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Les meurtres en France et ailleurs par des Extrémistes

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Les meurtres en France et ailleurs par des Extrémistes

Les meurtres qui se perpétuent autant dans l’Hexagone que sortie de la France sont indéniablement la clé de voûte de la majorité des islamistes.

Il est difficile ensuite de comprendre que les populations arrivant contre vents et marées puissent cohabiter sereinement. Les souffrances les séquelles que cela laisse quelle que soit la couleur de la peau de la confession ne peut faire comprendre la disparition d’un être cher.

Cela est encore beaucoup plus tragique lorsqu’il y a dans les victimes des nourrissons des enfants des parents qui sont affectés par des séquelles qui resteront quoi que l’on puisse en dire à perpétuité dans l’esprit des personnes atteintes. Entendons par là bien entendu celles qui ont perdu un être cher que rien ne remplacera jamais. Lorsque les coups sont portés ils sont indéniablement inextensibles car le résultat nous avons pu le constater que cela soit au Bataclan où à Nice ou ailleurs il est plus que difficile d’admettre ce type de situation.

Soir de fête nationale à Nice, la promenade des Anglais – fourmille. Pas loin de 30 000 personnes sont là venues au plaisir du feu d’artifice tiré depuis la baie des Anges. Puis glaner en flâneries à la merveille des animations sur l’historique avenue que borde la Méditerranée. Ils sont des milliers en ces lieux où convergent en soirées. Des familles, des amis et à laquelle les Niçois, et les touristes du monde sont intimement liés. Il y a de très jeunes enfants, des adolescents, des pères et mères de famille, des grands-parents, des amoureux et des touristes en goguette dans cette cité balnéaire courue des non moins célèbre Riviera. Il souffle une bise de vent de légèreté. À 22h33 un poids lourd pénètre sur l’artère bondée. Conduisant- 1- 19-tonnes loué trois jours auparavant, phares éteints. Mohamed Lahouaiej Bouhlel roule sur les trottoirs allègrement, tel un joueur se lançant sur la piste d’un jeu de bowling, guidé par le seul fanatisme de faire un Strike pour un maximum de victimes.

Les expertises à la suite chiffreront qu’en 4 minutes et 17 secondes, 86 vies sont fauchées, dans les lesquelles figurent 15 enfants et adolescents. Plus de 33% étaient musulmanes. Dans son lot sans détail au-delà de 400 personnes sont blessées. La funèbre envolée course cesse que par une panne mécanique due aux chocs répétés. Les policiers ouvrent le feu et abattent l’assaillant, qui de plus leur tire dessus. Sans attendre deux jours, « l’Etat islamique » approuve pleinement le carnage. Dixit : « mené par un soldat du Califat », selon leur mode opératoire envisagé par son porte-parole. Revendication tardive de « pure opportunité ». Les juges d’instruction, ne trouveront, en quatre ans d’investigations, aucun lien ni trace d’allégeance entre l’organisation terroriste et ce chauffeur livreur tunisien de 31 ans, avec sa personnalité glaçante de déséquilibrée qui inscrit ce carnage à la croisée de l’idéologie jihadiste et des troubles plus que psychiatriques.

« Une fascination pour les actes destructeurs sanguinaires »

Six ans de deuil se sont écoulés, s’ouvre le 5 septembre 2022, le procès de cet attentat devant la cour d’assises spéciale de Paris, composée de magistrats professionnels – sans jurés populaires – et présidée par Laurent Raviot. Grand spécialiste du contentieux terroriste. Ce massacre tiendra le cap « de la Une » pas loin de 4 mois. Un délibéré devrait voir le jour le 16 décembre. « Date difficile à affirmer » encore, les chiffres donnent le vertige : 64 jours d’audience, 865 parties civiles constituées à ce stade et quelque 2 500 victimes indemnisées par le Fonds de garantie, 133 avocats dont 14 en défense, plus de cent médias accrédités. On verra le même écrin de bois clair que lors de « V13 », la salle dite « Grands procès » spécialement construite pour accueillir celui des attentats du 13 Novembre. Débats diffusés en direct dans une salle du Palais des congrès à Nice. Depuis la loi de 1986, la justice antiterroriste est en effet centralisée à Paris. Mal vécu par des parties civiles et fait redouter à certains que le procès se joue dans une salle parisienne aux bancs clairsemés. Comme « V13 », filmé pour les archives, retransmis sur une webradio sécurisée, cette fois-ci à l’international et traduit en anglais. Incontournable puisque subsiste des 33 victimes étrangères de 10 nationalités différentes.

Un procès d’une tout autre physionomie qui s’écrira. Tel comme souvent en matière terroriste, un mur de douleurs infranchissable : « l’absence de l’auteur du crime ». Se trouve dans les box huit accusés, de 27 à 48 ans, amis ou connaissances de Mohamed Lahouaiej Bouhlel ou soupçonnés de lui avoir fourni les armes retrouvées dans la cabine du camion. Seront jugés : 7 hommes, 1 femme. 3 principaux accusés, Mohamed Ghraieb, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa, tous d’origine tunisienne. Comparaissent pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », infraction passible de 20 ans de réclusion criminelle. Personne n’est jugé pour « complicité ». Qualification écartée faute d’éléments à charge. Ils étaient, selon l’accusation, « pleinement conscients » de son adhésion récente « à l’idéologie nihiliste du jihad armé. De sa subjugation pour les passages aux actes de sang ». 5 autres, dont 4 Albanais, 1 Tunisien, seront jugés pour « association de malfaiteurs » et « infraction à la législation sur les armes », délits de droit commun. Ils encourent de 5 à 10 ans de prison. L’un ne prendra pas place dans l’arène judiciaire : faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, après avoir pris la fuite.

« Des trafiquants albanais »

« La cause précisément parce que Mohamed Lahouaiej Bouhlel est absent dans le box que mon client est jugé. Un dossier dans lequel on à projeter des responsabilités qui ne sont pas à la hauteur des éléments recueillis au cours de l’instruction », affirme Vincent Brengarth, l’avocat de Mohamed Ghraieb, lequel est accusé d’être monté dans le camion au côté du tueur, le 11 juillet. « Les éléments à charge reposent sur les dires de Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Admettre ce qui est reproché à notre client, il est important de comprendre la psychanalyse complexe de l’auteur des faits », insistent Chloé Arnoux et Florian François-Jacquemin, avocats de Chokri Chafroud, qui a toujours contesté toute connaissance.

Copain du tueur, accusé d’avoir circulé avec lui, 2 jours avant l’attentat, est notamment incriminé par un des nombreux messages audios du terroriste, envoyé le jour du carnage à 17h55 : « Chokri et ses amis sont prêts pour le mois prochain, à présent ils sont chez Walid. » Un message adressé à Ramzi Arefa, accusé d’avoir joué les intermédiaires entre Mohamed Lahouaiej Bouhlel et les petits trafiquants albanais. Afin de lui procurer le pistolet utilisé durant l’attentat. « Mon client est très éloigné de toute mouvance islamiste. Il vit avec cette étiquette de terroriste qu’on lui a collé », défend l’avocate de ce Niçois de 27 ans, Adélaïde Jacquin. Qui précise qu’il a été placé en détention ordinaire après son passage en quartier d’évaluation de la radicalisation. Ramzi Arefa a reconnu sa qualité d’intermédiaire, «il a toujours contesté fermement toute participation à une association de malfaiteurs terroriste (AMT) qu’à une association de malfaiteurs tout court ».

« Salsa, sexe, et coke, plus que du folklore tout y était »

« C’est un dossier emblématique sur la question de l’AMT, dont la jurisprudence n’a de cesse d’élargir l’application. Aujourd’hui, il suffit d’être en lien avec 2 ou 3 personnes considérées radicalisées. On estime que vous avez connaissance du projet terroriste », lance Vincent Brengarth. Il rappelle que Mohamed Ghraieb s’est présenté de lui-même à la police au lendemain de l’attentat.

A défaut d’entendre Mohamed Lahouaiej Bouhlel, la cour écoutera les témoignages de ses proches – son père, son ex-épouse et mère de ses enfants – pour sonder au mieux les motivations et la personnalité instable de ce danseur de salsa traversé d’une inextinguible soif de violence, de sexe, de ce consommateur de coke et d’alcool, de ce musulman qui ne prie ni ne respecte le ramadan. S’abreuvant, dans les temps précédant son passage à l’acte, de vidéos de propagande de l’Etat islamique.

Qu’attendre d’une audience sans auteur ou complices du crime, de plus lorsqu’il est d’une telle ampleur ? « Certaines victimes ont du mal à trouver un sens à ce procès, en raison de l’absence du principal responsable ». Dixit :  Sophie Hébert, du collectif 14-7 Avocats, regroupant environ 30 professionnels niçois, parisiens. « On souhaite connaître le rôle de chacun dans cette affaire, on acceptera avec difficulté qu’ils nous disent qu’ils n’étaient pas au courant de ce projet terroriste », assure Célia Viale, coprésidente de l’association de victimes Promenade des anges, dont sa mère fut une, des victimes.

« Chagrin et colère immenses qui ne s’effaceront pas de sitôt »

Comment coexisteront ces deux réalités à la dissymétrie vertigineuse entre, d’un côté, les accusés dans le prétoire – plus proches de lampistes que de jihadistes aguerris – et, de l’autre, les parties civiles, l’immensité de leur chagrin et leur colère ? Denis Salas, met en garde : « Il n’y a aucun coauteur ni complice dans le box. La logique de la peine est fondée sur les preuves rapportées, sur les échelles prévues par la loi. Il ne faudra pas attendre que la peine prononcée soit à la hauteur de l’immensité du préjudice subi par les parties civiles. »

Des inconnues resteront, porteront leur lot de frustrations. L’audience permettra une « reconstitution des mémoires », souligne Virginie Le Roy, représentant plus de 90 parties civiles. « Étape importante dans leur reconstruction, les victimes vont pouvoir faire entendre leur voix, exprimer leur douleur face aux accusés », poursuit l’avocate de l’association Promenade des anges, qui portera une demande de diffusion des images de vidéosurveillance de l’attaque : « Il est essentiel de confronter les accusés aux conséquences de leurs actes. ». La question de la sécurisation de la promenade sera dans les débats, promet-elle, alors qu’une instruction est en cours. Célia Viale espère beaucoup, en attendant, elle pense à sa déposition devant la cour : « J’ai envie de parler de ma mère, de dire qui elle était. Le propre des crimes de masse, c’est qu’on oublie que ce sont des individus avec leur identité et leur histoire singulières qui ont été tués. »

Il est réellement plus que difficile d’écrire ce genre de page car le principal souhait ce serait qu’elle n’existe jamais. À quel moment la raison l’emportera sur la folie démoniaque qui mène des crépuscules a des finalités sans espoir de retour à des jours meilleurs. Il est indéniable que les jours vont se succéder les mois aussi les larmes remplaceront un court instant les absences définitives sûrement jusqu’à la prochaine fois.

Sources de faits réels et des archives du Journal Le Panda

Le Panda

Patrick Juan

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