Pompiers Pyromanes
Pompiers Pyromanes
Violences policières
Victime Nahel : la police tue ? Refus d’obtempérer, inflation mortelle de tirs policiers
La mort du jeune homme, abattu par la police à Nanterre pour donner suite à un refus d’obtempérer, met de nouveau en lumière l’augmentation des décès lors des interventions des forces de l’ordre. Une inflation meurtrière qui se nourrit d’une parole politique débridée, d’un cadre législatif permissif et des défaillances dans la formation.
27 juin, Nahel, un gamin de 17 ans, a été abattu par un policier au cours d’un contrôle routier à Nanterre. D’une exception nous ne pouvons arriver à faire une généralité complète par h rapport à la représentativité que force doit indéniablement rester à la loi. Sa mort suscite colères de politiques, de célébrités, de citoyens appelant à des rassemblements notamment en banlieue parisienne. Il est faux de penser que cela ne touche que la banlieue parisienne c’est l’ensemble de l’Hexagone de la France voire du monde qui est en plein désarrois. Leur constat : la police tue. De fait, elle tue même de plus en plus. Une des conclusions des « interventions létales » de la police et de la gendarmerie, que met à jour, « Basta ». Le média en ligne intègre à cette somme les chiffres des années 2021 et 2022. Les résultats sont « extrêmement préoccupants », déplorent les médias : « Nous recensons deux fois plus de décès pour donner suite à une intervention policière depuis 2020 que la moyenne observée dans les années 2010. » Plus précisément : « En 2020, 40 personnes sont mortes dans le cadre d’une mission de police ou de gendarmerie, 52 en 2021, 39 en 2022. Deux fois plus que dans les années 2010 (21 personnes tuées en moyenne par an sur la période 2010-2019) », constatent les auteurs.
Ces derniers s’appuient sur une recension de la presse, des remontées d’associations ou de proches des victimes, sur les rapports des inspections générales de la police et de la gendarmerie. Ce décompte réunit des situations très diverses. Les décès peuvent survenir à cause de tirs des forces de l’ordre – lors d’un « refus d’obtempérer » ou contre un « forcené » – mais aussi en cas d’accident mortel pendant une course-poursuite, ou bien encore durant une garde à vue – qu’il s’agisse de suicides ou de malaises cardiaques. « Depuis 2010, la police nationale – hors unités d’interventions, police aux frontières et CRS – est responsable de 72 % des 344 décès », explique Ivan du Roy, rédacteur en chef de Basta, alors que « les gendarmes, eux, sont à l’origine de 16 % des décès». Surtout, relève-t-il, le nombre de personnes tuées lors d’interventions de la police augmente plus rapidement que le nombre de personnes tuées lors d’interventions des gendarmes.
Mesures plus que troubles
Pour expliquer cette inflation mortelle, les policiers, leurs syndicats, le gouvernement et l’extrême droite ont un argument rodé : ce n’est pas que la police est de plus en plus violente, mais c’est la société qui s’ « ensauvage» voire se «décivilise». L’affirmation est difficilement démontrable. D’une part car les chiffres de la délinquance mesurent autant la délinquance, que la réponse qu’y apportent les institutions et la société. Exemple : les coups et blessures volontaires enregistrés par le service statistique du ministère de l’Intérieur sont en hausse depuis des années. Cela est-il dû à une augmentation du phénomène ? Ou bien les citoyens, la police et la justice y sont-ils plus attentifs ? Ou les deux facteurs se complètent-ils ? De plus, une bonne partie des mesures de la violence sont fabriquées par le ministère de l’Intérieur dans une complète opacité. Qu’il s’agisse des membres des forces de l’ordre blessés, dont les autorités ne donnent jamais le détail, ou bien des refus d’obtempérer. Ces derniers augmentent, selon l’observatoire de la sécurité routière. Depuis des mois, le ministère de l’Intérieur refuse de donner à la presse la comptabilité précise, malgré un avis favorable sur ce sujet de la commission d’accès au document administratif (Cada).
La multiplication des homicides policiers pourrait provenir de plusieurs phénomènes concomitants, estiment observateurs et spécialistes du sujet, qui parlent volontiers d’un « cocktail explosif ». Il y a d’abord « les prises de parole syndicales, politiques, et de certains journalistes qui ancrent l’idée que les tirs sont d’emblée légitimes », analyse Anne-Sophie Simpere, ancienne chargée de plaidoyer chez Amnesty International et spécialiste des violences policières. Depuis, c’est la version policière, portée par les syndicats, qui a primé, avant d’être mise en sourdine par la diffusion de la vidéo montrant le tir du policier. A grand renfort d’interventions sur les plateaux de télévision et de communiqués, plusieurs syndicats sont demeurés audibles en insistant sur la présomption d’innocence dont jouit le fonctionnaire.
« La culture policière est viriliste »
Globalement, le discours politique aurait tendance « à décomplexer le recours à la violence », estime le chercheur au CNRS Sébastian Roché, « banalisant la violence policière ». Outre la défense systématique de ses effectifs par le ministre de l’Intérieur, certaines prises de paroles présidentielles ont pu contribuer à ce phénomène. Par exemple quand M. Macron refuse de reconnaître l’existence de « violences policières », ou qu’il assure à tort que police et gendarmerie « ont le monopole de la violence légitime ». Un propos équivoque qui se traduit dans les faits : alors que les révélations de violence commises par certains agents se multiplient, les sanctions administratives n’ont jamais été aussi peu nombreuses dans la police nationale.
Une certaine vision de la police se développe. En témoigne la coloration militariste de l’autopromotion de l’institution et de ses influenceurs sur les réseaux sociaux. Entre armes, poses martiales et courses-poursuites. « La culture policière est viriliste, ne va pas dans le sens de la désescalade », observe Anne-Sophie Simpere. Qui ajoute : « L’idée du eux contre nous » semble s’être diffusée dans les rangs depuis la séquence des gilets jaunes. » Illustration : le développement de la Thin Blue Line en France, symbole censé représenter la place des uniformes bleus dans la société, entre le bien et le mal, qui se trouve être un totem très prisé par l’extrême droite américaine niant les violences racistes commises par les policiers.
Défaillance de la formation
Plus concrètement, une part importante de l’augmentation des homicides policiers réside dans la multiplication des tirs mortels visant les occupants de véhicules ayant refusé d’obtempérer à un ordre d’arrêt. Les travaux de Sébastian Roché, avec Paul Le Derff et Simon Varaine, tendent à prouver qu’il y a eu cinq fois plus de tirs mortels dans ce genre de situation, après le vote de l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure, en février 2017. Ce texte est en effet venu assouplir les conditions d’usage de l’arme par les agents, le rendant légitime en cas d’atteintes « susceptibles » de se produire.
Cela double une défaillance de formation de la police nationale. Celui-ci, historiquement en peine, est mis à mal par la volonté du gouvernement d’augmenter la présence des effectifs sur le terrain, alors que la tendance était à la diminution du temps de présence sur la voie publique. Et donc par la nécessité de recruter plus de personnels, quitte à abaisser le seuil d’admissibilité en école de police : « L’augmentation des recrutements a des répercussions négatives sur la durée et la qualité de la formation initiale », posait, entre autres critiques, la Cour des comptes.
Après la sortie d’école, la situation n’est pas meilleure, la formation continue étant aussi percluse de carences : « Une fois sortis, les fonctionnaires ont très peu d’entraînement au tir », regrette par exemple Thierry Colas, formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI), et délégué zonal sud du syndicat Unsa Police. Ainsi, « en 2019, le pourcentage de personnels actifs ayant réalisé trois séances de tirs obligatoires à l’arme individuelle s’élevait à 62 % au niveau national », relevait la Cour des comptes en 2022. Explication de Thierry Colas : « Les directions préfèrent voir les agents sur le terrain plutôt qu’en formation. »
Pour l’heure, pas d’autocritique en vue de l’institution. Peut-être un frémissement ? Concernant l’affaire de Nanterre, le président de la République a ainsi jugé l’intervention mortelle du policier « inexplicable » et « inexcusable ». Une telle remise en question du comportement d’un fonctionnaire – qui devra être confirmée ou infirmée par l’enquête judiciaire – est rare, en macronie. Reste à savoir si elle est dictée par l’émotion du moment, ou si elle constitue un début de tournant.
À l’instant où ces lignes sont écrites la douleur des familles impactées sont terribles. Sommes-nous dans une période similaire à celle de 2005 ou voire pire ? Il est indéniable qu’il faut faire en sorte que les porteurs dignitaires de représenter les forces de l’ordre ne tourne en la circonstance en des futurs pompiers pyromanes. il s’avère indéniablement que le Conseil des ministres en urgence diligenter, par monsieur Macron en ce jour n’apportera pas la solution adéquate par rapport au problème que la France traverse.
Nous sommes un des diables blancs confrontés à un problème morbide de sociétés bien plus importantes que ce que les apparences laissent penser. On ne solutionnera jamais le système de violence par des violences que cela peut engendrer, personne n’a le droit quelques que soient les circonstances de toucher aux valeurs de la République qui sont représentés par les entités des anciens. Les saccages les violences frappent les plus démunis ceux qui démontrent de façon évidente que de frapper à l’aveugle puis les partis politiques en tirent un avantage est un vol démocratique caractérisé.
Toucher à la « Liberté » il est indéniable que le sommet de la tour Eiffel s’enflamme, et dans ces cas-là on peut comprendre les raisons qui ont poussé Jean Ferrat à donner les valeurs de sa France. Puis de comprendre les raisons qui ont poussé Émile Zola à écrire une des belles plus belles pages de notre histoire de France dans ces propos de sa lettre ouverte pratiquement connu dans le monde entier et qui dit « J’accuse »
Le Panda
Patrick Juan
VIOLENCES URBAINES AU HAVRE: ÉDOUARD PHILIPPE « REDOUTE LES NUITS QUI VONT ARRIVER »
Face aux violences urbaines qui ont notamment touché certains quartiers du Havre, le maire, Édouard Philippe, a fait part ce vendredi de « son inquiétude ».
« Je voudrais dire toute mon inquiétude pour les nuits qui viennent. » Le maire du Havre, Édouard Philippe s’est exprimé ce vendredi après-midi depuis le quartier du Mont Gaillard où des violences ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi.
« Personne n’a à y gagner »
L’ancien Premier ministre a également fait part de son inquiétude « à plus long terme » sur la signification de ces violences.
« Pourquoi ce sont des services qui sont utiles à la population qui vit dans ces quartiers » qui sont ciblés, s’interroge Édouard Philippe.
Le maire du Havre cite le seul opticien du quartier de Caucriauville qui a été pillé et dégradé, comme la mission locale du quartier du Mont Gaillard. « J’aimerais que ça cesse rapidement, personne n’a à y gagner », poursuit-il.
« Quand le désordre est grand, la justice doit être ferme », ajoute Édouard Philippe en appelant à la « responsabilité » les jeunes et les parents.
Les concerts de Mylène Farmer au stade de France annulés à cause des émeutes liées à la mort de Nahel
Face au contexte des violences qui font suite à la mort du jeune homme, tué par le tir d’un policier, la décision a été prise d’annuler les spectacles de ce vendredi 30 juin et du samedi 1er juillet.
MORT DE NAHEL – La tenue de l’événement était forcément menacée. Alors qu’il devait avoir lieu au stade de France ce vendredi 30 juin au soir, le concert de Mylène Farmer a finalement été annulé, victime collatérale du contexte inflammable lié à la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par le tir d’un policier à Nanterre plus tôt dans la semaine.
Alors que les nuits d’émeutes se succèdent en région parisienne et partout en France, la préfecture de Seine-Saint-Denis a confirmé la décision, prise par la cellule interministérielle de crise, d’annuler le spectacle censé se tenir ce vendredi, ont annoncé les premiers nos confrères du Parisien, une information ensuite confirmée de source officielle.
Comme le rapporte l’Agence France presse, citant une source policière, ces annulations ont été décidée à la demande des élus du département de Seine-Saint-Denis, afin de permettre le déploiement des forces de l’ordre ailleurs qu’aux abords de l’enceinte dyonisienne.
Les violences urbaines ont été importantes dans le 93, où « quasiment toutes les communes » ont été touchées, a relevé une source policière auprès de l’AFP.
Les concerts de Mylène Farmer, icône de la communauté LGBT aux 35 millions de disques vendus à travers le monde, étaient très attendus à Paris.
Ils auraient dû faire suite à une résidence, en 2019, à La Défense Arena de Nanterre, et intervenaient dix ans après la dernière tournée de la chanteuse, « Timeless ».
Mort de Nahel : sur CNews, un homme pris en flagrant délit de pillage en plein direct de Sevran
CNews a filmé un homme les mains pleines de sacs de chaussures, avant d’être cueilli par la police à la sortie du magasin.
INSOLITE – Pris la main dans le sac. Ce vendredi 30 juin, un homme a été filmé par une caméra de journalistes de la chaîne CNews en train de piller un magasin de chaussures en marge des émeutes suivant la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre mardi.
Il a été cueilli par les policiers juste à sa sortie du magasin.
La scène est « ubuesque », des mots de la journaliste témoin de la scène. Il est environ 7 h 40 ce vendredi matin lorsque la reporter prend la parole à l’antenne depuis un magasin Foot Locker du centre commercial de Sevran, en Seine-Saint-Denis.
Au même moment, un homme habillé tout en noir et qui semble sortir de l’arrière-boutique arrive dans le champ de la caméra avec plusieurs sacs dans les mains.
Comme s’il ne voyait pas les journalistes, il traverse le magasin pillé avec ses colis sous les bras. La caméra se tourne alors vers l’entrée. À quelques mètres de là, trois policiers en uniforme se dirigent vers lui. « Ah oui et donc vous vous servez c’est ça ? », demande une policière à ce jeune homme pris en flagrant délit.
Interpellé devant les caméras
Conscient qu’il n’a aucune échappatoire, il se dirige calmement vers les forces de l’ordre, tend ses sacs et se fait passer les menottes aux poignets. Les cartons de chaussures volées sont, eux, jetés au sol.
Dans ce reportage, la journaliste explique également avoir vu un buraliste et d’autres magasins de sport ravagés et des vitres de devantures brisées. Sur les images filmées, des sacs et divers cartons sont visibles un peu partout dans l’allée comme les stigmates d’une nuit particulièrement violente.
Les pillages ont duré toute la nuit, jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre à 7 h 20 ce vendredi matin, précise la reporter.
D’autres pillages ont été observés notamment dans le centre de Paris, vers le forum des Halles.
Au total dans la nuit, 875 personnes ont été interpellées dont 408 à Paris et sa proche banlieue, selon le bilan définitif du ministère de l’Intérieur.
Après la mort de Nahel, la France doit s’attaquer aux « profonds problèmes de racisme » dans la police, pour cette instance de l’ONU
Trois jours après la mort de Nahel à Nanterre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a appelé l’État français à s’attaquer aux problèmes de racisme dans les rangs des forces de l’ordre.
Après la mort de Nahel, la France doit s’attaquer aux « profonds problèmes de racisme » dans la police, pour cette instance de l’ONU.
Trois jours après la mort de Nahel à Nanterre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a appelé l’État français à s’attaquer aux problèmes de racisme dans les rangs des forces de l’ordre.
Nahel, 17 ans, a été tué mardi, alors qu’il se trouvait au volant d’une voiture, lors d’un contrôle routier mené par deux motards de la police, près de Paris.
La vidéo de sa mort, filmée par un témoin, a fait le tour des réseaux sociaux et provoqué émoi et colère.
Après trois nuits d’émeutes un peu partout en France, qui ont fait d’importants dégâts matériels, la porte-parole s’est également dite préoccupée par les violences qui ont éclaté.
Les forces de l’ordre ont procédé à 667 arrestations dans la nuit de jeudi à vendredi, et au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés, selon les chiffres officiels.
« Une certaine inquiétude » du côté de l’Allemagne
« Nous comprenons qu’il y a eu beaucoup de pillages et de violences, par certains éléments qui utilisent les manifestations à ces fins, et qu’il y a eu un grand nombre de policiers qui ont également été blessés », a encore déclaré Ravina Shamdasani.
Avant de rappeler que les autorités françaises devaient veiller « à ce que, même s’il y a clairement des éléments violents dans les manifestations, il est crucial que la police respecte à tout moment les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité ».
La remarque de l’ONU n’a pas été appréciée par le Quai d’Orsay. « Toute accusation de racisme ou de discrimination systémiques par les forces de l’ordre en France est totalement infondée », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« La France et ses forces de l’ordre luttent avec détermination contre le racisme et toutes les formes de discriminations.
Aucun doute n’est permis dans cet engagement. »
Vendredi, l’Allemagne s’est aussi montrée préoccupée par l’actualité française des derniers jours. Berlin observe « avec une certaine inquiétude ce qui se passe en France », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit.
Interrogé lors d’un point presse régulier à Berlin, il a par ailleurs indiqué qu’il n’avait pour l’instant pas d’indication d’une annulation de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Allemagne, prévue entre dimanche soir et mardi.
Émeutes après la mort de Nahel : les images des dégradations partout en France
Bus incendiés, trams caillassés, voitures incendiées, mairies ou écoles visées… De nouvelles violences urbaines ont émaillé la nuit de jeudi à vendredi 30 juin à Lyon, Grenoble, Saint-Etienne ou Annecy, mais aussi des villes plus petites, après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de police à Nanterre.
Émeutes après la mort de Nahel : à Rouen, des élus désemparés.
Reportage Comme dans de nombreuses villes depuis la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre mardi 27 juin, plusieurs quartiers de l’agglomération normande sont le théâtre d’incendies et de pillages qui visent commerces et services publics.
À chaque entrée des Hauts de Rouen, quartier qui surplombe la ville normande au nord-ouest, une carcasse de voiture brûlée, retournée sur la tranche ou sur le toit, marque le territoire.
Ce qu’il reste de carrosserie carbonisée et l’odeur asphyxiante qui s’en dégage tranche, vendredi 30 juin en fin de matinée, avec l’atmosphère paisible des longues allées arborées qui longent les barres d’immeubles.
Et rappelle que la nuit, ici comme dans de nombreux autres lieux de l’agglomération rouennaise, a été très mouvementée, trois jours après la mort de Nahel, jeune homme tué par un policier à Nanterre.
EN RÉSUMÉ – Mort de Nahel : émeutes, Macron, couvre-feu… Les infos à retenir.
Live Emmanuel Macron a dénoncé à l’issue de la cellule de crise une « instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent », après les nouvelles violences urbaines vendredi 30 juin, à la suite du décès de Nahel tué par le tir d’un policier. Après les pillages et les destructions, le chef de l’État a appelé « tous les parents à la responsabilité ».
EN RÉSUMÉ – Mort de Nahel : émeutes, Macron, couvre-feu… Les infos à retenir.
Live Emmanuel Macron a dénoncé à l’issue de la cellule de crise une « instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent », après les nouvelles violences urbaines vendredi 30 juin, à la suite du décès de Nahel tué par le tir d’un policier.
Après les pillages et les destructions, le chef de l’État a appelé « tous les parents à la responsabilité ».
Emmanuel Macron a dénoncé vendredi 30 juin « une instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent » et annoncé que « des moyens supplémentaires » allaient être déployés par le ministre de l’intérieur.
La première ministre Élisabeth Borne a annoncé dans la foulée le déploiement de blindés de la gendarmerie vendredi.
De nombreuses manifestations culturelles ont été annulées, comme le concert de Mylène Farmer au Stade de France mais aussi des fêtes de fin d’année d’écoles en Île-de-France, ou encore la dernière soirée du Fnac Live festival.
La circulation des transports en commun a été limitée pour les soirées de vendredi et samedi, notamment à Lyon et dans toute l’Île-de-France.
• Un total de 875 personnes ont été interpellées de jeudi à vendredi en France, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, lors de la troisième nuit consécutive de violences urbaines.
De nombreux magasins avaient été pillés et des édifices publics dégradés.
Les manifestations interdites dans plusieurs villes
Plusieurs grandes villes, comme Marseille, Lyon, Bordeaux, Montpellier ou Toulouse ont interdit vendredi toute manifestation dans les centres-villes, après trois nuits émaillées d’incidents et violences.
Ces interdictions surviennent alors que des appels à des rassemblements vendredi à 20 heures dans 18 grandes villes «contre le racisme, les crimes et les violences policières» sont largement relayés sur les réseaux sociaux depuis deux jours.
Le Pen demande à Macron de recevoir les partis représentés à l’Assemblée
Marine Le Pen a demandé à Emmanuel Macron de recevoir « sans plus attendre » les formations représentées à l’Assemblée nationale « pour évoquer la situation grave » du pays et « les initiatives » pour y faire face, vendredi dans une allocution sur les réseaux sociaux.
« Il n’y a pas d’autre solution immédiate que le retour à l’ordre républicain par le biais de couvre-feux sectoriels et, si la situation devait perdurer ou s’aggraver, par la déclaration de l’état d’urgence », a ajouté l’ex-candidate du Rassemblement national à la présidentielle.
Paris juge « totalement infondée » l’accusation de l’ONU sur le racisme des forces de l’ordre
La France a jugé vendredi « totalement infondée » l’accusation de l’ONU selon laquelle elle connaît des problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l’ordre.
« Toute accusation de racisme ou de discrimination systémiques par les forces de l’ordre en France est totalement infondée », a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué. « La France et ses forces de l’ordre luttent avec détermination contre le racisme et toutes les formes de discriminations. Aucun doute n’est permis dans cet engagement ».
Les obsèques du jeune Nahel, tué mardi par un policier, prévues samedi, selon le maire de Nanterre
Les obsèques de Nahel, dont la mort causée par le tir d’un policier mardi a suscité trois nuits d’émeutes dans de nombreuses villes de France, sont prévues samedi, a indiqué vendredi Patrick Jarry, le maire de Nanterre, dont le jeune homme était originaire.
« Il faut continuer d’entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain », a déclaré Patrick Jarry devant la presse à l’issue d’une réunion à Matignon, sans donner d’autres détails.
Le métro parisien s’arrêtera vendredi et samedi aux mêmes horaires qu’en semaine
À Paris, le service de métro s’arrêtera ce soir et demain soir aux mêmes horaires qu’en semaine. Il ne sera donc pas prolongé d’une heure comme chaque week-end, a précisé Île-de-France mobilités sur Twitter, sur décision de la préfecture de police.
Un couvre-feu pour les mineurs jusqu’au jeudi 6 juillet
Le maire de Colmar Éric Straumann a pris un arrêté municipal interdisant les sorties des mineurs non accompagnés d’un parent ou d’un représentant légal « dans toute la ville » de Colmar entre 21 heures et 5 heures. Ce couvre-feu a été décrété pour une durée de six jours : il sera levé le jeudi 6 juillet.
Une réunion des ministres prévue avec les plateformes numériques
Une réunion entre le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, celui du numérique Jean-Noël Barrot, et les plateformes numériques, se tiendra vendredi à 18 h 30, afin « d’alerter » ces dernières « sur leur responsabilité » dans les violences urbaines qui secouent la France, a annoncé Matignon.
Ce rendez-vous permettra aussi de demander « l’appui » de ces plateformes, comme Twitter, Snapchat ou TikTok, « notamment pour identifier les utilisateurs de réseaux sociaux qui participent à la commission d’infractions », ont ajouté les services de la première ministre.
Un Apple Store vandalisé dans le centre-ville de Strasbourg vendredi après-midi
Des incidents se sont produits vendredi en plein après-midi dans le centre-ville de Strasbourg où un magasin Apple Store a notamment été vandalisé. La boutique possède une façade donnant sur la place Kléber, et l’autre côté ouvre sur une galerie commerciale.
« Ils ont cassé deux des vitrines, et on a vu des bandes de jeunes entrer, sortir, entrer, sortir en essayant de voler des magasins d’exposition », a témoigné le vendeur d’un magasin adjacent.
« Rapidement la police est intervenue avec des gaz lacrymogènes mais les gaz sont entrés dans les magasins de la galerie et on a dû mettre à l’abri plusieurs clients », a-t-il ajouté. De nombreux policiers ont pris place devant l’Apple Store et aux alentours.
Plusieurs fortes explosions ont été entendues aux abords du magasin.
Emeutes : les réseaux sociaux, effet amplificateur dans le viseur du gouvernement
Plusieurs nuits d’émeutes urbaines relayées en masse sur les réseaux sociaux: TikTok, Snapchat et consorts sont dans le collimateur du gouvernement, qui dénonce « une forme de mimétisme de la violence » et demande aux plateformes « d’organiser le retrait des contenus les plus sensibles ».
Plusieurs nuits d’émeutes urbaines relayées en masse sur les réseaux sociaux: TikTok, Snapchat et consorts sont dans le collimateur du gouvernement, qui dénonce « une forme de mimétisme de la violence » et demande aux plateformes « d’organiser le retrait des contenus les plus sensibles ».
Une carte interactive sur Snapchat
« Incendies et tensions après la mort de Nahel », #Nahel, #nanterre, #police, #GuerreCivile… Les mots clés ou tendances suggérés par les algorithmes des réseaux sociaux renvoient en grande majorité vers les vidéos chroniquant la flambée de violence qui touche la France depuis le décès du jeune Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre mardi.
Sur Snapchat, réseau social prisé de la jeunesse qui propose notamment une carte interactive permettant d’indiquer en temps réel les lieux où sont concentrées les publications, les vidéos de dégradations et d’affrontements avec les forces de l’ordre sont devenues virales.
« Sur les réseaux sociaux, ça tournait en boucle en disant ‘on s’unit pour aller attaquer la police’. Ca n’a pas été aussi coordonné que ce qu’ils auraient sans doute espéré mais ça a été une réalité », a déploré Jean-Marc Luca, directeur départemental de la sécurité publique de l’Essonne.
Emmanuel Macron attend un « esprit de responsabilité » des grandes plateformes
Face à ce phénomène, Emmanuel Macron a dit vendredi attendre un « esprit de responsabilité » des grandes plateformes des réseaux sociaux, où s’organisent « des rassemblements violents » et qui suscitent « aussi une forme de mimétisme de la violence. C’est dans ce contexte qu’une réunion entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, celui du Numérique Jean-Noël Barrot et les plateformes numériques a eu vendredi dernier, en fin d’après-midi.
« Les ministres ont notamment rappelé aux plateformes leur responsabilité quant à la diffusion de ces publications », indique un communiqué de la place Beauvau. Et de leur demander de « s’engager activement pour retirer instamment les messages qui leur sont signalés et identifier les utilisateurs de réseaux sociaux qui participent à la commission d’infractions, et de répondre promptement aux réquisitions des autorités administratives et judiciaires ».
De son côté, Meta explique avoir « des politiques claires interdisant tout contenu qui incite à la haine et la violence sur Facebook et Instagram ».
Mort de Nahel à Nanterre : la tentation du parallèle avec les États-Unis
Analyse En 1992, Los Angeles s’était embrasée après l’acquittement des policiers impliqués dans l’affaire Rodney King. Depuis, d’autres violences policières ont donné lieu aux États-Unis à de fortes mobilisations, et parfois à des débordements, comme en 2020 après la mort de George Floyd.
Régulièrement, lors de violences policières ou d’émeutes urbaines, resurgissent les parallèles entre la France et les États-Unis, terre d’embrasements récurrents. Si ces deux pays n’ont pas le monopole des jours de tension, qui peuvent également éclater, par exemple, au Royaume-Uni, les points communs sont suffisamment nombreux (usage des armes à feu par les forces de l’ordre, accusation de racisme, etc. ) pour donner lieu à des comparaisons, plus ou moins légitimes. C’est également le cas aujourd’hui avec la mort de Nahel, tué mardi 27 juin par un policier, à Nanterre.
MORT DE NAHEL: LE TROISIÈME PASSAGER QUI SE TROUVAIT DANS LA VOITURE ENTENDU PAR LA POLICE
Le troisième passager, qui se trouvait dans la voiture avec Nahel, est entendu par la police ce lundi matin, selon nos informations.
Le troisième passager, qui se trouvait dans la voiture avec Nahel lors du contrôle routier survenu mardi dernier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, avant la mort de l’adolescent de 17 ans, est actuellement entendu par la police, a appris ce lundi BFMTV.
Il doit donner sa version des faits aux forces de l’ordre dans le cadre de l’enquête ouverte pour « homicide involontaire », après la mort de Nahel.
Le policier suspecté d’être l’auteur des tirs a de son côté été mis en examen jeudi et placé en détention provisoire dans le cadre de cette affaire.
Une vidéo pour « rétablir la vérité »
Le troisième passager s’était déjà exprimé sur cette affaire dans une vidéo, diffusée vendredi, dans laquelle il a dit vouloir « rétablir la vérité car il y a plein de choses fausses qui tournent ».
Le jeune homme y raconte faire un tour en voiture avec deux copains dans la ville de Nanterre, dans une Mercedes prêtée.
« Nous étions en train de rouler quand j’ai aperçu les motards de la police qui se sont mis à nous suivre », assure-t-il.
Les policiers auraient alors demandé à ce que le véhicule s’arrête, les jeunes obtempèrent.
Un premier policier demande à Nahel de baisser la fenêtre.
« Il lui a dit ‘coupe le moteur ou je te shoote' », assure le troisième passager.
S’en suivent deux coups de crosse, puis un troisième en direction de Nahel, ce qui lui aurait fait lâcher la pédale de frein de la voiture à la boîte de vitesse automatique et ainsi avancer la voiture.
Le policier « n’a pas voulu tuer », selon son avocat
Une version contestée par le préfet de police de Paris Laurent Nunez qui a affirmé sur BFMTV que le conducteur, « qui avait d’abord éteint le moteur, a redémarré le véhicule, puis est parti. C’est dans ce contexte que le policier a fait usage de son arme à feu. »
Me Laurent-Franck Liénard, l’avocat du policier mis en examen a, de son côté, assuré sur son BFMTV, vendredi que son client « n’a pas voulu tuer » et qu’il demande « pardon à la famille ».