FRANCELA POLITIQUELIBERTESCANDALES DE FOUS

Le Fric Achète Tout

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Rien ne peut laisser penser le contraire le Qatar tient la médaille d’or tous ordres confondus en ces domaines.

Deux vidéos courtes qui retracent les réalités « L’une » la vente du mondial 2022 « L’autre »

Cela n’empêchera surement pas Emmanuel Macron de se rendre au Qatar il l’a twitté

Ils ont communié sur l’avenue parisienne la plus emblématique. Des milliers de supporters de la France et du Maroc ont fêté – ensemble – sur les Champs-Elysées à Paris, la qualification de leurs équipes respectives pour les demi-finales du Mondial-2022, où elles s’affronteront mercredi. Comme après la qualification en quarts contre l’Espagne, les fans des Lions de l’Atlas ont investi les Champs. Les premiers sont arrivés dès 18 heures, quand la sélection marocaine eût effacé le Portugal (1-0) de sa route. Ils ont été rejoints par des supporteurs de l’équipe de France aussitôt la victoire des Bleus face à l’Angleterre connue (2-1). Drapeaux français ou marocain sur le dos, les fans de foot se sont retrouvés sur l’avenue de deux kilomètres, sous les klaxons des voitures et les vivats de la foule.

Coupe du monde : la qualification du Maroc, à Roubaix, la liesse de « toute l’Afrique »

Selon la préfecture de police (PP) de Paris, environ 20 000 personnes étaient présentes en soirée sur les Champs-Elysées.

Fumigènes et feux d’artifice étaient aussi de la partie. Sans poser de problèmes pendant l’essentiel de la soirée, avant que la fin de la fête tourne un peu vinaigre. « En fin de soirée, vers 22 h 30, des groupes hostiles ont cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre qui les ont systématiquement dispersés », a indiqué la préfecture de police. Vers minuit, «74 interpellations » avaient eu lieu, principalement pour tirs de mortiers d’artifice et jets de projectiles.

Des deux côtés de l’avenue et aux croisements des rues, les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre, munies de casques et de boucliers antiémeutes. La PP avait annoncé que «1 220 policiers et gendarmes » en civil et en tenue seraient mobilisés dès 16 heures. On ignore encore quel dispositif est prévu pour mercredi soir, mais nul doute qu’il devrait y avoir au moins autant de policiers sur les Champs-Elysées. Pour gérer une fin de soirée encore potentiellement agitée.

Les révélations de l’enquête, sont gravissimes dans l’Union Européenne

Elles témoignent de pratiques malhonnêtes et indignes qui fragilisent une construction, l’Union européenne (UE), qui a déjà bien du mal à résister aux vents mauvais du souverainisme.

On sait depuis longtemps que le pouvoir et l’argent rendent fous, leur attrait fait souvent sauter nombre de barrières éthiques ou morales.

Bien au-delà qu’ils pervertissent ceux-là mêmes qui sont chargés de contrôler leur bon usage pour le bien des centaines de millions d’habitants de l’UE, voilà un vrai scandale non pas d’Etat mais d’Etats !

La Cour des comptes européenne (CCE) est «la conscience financière de l’UE », comme la qualifie le correspondant européen.

A ce titre, elle se doit d’être irréprochable et surtout incorruptible. Or, Libération démontrait la semaine dernière qu’il n’en était rien, certains de ses membres et jusqu’à son président abusant de primes de logement exorbitantes pour domiciles fictifs, notes de frais non contrôlées, missions non vérifiées, etc.

Aujourd’hui la suite presque logique de ces malversations, l’existence d’un vaste système de conflits d’intérêts et de trafic d’influence mêlant lobbyistes et membres de la Commission ou de la Cour de justice.

Au cœur de ces trafics, qui retrouve-t-on ?

Pour l’essentiel des membres du PPE, le Parti populaire européen qui rassemble les partis conservateurs de l’UE et qui est contrôlé par les chrétiens-démocrates allemands.

Le drame, c’est que ces scandales apportent du grain à moudre à tous les eurosceptiques au moment même où l’Europe apparaît comme le seul rempart contre la montée des populistes et des nationalistes et peut-être même contre la possibilité d’une nouvelle guerre sur son sol ou à ses abords.

Un songe car si le rêve européen a encore un sens, et il n’y a pas d’alternative, il est urgent de donner un gros coup de balai dans ces couloirs saumâtres.

L’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, une des vice-présidentes du Parlement européen, a été interpellée vendredi soir à Bruxelles dans une enquête sur des soupçons de corruption impliquant le Qatar, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. Quatre autres arrestations avaient déjà eu lieu dans la capitale belge dans la matinée dans ce même dossier. Eva Kaili, qui est la compagne d’un de ces quatre suspects, a été « interpellée pour être auditionnée » par la police, a précisé cette source.

A Athènes, le parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont Eva Kaili est membre a annoncé dans la soirée qu’elle en était « écartée ».

Au cœur de l’enquête, pilotée par un juge d’instruction bruxellois : les agissements d’un « pays du Golfe » soupçonné d’« influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants», a souligné le parquet fédéral. L’enquête vise entre autres des faits de « corruption » et de « blanchiment d’argent » en bande organisée, précise encore un communiqué du parquet.

Quant aux bénéficiaires, il s’agit de personnalités ayant « une position politique et /ou stratégique significative » au sein du Parlement européen.

Parmi les quatre interpellés figurent un assistant parlementaire attaché au groupe Socialistes et Démocrates (S & D), qui est le compagnon de Eva Kaili, ainsi que l’ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri, lui aussi socialiste.

Les deux autres sont un directeur d’ONG et un leader syndical de nationalité italienne. Le parquet fédéral n’a pas nommé le pays du Golfe concerné.

Mais la même source proche du dossier a confirmé à l’AFP les informations de presse identifiant le Qatar.

Selon le parquet fédéral, l’opération de police a donné lieu à seize perquisitions au total dans diverses communes de la capitale belge.

Au cours de l’opération, la police a mis sous scellés « environ 600 000 euros en liquide », puis « du matériel informatique et des téléphones portables » dont les contenus seront analysés.

Cadeaux et avantages

Les cadeaux ou avantages offerts pourraient être liés à la volonté du Qatar d’améliorer sa réputation décriée en matière de droits humains et de traitement des travailleurs.

D’après les informations du Soir et de Knack, le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI, ou Ituc en anglais), l’Italien Luca Visentini, compte parmi les personnes arrêtées.

Dans un message très succinct sur son site, la CSI s’est dit «au courant des informations circulant dans la presse », mais a refusé tout commentaire « à ce stade ».

Luca Visentini évoquait encore cette semaine la situation des travailleurs au Qatar, dans un entretien diffusé vendredi par l’AFP. Il appelait en particulier à « continuer de faire pression sur les autorités et les employeurs » pour de meilleures rémunérations et davantage de mobilité dans le travail.

Le Qatar, pays organisateur du Mondial-2022 de football, qui s’achève dans à peine une semaine, a été accusé par des ONG de négliger les conditions de travail et de vie de ses centaines de milliers de travailleurs migrants venus d’Asie et d’Afrique.

Nous avions déjà traité le sujet avant ces nouvelles découvertes « Le Lien »

Sources diverses et les archives du Journal Le Panda

Le Panda

Patrick Juan

66 réflexions sur “Le Fric Achète Tout

  • Deux hommes suspectés d’une tentative de cambriolage à Clermont-Ferrand.

    Quatre hommes de nationalité géorgienne ont été interpellés par la police, vers 1 h 10, ce samedi, rue des Chanelles, dans le secteur de Montjuzet, à Clermont-Ferrand, lors d’une tentative de cambriolage. À l’issue des gardes à vue et des auditions au commissariat central, tous ont été laissés libres, ce dimanche.

    Deux d’entre eux, âgés de 34 et 38 ans, sont repartis avec une convocation devant le tribunal correctionnel, en octobre prochain.

    Ils devront y répondre de tentative de vol en réunion.

    Les deux autres ne feront pas l’objet de poursuites.

  • À Moulins, beaucoup d’appels au 17 après le match Maroc-Portugal.

    Des supporters de football ont exprimé leur joie à coups de pétards et fumigènes samedi soir, vers 18 heures, à Moulins, place d’Allier, après le match Portugal-Maroc.

    Ce qui a provoqué l’émoi, l’inquiétude, voire l’ire de commerçants et de passants, notamment avec enfants.

    Le commissariat de Moulins a enregistré de nombreux coups de fil à ce sujet.

    Il y eut beaucoup de bruit et beaucoup de fumée, mais « pas de dégradations ni de blessés.

    Nous n’avons pas enregistré de plainte », précise la police.

  • Fête sauvage en forêt à Saint-Plaisir.

    La forêt domaniale de Civrais a accueilli, à son corps défendant, une rave party ce dimanche.

    C’est en tout cas ce qu’ont pu constater les gendarmes, appelés vers 10 heures.

    La patrouille est tombée sur une cinquantaine de « teufeurs », a fait cesser le son et a effectué des contrôles. Résultat : deux usages de cannabis (résine et herbe) et deux conduites sous l’emprise de stupéfiants.

  • La vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, et trois autres personnes ont été inculpées et écrouées ce dimanche en Belgique dans une enquête sur des soupçons de corruption en lien avec le Qatar au sein de cette institution de l’UE, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.

    Le parquet fédéral n’a fourni, lui, aucun nom en annonçant le placement en détention provisoire de quatre des six personnes interpellées ces dernières 48 heures.

    Quatre personnes ont été écrouées après leur inculpation par un juge d’instruction bruxellois pour « appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption », a indiqué le parquet fédéral dans un communiqué.

    Deux autres personnes ont été libérées par le juge.

  • Selon une source judiciaire proche du dossier, s’exprimant sous couvert d’anonymat, Eva Kaili compte parmi ces quatre personnes écrouées.

    Flagrant délit.

    Elle n’a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l’infraction qui lui est reprochée a été constatée « en flagrant délit » vendredi, a expliqué cette même source.

  • Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles Mme Kaili était en possession de « sacs de billets » vendredi soir lorsque la police belge l’a interpellée.

    Le parquet fédéral a annoncé par ailleurs qu’une perquisition avait eu lieu samedi soir au domicile d’un second eurodéputé. Le domicile bruxellois de Mme Kaili avait été perquisitionné vendredi soir.

    Dans cette affaire « est suspecté le versement d’importantes sommes d’argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions » de cette institution, souligne le communiqué du parquet.

    Samedi soir la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, avait décidé d’une première sanction contre Eva Kaili. La vice-présidente grecque s’était vu retirer toutes les tâches déléguées par Mme Metsola dont celle de la représenter dans la région Moyen-Orient.

    Des eurodéputés de gauche, dont l’écologiste Philippe Lamberts au nom du groupe des Verts au Parlement européen, ont demandé la démission de Mme Kaili, exclue dès vendredi soir du parti socialiste grec (Pasok-Kinal).

  • « Ce soir, on s’aime. Mercredi, on divorce » : des milliers de supporters de la France et du Maroc ont fêté – ensemble – samedi soir sur les Champs-Elysées à Paris, la qualification de leurs équipes respectives pour les demi-finales du Mondial-2022, où elles s’affronteront.

    Ce match à Doha, « ce sera comme si mon père jouait contre ma mère », plaisante Lilia, Franco-Marocaine de 36 ans – refusant de livrer son nom de famille – venue célébrer ses « deux équipes ».

    Aussitôt la victoire des Bleus face à l’Angleterre connue (2-1), les supporters, drapeaux français ou marocain sur le dos, se sont retrouvés sur l’avenue de deux kilomètres, sous les klaxons des voitures et les vivats de la foule.

  • « Et une, et deux, et trois étoiles », s’enthousiasmait déjà, sous les feux d’artifice et les fumigènes, un groupe de jeunes hommes, drapeaux français dessinés sur les joues.

    A Doha, les Bleus venaient de s’offrir une place en demi-finale pour affronter le Maroc, qui avait éliminé le Portugal (1-0) un peu plus tôt dans la journée.

    « On ne s’y attendait pas à cette victoire (marocaine).

    Tout le monde en est fier: j’ai vu des drapeaux algériens, égyptiens…

    C’est normal, c’est une première ! », s’exclame Amel Abdeljalil, 28 ans, en écartant les pans de son manteau pour montrer son maillot.

    Les Lions de l’Atlas sont en effet la première sélection africains à atteindre les demi-finales d’un Mondial, après les tentatives ratées du Cameroun en 1990, du Sénégal en 2002 et du Ghana en 2010.

  • Selon la préfecture de police (PP) de Paris, environ 20 000 personnes étaient présentes en soirée sur les Champs-Elysées.

    Des deux côtés de l’avenue et aux croisements des rues, les forces de l’ordre étaient déployées, munies de casques et de boucliers anti-émeutes. La PP avait annoncé que « 1 220 policiers et gendarmes » en civil et en tenue seraient mobilisés dès 16h00.

    « En fin de soirée, vers 22h30, des groupes hostiles ont cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre qui les ont systématiquement dispersés », a indiqué à l’AFP la préfecture de police.

    Vers minuit, « 74 interpellations » avaient eu lieu, principalement pour tirs de mortiers d’artifice et jets de projectiles, et la dispersion était toujours en cours à cette heure.

  • « Gagnante ou gagnante »
    « J’aurai le cœur un peu serré si le Maroc est éliminé, mais je serai quand même contente pour la France: mercredi, c’est gagnante ou gagnante », sourit, en milieu de soirée, Nawel Houmane, 23 ans, venue fêter la victoire « entre copines ».

    A côté d’elles, trois jeunes hommes scandent, sourire aux lèvres et bras en l’air, le nom d’Olivier Giroud, second buteur français, après l’ouverture du score par Aurélien Tchouaméni. 

    « Ce soir, on s’aime. Mercredi, on divorce », lance en rigolant Bastien Caron, supporter français de 27 ans.

  • Des centaines de supporters marocains, encore euphoriques après la victoire de leur équipe, remontent « les Champs » en voiture ou à pieds, agitant par la fenêtre des drapeaux rouge frappé d’une étoile verte.

    Venu avec son petit-fils fêter la victoire des Bleus, Jean Barbier, 67 ans, a un drapeau tricolore planté dans la poche de sa parka.

    Alors qu’ils remontent main dans la main les « Champs » vers l’arc de Triomphe, des supporters marocains tapent amicalement au passage dans la main du petit garçon.

  • Corruption, trafic d’influence, lobbyisme éclaboussent la bulle européenne.

    La vice-présidente Eva Kaili, l’influent ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri et cinq proches ont été arrêtés en fin de semaine et leurs bureaux et domiciles perquisitionnés.

    Ils sont accusés d’être impliqués dans une affaire de tentative d’influence de la part du Qatar.

    Mais plusieurs zones d’ombre interrogent.

  • La justice belge a mené vendredi et samedi à Bruxelles une opération anticorruption d’autant plus spectaculaire qu’elle éclabousse le Parlement européen, l’une de ses quatorze vice-présidents, la socialiste grecque Eva Kaili ayant été placée en garde à vue puis en détention, nonobstant son immunité parlementaire.

    En outre, des perquisitions ont eu lieu dans les locaux du Parlement, des bureaux placés sous scellés, et sept personnes, toutes italiennes, ont été placées en garde à vue après des perquisitions domiciliaires : le très influent Pier Antonio Panzeri, eurodéputé socialiste italien de 2004 à 2019 ; Francesco Giorgi, l’assistant parlementaire du député socialiste italien Andrea Cozzolino, qui fut aussi celui de Panzeri et est le compagnon de Kaili ; le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (Ituc) et ancien patron de la Confédération européenne des syndicats, Luca Visentini ; ou encore Niccolò Figà-Talamanca, le patron de l’antenne bruxelloise de l’ONG No Peace Without Justice fondée par Emma Bonino.

    En Italie, la femme et la fille de Panzeri ont aussi été arrêtées.

    On a appris dimanche qu’en dehors de Visentini, tous resteraient en prison.

  • Ce petit monde est soupçonné, selon le parquet fédéral belge, de «faits présumés d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment». 

    Il explique qu’«un pays du Golfe», le Qatar selon la presse d’outre-Quiévrain, aurait cherché «à influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants à des tiers ayant une position politique et /ou stratégique significative au sein du Parlement européen».

  • Magouille italienne.

    Toute l’affaire tourne autour de Pier Antonio Panzeri et de ses proches, presque tous italiens.

    L’homme, âgé de 67 ans, ancien responsable de la CGIL, le principal syndicat italien, a notamment présidé la sous-commission des droits de l’homme du Parlement entre 2017 et 2019, avant de céder la place à sa très proche amie, la socialiste belge francophone Maria Arena, elle-même d’origine italienne. Spécialisé dans les relations avec le Maghreb et le Proche-Orient, il a fondé, à la fin de son troisième mandat d’eurodéputé, en 2019, l’ONG Fight Impunity (parrainée notamment par Emma Bonino) dont le but est de lutter «contre l’impunité en cas de violations graves des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité». 

    De l’avis de tous, c’est un homme très respecté au sein du Parlement, en Afrique et au Moyen-Orient.

  • Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il dispose toujours de ses entrées au Parlement, d’autant qu’il est membre du comité de direction de l’Association des anciens eurodéputés.

    Son réseau d’influence est impressionnant. En particulier, il a su cultiver l’amitié du démocrate-chrétien allemand Klaus Welle, le tout-puissant secrétaire général du Parlement.

    Anecdotique ou pas, Panzeri a présenté, au cours d’un dîner, son assistant parlementaire de l’époque, Giorgi, à la jeune députée socialiste Kaili, qui a dès lors intégré son cercle rapproché. 

    «Un couple glamour : jeunes, beaux, blonds», s’amuse un eurocrate. Doté d’un solide sens de la «famille», Panzeri a ensuite aidé l’ancienne journaliste de la télévision grecque à devenir vice-présidente du Parlement en faisant jouer ses contacts au sein du groupe S & D : une femme jeune, belle, ambitieuse…

    Quoi de mieux face à la présidente du Parlement, la conservatrice maltaise, Roberta Metsola, tout aussi jeune, belle et ambitieuse ?

  • En bon lobbyiste, Panzeri ne néglige pas la droite de l’hémicycle, comme le montre son amitié avec Klaus Welle : il a joué un rôle important dans la nomination, par le bureau du Parlement composé de la présidente et des quatorze vice-présidents, de celui qui prendra la succession de l’Allemand en janvier, l’Italien Alessandro Chiocchetti, actuel chef de cabinet de Metsola, issu de l’aile droite de Forza Italia et totalement compatible avec l’extrême droite de Fratelli d’Italia.

    Ce n’est pas un hasard si, violant les consignes de son groupe, Eva Kaili a voté en sa faveur, tout comme la socialiste italienne Pina Picierno, une autre de ses proches…

    Cette magouille très italienne a d’autant plus choqué que Chiocchetti n’a pas le niveau pour occuper une telle fonction. Or c’est ainsi que l’on se crée des obligés.

  • Interpellations mystérieuses.

    Jusque-là, on reste dans le domaine habituel du lobbying. Mais voilà, au domicile bruxellois de l’ex-député, un très modeste appartement, la police a saisi 600 000 euros en liquide.

    Même découverte au domicile de Kaili et Giorgi (on ne connaît pas l’importance de la somme).

    Pour en savoir plus, les enquêteurs ont perquisitionné les bureaux d’assistants parlementaires ayant travaillé avec lui à un moment ou à un autre afin notamment de saisir téléphones et ordinateurs, comme chez l’assistante italienne de Maria Arena, qui a travaillé quelques mois pour l’ONG de Panzeri.

    Ils ont aussi posé les scellés sur le bureau de l’assistant parlementaire d’un autre député socialiste belge, Marc Tarabella, mais par erreur : il s’agissait de l’ancien bureau d’un autre assistant ayant travaillé pour l’Italien, mais qui, depuis, est passé chez les conservateurs du PPE. 

    «Ça montre que leurs renseignements datent un peu», se marre un fonctionnaire. Samedi soir, Tarabella, lui aussi ami proche de Panzeri (ils sont fous de foot), a vu son domicile perquisitionné à son tour.

  • La question est désormais de savoir d’où provenait l’argent, et surtout à quoi il servait.

    Car si le Qatar ou un autre pays voulait financer des ONG afin qu’elles se montrent moins dures à son égard, ce n’est pas interdit en soi.

    Ce qui constitue une infraction, c’est de ne pas le déclarer au fisc belge.

    Si en revanche il s’agissait d’acheter des eurodéputés, c’est une autre affaire.

    Par exemple, Panzeri, pourtant fervent défenseur des droits de l’homme, a tourné casaque en avril 2019, juste avant de quitter le Parlement, en affirmant que le Qatar était une «référence» en la matière…

  • Coupe du monde au Qatar : carton rouge pour les droits humains.

    Reste qu’en dehors de la recherche d’une meilleure image avant la Coupe du monde, on se demande si le Qatar (si c’est de lui dont il s’agit) n’a pas dépensé son argent pour peu de choses, sachant que les pouvoirs du Parlement en matière de politique étrangère sont proches de zéro…

    De même, pourquoi corrompre Kaili ?

    Certes, elle est vice-présidente comme treize autres eurodéputés, mais son influence réelle ne concerne que la gestion interne du Parlement et non l’agenda législatif.

    De même, si elle est chargée de représenter la présidente du Parlement au Moyen-Orient quand celle-ci est indisponible, cela reste de la représentation.

    On note cependant à Bruxelles qu’elle a multiplié ces dernières semaines les déclarations favorables au Qatar, qu’elle a même qualifié de «précurseur en matière de droit du travail» à la tribune du Parlement.

    Mais cela a-t-il influencé ses collègues, d’autant qu’elle n’est pas très populaire ?

  • De même, acheter des groupes politiques entiers relèverait d’un bel exploit (sans compter l’impossibilité de garder le secret) tant les logiques nationales et paritaires rendent la tâche difficilement concevable.

    Ainsi, si les socialistes n’étaient pas favorables au vote d’une résolution sur le Qatar, en novembre, ce n’est pas par corruption, comme certains n’hésitent pas à l’affirmer, mais parce que quelques jours plus tard, une mission voulue par les socialistes devait se rendre sur place, ce qui risquait de compliquer leur travail.

    Et, encore une fois, une résolution n’est pas contraignante.

    Et avec 705 députés et plus de 2 000 assistants parlementaires, cela fait du monde à corrompre.

  • Deux interpellations restent mystérieuses : celles de Visentini – aurait-il reçu de l’argent pour adoucir ses critiques contre le Qatar, pourtant réitérées il y a trois jours ? – et de Figà-Talamanca.

    Ce dernier est à l’origine d’un rapport sur les «influences indues des Emirats arabes unis dans le processus démocratique de l’Union», qui mettait notamment en cause les liens entre certains députés conservateurs du PPE et les EAU, mais aussi l’Arabie Saoudite – avec lesquels le Qatar est à couteaux tirés.

    Il a été présenté le 10 mai devant la sous-commission des droits de l’homme du Parlement, quelques semaines avant que ne démarre l’enquête de la justice belge, en juillet.

    Coïncidence ou pas, Maria Arena, la présidente de la sous-commission, nous affirme que ce rapport a été en partie financé par les Qataris.

  • Artillerie lourde.

    Ce coup de filet pose d’autres questions.

    D’une part, l’enquête a mobilisé l’artillerie lourde de la justice belge : le juge anticorruption Michel Claise et l’Office central pour la répression de la corruption, spécialisé dans la lutte contre la grande criminalité, qui ont déployé les grands moyens (écoutes, filatures) généralement réservés au terrorisme et au banditisme international.

    Mais on ne comprend pas pourquoi elle n’a pas impliqué les organes communautaires que sont le parquet européen et l’Office de lutte antifraude de l’UE.

    Au départ, comme les faits concernaient des ONG basées en Belgique, rien de plus normal.

    Mais dès lors que des membres du Parlement européen pouvaient être impliqués, cette mise à l’écart est à tout le moins problématique.

  • D’autre part, l’arrestation d’une députée protégée par son immunité parlementaire est surprenante.

    La presse belge, et non le parquet, affirme qu’Eva Kaili a été surprise en «flagrant délit», ce qui de fait paralyse son immunité.

    Or, à ce stade, il semble que les enquêteurs qui perquisitionnaient le domicile, qui est aussi celui de son compagnon, Francesco Giorgi, affirment y avoir trouvé des «sacs de billets» et arrêté le père de la députée qui sortait de son domicile avec une «valise d’argent liquide». 

    Or cela ne semble pas constituer un «flagrant délit» de la députée elle-même, mais un élément à charge de l’enquête.

  • Bonjour, Fergus

    Je viens de moins en moins et pour causes il faut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres tu ne penses pas ?

    Je te souhaite de passer d’excellentes fêtes et peut-être nous reparlerons-nous en 2023.

    Je m’occupe comme je le peux sur Les Voix hé oui : Quoi que chacun puisse dire ou écrire sans argent tu ne peux rien acheter, la preuve et pourtant nous sommes qu’on le veuille ou pas des européens

    https://www.panda-france.net/le-fric-achete-tout/ Voila si le coeur t’en dit à toi ou à d’autres, nous fumons même le calumet de la Paix.

    Allez à chacun son tour, mais là je pense que Zemmour mérite un séjour en hôpital psy. Tu ne peux pas l’aider ? 

    Le Panda

  • Fergus 12 décembre 13:52
    Bonjour, Le Panda

    Eh oui, la corruption est présente jusqu’au parlement européen. Rien de bien étonnant dans le fait que des élus se laissent acheter.

    Rien d’étonnant non plus dans le fait que le Qatar soit à la manoeuvre : l’émir et ses amis achètent à peu près tout ce qui peut servir leurs intérêts.

    C’est consternant.

    Pour ce qui est de la qualification des Marocains, mieux vaudrait qu’ils gagnent mercredi contre l’équipe de France.   

    Dans le cas contraire, et pour peu qu’ils aient le sentiment d’avoir été volés par l’arbitre, l’on peut en effet s’attendre à de très nombreux incidents.

    Cela dit, je me fiche à titre personnel du résultat de ce match.

    Je te souhaite également d’excellentes fêtes de fin d’année !

  • Une vague d’arrestations et de placements en détention visant des personnes liées au Parlement européen ont eu lieu à Bruxelles.

    Les mis en causes sont soupçonnés d’avoir été corrompus par le Qatar. Une vice-présidente de l’institution a été écrouée.

    Séisme au Parlement européen, à Bruxelles (Belgique).

    Depuis vendredi 9 décembre 2022, l’institution est secouée par des soupçons de corruption de certains députés par le Qatar, révélés par deux médias belges : Le Soir et Knack. Eva Kaïli, l’une des vice-présidentes de l’organisation, a été placée en détention provisoire, mise en cause pour les chefs de corruption, blanchiment d’argent et appartenance à une organisation criminelle.

    D’autres personnes, liées de près au Parlement européen, sont accusées d’avoir été influencés par le petit pays du Golfe en échange de très importantes sommes d’argent en liquide.

  • Quels sont les soupçons de corruption qui pèsent sur le Parlement européen ?

    Depuis l’été 2022, dans la plus grande discrétion, l’Office central pour la répression de la corruption -une institution belge- enquête, « soupçonn[ant] un pays du Golfe de tenter d’influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique significatives au sein du Parlement européen », comme l’a indiqué le parquet fédéral du pays aux deux médias, sans jamais évoquer le Qatar.

    Mais les médias belges avancent qu’il s’agit bien de ce richissime Etat.

  • Qui est concerné ?

    Vendredi 9 décembre, 16 perquisitions ont été réalisées à Bruxelles et dans les alentours de la capitale belge.

    Six personnes avaient été interpellées, ainsi que d’autres au cours du week-end. Il s’agit d’Eva Kaili, actuelle eurodéputée socialiste grecque et vice-présidente du Parlement européen ; son compagnon Francesco Giorgi, assistant parlementaire ; Niccolo Figa-Talamanca, dirigeant de l’ONG No Peace Without Justice ; Pier-Antonio Panzeri, ex-eurodéputé italien ; la femme et la fille de ce dernier ; Luca Visentini, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale.

    A la suite de ces interpellations, les quatre premiers nommés ont été placés en détention provisoire, rapporte Le Monde.

  • Quels pots-de-vin auraient été versés ?

    Selon les premiers éléments révélés, les enquêteurs ont déjà mis la main sur 600 000€ en liquide, découverts au domicile de Pier-Antonio Panzeri avance Le Soir.

    Par ailleurs, il est toutefois à noter que, lors de son arrestation, Eva Kaïli était en possession de « sacs de billets », même si le contenu n’a pas exactement été précisé. Le Monde rapporte, qu’au total, entre les deux prévenus, « des centaines de milliers d’euros auraient été saisis par les enquêteurs.

     » S’agit-il de liasses en provenance d’intermédiaires liés au Qatar ?

    L’enquête devra le déterminer, probablement éclairée par la saisie du matériel informatique et de téléphones portables au cours des perquisitions de vendredi.

  • Quelles décisions auraient été influencées ?

    C’est tout l’enjeu de l’enquête. Jusqu’à quel point les pots-de-vin ont-ils influencé des décisions du Parlement européen ?

    Pour l’heure, il est seulement reproché à Eva Kaïli d’avoir été particulièrement élogieuse à l’égard du Qatar dans une prise de parole le 22 novembre 2022, vantant le pays comme « un chef de file en matière du droit du travail », ajoutant que « la Coupe du monde de football est une preuve concrète de la façon dont la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d’un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe.

     » Des propos pas franchement critiques à l’adresse d’un Etat où le droit du travail est régulièrement pointé du doigt, d’autant plus dans la préparation d’une Coupe du monde où des accidents mortels sur les chantiers tentent d’être étouffés. 

  • Par ailleurs, le 24 novembre 2022, toujours au Parlement européen, les députés de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (centre-gauche), dont fait partie Eva Kaïli, s’étaient alliés avec la droite et l’extrême-droite pour s’opposer à l’adoption d’une résolution condamnant la violation des droits humains au Qatar.

    Ces deux faits s’étaient produits quelques jours après qu’Eva Kaïli s’est rendue au Qatar, début novembre.

    Pier-Antonio Panzeri est, pour sa part, accusé d' »intervenir politiquement auprès des membres travaillant au Parlement européen au profit du Qatar et du Maroc », selon des informations recueillies par Politico.

  • France-Maroc : de 2018 à 2022, Deschamps ne prend pas les mêmes et recommence
    Coupe du Monde 2022 au Qatar
     
    Le groupe de Didier Deschamps, qui affronte ce mercredi le Maroc en demi-finale de la Coupe du monde, cherche la continuité du titre de 2018 dans un inévitable renouvellement des générations et des personnalités.

  • Les grandes histoires sont toujours quelque part dans les petites.

    Deux jours avant le quart victorieux contre la sélection anglaise, Youssouf Fofana s’est vu demander en quoi l’ambiance au sein du groupe France le portait, lui.

    Et s’il avait en plus l’amabilité d’illustrer…

    Le milieu monégasque s’en est étonné : «Je suis surpris que vous m’en parliez.

    C’est… normal. Dans une compétition comme ça, l’ambiance est très importante.» Un truisme et une erreur : une fois le quart de finale avalé, son sélectionneur, glacial, est venu expliquer devant les micros que si les Bleus n’avaient pas empilé les succès depuis trois semaines, ses cadres seraient en train de faire entendre leur son de cloche en sous-main aux journalistes de confiance.

    Ainsi va le foot.

    Bref.

  • Fofana fait son âge (23 ans), il livrait encore des pizzas voilà six ans – 

    «j’avais besoin d’argent, c’était une bonne solution» – parce que l’Institut national du football de Clairefontaine l’avait trouvé un peu court et il n’a pas domestiqué, grand bien lui fasse, les us et coutumes du monde qui l’attend.

    Du coup, il a donné une anecdote, ce que la plupart de ses partenaires chez les Bleus auraient évité de faire. 

    «Ben… il y en a plein mais comme ça, je pense à l’entraînement d’hier.

    On a terminé avec un petit match et nous, les joueurs, on ne savait pas quelle était l’équipe gagnante.

    On demande au coach : il ne sait pas non plus.

    Bon, c’est embêtant parce que quand tu gagnes, tu fais une photo.

    On a alors eu l’idée de faire la photo tous ensemble puisqu’on ne savait pas qui avait perdu.

    C’était super.»

  • Et ça comptera parmi les cinq, six moments qu’il emmènera au bout d’une vie de foot : d’autres nous ont raconté ça avant lui et auraient tout donné pour en revivre un morceau.

    Le visage d’une équipe est toujours un portrait cubiste, à l’interface de plusieurs réalités : le style de jeu, la coulisse, les figures dominantes, l’articulation entre les générations et le reste. 

    «Les joueurs expérimentés nous laissent une liberté d’expression et même d’échec, explique Fofana. 

    Je dois dire que ça suscite le respect [chez les jeunes joueurs]. 

    Si les anciens disent A, on fait A. Après, si un mec fait B, les cadres sont conciliants parce qu’ils se disent que le mec fera A la prochaine fois.

    On se sent compris. De notre côté, je ne sais pas, il faudrait leur demander mais je pense que les jeunes doivent les détendre un peu [sourire].

    Ça ne doit pas être facile tous les jours d’être à leur place.» Raphaël Varane, Antoine Griezmann et le capitaine tricolore, Hugo Lloris, apprécieront.

    Après, il n’échappe à personne que ce sont ces trois-là qui ont maintenu l’esquif tricolore à flot au plus fort de la furia anglaise samedi.

  • Entre innocence, raideur et abstraction.

    En 2018, le visage que l’équipe de France donnait d’elle-même était celui d’un petit blond d’1,76 mètre, arpentant avec une lenteur calculée les zones mixtes en tétant une bombilla plongée dans une calebasse de maté ; s’arrêtant devant un Paul Pogba en grande conversation avec les journalistes pour prendre l’air soucieux puis peiné, «non mais qu’est-ce qu’il est encore en train de dire, l’autre…» 

    Le sketch était rôdé, ça attisait quand même toujours un peu la nature inquiète de Pogba et c’est avec cette image, et pas une autre, qu’on avait quitté Moscou.

    Depuis, Griezmann est rentré volontairement dans le rang. Kylian Mbappé est tout aussi invisible qu’il y a quatre ans.

  • Et l’impression générale est plus sèche qu’en 2018, plus diffuse aussi, moins calculée sans doute : quelque part entre l’innocence de Fofana, la raideur de Varane et la capacité d’abstraction de Lloris, assurément le mieux placé pour pressentir (et mesurer) la violence de l’onde de choc en cas de titre mondial.

    Les Bleus seront opposés mercredi à la sélection marocaine au stade Al-Bayt de Al-Khor en demi-finale du Mondial qatari et où que l’on se tourne, cette histoire d’image pèse des tonnes.

    Premier Mondial organisé dans un pays arabe au bout de 22 éditions, cette Coupe du monde a été pensée comme une extension du domaine du jeu et les Marocains portent cette mondialisation – «et pourquoi pas aussi la veuve et l’orphelin», persifle un suiveur – au-delà de toutes les limites sportives connues jusqu’ici.

    Face à cette universalisation, les Bleus sont bien seuls.

    Après l’Angleterre, une journaliste américaine en a fait la remarque en zone mixte à Aurélien Tchouaméni.

  • Qui n’a rien compris : «Hein ?

    Vous êtes dure !» Non pas : on suppose que le milieu du Real Madrid s’est fait expliquer deux, trois choses depuis.

    Mardi, Jules Koundé n’avait pas un regard pour la symbolique et parlait d’une autre mondialisation, infiniment douce, celle qui cohabite dans n’importe quel club en capacité (financière) de faire cohabiter les meilleurs joueurs de la planète sous le même maillot : «Je ne suis pas surpris par ce que réalise Yassine Bounou [le gardien marocain, son ex-coéquipier pendant trois saisons au FC Séville]. 

    Je l’ai d’ailleurs eu par texto depuis le début de la compétition.

    Vis-à-vis de lui et de Youssef [En-Nesyri, buteur marocain pour le Portugal et ex-coéquipier à Séville aussi], oui, ça compte beaucoup pour moi.

    Comme il y a de nombreux Marocains ou personnes d’origine marocaine en France, ça devrait être une belle fête mercredi.

    On est des peuples frères.»

  • Manière pour le Parisien de naissance de dire que le foot réunit les joueurs et ceux qui les regardent, et de laisser entendre que c’est déjà pas mal. De par la cause très particulière qui s’attache à la sélection marocaine ici, la demi-finale de mercredi pose une question centrale, celle de savoir ce que les Bleus sont venus défendre au Qatar au-delà de leur titre de 2018 ou d’eux-mêmes.

    Une forme d’isolement par rapport au monde extérieur déjà. 

    L’affaire du brassard LGBT retoqué par un Lloris mettant ses pas dans ceux du président de la Fédération, Noël Le Graët – qui, lui, ira toujours dans le sens des instances qui le coiffent dans l’espoir d’en tirer un jour quelque chose – a raconté ça avant même que les Bleus posent un orteil sur le sol qatari.

    Le style de jeu, lui, pose encore question.

  • Flou identitaire.

    En revenant de Russie en 2018, le sélectionneur Didier Deschamps et certains cadres étaient tombés de l’armoire en découvrant la tiédeur des commentaires concernant une expression majoritairement jugée spéculative et défensive.

    Suscitant en retour une amertume et une défiance qui ressortent dès que le coach tricolore s’exprime plus de dix minutes.

    Au Qatar où les Bleus mettent (comme en Russie) des wagons de buts, presque trois par matchs compte non tenu de la parodie face à la sélection tunisienne, ce n’est pas le tropisme défensif qui frappe. Mais une sorte de flou identitaire, tout et son contraire selon les moments. 

    «Cette difficulté à nous définir est justement l’une de nos forces, s’amuse Varane. 

    On peut jouer bloc bas [en attendant l’adversaire], pressing haut [en allant au contraire le chercher], en gardant le ballon, en l’abandonnant pour jouer en contre-attaque… Il y a l’adversaire et aussi le moment, parce que tu ne fais pas toujours comme tu veux.

    L’idée est de fonctionner par thème suivant les rencontres.

    Pas de jouer comme-ci ou comme ça.» Koundé après le Danemark ou Adrien Rabiot après l’Angleterre ont ainsi détaillé une patte circonstanciée, la nécessité de défendre en avançant mais pas trop haut non plus contre les Nordiques ou la neutralisation, autant que faire se peut, du latéral gauche britannique Luke Shaw.

  • Un art de la respiration : quoi faire, quand le faire.

    Et une modestie (les caractéristiques de l’adversaire dessinent le jeu tricolore) confinant à l’invisible au fil des matchs.

    Il reste de cette histoire de style quelque chose de tangible quand même : l’acrimonie médiatique de Deschamps.

    Et le repli du même sur le quotidien des Bleus dans leur palace d’Al-Messila, les séquences routinières toujours recommencées sur les quatre jours séparant les matchs, cette vie de vestiaire que Deschamps connaît depuis qu’il arpentait gosse la Ligue d’Aquitaine avec l’Aviron bayonnais, les employés philippins ou népalais et les proches sur deux rangs pour balancer les cotillons sur Freed from Desire à chaque retour victorieux.

  • Pour ce que l’on en sait, le sélectionneur apprécie cette vie-là chaque jour un peu plus.

    Lancé sur le management de Deschamps, Olivier Giroud a commencé par souffler un grand coup : «Merci pour la question…» 

    Rires dans la salle : on ne parle pas publiquement de Deschamps comme ça. 

    «Je ne pense pas qu’il a changé sa façon de manager, si ce n’est que je le vois plus échanger avec les joueurs, a fini par lâcher le recordman des buts en bleu. 

    Et il le fait de plus en plus à l’approche du match.

    A titre personnel, je l’entends plus qu’à l’Euro [en juin 2021].»

    «Il aime bien savoir ce que tu ressens avant de trouver comment équilibrer l’équipe, a confirmé Griezmann. 

    C’est une force de sa part. Du coup, s’il donne un ordre, on est à fond derrière lui.

    Je lui dois énormément, à Deschamps. Il m’a appelé [en février 2014] et on ne s’est plus jamais quittés depuis.

    Avant moi, le record du nombre de sélections consécutives, c’était 44 et je crois que c’était [Patrick] Vieira.

    Quand j’étais vers la 40e, je faisais un peu des appels du pied au coach pour qu’il continue à me mettre.»

    Mercredi, l’attaquant tricolore alignera sa 73e sélection de rang.

  • Peut-être qu’on leur doit ça : une manière d’immobilisme illustré par les records qui tombent, les 53 buts de Giroud ou les 143 sélections de Lloris dessinant une excellence au long cours qui statufie les protagonistes au fil de combats toujours plus étouffants.

    Tout en mettant à couvert ceux qui, comme Fofana, ont encore le luxe de rêver les yeux grand ouvert avant de devoir faire tourner la machine à la place de ceux-là. Pour reprendre les mots du Monégasque, on conçoit que ce ne doit pas être facile tous les jours.

  • Escalade verbale
    Gérald Darmanin annonce porter plainte pour diffamation contre le député Adrien Quatennens
    Violences conjugales
     
    Adrien Quatennens a mis en cause dans «la Voix du Nord» le ministère de l’Intérieur, qu’il accuse d’avoir «orchestré» les fuites sur son divorce dans la presse.

    Le député LFI a été condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur son ex-épouse.

  • «Si Adrien Quatennens a des preuves, qu’il les publie.

    Le ministre de l’Intérieur ne distribue pas des fiches de justice, qu’il n’a d’ailleurs pas, à l’ensemble des journaux français.» 

    Le ministre de l’Intérieur a dénoncé mercredi matin sur France 2 les propos d’Adrien Quatennens. Gérald Darmanin avait déjà annoncé mardi soir avoir «décidé de porter plainte en diffamation» après des propos du député LFI «calomnieux» mettant en cause le ministère de l’Intérieur dans la chute de l’élu.

    Dans une interview à la Voix du Nord, Adrien Quatennens, condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des «violences» sur son épouse, estime être victime d’un coup «politique» destiné à «l’abattre».

  • «Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur.

    Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui», a-t-il déclaré.

    Depuis, dans la version papier de la Voix du Nord, diffusée mercredi, la phrase mettant en cause le ministère de l’Intérieur a disparu, mais elle figure toujours dans la version mise en ligne mardi soir. 

    «C’est une question de place, comme pour chaque interview. On a sélectionné ce qui nous paraissait le plus important pour que la version papier tienne sur deux pages.

    Ce n’est pas une demande de M. Quatennens», a assuré à l’AFP le rédacteur en chef du journal, Patrick Jankielewicz.

     
    Mi-septembre, le Canard enchaîné avait révélé que l’épouse du député LFI avait déposé une main courante pour des violences exercées par son époux avec qui elle est en instance de divorce.

    L’élu s’était mis alors en retrait de son parti.

  • Mardi après sa condamnation, Quatennens a exclu de démissionner de son poste de député estimant être victime d’un «lynchage médiatique». 

    Mais son parti l’a suspendu pour une durée de quatre mois.

    Il ne pourra faire son retour dans le groupe que s’il s’engage à suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes.

  • Coupe du monde au Qatar : un président ne devrait pas aller là !
    Coupe du Monde 2022 au Qatar
     
    En pleine affaire de corruption au Parlement européen organisée par l’émirat, Emmanuel Macron ne devrait pas se rendre à Doha et s’afficher aux côtés d’émirs quasi-esclavagistes et écolo-délinquants, même pour assister à une demi-finale où joue l’équipe de France.

    Lorsque l’on respecte les droits de l’homme on se respecte soi-même non ?

    Monsieur Macron juste un peu de respect pour la France

  • Emmanuel Macron se rend donc au Qatar pour assister au match France-Maroc, demi-finale de la Coupe du monde.

    Que dirait-on si, demain matin, il décidait de participer à un évènement dont Eva Kaili serait l’organisatrice ?

    Ce serait scandaleux et inconcevable, parce que Eva Kaili, vice-présidente grecque du Parlement européen, est soupçonnée de corruption.

    Pourquoi supporterait-on que le Président se conduise différemment avec le corrupteur ?

  • Diplomatie des valises de billets.
    Certes, la diplomatie et les relations internationales ne consistent pas à ne parler qu’avec ses amis ou les chefs d’Etat de pays démocratiques et vertueux.

    Les autoproclamés tenants de la realpolitik aiment qualifier de «droit-de-l’hommistes» ceux qui demandent juste que ces droits et la simple probité ne soient pas oubliés dans les relations internationales. Personne, pourtant, ne prône un isolationnisme bisounours.

    Mais quand il s’agit d’assister à un match de foot au Qatar, trois jours après une preuve supplémentaire de la nature prévaricatrice de l’émirat, on ne voit pas où est l’intérêt national, où se situe l’exigence pragmatique d’une diplomatie froide.

     
     

  • Si le choix du pays organisateur de la Coupe du monde devait se faire aujourd’hui, sachant tout ce que l’on sait sur les conditions d’attributions et d’organisation de la compétition, ce pays serait écarté dès le premier tour.

    Le Qatar est un pays corrupteur.

    Et la France, par Nicolas Sarkozy qui, encore président, a œuvré en coulisse avec Michel Platini pour que ce pays truand obtienne le graal footballistique, est complice.

    Aujourd’hui que les faits sont limpides, que tant de reportages, d’enquêtes journalistiques, de rapports d’ONG ont documenté la diplomatie qatarie des valises de billets, le voyage d’Emmanuel Macron apparaît incongru.

  • Bénédiction pour Doha.

    On nous dira que le Président n’honore pas le régime, mais soutient l’équipe de France.

    En réalité, le Qatar peut aisément prendre (et surtout présenter) ce geste du président français comme une bénédiction, une validation.

    Le voyage est d’autant plus déplacé qu’il intervient juste après la révélation de l’affaire Eva Kaili.

    Qui oserait encore dire, après la découverte de 600 000 euros dans les placards de l’appartement bruxellois de la vice-présidente du Parlement européen, que les critiques envers le Qatar ne sont que gesticulations bien-pensantes postcoloniales ?

    S’afficher dans les tribunes aux côtés des émirs corrupteurs, quasi esclavagistes et écolo-délinquants est une attitude étrange pour un jeune président qui, souvenons-nous – c’était il y a six ans, il y a mille ans – voulait moderniser, révolutionner la pratique politique.

  • Quand une affaire de corruption éclate dans un pays démocratique, et que le corrupteur est un étranger, ce qui fait scandale au premier chef, c’est bien sûr le corrompu.

    Et c’est bien normal s’agissant du Parlement européen, comme ce le serait de n’importe quelle assemblée d’un pays membre de l’Union européenne.

    On attend plus des élus qui nous représentent, on espère plus des élus d’une assemblée transnationale dont l’un des critères est le niveau de probité de chaque Etat membre.

    Ainsi, l’UE, qui est loin d’être parfaite, est certainement l’assemblée d’un des coins les moins corrompus et les plus démocratiques de la planète.

    Mais il ne faut pas pour autant oublier le corrupteur.

    C’est lui qui trouve les brebis galeuses. Le corrupteur est le premier coupable.

    Ce voyage en Corruptland va à l’encontre de tout ce qu’entendent représenter la France et l’Europe dans ce qu’il est convenu d’appeler le concert des nations.

  • Mondial 2022
    Zidane «l’Africain», Mbappé «assimilé» : à l’extrême droite, l’éternelle récupération du foot

  • L’extrême droite a un problème avec le foot : tout le monde aime ça.

    Mais entre les joueurs toujours trop colorés de l’équipe de France et les binationaux jamais assez «patriotes» quand ils fêtent une victoire de leur pays d’origine, célébrer le mondial n’est pas chose facile pour les partisans de la «France aux Français».

    Alors, tous les quatre ans, c’est le même numéro d’équilibriste.

    Comment dénoncer la fête sans casser l’ambiance ?

    Lundi matin, sur BFM-RMC, Jordan Bardella a dû s’expliquer sur son tweet félicitant Olivier Giroud et Didier Deschamps, après la victoire de samedi, mais qui oubliait curieusement de mentionner Aurélien Tchouaméni, le premier buteur du match d’origine camerounaise.

    Quelques mois plus tôt, le président du Rassemblement national (RN) s’était pris les pieds dans le tapis en louant dans Kylian Mbappé «un modèle d’assimilation, notamment pour la jeunesse issue de l’immigration et pour la jeunesse de banlieue». 

    A la journaliste qui lui rétorquait que l’attaquant du PSG était né en France, le jeune chef de parti avait argué d’une «mère sénégalaise». 

    Encore raté : la maman de Mbappé est née en France de parents algériens et son père est camerounais.

    Leçon retenue pour Bardella ?

  • Lundi matin, il s’est bien gardé de s’aventurer sur degré de francité des joueurs de l’équipe de France. «Etre français, ce n’est pas une race, c’est un état d’esprit, une attitude, un acte d’amour à l’égard de la France, a-t-il répondu sagement. 

    Aujourd’hui, l’intégralité des joueurs de l’équipe de France chantent la Marseillaise, il faut s’en réjouir.» La veille sur la même antenne, le président du parti concurrent Eric Zemmour avait mis les pieds dans le plat. 

    «Si vous aviez neuf joueurs blancs dans l’équipe sénégalaise, je pense que les Sénégalais s’interrogeraient. […] Il faut simplement que l’équipe ressemble au pays», a avancé l’ancien candidat à la présidentielle, qui affecte de mieux connaître le football que son homologue Bardella, mais a peiné à lister les onze joueurs de la sélection française et confond les joueurs Jules Koundé et N’Golo Kanté. Zemmour précise quand même qu’il continue d’aimer le foot malgré la couleur de peau des joueurs. 

    «Cela n’entache jamais ma joie.

    Je ne suis pas de ces Français qui ont soutenu notre adversaire croate pour ses joueurs blancs», écrit-il, bon prince, dans son livre la France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré, 2021).

  • «Zidane l’Africain»

    Voilà plus de vingt ans que l’extrême droite scrute la couleur de peau des bleus.

    En 1996, Jean-Marie Le Pen jugeait «un peu artificiel de faire venir des joueurs étrangers et de parler d’équipe de France». 

    Dix ans plus tard, le même faisait mine de s’interroger : «Peut-être que le sélectionneur a exagéré la proportion de joueurs de couleur, peut-être qu’il aurait dû garder dans ce domaine-là plus de mesure, peut-être s’est-il laissé entraîner par ses choix idéologiques.» 

    Avant de déplorer : «On sent que la France ne se reconnaît pas totalement dans cette équipe.»

  • Fidèle à une certaine tradition politique, une bonne partie de l’extrême droite ne se cachait pas de souhaiter la victoire de l’Italie en finale. 

    «Je ne regarde donc pas avec un total accablement la victoire italienne», se réjouissait Bernard Antony, admirant la «romanité grandiose» de la Squadra Azzurra.

    «On va ainsi célébrer le triomphe au cirque Maxime comme aux meilleures époques de l’Empire.

    Il n’y manquera que Zidane l’Africain, enchaîné comme jadis Vercingétorix le Gaulois», fantasmait le chef de file des catholiques traditionnalistes au FN.

    Quelques années plus tard, c’est la fille Le Pen qui embouchait la même trompette. «J’avoue que je ne me reconnais pas particulièrement dans cette équipe», confessait en 2010 la future cheffe du FN.

    Et de fustiger les joueurs qui «un coup sont représentants de la France quand ils sont à la Coupe du monde, un autre coup ils se considèrent comme appartenant à une autre nation ou ayant une autre nationalité de cœur».

  • «Faire les grincheux»

    Si elle avoue volontiers n’avoir «jamais eu d’attirance particulière pour cette discipline», Marine Le Pen ne peut prendre le risque de paraître déconnectée de l’émotion populaire. 

    Pour l’euro 2016, elle se fend d’un tweet de félicitation pour l’équipe de France et déclare apprécier particulièrement Antoine Griezmann.

    Aujourd’hui, l’extrême droite est fan de Giroud, pour les mêmes raisons qu’on devine. «Héros de la France ordinaire», pour Robert Redeker dans le Figaro Vox, «patriote sincère» et «fervent chrétien» dans le portrait que lui a consacré Valeurs actuelles, l’attaquant français est très souvent opposé à Karim Benzema. 

    «Avec ces deux joueurs, ce sont deux visions de la France qui s’opposent», écrit le conseiller régional RN Aleksandar Nikolic dans une tribune au magazine Causeur, début décembre.

    L’un, «Français à part entière malgré deux grands-mères italiennes, chrétien» représenterait «une identité française homogène culturellement [qui] aspire à ce que tous les Français se revendiquent de leur nationalité officielle par le cœur et l’esprit». 

    L’autre, «un jour en qamis islamique, le lendemain dans un clip de rap de Booba [représenterait plutôt] cette France plus jeune et urbaine [qui] a normalisé, dans son vocabulaire, les “wallah” et “frère”.» 

    Omettant de préciser que Benzema est l’un des rares joueurs à ne pas pratiquer l’évasion fiscale et à payer ses impôts sur les droits à l’image en France. «Mais aujourd’hui, le rejet de Giroud, jugé trop franchouillard, est moins important», nuance tout de même Nikolic auprès de Libé.

    La guerre civile n’aurait donc pas lieu ?

  • Si en fait, semblent promettre de concert le RN et Reconquête en prévision du match France-Maroc de mercredi. Dimanche, Zemmour a parlé d’une «grande frayeur de la police».

    «Je crains qu’il y ait des débordements», a abondé Bardella le lendemain.

    Lors des questions au gouvernement, mardi après-midi, la députée frontiste Laurence Robert-Dehault a carrément évoqué des «scènes de guérillas urbaines» après la victoire samedi.

    Le ministre de l’Intérieur lui a aussitôt opposé les «trois vitres qui ont eu des bris de glaces sur les Champs Elysée et [les] scooters qui ont eu des dégradations». 

    Avant de la taquiner : «Réjouissez-vous pour une fois, arrêtez de faire les grincheux.» Assise sur son banc, l’élue d’extrême droite a eu un rire nerveux.

    Elle avait cassé l’ambiance.

  • La France face au Maroc en demi-finale : ne pas être aimé, le fardeau du favori
    Coupe du Monde 2022 au Qatar
     
     
    Une bonne partie de la planète foot veut voir tomber Mbappé et les champions du monde en titre, ce mercredi soir en Coupe du monde.

    Un classique dans le sport de haut niveau.

    Il existe pourtant quelques exceptions.

  • La France affronte le Maroc ce mercredi et le monde entier supporte les Lions de l’Atlas.

    Tous ceux qui aiment le sport et ses rebondissements souhaitent voir chuter Mbappé et ses camarades.

    Nous-même, si nous n’étions pas Français mais Norvégiens, Brésiliens ou Indonésiens, serions à fond derrière les Rouge et Vert, comme on les a déjà soutenus aux tours précédents contre le Portugal et l’Espagne.

    Les hommes de l’entraîneur Walid Regragui incarnent le Petit Poucet parfait, celui qui n’était pas pris au sérieux et a déjoué tous les pronostics, à force de courage, d’abnégation, de collectif.

    C’est David contre Goliath qui pourrait, s’il est champion du monde, rendre fou de fierté et de bonheur l’Afrique et le monde arabe.

  • En 2018, l’équipe de France avait déjà vécu une telle situation, où la majorité des observateurs étrangers auraient préféré une victoire de la Croatie, un petit pays d’à peine 4 millions d’habitants, pour la première fois en finale.

    Sans oublier les faveurs coupables pour la Belgique, pas souvent non plus en demies.

    Les Bleus n’ont rien fait de mal.

    Ils ne sont pas antipathiques ni spécialement arrogants, ils font même particulièrement attention à respecter leurs adversaires dans leurs déclarations avant et après les matchs.

    Mais ils sont les favoris, ont déjà gagné et représentent un pays puissant du football, et en général.

    Pour ceux qui supportent le royaume chérifien, battre la France, ce serait faire tomber le champion en titre, un pays du continent dominant le ballon rond depuis vingt ans (l’Europe) et l’ancien colon.

    C’est du 3 en 1.

    Objectivement, ça vaut le coup.

    Le Maroc a le goût du premier baiser, comment lutter ?

  • A l’époque, la France était le Petit Poucet traumatisé.

    En tant que supporteur de Deschamps et consorts ce mercredi soir, on ne le prend pas personnellement.

    On sait très bien que c’est le fardeau du favori de ne pas être aimé.

    Le numéro 1 est assailli par la jalousie, la Schadenfreude de le voir chuter, la joie mauvaise. Les Bleus sont habitués, ils savent que le stade sifflera contre eux, et ils n’entendront même pas ces bruits.

    En foot, l’Allemagne a souvent été dans cette situation, l’Anglais Gary Lineker en sait quelque chose («Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne»).

    A l’époque, c’était la France qui était le Petit Poucet régulièrement traumatisé.

    En cyclisme, ne plus voir gagner Ineos a été agréable, avant que ça soit au tour d’UAE Teams Emirates d’agacer puis désormais la Jumbo Visma.

    Il faut profiter du moment où l’on est tout en haut, où l’on paraît imbattable, où tous les autres rêvent de votre perte, car elle finit toujours par arriver, souvent plus tôt que prévu.

  • Il existe quelques exceptions.

    Quand une équipe ou un individu finit par incarner son sport, les amateurs se rangent de son côté, désireux de voir les records brisés les uns après les autres.

    Le Brésil avec ses cinq étoiles et son joga bonito garde un fort capital sympathie.

    Federer et Nadal au tennis aussi, ou à d’autres époques les Bulls de Jordan en basket.

    Beaucoup auraient apprécié que Cristiano Ronaldo remporte enfin le plus beau des trophées, et soutiennent pour la même raison Lionel Messi et l’Argentine.

    La fascination de gravir les Everest et de vaincre le temps l’emporte alors sur les petites jalousies.

    On souhaite aux Bleus que cela arrive un jour, en commençant par éviter d’être éliminés par le Maroc.

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