à partir du 6 février, tandis que la CGT Cheminots et SUD-Rail ont proposé une grève les 7 et 8 février, avant éventuellement une grève reconductible dès la mi-février.
« Aujourd’hui, le match est au parlement, la séquence va être courte, il faut qu’on puisse mobiliser au moment où les débats ont lieu, et on sait que c’est dans la première quinzaine de février », a de son côté expliqué Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT.
« La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes.
Nous les entendons.
Le débat parlementaire s’ouvre.
Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet avec un cap : assurer l’avenir de notre système par répartition.
C’est notre responsabilité ! », a tweeté la Première ministre, lors de la première réaction gouvernementale à la deuxième journée de grèves et manifestations, encore plus massive que la première.
« Face à Baba » avec Olivier Véran, entre échanges tendus et séquences « lunaires »
Le porte-parole du gouvernement était l’invité de l’émission de Cyril Hanouna pour répondre notamment aux questions des Français sur la réforme des retraites.
Une émission « lunaire » et décousue. Olivier Véran était l’invité de l’émission de Cyril Hanouna Face à Baba, ce mardi 31 janvier sur C8, au soir d’une journée de forte mobilisation contre la réforme des retraites.
Le porte-parole du gouvernement a répondu aux questions d’invités, mais aussi à celles de personnes présentes dans le public sur les retraites, le Covid, l’inflation et le coût de l’énergie notamment.
Tout au long du programme, les internautes ont réagi aux discussions sur le plateau.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que rare sont ceux qui semblent satisfaits des réponses du ministre.
En première partie de l’émission, nombre d’entre eux ont dénoncé le choix des intervenants face à l’ancien ministre de la Santé.
Et ses réponses parfois hors-sol.
« Je n’ai aucune question à poser, du tout »
Dans un premier temps, c’est un couple de boulangers en détresse – mais déjà en difficulté avant l’inflation – qui l’a interrogé sur l’augmentation du prix des matières premières et du coût de l’électricité.
Mais alors qu’ils expliquaient avoir dû fermer boutique, Olivier Véran a demandé s’ils comptaient « en ouvrir une autre ».
Une question complètement inadaptée, ont estimé certains internautes, quand d’autres pointent du doigt le manque de répondant de ses interlocuteurs.
Non mais sans deconner : le boulanger a fermé son établissement et Veran lui répond « je vous souhaite d’être heureux professionnellement.
Ça prendra du temps de se retourner »
Et le boulanger répond « merci de m’avoir écouté ! »
Un ressenti exacerbé quelques instants plus tard par une déclaration de la chanteuse Stone, présente sur le plateau.
Alors que la question des retraites et des revenus des retraités était évoquée, elle a été invitée à débattre avec Olivier Véran pour évoquer son cas personnel.
Sauf qu’elle n’avait en réalité rien à dire.
Soulignant qu’elle ne touchait qu’un peu plus de 1 000 euros par mois de retraite, la chanteuse a fait remarquer que sa situation était loin d’être aussi compliquée que celle de nombreux Français : « Nous avons la chance d’être propriétaires d’un appartement à Paris, ce qui est quand même très important, ainsi que d’une maison de famille, donc nous ne nous plaignons pas.
Il y a pire que nous », a-t-elle précisé.
Cyril Hanouna l’a alors relancée : « Vous voulez parler au nom des Français, parce que vous avez dit : ’ma retraite est ridicule’.
Il ne vous reste pas grand-chose… »
Il l’a alors enjointe de poser une question à Olivier Véran.
L’animateur ne devait pas s’attendre à ce que son invitée lui réponde, un peu perdue : « Je n’ai aucune question à poser, du tout.
Je ne venais pas pour ça du tout. »
Et de poursuivre : « Je suis venue parce que vous m’avez invitée très gentiment, mais je n’ai absolument aucune question à poser.
Je considère mon cas comme un peu particulier, compte tenu de tout ce qu’on a pu entendre avant.
Je ne m’en plains pas du tout. »
Une ambiance décousue poussée à son paroxysme lorsque, quelques minutes plus tard, un grutier nommé Fadh a voulu chanter La Marseillaise avec quelques inspirations raï, en hommage à tous les manifestants du jour, avant de poser sa question à Olivier Véran.
« C’est vous aujourd’hui le cancer de ce pays »
La deuxième partie de l’émission a été plus mouvementée pour Olivier Véran, qui a été confronté à des interlocuteurs un peu plus remontés.
Ses échanges avec le journaliste et écrivain André Bercoff ont été particulièrement tendus sur la question de la gestion du Covid et des vaccins.
Alors que le ministre l’accusait d’être « complotiste », l’auteur lui a reproché d’avoir « menti aux Français ».
Échanges tendus également avec deux soignants non vaccinés qui réclament la réintégration des soignants qui ne sont pas à jour de leur vaccin anti-Covid.
C’est ensuite au tour d’un restaurateur très remonté de prendre à partie Olivier Véran.
« Je trouve ça aberrant que vous veniez sans présenter d’excuses aux Français, je trouve ça lamentable », lui a-t-il lancé.
« C’est vous aujourd’hui le cancer de ce pays, c’est pas nous.
Nous, on bosse.
Ça fait six mois que j’ai pas pris de salaire. (…) J’ai pas un euro.
J’ai travaillé comme un forçat, il ne me reste rien. »
« Traiter quelqu’un de cancer, je ne le ferai jamais, même à mon pire ennemi », a répondu le ministre, remonté.
« Je viens ici qu’on puisse débattre et discuter tranquillement.
Moi je n’utiliserai jamais l’invective et je n’utiliserai jamais des injures », a-t-il ajouté.
La présence d’Olivier Véran sur le plateau de C8 n’était était une surprise alors qu’au plus fort de la crise du Covid, il assurait, selon des informations du Parisien : « Je ne veux pas aller chez ces gens-là, ce serait de l’entente avec l’ennemi ».
Il regrettait alors que C8 et CNews donnent selon lui trop la parole aux antivax et aux théories complotistes.
Sur la réforme des retraites, Macron a déjà perdu
Que le Parlement vote la retraite à 64 ans ou qu’après des semaines de mobilisation le Président soit obligé de céder devant la rue, selon le terme consacré, toutes les options qui s’offrent à lui s’apparentent à des défaites.
Il existe encore dans la macronie ce petit fantasme sarkozien selon lequel une réforme passée, malgré plus d’un million de manifestants à chaque défilé, serait une preuve de courage et de ténacité politique.
Cette situation des plus classiques, ce lassant remake qui souligne l’immaturité de notre démocratie sociale, inscrit ce second mandat du toujours jeune président dans une navrante normalité.
On est bien loin de «Révolution», le titre du livre-programme du candidat novateur de 2017 qui voulait chambouler la politique, redonner le pouvoir au terrain, responsabiliser, écouter, négocier, changer toutes les pratiques politiques de fond en comble.
Nous voilà avec une Première ministre obligée de prononcer des phrases aussi définitives que convenues –
«64 ans, ce n’est plus négociable.»
Trois options s’ouvrent au Président.
Une phrase, en réalité, des plus mobilisatrices pour les opposants, car chacun sait qu’en pareilles circonstances (mille fois vécues) le péremptoire le dispute à l’éphémère. Le classique de cette situation est terrible.
Trois options s’ouvrent au Président.
La première, et aussi la moins probable, c’est qu’assez d’amendements de la majorité et des oppositions, lors de la discussion parlementaire, soient adoptés.
Ainsi, l’impression d’injustice – donc la réalité, parce qu’en matière d’injustice le ressenti fait loi – soit suffisamment estompée pour que les sondages et la mobilisation changent de dynamique.
Mais si, comme l’affirme Elisabeth Borne, la mesure d’âge, simple à comprendre et que chacun peut aisément projeter pour lui-même, devenue le symbole de cette réforme, n’a pas bougé, on ne voit pas quelle compensation ni quelle dérogation pourraient faire office de victoire suffisante pour calmer la colère populaire.
Deuxième option, le passage en force après pourrissement.
C’est-à-dire le vote de la loi quasiment inchangée par une majorité de députés, malgré la rue et les sondages.
Le terme «passage en force», généralement utilisé par la vulgate politique dans ce genre de circonstances est impropre, parce qu’il s’agit simplement de nos institutions et du libre choix des représentants de la nation.
Mais ce choix laisserait une impression de mépris à une grande partie de la population, de mauvais augure vu la crise de la représentation qui mine notre démocratie.
A moins que se multiplient les actions sauvages et illégales de coupures d’électricité, voire les agressions d’élus, jusqu’à dégoûter une majorité de Français.
Le risque d’une mauvaise utilisation de la légitime colère n’est pas à écarter.
Crise politique à venir dans la majorité ?
Troisième option : le retrait du texte après une mobilisation grandissante, des journées d’actions qui se succèdent et des incertitudes sur la capacité du gouvernement à réunir une majorité de parlementaires sur son texte.
La forte mobilisation, bien répartie à travers le pays, fait peser sur chaque député de droite ou de la majorité une pression qui pourrait rendre les consignes de vote des présidents de groupe moins audibles.
S’ouvrirait alors une crise politique dans la majorité. Au moment où il faut s’unir et rester cohérent pour soutenir l’Ukraine, concentré et efficace pour rattraper, comme dit Emmanuel Macron, le retard dans la trajectoire de décarbonation, le Président sera tenu pour responsable de l’issue de cette crise.
Et aujourd’hui, à moins de tout arrêter pour se mettre à vraiment négocier tous les aspects de la réforme, Emmanuel Macron est tout simplement en train de rater son second mandat.
Réforme des retraites.
La réforme des retraites est une mesure phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Âge légal de départ, cotisations, régimes spéciaux…
Retrouvez les dernières informations concernant la réforme du régime des retraites.
En on, le gouvernement écoute les manifs ; en off, il les méprise.
Et en même temps.
Après le succès de la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, plus massive encore que celle du 19 janvier et la plus forte des trente dernières années, il y a le discours officiel du gouvernement, qui se veut apaisant et compréhensif sans rien lâcher sur le fond.
Ainsi, Elisabeth Borne a-t-elle tweeté : «La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes.
Nous les entendons.
Le débat parlementaire s’ouvre.
Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet.»
Un vocable repris par le ministre du Budget Gabriel Attal sur France Inter ce mercredi.
Et puis il y a le discours officieux, beaucoup plus fermé et bravache.
Un «ministre de poids» dans le Parisien considère ainsi, au sujet des chiffres de manifestants (1,27 million selon la police, 2,8 millions selon la CGT) : «Ils ne doublent pas, cela ne change pas la donne.»
Un «dirigeant de la majorité» ajoute à BFM TV : «Il y a plus de monde, c’est vrai, mais ce n’est pas exponentiel.»
Une «source gouvernementale» trompette aussi auprès de la chaîne info : «S’il y a une grande manif tous les dix jours, cela ne nous fera pas reculer.»
Emmanuel Macron pense sans doute pareil.
Avant même la première manif, il avait décrété l’inutilité des manifs auprès de plusieurs éditorialistes.
L’intergroupe vit bien.
Vivement pour la macronie que le débat sur les retraites s’achève.
Car les couches de papier à cigarette s’empilent dangereusement entre ses membres.
Un joli moment de tension interne a ainsi eu lieu mardi, en réunion d’intergroupe Renaissance-Modem-Horizons à l’Assemblée, en présence de tous les chefs de groupes du palais Bourbon et de Borne ou encore de Stéphane Séjourné.
«Les députés Modem Erwan Balanant et Philippe Vigier ont claqué la porte après que leur collègue Richard Ramos a été pointé du doigt pour son manque de solidarité sur la réforme des retraites», raconte LCP. Avec Patrick Vignal (Renaissance), Ramos est sans conteste l’un des «frondeurs» les plus visibles et remontés contre le texte.
«Le linge sale se lave en famille», l’a par exemple ciblé le très macroniste Karl Olive, selon le Parisien. Auprès de qui Ramos réagit : «Bien sûr, les pressions sont fortes.
Mais s’il n’y a rien sur les seniors, je ne voterai pas le texte !»
Droit dans son vote.
Bataille perdue mais pas la guerre.
Premier gros revers, quoique symbolique, pour la majorité relative sur la réforme des retraites.
Saisie pour avis, la commission de la Défense a rejeté, mardi, l’article 7 du texte de l’exécutif, celui qui porte sur le report de l’âge légal à 64 ans.
Amenés à se prononcer car les militaires et assimilés sont concernés par ce décalage de deux ans, les commissaires à la défense ont donc mis la majorité relative en minorité, par 22 voix contre et 13 pour.
Un résultat accueilli par les acclamations de la Nupes, dont de nombreux élus (LFI, EE-LV ou PS, mais aussi certains RN) ont ensuite claironné leur «victoire» sur Twitter.
Cette défaite pour le camp présidentiel ne prête pas à conséquence : l’avis de cette commission ne modifie pas le texte qui sera débattu en hémicycle, tout comme les amendements adoptés (parfois même contre l’avis de la majorité) en commission des affaires sociales.
Avertissement sans frais.
Bataille perdue mais pas la guerre.
Premier gros revers, quoique symbolique, pour la majorité relative sur la réforme des retraites.
Saisie pour avis, la commission de la Défense a rejeté, mardi, l’article 7 du texte de l’exécutif, celui qui porte sur le report de l’âge légal à 64 ans. Amenés à se prononcer car les militaires et assimilés sont concernés par ce décalage de deux ans, les commissaires à la défense ont donc mis la majorité relative en minorité, par 22 voix contre et 13 pour.
Un résultat accueilli par les acclamations de la Nupes, dont de nombreux élus (LFI, EE-LV ou PS, mais aussi certains RN) ont ensuite claironné leur «victoire» sur Twitter.
Cette défaite pour le camp présidentiel ne prête pas à conséquence : l’avis de cette commission ne modifie pas le texte qui sera débattu en hémicycle, tout comme les amendements adoptés (parfois même contre l’avis de la majorité) en commission des affaires sociales.
Avertissement sans frais.
Plan T.
Bayrou toujours. Celui qui est aussi Haut Commissaire au plan explique depuis plusieurs jours sur différents plateaux que les chiffres du COR (qui contredisent la doxa gouvernementale sur la nécessité absolue de réformer le système des retraites pour sa survie) ne sont pas les bons et qu’il faut aller regarder ce que lui a fait avec le plan.
«La vérité des chiffres que nous avons établi avec un rapport au Plan que tout le monde peut trouver sur Plan.fr», répète-t-il sur BFM.
Ce n’est pas la première fois donc que Bayrou évoque ce site.
Sauf que… Plan.fr au singulier n’existe pas et Plans.fr au pluriel renvoie vers le «premier site de recherche de plans de maison» pour «trouver la maison de vos rêves».
En espérant que le plan maîtrise mieux le dossier des retraites que Bayrou le site de l’institution qu’il préside.
C’est donc ça le multiverse.
Arrêtez tout : on a trouvé l’une des rares élues du pays qui rencontre des Français favorables à la réforme des retraites.
Dans Paris Normandie après la deuxième journée de mobilisation, la députée Renaissance de Seine-Maritime Annie Vidal raconte ses rencontres sur le terrain dans sa circonscription : «Les personnes me disent qu’il faut tenir bon pour nos retraites, celles de nos enfants et de nos petits-enfants.
Certains me font part de leur inquiétude notamment sur l’âge de départ à la retraite.
Je leur répète que le départ anticipé et la pénibilité sont pris en compte dans notre texte de loi.
Très sincèrement, j’ai beaucoup de personnes qui nous encouragent à tenir bon.»
La chance.
La 25e heure.
Les caciques de la majorité relative, Borne en tête, ne cessent de répéter comme un discours performatif que «pas une voix» dans leur camp ne manquera lors du vote sur la réforme des retraites.
Et ce malgré les fortes (voire très fortes) réserves de certains députés Renaissance, Modem et Horizons. Dans les troupes d’Edouard Philippe, on dénombre à ce stade au moins six élus pas prêts à voter pour le texte.
Et l’ancien Premier ministre, favorable personnellement à un report de l’âge légal de départ à «65, 66 ou 67 ans» mais parfois plus «libre» que «loyal», commence à cristalliser les critiques des macronistes, qui goûtent peu sa discrétion.
Le maire du Havre est donc venu en réunion du groupe Horizons à l’Assemblée mardi pour, selon un participant au Parisien, affirmer qu’«il faut soutenir la réforme».
Philippe sera aussi sur BFM TV en fin d’après-midi, où il serait étonnant de l’entendre critiquer le projet du gouvernement.
Dans le Point début janvier, il avait accordé un satisfecit prudent à cette réforme «nécessaire», tout en semblant douter des effets bénéfiques claironnés par la majorité.
Gourre pif.
En avoir. Ou pas. On vous parle ici du flair en politique.
A ce petit jeu, Philippe peut être un as.
Comme, lorsque Premier ministre, il imaginait un virus ou une attaque russe.
Il peut aussi être un pique, soit un as inversé.
Le 25 janvier, à l’occasion d’un petit-déjeuner à Matignon avec Borne, Bayrou et Séjourné, il a évoqué les législatives partielles à venir.
Et prophétisé, comme le note le Canard enchaîné : «Laure Miller [candidate dans la Marne] est une mauvaise candidate, c’est un très mauvais choix, elle n’arrivera pas à gagner, alors que Thomas Mesnier sera réélu en Charente !»
Tout ce qu’a dit Philippe était donc faux.
Puisque au final, Miller a gagné et Mesnier perdu.
On dit bravo et on salue ce sens du pronostic.
Elisabeth Borne.
A 61 ans, Elisabeth Borne devient la deuxième femme sous la Ve République à être Première ministre le 16 mai 2022.
Ingénieure, X-Ponts, familière des cabinet PS, de Lionel Jospin, puis de Jack Lang à l’Education, Matignon, avec Jospin à nouveau, pour devenir directrice de l’urbanisme à la Ville de Paris, sous Bertrand Delanoë, elle est présidente de la RATP, en 2015.
Elle rejoint LREM et a été 3 fois ministres : des Transports en 2017 où elle suit la réforme de la SNCF, de la Transition écologique en 2019 et du Travail en 2020.
tre jeune et mobilisé, c’est légitime et même bon signe.
Souvent jugés avec dédain par les partisans de la réforme des retraites, les lycéens et étudiants ont bien des raisons, pas moins valables que celles de leurs aînés, pour s’engager dans le mouvement social.
«Passe ton bac d’abord !»
Quand des lycéens se mobilisent pour autre chose que leur propre sort de court terme, ce refrain grossier leur est bien souvent renvoyé en pleine figure.
C’est aujourd’hui le cas sur la réforme des retraites, de la part de ceux qui la défendent.
Aux étudiants, on rétorque pareillement qu’ils feraient mieux de se préoccuper d’avoir du boulot avant de penser à leur retraite.
Tout cela est un peu court.
Comme s’il était inconcevable que les plus jeunes contestent une régression qui nous concerne tous : elle va très concrètement affecter leurs parents, c’est d’ailleurs ainsi que certains justifient leur présence dans les cortèges, et elle dessine en partie la réalité sociale dans laquelle eux-mêmes vont vivre, qui risque d’être encore plus difficile et inégalitaire que la situation actuelle.
Logique de défense de l’intérêt général.
«Tu manifesteras quand tu seras grand» ou «quand tu auras un travail», n’a jamais été une façon pertinente ou efficace de s’adresser à la jeunesse. Celle-ci est tout aussi légitime à se préoccuper de notre système de retraite que lorsqu’elle se mobilise pour lutter contre les causes du dérèglement climatique ou quand, en 2003, elle a fait front contre le contrat première embauche (CPE).
D’autant que lorsque des mouvements d’ampleur voient le jour, il y a certes un sujet au cœur des débats, mais on sait aussi que chacun vient nourrir ce moment avec sa colère ou son angoisse.
Et pour les étudiants comme pour les jeunes travailleurs, la paupérisation est une réalité que la crise inflationniste conjuguée au faible niveau des premiers salaires rend particulièrement dure à surmonter.
Ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à se tourner vers les distributions gratuites, à tel point qu’un quart des personnes accueillies dans les banques alimentaires ont moins de 25 ans.
Quand l’entrée dans la vie d’adulte est un parcours du combattant, on accepte d’autant moins de voir des droits disparaître pour la retraite.
Dans les mobilisations lycéennes ou étudiantes, il y a aussi, ne soyons pas naïfs, une envie d’en être, de faire comme les grands.
A fortiori quand leurs aînés sont des millions dans la rue et que le pouvoir commence à trembler.
C’est aussi l’âge où la conscience politique grandit et prend parfois plus de place que durant le reste de la vie.
Avoir envie de combattre ce qui apparaît comme une injustice en regardant au-delà du bout de son nez et en s’inscrivant dans une logique de défense de l’intérêt général : tant mieux si cela reste une caractéristique de la jeunesse alors que cette génération est souvent décrite comme individualiste.
Quand Brigitte Macron comme les principaux porte-voix du pouvoir affirment de concert que la réforme a justement pour but d’assurer une retraite par répartition aux générations futures, c’est peu dire que l’argument a du mal à convaincre.
Symbole aussi fort qu’une raffinerie en grève.
Un pouvoir est toujours inquiet quand la jeunesse descend dans la rue aux côtés des travailleurs.
Il n’est a pas besoin de mobiliser le souvenir de Mai 68 pour en avoir des exemples.
Des lycées ou des facs bloqués, et même si c’est parfois le fait d’une minorité agissante, le symbole est au moins aussi fort qu’une raffinerie en grève.
D’autant qu’en matière de maintien de l’ordre, on ne peut pas (et on ne doit pas) se comporter pareillement quand il s’agit de jeunes, quand bien même ceux-ci sont volontiers turbulents.
Penser et surtout faire le contraire, c’est s’exposer à un scandale politico-médiatique et à la vindicte d’une opinion publique déjà pleine de ressentiment.
A 16 ans, 18 ans ou 20 ans, on est déjà un citoyen.
Plus ou moins éclairé, mais ça n’est pas l’exclusive d’une classe d’âge.
Si le droit de vote est aujourd’hui à 18 ans, de plus en plus de voix défendent l’idée de l’abaisser à 16 ans au motif que les jeunes ont, d’une manière générale, la maturité suffisante pour prendre part à l’élection de nos représentants, ceux à qui on confie notamment la responsabilité d’administrer nos communes, de voter la loi ou de présider notre République.
Puisque la majorité pénale ou sexuelle intervient avant 16 ans et qu’à cet âge on peut commencer à travailler (et donc à cotiser), parfois en parallèle de ses études, il est absurde de dénier aux plus jeunes le droit de se mobiliser sur le front social et le cas échéant de défiler avec le reste de la société.
Alors qu’une première manif à l’initiative des organisations de jeunesse et largement soutenue par La France insoumise a eu lieu le 21 janvier à Paris, la température monte dans les lycées et les facs.
Leur entrée massive dans la danse serait tout sauf un détail, leurs aînés de tous bords le savent très bien.
Manifestation contre la réforme des retraites à Paris : «C’est pas normal que quelqu’un comme moi soit dans la rue»
Dans le très massif cortège parisien, les manifestants croisés ne croient pas aux explications du gouvernement justifiant le report de l’âge légal à 64 ans.
Beaucoup n’avaient pas défilé depuis longtemps.
Si jamais le gouvernement pensait devoir faire davantage de «pédagogie» pour expliquer sa réforme des retraites, il peut être rassuré : parmi les 87 000 (selon la police) à 500 000 personnes (selon la CGT) qui ont longuement défilé à Paris, un chiffre en hausse par rapport au 19 janvier, beaucoup de ceux à qui l’on a parlé l’ont bien comprise.
Née en 1972, Raphaëlle, documentaliste dans l’enseignement supérieur, devait attendre ses 66 ans pour partir sans décote
Elle a calculé qu’elle ne pourra plus partir avant 67 ans si elle veut le taux plein.
Pour elle, cette réforme, «c’est avant tout une baisse des pensions».
Elle n’avait pas manifesté depuis la réforme des retraites de 2010.
A ses côtés, sa cousine Clarence, laborantine née en 1969, n’avait pas défilé depuis 1986 et la loi Devaquet.
Tout comme Anne Dillard, gérante d’une entreprise du numérique libre, «ulcérée qu’on nous infantilise, qu’on nous prenne pour des imbéciles, et qu’on nous dise qu’il n’y a que cette solution» du report de l’âge légal de départ à 64 ans.
«Bernard Arnault, passe à la caisse !»
«On n’a pas vraiment besoin de cette réforme», croit aussi Evelyne, fraîchement retraitée de la SNCF, qui observe le très long cortège s’écoulant boulevard de Port-Royal, un sac Micromania à la main.
Elle réfute «l’argument selon lequel si on taxe les riches, ils vont partir» : «Les salariés, eux, c’est sûr qu’ils ne peuvent pas partir !
Donc c’est à eux qu’on prend l’argent.»
Faut-il résoudre le déficit des retraites en mettant les plus fortunés à contribution ?
On peut en débattre, mais il est clair que ce projet de réforme malaxe des choses plus profondes, liées à un fort sentiment d’injustice.
«Bernard Arnault, passe à la caisse !» a-t-on entendu dans le cortège.
Jacky, qui est le cousin de Raphaëlle et Clarence, arbore en homme-sandwich un panneau listant les montants des retraites des députés et sénateurs comparés au minimum promis pour une carrière complète au smic, 1 200 euros brut.
Il sait que supprimer les régimes spéciaux des élus ne suffirait pas, tant s’en faut, à résoudre le problème, mais «depuis le début ils nous bassinent avec la justice», répond-il.
«C’est facile d’imposer aux autres ce qu’on ne se demande pas à soi-même.»
A force d’explications, Emmanuel Macron et son gouvernement auront même réussi à mettre dans la rue Pierre, beau caban, gants en cuir et mouchoir en tissu, qui avait pourtant voté en 2017 et en 2022 pour l’actuel chef de l’Etat.
Ce professeur d’économie et gestion de 59 ans a commencé à faire des «petits projets» pour sa retraite, qu’il comptait prendre en 2025.
Mais avec la réforme, celle-ci va s’éloigner de deux trimestres, «soit une année scolaire en plus», a-t-il calculé.
Or, Pierre pense être «au bout du bout de [s]on métier».
Non pas qu’il soit physiquement pénible, mais «je ne me vois pas faire encore trois ans de chasse aux portables, aux bavardages, à la bonne tenue en classe, pour susciter un très vague intérêt des étudiants et corriger des copies avec un niveau de français extrêmement faible», dit-il.
«Vous avez entendu Borne : elle n’en a rien à foutre»
C’est pour ça, et plus globalement «parce que cette réforme ne tient pas la route», notamment sur l’emploi des seniors, que Pierre manifeste pour la première fois de sa vie.
Comme beaucoup de personnes croisées, il a en tête la phrase d’Elisabeth Borne du week-end : le report de l’âge à 64 ans «n’est plus négociable», a dit la Première ministre.
«Vous avez entendu Borne : elle n’en a rien à foutre», nous disait Céline quelques instants plus tôt.
Cette femme de 50 ans au chômage a commencé sa carrière à «18-19 ans» et devra cotiser un an de plus.
Elle qui n’avait manifesté qu’une fois, en 2015, au lendemain des attentats, s’étonne presque d’être là, ce mardi, avec sa famille «plutôt de droite» : «C’est pas normal que quelqu’un comme moi soit dans la rue.»
Ancienne salariée d’une grande fondation de la médecine française, cette membre de la «classe moyenne qui paye des impôts» pense que «la vérité, c’est qu’il n’y a plus de démocratie»
Retraites : la colère monte et l’exécutif continue à regarder ailleurs.
Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement, et notamment Gérald Darmanin, les «bobos» accusés de chercher à «bordéliser» le pays étaient en minorité dans la foule qui a défilé dans toute la France mardi.
L’exécutif aurait voulu pousser un maximum de gens à manifester mardi dans les rues du pays qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
A force d’entendre la cheffe du gouvernement marteler que le report de l’âge de départ à 64 ans «n’est plus négociable» ou le ministre de l’Intérieur ironiser sur cette société «sans travail» et «sans effort» que prônerait une gauche composée essentiellement de «bobos» cherchant à «bordéliser» le pays – comme si la vulgarité était le meilleur moyen de se mettre à leur niveau et surtout de les décrédibiliser –, les Françaises et les Français se sont mobilisés en masse, jusque dans des petites villes peu habituées à ce type de mouvements, pour manifester leur colère.
Colère devant un projet de réforme qu’ils considèrent comme injuste.
Colère devant l’obstination d’un homme – le chef de l’Etat – qui s’est juré d’inscrire cette réforme des retraites dans son bilan, quel qu’en soit le coût politique et social.
Colère devant un gouvernement qui donne l’impression d’avoir raison seul contre tous, lui détenant le savoir, et la masse des autres n’ayant pas la capacité de comprendre de quoi il retourne.
De toute évidence, les bobos – si tant est qu’il en existe une définition précise – étaient en nette minorité dans la foule de celles et ceux qui ont défilé mardi.
A moins de qualifier de bobos les ouvriers syndiqués, les employés, les retraités, les enseignants, les infirmières, les femmes et les hommes de ménage.
Et aussi tous ces jeunes qui commencent à se mobiliser pour défendre notamment le droit de leurs parents à partir en retraite avant d’être incapables d’en profiter.
Le mouvement ne faiblit pas donc, bien au contraire.
Et cette colère qui croît pourrait bien entamer la fragile majorité qui soutient ce projet à l’Assemblée nationale. Les élus Renaissance et même LR n’ont pas tous le petit doigt sur la couture du pantalon, ils perçoivent bien cette fureur qui remonte de leur circonscription et qui pourrait les mettre à mal.
Certes, aucune élection, à l’exception des européennes en 2024, ne se profile à court et moyen termes, et c’est bien là-dessus que joue Emmanuel Macron.
Il se croit tranquille, mais le fossé ne cesse de se creuser entre lui et le reste du pays.
Projet de loi immigration : Darmanin prêt à un «compromis» pour draguer la droite.
Le ministre de l’Intérieur a une nouvelle fois tendu la main à LR à l’occasion de la présentation ce mercredi du texte en Conseil des ministres.
D’ici son arrivée au Sénat, le projet de loi pourrait voir son volet répressif encore renforcé pour tenter de convaincre la droite.
Gérald Darmanin a présenté ce mercredi le projet de loi immigration au Conseil des ministres.
Une étape importante au cours de laquelle le ministre de l’Intérieur s’est dit «certain» que le gouvernement arrivera à «un compromis sans dénaturer le texte», «en écoutant évidemment les oppositions, et singulièrement les oppositions de droite».
Le texte, également porté par le ministre du Travail Olivier Dussopt, prévoit des mesures pour faciliter les expulsions, surtout des étrangers «délinquants» : le gouvernement souhaite par exemple «réduire le champ des protections contre les décisions portant obligation de quitter le territoire français (OQTF) lorsque l’étranger a commis des faits constituant une menace grave pour l’ordre public, la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat».
Il a aussi pour objectif de poursuivre la réforme du droit d’asile entamée par le précédent texte porté en 2018 par Gérard Collomb, visant notamment à accélérer les délais de traitement.
Il comporte enfin un volet intégration, avec la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les «métiers en tension» via un titre de séjour valable un an.
«Propositions de restriction du regroupement familial»
C’est sur ce dernier point en particulier que tiquent les élus Les Républicains (LR) – dont le vote paraît indispensable pour l’adoption de la loi –, qui estiment sans vraiment l’étayer que cela contribuerait à créer un «appel d’air».
«Nous discutons avec plusieurs membres du Parlement, et bien sûr la majorité qui est le pilier de notre action.
Il y a le groupe Liot [centriste] et il y a le groupe LR, puisqu’il ne s’agit pas pour nous de discuter avec le RN sur un texte immigration», a expliqué Gérald Darmanin ce mercredi, après avoir rappelé que les groupes de gauche avaient «fermé la porte» à une approbation de cette loi.
Le ministre s’est dit «ouvert à la discussion» sur les «propositions de restriction du regroupement familial», affirmant également «[attendre] les propositions du groupe LR» sur «l’immigration de travail» et la question des quotas limitant les régularisations, qui ne figure pas pour le moment dans le projet de loi.
Un appel au dialogue repoussé par les élus LR, dont Bruno Retailleau, sénateur, pour qui le projet «ne changera pas la donne» car, a-t-il estimé sur LCI, il «ne permet pas de reprendre le contrôle, la maîtrise de l’immigration».
Le nouveau président du parti de droite, Eric Ciotti, a d’ores et déjà prévenu qu’il voterait contre le texte à l’Assemblée.
«Marchandages assez insupportables»
Dans les prochaines semaines, le projet de loi devrait encore évoluer pour tenter de convaincre les élus LR.
Il doit être examiné en mars au Sénat, dominé par l’opposition de droite, puis fin mai-début juin à l’Assemblée nationale où l’exécutif ne dispose que d’une majorité relative.
Ce qui fait craindre, du côté des associations, que le gouvernement ne gonfle encore le volet répressif d’un texte déjà largement articulé autour de la nécessité d’expulser davantage.
La régularisation dans les métiers en tension «est déjà l’objet de marchandages assez insupportables et de renoncements programmés», a déploré la directrice générale de France Terre d’asile, Delphine Rouilleault, sur France Info.
«On réduit à néant les rares effets que les attaches privées et familiales, ou l’ancienneté sur le territoire, pouvaient encore entraîner», s’est alarmé de son côté Claire Rodier, responsable du Gisti, une des principales associations de défense des exilés.
Julien Bayou : la cellule interne d’EE-LV «clôt le dossier» faute d’avoir pu «mener à bien son enquête»
Après avoir été accusé par une ex-compagne de violences psychologiques, le député avait dû se mettre en retrait de ses postes de secrétaire national d’EE-LV et de co-président du groupe des députés écologistes, le temps d’une instruction en interne.
La cellule d’EE-LV dédiée aux violences sexistes et sexuelles a «décidé de clore le dossier» Julien Bayou, accusé par une ex-compagne de violences psychologiques, faute d’avoir pu «mener à bien son enquête», annonce mercredi le parti.
«L’audition initiale (de l’ex-compagne), point de départ de l’investigation, n’a pas pu avoir lieu» et «personne d’autre n’a saisi la cellule au sujet de Julien Bayou», justifie EELV dans un communiqué.
«L’affaire Bayou» a surgi à l’été 2022, lorsque son parti a confirmé qu’un signalement avait été déposé contre lui au mois de juillet 2022.
Elle a resurgi en septembre quand, sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de militantes féministes ont décidé, en réaction à l’affaire Quatennens, d’apostropher Europe Ecologie – les Verts sur le manque d’avancée de l’enquête interne après un signalement déposé contre le patron du parti il y a quelques mois de cela.
Mise en retrait.
L’affaire a pris ensuite un autre tournant quand, invitée de l’émission C à Vous sur France 5, la députée de Paris Sandrine Rousseau a expliqué non seulement qu’elle était au courant de l’existence de ce signalement mais qu’elle avait rencontré la plaignante qui n’est autre qu’une ex-compagne de Julien Bayou.
Selon la finaliste de la dernière primaire écologiste, cette dernière était alors «très déprimée» et avait fait «une tentative de suicide quelques semaines après».
D’après Rousseau, Bayou a eu, dans cette histoire, des «comportements de nature à briser la santé morale des femmes», admettant toutefois «qu’il n’y a rien de pénalement répréhensible».
Le député avait dû se mettre en retrait de ses postes de secrétaire national d’EELV et de co-président du groupe des députés écologistes le temps de cette instruction en interne.
L’affaire a rebondi lorsque Libération a révélé que depuis trois ans, Julien Bayou vivait sous la pression d’un collectif féministe informel qui lui reprochait sa conduite et enquêtait sur ses relations.
Julien Bayou:
Julien Bayou était le secrétaire national d’EELV et co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.
Visé par un signalement à la cellule contre les violences sexuelles et sexistes de son parti, il a annoncé le 26 septembre 2022 qu’il quittait ses mandats à la tête de la formation et du groupe à l’Assemblée nationale.
Il a également été conseiller régional d’Ile-de-France de 2010 à 2022 et a démissionné en expliquant vouloir laisser son poste à «une nouvelle génération» en vue de préparer «l’alternative écologiste pour la région».
Il fut aussi candidat malheureux de l’alliance de la gauche aux élections régionales 2021, avec pour programme : l’intermodalité, le vélo et la tarification sociale.
Gabriel Attal lance une expérimentation de la semaine de quatre jours
Le ministre de l’Action et des Comptes publics a annoncé le test de la semaine de quatre jours et trente-cinq heures pour les agents de l’Urssaf de Picardie.
Quatre : comme la semaine de quatre jours (et trente-cinq heures de travail) que vont expérimenter les agents de l’Urssaf de Picardie pendant un an.
C’est l’annonce faite mardi par Gabriel Attal à l’Opinion, en forme de contrefeu le jour de la plus importante mobilisation sociale de ces dernières décennies contre la réforme des retraites.
«Globalement, les Français sont favorables à plus de libertés dans leur organisation, même si tous n’ont pas envie de cumuler trente-cinq heures sur quatre jours», a déclaré le ministre du Budget au quotidien, ajoutant : «Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment.»
Face à la contestation de la réforme des retraites, le débat se déporte de plus en plus sur le travail en lui-même.
«La semaine de trente-cinq heures en quatre jours, que 10 000 Français expérimentent déjà dans des secteurs économiques très variés comme le recyclage industriel ou l’informatique, cela peut être moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et au final, plus de bien-être au travail», poursuit-il encore.
Un propos bien en décalage avec les attaques au vitriol de Gérald Darmanin contre la gauche «paresse et bobo» qui s’oppose à la réforme des retraites.
Sur France Inter, Attal s’est d’ailleurs démarqué de son collègue du gouvernement : «Je ne dirai jamais à quelqu’un qui doute ou qui s’oppose à cette réforme parce qu’il a un travail pénible qu’il est un paresseux.
J’essaye de pacifier un peu les choses et d’être dans un dialogue de fond.» Contrairement à Darmanin donc.
Autre discours qui prend le contre-pied de l’ex-sarkozyste : celui de François Bayrou sur BFM TV.
Le maire de Pau «ne croit pas» qu’il aurait «utilisé ce genre de langage» et appelle à «éviter le vocabulaire excessif».
Il ajoute, se montrant compréhensif avec les opposants à la réforme tant décriée : «Il y a une question de rapport au travail qu’il faut prendre au sérieux. Le travail ne correspond plus à ce que les gens attendent.»
D’où l’expérimentation de la semaine de quatre jours.
Comme l’avait raconté Libé en août 2021, si la tendance générale est plutôt à l’allongement du temps de travail, la crise du Covid pouvait être une occasion de repenser l’organisation du travail, notamment en relançant le sujet de la semaine de 32 heures (et non 36 comme le test du gouvernement), qui permettrait de créer des emplois en nombre.
AFFAIRE BAYOU: LA CELLULE D’ENQUÊTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES D’EELV CLÔT LE DOSSIER.
L’ancien secrétaire national d’EELV avait démissionné de son poste après qu’a été rendu public le signalement de son ex-compagne à la cellule d’enquête contre les violences sexuelles de son parti.
Dossier clos. La cellule d’enquête et de sanction sur le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes d’Europe Écologie-Les Verts a annoncé ce mercredi avoir clôturé le dossier visant Julien Bayou.
L’ancien secrétaire national d’EELV avait été mis en cause par une ex-compagne qui avait contacté la cellule du parti en juin 2022.
« Les conditions pour l’application du protocole n’ont pas pu être trouvées et l’audition initiale, point de départ de l’investigation, n’a pas pu avoir lieu », indique le bureau exécutif du parti dans un communiqué.
La cellule contre les violences sexuelles et sexistes d’EELV, « ne pouvant (donc) pas mener à bien son enquête », indique par conséquent avoir « décidé de clore ce dossier ».
Une situation « satisfaisante pour personne »
« Cette situation n’est évidemment satisfaisante pour personne et nous regrettons les conséquences humaines difficiles que cette procédure et son exposition médiatique ont pu avoir, » ajoute le bureau exécutif d’EELV.
« Je serai loyale à la parole des femmes »: Sandrine Rousseau assume ses propos sur l’affaire Julien Bayou.
Julien Bayou avait démissionné en septembre dernier de son poste de secrétaire national du parti.
Il avait alors évoqué une « situation intenable » alors que Sandrine Rousseau, également membre d’EELV, avait indiqué que celui-ci aurait eu « des comportements qui sont de nature à briser la santé morale des femmes ».
Mais Rousseau est tombé dans le « ruisseau » c’est quant que cette pseudo Madame va fermer sa grande G….surtout pour du vent pas par le bon ‘trou’
Réforme des retraites : les Français de plus en plus hostiles au texte – SONDAGE.
Selon une étude YouGov pour Le HuffPost menée en ce début février, le discours d’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron ne passe pas du tout auprès de la population.
Quatre semaines de « pédagogie », et sept points de perdus. Voilà le constat, peu reluisant pour le gouvernement, un mois après la présentation de sa réforme -phare- des retraites. Début janvier, les Français ne voulaient pas du texte proposé par Elisabeth Borne…
Ils en veulent désormais encore moins.
Voici le principal enseignement d’une batterie de réponses récoltées par YouGov pour Le HuffPost en ce tout début février, à l’heure où la mobilisation sociale s’ancre dans la durée et atteint des niveaux records.
Le sondeur a interrogé son panel sur plusieurs questions relatives au texte.
Les mêmes qu’il leur avait soumis début janvier.
Résultat : des tendances inquiétantes pour l’exécutif, et des voyants qui affichent, tous, un rouge écarlate.
Dans le détail, 72 % des Français interrogés dans notre sondage sont défavorables au report de l’âge de départ en retraite de 62 à 64 ans, comme le souhaitent Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
Cette mesure, pierre angulaire de la réforme, n’est « plus négociable », a même prévenu cette dernière, dimanche 29 janvier, à la veille de l’arrivée du texte au Parlement.
Discours incompris.
Une hostilité qui grimpe de sept points en un mois car début janvier, les Français n’étaient « que » 65 % à se dire opposés à cette rallonge de deux ans. À l’époque, les contours définitifs du texte n’étaient pas encore totalement connus, le gouvernement hésitait entre 64 et 65 ans pour le nouveau couperet.
Dans cette même logique, les autres données de notre étude YouGov, documentent une hostilité globale grandissante à l’égard du discours de l’exécutif.
Désormais, 68 % des Français ne sont pas d’accord avec le mantra présidentiel selon lequel les « Français doivent travailler plus longtemps à l’échelle d’une vie », un principe qui motive le texte aujourd’hui. La défiance, sur ce point-là, grimpe de deux points en un mois.
Même tendance pour ce qui est de la nécessité de réformer.
61 % des sondés ne veulent pas entendre parler d’une refonte des retraites, quelle qu’elle soit.
Ils n’étaient que 58 % à dire cela, début janvier.
Comme si les arguments du gouvernement sur l’impérieuse nécessité de réformer le système pour le « sauver », ne trouvaient pas d’écho, du tout, dans la population.
Signe supplémentaire que le discours de l’exécutif peine à imprimer, ou à faire son chemin chez les Français, le deuxième argument phare, celui de la « justice », brandi par Élisabeth Borne et ses ministres, ne convainc pas non plus.
Ainsi, seuls 11 % des Français estiment que le projet de loi actuel va « bénéficier » aux femmes, quand 60 % d’entre eux estiment qu’il va les « pénaliser. »
Un chiffre à mettre en parallèle avec les vérifications de nombreux économistes, pour qui, dans leur grande majorité, les femmes sont les grandes perdantes du projet.
Une raison d’espérer, pour le gouvernement ?
Dans ce contexte, difficile de trouver des indicateurs positifs pour la majorité en observant l’opinion publique.
Même le soutien à la contestation apparaît massif, alors même que celle-ci est de nature à contraindre le quotidien des Français. 56 % des personnes sondées par YouGov disent ainsi approuver le mouvement, contre 35 % qui s’y opposent.
Et cela alors que la mobilisation pourrait s’inscrire dans le temps, à en croire les organisations syndicales et leurs nouveaux appels à manifester.
Une hypothèse prise en compte, par les Français : 71 % du panel YouGov estime « probables » des perturbations à venir dans les transports pour les vacances de février.
La seule raison d’espérer, pour le gouvernement, est sans doute à trouver… du côté de la résignation de la population.
Car si les Français sont massivement contre la réforme du tandem Macron – Borne, ils semblent ne pas se faire d’illusion quant au devenir du texte.
Près de 6 personnes interrogées sur 10 (59 %) estiment que la mobilisation dans les rues ne fera pas plier le pouvoir.
Il est donc une promesse que les Français jugent encore crédible concernant cette réforme : celle de la fermeté de l’exécutif.
Et c’est peut-être là l’essentiel pour le pouvoir en place.