FRANCEINFORMATIONSLIBERTE

Les Urnes ont rendu « Le Verdict » le 24 avril 2022

Temps de lecture : 6 minutes

Tout ne se joue pas le 20 avril 2022

Contrairement à ce que la masse des médias et politologues de toutes tendances tentent de faire passer comme message, en ce qui nous concerne il semble plus qu’évident que rien ne sera joué au moment où les « Les feux de la Rampe » se seront éteint sur les divers plateaux audiovisuels. Présidentielles 2022 : à six jours du second tour, Emmanuel Macron conserve une avance de 12 points sur Marine Le Pen.

Emmanuel Macron devance Marine Le Pen de 12 points dans les intentions de vote pour le second tour de l’élection présidentielle, selon le baromètre quotidien réalisé par Ipsos-Sopra Steria pour France info et « Le Parisien-Aujourd’hui en France« .

Point sur lequel Marine Le Pen a été transparente jusqu’à ce jour dans son projet présidentiel : son point de non-retour d’institutionnaliser la « préférence nationale » par le point d’un « projet de loi référendaire ». Le contexte demeure qu’en l’état actuel du Parlement, Marine Le Pen du Rassemblement national n’a pas l’ombre d’un rouble de faire voter ce texte qui attaque les valeurs de la France. Dès cet instant elle sombre, car elle leurre son électorat en mettant en avant « ses passions au détriment de la raison », ou elle masque une tentative de coup d’État. La Constitution est garant de l’exercice démocratique de la vie politique de la France. 1ere référence de l’ État de droit, elle ne doit être amendée qu’avec la plus grande prudence et dans le souci permanent du respect, pour le présent et le futur, donc l’avenir. Des rapports entre les gouvernants et les personnes, citoyennes françaises ou pas, qui vivent en France. À cet égard, n’oublions jamais les paroles pleines de sagesse du grand Montesquieu qui en écrivant les Lettres persanes, maintient qu’à propos « des lois fondamentales qu’il ne faut y toucher que d’une main tremblante ». Cela ressemble comme deux gouttes d’eau aux forfaitures de Charles de Gaulle qui lui aussi viola deux fois la Constitution de la France. Il en fit de de même lorsqu’il déclara « la France s’étend de Dunkerque à Tamanrasset » Ses actes et paroles valurent des millions de morts de part et d’autre et des séquelles qui ne sont pas totalement refermées.

La 1ere fois en octobre 1962 afin dinstaurer le recours au suffrage universel pour permettre ainsi d’élire le président de la République. Coup de force mit en lumière, un climat polémique, par le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel. On a même osé parler de « forfaiture » et menacer le chef de l’État de prison. De Gaulle n’a réussi qu’en menaçant de démissionner. La seconde fois en avril 1969 sur un projet de régionalisation et de réforme du Sénat. Cette fois-ci quasiment certain de son échec « De Gaulle mit dès le départ sa démission dans la balance » en transformant ce référendum, aussi illégitime que le 1er, en plébiscite personnel. Battu, il quitta ses fonctions et se retira à Colombey-les deux-églises.

 

France info tient à rappeler qu’un sondage n’est pas une prédiction, mais une photographie de l’opinion à un instant donné. Un sondage est nécessairement assorti d’une marge d’erreur, dite aussi « marge d’incertitude » ou « intervalle de confiance ». Plus l’échantillon est faible, plus la marge d’erreur progresse. Pour plus de détails, voici tout ce qu’il faut savoir pour décrypter les sondages.

C’est le président sortant qui mène la course à l’entrée de la dernière ligne droite de l’élection présidentielle 2022selon notre sondage quotidien Ipsos-Sopra Steria pour France info et Le Parisien-Aujourd’hui en France, publié lundi 18 avril. Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est crédité de 56% des intentions de vote au second tour (+0,5 point), contre 44% pour Marine Le Pen (-0,5 point), sa concurrente du Rassemblement national (RN). La marge d’erreur est de 3,2 points.

 

À six jours du second tour, et à deux jours du très attendu débat entre les deux finalistes du scrutin, l’évolution des reports de voix bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, 46% (-5 points) n’expriment toujours pas de choix : cette proportion d’indécis ou de partisans de l’abstention et du vote blanc était montée jusqu’à 56% en fin de semaine dernière. Le candidat pour lequel ils ont le plus de chance de voter au second tour est Emmanuel Macron (38%, +5 points) devant Marine Le Pen (16%, stable).

Chez les électeurs de Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), les non exprimés sont 32%. 61% des électeurs du premier tour indiquent que le candidat pour lequel ils ont le plus de chance de voter au second tour est Emmanuel Macron (+2 points), contre 7% pour Marine Le Pen (stable).

Chez les électeurs de Valérie Pécresse (Les Républicains) du premier tour, 31% n’expriment pas de choix (+7 points par rapport à la précédente mesure). 52% d’entre eux indiquent que le candidat pour lequel ils ont le plus de chance de voter au second tour est Emmanuel Macron, et ils ne sont plus que 17% (-4 points) à envisager de voter Marine Le Pen.

Du côté des électeurs d’Éric Zemmour (Reconquête !), c’est toujours vers Marine Le Pen que l’immense majorité d’entre eux se tournent : 73% (-3 points). Mais cette proportion est en baisse régulière : le 13 avril, ils étaient 81%. Inversement, 11% envisagent de voter Emmanuel Macron. 16% n’expriment pas de choix. Soit parce qu’ils ne souhaitent pas répondre, soit parce qu’ils ont choisi l’abstention ou le vote blanc.

L’indice de participation

À six jours du second tour de scrutin, 72% des Français interrogés sont sûrs qu’ils iront voter (fourchette : entre 70 et 74%). Un chiffre légèrement inférieur au taux de participation effectif lors du second tour de l’élection présidentielle de 2017 (74,6%).

Sur ceux qui sont certains d’aller voter, 86% disent avoir fait leur choix et qu’il sera définitif, alors que 14% estiment que leur vote peut encore changer. Les électeurs d’Emmanuel Macron sont de moins en moins nombreux à douter : 92% (+5 points) affirment que leur choix est définitif, seuls 8% reconnaissent qu’ils peuvent encore changer d’avis. Pour Marine Le Pen, les convaincus sont 88% (-4 points), les indécis sont 12%. Parmi ceux qui ont l’intention de se déplacer le 24 avril pour voter blanc ou nul, la réflexion est visiblement encore en cours : ils ne sont plus que 53% à être sûrs de leur choix (-18 points), et 47% d’entre eux peuvent encore changer d’avis.

Méthodologie

Ce baromètre est réalisé pour France info et Le Parisien-Aujourd’hui en France jusqu’au second tour de la présidentielle et s’appuie sur la méthodologie du « Rolling pool« , ou sondage roulant. Chaque jour, environ 500 personnes inscrites sur les listes électorales sont interrogées. Les résultats publiés au jour le jour font systématiquement état des trois derniers échantillons interrogés, pour obtenir un échantillon reconstitué d’environ 1 500 personnes.

Ce sondage Ipsos-Sopra Steria pour France info et Le Parisien-Aujourd’hui en France publié le 18 avril s’appuie sur un échantillon total de 1 682 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les résultats présentés font état du cumul des interviews réalisées ces trois derniers jours. L’échantillon a été interrogé par internet et a été constitué selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, catégorie d’agglomération, région).

Indéniablement, rien n’est joué et il semble que le comportement des deux postulants tiendra une grande place sur les indécis. Bien plus important que ce que les sondages laissent penser ou augurer.

Nous sommes face à « Deux programmes distants » mais ou les valeurs de l’expression et surtout le mode de compréhension vis-à-vis du public en faisant abstraction des professionnels de la « Politique française voir Européenne » soit clairement explicités pour « Les quidams de base » qui seront les « Seuls décideurs »

Nous avons placé le lien du premier débat entre « Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand de 1974 » puis celui entre « Marine Le Pen et Emmanuel Macron de 2017 » Sans oublier un petit moment de détente avec « Les Guignols »

Quoi qu’il en soit, quel que soit le vainqueur, il semble sans contexte que les cinq années à venir seront plus que lourdes pour se diriger vers un « Quinquennat » de sérénités.

Une victoire en apparence ne peut effacer « Les séquelles de moments plus que proches » qui ont affectés plus de « La moitié de la France » dans le cadre des conflits mondiaux qui frappent à la porte de « L’Europe donc de chez nous » seront lourds de conséquences pour admettre qu’à l’énoncé du « Vainqueur le peuple de France trouvera son équilibre » ou alors chacun des deux candidats possèdent « Un filtre magique »

Sources France Info- Archives du journal Le Panda

Le Panda

Patrick Juan

 

76 réflexions sur “Les Urnes ont rendu « Le Verdict » le 24 avril 2022

  • Bonjour à toutes et tous,

    Le premiert article mettant aux prises les deux candidats, qui sont loin l’un comme l’autre de ne pas avoir commit d’erreurs.

    Il est plus que surprenant de les constater à nouveau face à face.

    Merci de vérifier les liens en rouge posés le bien souvent, dans la majorité des cas ils envoient sur les sources itinérantes à la teneur de l’article.

    Nous vous en souhaitons bonne lecture et surtout prendre conscience que les conseillers ne sont jamais les payeurs.

    Nombre de nos anciens sont morts pour que nous ayons le droit de nous exprimer, alors n’oublions pas que nous avons tous un acquit, mais un devoir aussi.

    Le Panda

    Patrick Juan 

  • Alors qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront lors d’un débat à la télévision ce mercredi soir, BFM crypto fait le point sur leurs prises de positions sur les cryptomonnaies.
     
    Bien que 8 % des Français détiennnent des cryptomonnaies, le sujet est resté quasiment absent des programmes des candidats à l’élection présidentielle.

  • Changement de position pour Marine Le Pen
    En 2017, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement National (anciennement Front National) s’était prononcée en faveur de l’interdiction du bitcoin, le considérant comme dangereux. A cette époque, le bitcoin bien que très volatil commençait à gagner en popularité. Cinq ans plus tard, Marine Le Pen, qui affronte pour la deuxième fois Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, a changé d’avis sur les crypto-actifs. Il n’est plus question d’interdire le bitcoin, mais de le réguler.

  • « Marine Le Pen veut réguler le bitcoin pour éviter une dérégulation des marchés financiers, éviter une bulle spéculative. Elle a également mis en garde sur le fait qu’il pourrait y avoir des trafics sur les crypto-monnaies, et donc qu’il est important de les réguler », explique Bénédicte Augé, analyste marchés chez XTB France.
    Dans son programme de campagne, Marine Le Pen préfère le terme crypto-actifs au terme cryptomonnaies, suivant en cela la position de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Son programme précise que « les cryptoactifs doivent être placés sous le régime commun des marchés financiers ». Cette position a été détaillée dans Les Numériques par Jean-Lin Lacapelle, le responsable de la campagne numérique de Marine Le Pen.

  • « Nous souhaitons les intégrer au droit commun des marchés financiers: c’est avantageux pour les détenteurs de crypto-actifs (…) ; et c’est également avantageux pour la société, car cela permet de lutter contre la fraude, de qualifier pénalement et de poursuivre les délits d’initiés et manipulations de cours qui sont légion sur ces marchés ».
    Le Rassemblement National envisage de proposer un régime fiscal allégé pour les cryptomonnaies adossées « à des projets technologiques d’intérêt général identifiés par l’État, afin de favoriser l’investissement privé ». Une proposition plutôt attractive pour l’écosystème français des cryptomonnaies.

  • Aujourd’hui, les plues-values sur les cryptomonnaies rentrent dans le champ de la « flat tax » de 30%. Il s’agit de ce qu’on appelle le prélèvement forfaitaire unique (ou PFU), composé de 12,8% d’impôt sur le revenu et de 17,2% de prélèvements sociaux. Les contribuables peuvent toutefois choisir d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, si cela est plus avantageux. Enfin, il existe une exonération d’impôt si la totalité des cessions imposables sur toute l’année est inférieure à 305 euros de plus-values.

  • Emmanuel Macron pour un « métavers européen »
    Si Emmanuel Macron a mis en place des mesures pour réguler les cryptomonnaies durant son mandat (notamment éclaircir la fiscalité qui s’applique), la thématique est absente de son programme. En revanche, le candidat a récemment évoqué la création d’un « métavers européen », qui mettrait en relation les capacités de tous les acteurs européens sur le sujet.

    « Nous nous battrons pour bâtir un métavers européen. C’est un sujet clé à la fois pour la création, mais aussi pour la capacité à permettre à tous nos créateurs, quels que soient leurs champs culturels et leurs champs d’activités, de créer et de ne pas dépendre d’acteurs ou d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois, qui pourront totalement contourner les règles de respect des droits d’auteur ou des droits voisins », a déclaré Emmanuel Macron le 17 mars 2022, lors d’une conférence de presse.

  • Ainsi, alors que Marine Le Pen a opéré un changement stratégique vis-à-vis des cryptomonnaies, Emmanuel Macron semble vouloir rester sur la même ligne vis-à-vis de ces actifs.

    « On sait qu’Emmanuel Macron veut continuer de renforcer la régulation, car les cryptomonnaies sont encore exposées aux risques de cyber-attaques. Emmanuel Macron veut continuer d’agir en ce sens, continuer de réguler les crypto-monnaies et accroître la compétitivité de la France dans le domaine de la blockchain », précise Bénédicte Augé.

  • Parmi les mesures mises en place par Emmanuel Macron durant son mandat, la loi Pacte a créé le statut de prestataires sur actifs numériques (PSAN), qui donne une crédibilité aux acteurs qui obtiennent l’agrément délivré par l’AMF.

    « J’ai défendu une ligne équilibrée en adaptant les règles pour défendre une fiscalité juste et protéger les épargnants, tout en faisant preuve de souplesse pour ne pas brider l’innovation et les nouveaux usages. La loi de finances pour 2022 a encore clarifié le cadre fiscal des crypto-actifs. Nous avançons vers un cadre stable et simple. Je me félicite également de voir des acteurs français s’imposer au niveau mondial dans le domaine des crypto-actifs, comme Ledger ou Sorare, et d’attirer sur notre territoire des grands acteurs étrangers pour leur implantation. Il faut néanmoins rester vigilant à l’impact environnemental de ces nouvelles technologies et à ce que l’attrait pour les crypto-actifs ne prive pas notre économie réelle des financements dont elle a besoin », a déclaré Emmanuel Macron sur Zonebourse début avril.

  • Un débat qui se fait désormais au niveau européen
    Alors que la France est à la tête de la présidence de l’Union européenne, Emmanuel Macron ne s’est pourtant pas prononcé sur les débats actuels en matière de règlementation européenne, notamment sur Mica (pour « Market in Crypto Assets », qui vise à réguler le marché des cryptos) et le TFR (pour « Transfer of Funds Regulation », qui vise à lutter contre le blanchiment d’argent sur les transferts de fonds).

    Si les deux candidats se prononcent peu sur le sujet des cryptomonnaies, « c’est que la France ne va plus avoir beaucoup de marge de manœuvre au niveau des cryptomonnaies. Les chefs d’Etat auront leur mot à dire dans le cadre du trilogue européen. Alors que la France a mis en place des cadres précurseurs dès 2018 et 2019 sur les cryptomonnaies, c’est au niveau européen que tout se joue désormais », confie à BFM Crypto le député français Pierre Person (LREM), à l’origine de plusieurs amendements sur la fiscalité applicable aux cryptos lors de la mandature actuelle.

  • Au final, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont compris « qu’il faut proposer un cadre pour développer les entreprises du secteur, rendre la France compétitive par rapport aux autres pays », souligne Bénédicte Augé. « On peut se poser des questions quant au revirement de Marine Le Pen sur les cryptomonnaies, de nouveau à la veille d’une campagne présidentielle », s’interroge toutefois Bénédicte Augé.

  • Le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron peut-il changer la donne?
    Aucun débat n’a modifié l’ordre d’arrivée projeté dans les sondages, même si certains effets peuvent se faire ressentir.

  • Tout est prêt. Les éléments de langages sont rodés. Les candidats à l’élection présidentielle 2022, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, se sont longuement entraînés pour le débat d’entre-deux-tours ce mercredi 20 avril à 21h, unique confrontation à laquelle le président sortant a consenti, refusant de débattre avant le premier tour.

    Dans les médias, le moindre détail concernant l’organisation de cet événement ultime est disséqué, tandis que les équipes des candidats s’activent en coulisses pour faire entendre leurs doléances. De quoi donner à l’exercice des airs de matchs décisifs, comme si, à l’image d’une finale de Coupe de monde, tout se jouait durant cette opposition, et que le sort du pays était suspendu à ce qui se passera ce mercredi 20 avril en plateau.

  • Mais est-ce le cas? Le débat d’entre-deux tours agit-il vraiment comme un “game changer” dans les derniers jours d’une campagne? Pour le savoir, un coup d’œil dans le rétroviseur est nécessaire.

     
     
    Le cas d’école de 1974
    “Historiquement, on n’a jamais vu un débat qui a renversé le cours des choses dans les intentions de vote”, observe pour Le HuffPost Matthieu Gallard, directeur d’études à l’institut de sondage Ipsos. “On parle souvent du débat de 1974 entre Mitterrand et Giscard d’Estaing, mais les écarts étaient très faibles entre les deux. On ne peut pas savoir avec certitude quel rôle a joué le débat sur l’issue du scrutin”, poursuit le spécialiste.

  • Dans une étude consacrée aux débats politiques télévisés datant de 2001, l’historien Christian Delporte expliquait, sur la base d’études d’intentions de vote réalisées avant et après l’exercice, que “le duel Mitterrand-Giscard, unique – contrairement au cas américain- n’a pas été décisif”. Et ce, même si Valérie Giscard d’Estaing attribuait sa victoire à sa célèbre formule adressée à son adversaire socialiste: “vous n’avez pas le monopole du cœur”.

    Ce que confirme François Kraus, directeur du Pôle Politique de l’Ifop. “Il y a aussi une question méthodologique. À l’époque, ces enquêtes réalisées par téléphone prenaient du temps, et les sondages sortis après ce débat comprenaient des personnes qui avaient été sondées des jours avant”, remarque le sondeur.

  • “Marine Le Pen s’est effondrée de 5-6 points”
    “Le seul débat qui a vraiment changé la donne, c’est celui de 2017. Car Marine Le Pen a perdu encore plus lourdement que ce qu’elle devait perdre. Mais cela n’a pas changé l’ordre d’arrivée, et ce serait improbable qu’on assiste à un croisement des courbes sur la base du seul débat de mercredi soir”, explique Matthieu Gallard. Pas de quoi changer l’ordre d’arrivée, mais un signal à retenir.

    “Ce débat a montré qu’une mauvaise performance pouvait être sanctionnée. Marine Le Pen s’est quand même effondrée de 5-6 points entre le débat et le dimanche du vote”, indique François Kraus, précisant que son débat raté avait “démobilisé” l’un de ses principaux marqueurs électoraux: le vote de contestation. 

    Alors, comment expliquer ce décalage entre l’importance de ce débat dans le récit politique et son impact électoral? En réalité, l’exercice arrive trop tardivement pour considérablement “modifier les tendances”. Et pour cause, l’essentiel des votants sait déjà pour qui voter dimanche.

  • “Même s’il y a de plus en plus de volatilité électorale, un débat qui intervient à quelques jours du vote ne peut pas, à lui seul, inverser une tendance”, prévient Matthieu Gallard. Selon le baromètre quotidien OpinionWay pour Les Echos, seulement 14% des Français attendent le débat pour se décider. Toujours distancée par Emmanuel Macron, Marine Le Pen (qui a fait une pause dans sa campagne pour se consacrer à ce match retour) devra donc activer d’autres leviers si elle veut l’emporter dimanche prochain. 

  • POUVOIR D’ACHAT, INTERNATIONAL… LES THÈMES QUI SERONT ABORDÉS LORS DU DÉBAT D’ENTRE-DEUX-TOURS

  • Le tirage au sort a voulu que le pouvoir d’achat soit le premier thème abordé dans le débat d’entre-deux-tours, devant les questions internationales. Un débat à suivre sur BFMTV dès 20h50 ce mercredi soir.
     
    Les contours du débat d’entre-deux tours se dessinent. Prévue ce mercredi, la confrontation entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, à suivre en direct sur BFMTV dès 20h50, débutera par le thème du pouvoir d’achat, contre la volonté du président sortant.

    En effet, le chef de l’État souhaitait commencer par les questions internationales, qui ont tendance à le favoriser. Mais puisque les deux équipes de campagne n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le premier sujet abordé, c’est le tirage au sort qui a fait le choix pour eux. Nul doute que Marine Le Pen, qui a axé sa campagne sur ce sujet, sera satisfaite.

  • Les questions internationales seront débattues dans un second temps. On sait d’ores et déjà que le débat se terminera par les sujets de sécurité et de gouvernance. Si Marine Le Pen n’était pas favorable à l’idée que l’écologie prenne une place trop importante dans l’émission, le thème sera malgré tout abordé.

    Le hasard façonne le débat
    Le tirage au sort a été utilisé pour d’autres éléments de ce débat d’entre-deux-tours. Il a notamment déterminé que Marine Le Pen s’exprimerait en premier, alors qu’Emmanuel Macron conclura le débat avec sa carte blanche. Le hasard a également voulu que le président sortant se situe à gauche de la table, et sa rivale à droite, contrairement à 2017.

    Pour préparer le débat, les deux candidats se sont faits plutôt discrets dans les derniers jours de la campagne. La candidate du Rassemblement nationale a notamment tenu à s’isoler quelques jours avec son équipe pour aborder ce moment si particulier de la meilleure des manières, et éviter de refaire les erreurs commises en 2017.

  • Le président-candidat gagne +0,5 ce mardi et prend le large avec 55% d’intentions de vote au second tour. Marine Le Pen perd 0,5 points, une quasi-constante depuis le 11 avril dernier selon notre enquête Ifop-Fiducial.

    Le meeting au discours (très) écologiste d’Emmanuel Macron à Marseille samedi 16 avril dernier semble avoir porté ses fruits d’après notre sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match-LCI-Sud Radio . Le candidat, lequel a mis en avant les « thématiques vertes » et expliqué vouloir en faire un cheval de bataille une fois élu, gagne +8, soit 66% d’intentions de vote chez les électeurs de Yannick Jadot et +4, soit 79% chez les votants ayant « une proximité avec EELV ». De son côté, Marine Le Pen perd 5 points pour se retrouver à 76% d’intentions de vote chez les électeurs d’Éric Zemmour. La patronne du RN perd aussi 4 points, soit 21% d’intentions de vote chez les électeurs de Yannick Jadot.

  • A y voir dans le détail, la sociologie des votants s’est également refaçonnée. Les déclarations pro-écolos du candidat LREM lui ont fait gagner +2 chez les « 18-24 », soit 60%, un score qui pique pour la candidate RN, laquelle perd 2 points – 40% – dans la même catégorie. Emmanuel Macron gagne +2 chez les « 25-34 » ou « jeunes actifs », soit 49% et n’est plus qu’à un point de Marine Le Pen. La cheffe du RN gagne néanmoins 3 points, soit 36% chez les retraités : peut-être dû aux bonnes prestations de l’infatigable Jordan Bardella face aux macronistes sur le volet des retraites ?

  • Macron progresse dans l’agglomération parisienne
    Géographiquement, le président-sortant recueille 56% (+1) d’intentions de vote de la part des « communes urbaines de province » et 67% (+2) pour l’ « agglomération parisienne ». Marine Le Pen reste solide dans les « communes rurales » en gagnant +1, soit 55%.

     
     

    Côté emplois, Marine Le Pen peut se consoler, elle qui garde la confiance des « petites gens » qu’elle explique défendre : +3 chez les « ouvriers », soit 64%, +1, 59% chez les « chômeurs » et +4, 55% chez les « sans diplômes ». Son adversaire continue à être en famille : +4 chez les « dirigeants d’entreprises », soit 57%, 70% (-3) chez les « catégories aisées » et 70% (=) pour ceux d’un « niveau d’éducation du deuxième et troisième cycles du supérieur ».

  • Il faut regarder la Hongrie d’Orbán pour savoir ce qui nous attend si Marine Le Pen est élue

    Soutenue par le Premier ministre hongrois, la candidate Rassemblement national propose une politique eurosceptique, anti-migrants et nataliste inspirée de l’exemple magyar, vu comme un modèle à suivre.

  • «La vie européenne libre est aujourd’hui sérieusement menacée. L’immigration, une attaque contre nos familles, la propagande LGBTQ et le rêve fébrile d’une Europe fédérale nous menacent tous. […] Vous êtes nos compagnons d’armes. Madame Le Pen est un grand guerrier expérimenté. Je lui souhaite bonne chance dans son combat! Aux armes, citoyens! Formez vos bataillons! Vive l’Europe libre!». Le 5 février à Reims, les spectateurs du meeting de Marine Le Pen découvrent une vidéo de soutien du Premier ministre magyar Viktor Orbán, idole des droites radicales européennes et de la candidate RN.

  • Le tribun préfère la souverainiste Le Pen au progressiste Macron, meilleur ennemi d’Orbán. L’automne dernier, «Marine» et son concurrent extrémiste Éric Zemmour se disputaient l’onction de «Viktor» à Budapest à un mois d’intervalle. La frontiste remporta finalement la timbale.

    Une semaine après son déplacement remarqué en Hongrie, la quinquagénaire accueillie telle une cheffe d’État par son modèle Viktor Orbán obtenait d’une banque magyare un prêt de campagne de 10,6 millions d’euros. Nom de l’organisme: MKB, propriété de Lőrinc Mészáros, ami d’enfance d’Orbán et oligarque favori du régime.

  • Lors de sa conférence de presse commune avec Viktor Orbán, Marine Le Pen saluait une Hongrie «à la pointe du combat pour la liberté des peuples», puis honorait le «courage» et la «détermination» du leader magyar, dont elle félicita la réélection écrasante le 3 avril. Admiratrice de son régime «illibéral» et de sa lutte contre la «brutalité idéologique» de Bruxelles, la candidate calquerait en France la politique eurosceptique, anti-migrants et nataliste de son modèle si elle remportait la présidentielle.

  • «Europe des nations libres et souveraines»
    Marine Le Pen préconise la création d’une «Alliance européenne des Nations» qui se substituerait progressivement à l’Union européenne. Objectif? «Mettre un terme au projet de ceux qui veulent faire de l’Union européenne un super-état fédéraliste chargé d’idéologie», avance son programme officiel.

    Viktor Orbán utilise un vocabulaire similaire dans la lutte qu’il mène depuis douze ans contre Bruxelles. Selon lui, l’Europe incarne une «doctrine Brejnev modernisée» qui restreint la souveraineté des États-membres, et l’UE «propage la société ouverte» chère à George Soros, milliardaire honni de Budapest.

  • L’arrivée de Le Pen à l’Élysée redynamiserait le projet d’Orbán.
    En mars 2017, une «consultation nationale» incitait les Hongrois à «arrêter Bruxelles», susceptible de prendre des décisions qui «mettent en danger [la] souveraineté nationale et la sécurité du pays». En février 2018, des affiches ciblaient la bête noire George Soros ainsi que Jean-Claude Juncker, alors patron de la Commission européenne, qui avait giflé le «dictateur» Orbán. Sourire mesquin aux lèvres, les deux hommes étaient accusés de vouloir forcer l’adoption de quotas de migrants, affaiblir les États-membres sur la protection frontalière et faciliter l’immigration massive via des «visas pour migrants».

  • Au soir de son quatrième triomphe électoral consécutif en Hongrie, le démagogue magyar éreintait les «bureaucrates de Bruxelles», qui menaçaient de couper les subventions irriguant son système. Isolé au Parlement européen depuis mars 2021 et la rupture du Fidesz avec le PPE, principale famille de droite continentale, Viktor Orbán ambitionne de bâtir une vaste coalition souverainiste qui inclurait notamment le RN, la Lega italienne de Salvini et le PiS polonais. Le PiS s’éloigne du Fidesz à cause de sa position plutôt pro-russe sur la guerre en Ukraine, mais l’arrivée de Le Pen à l’Élysée redynamiserait le projet d’Orbán.

  • «Préserver de la submersion migratoire»
    «Notre pays doit retrouver la pleine maîtrise de l’immigration», clame le manifeste présidentiel de Marine Le Pen. Si la candidate RN ne propose pas de murer physiquement l’Atlantique, la Manche ou la Méditerranée, les barrières symboliques qu’elle dresserait à l’entrée de l’Hexagone rappellent la clôture décrétée par Orbán sur la frontière serbo-hongroise, lors de la crise des réfugiés de l’été 2015. «Marine» veut expulser systématiquement et immédiatement les étrangers en situation irrégulière, quand la Hongrie de «Viktor» refoule sans ménagement vers la Serbie celles et ceux qui tentent de franchir la clôture.

  • Marine Le Pen entend «inciter les familles françaises à concevoir plus d’enfants». Elle affirme privilégier la natalité à l’immigration.
    La modification du droit d’asile souhaitée par Le Pen «afin qu’il ne soit plus une filière d’immigration» rejoint le détricotage opéré par Viktor Orbán, qui transforma la thématique en martingale politique. L’exécutif magyar ferma la plupart des camps spécifiquement dédiés à l’accueil après 2015.

     
    Une loi du 5 juillet 2016 automatisa la reconduction des migrants illégaux interceptés dans les 8 kilomètres autour de la zone frontalière. Un amendement de mars 2017 généralisa la règle dans toute la Hongrie. Les demandeurs d’asile doivent soumettre leur dossier auprès des ambassades de Kiev ou de Belgrade.

  • Épinglée par la Cour de justice de l’Union européenne en mai 2020, la Hongrie mit fin aux «zones de transit» de Röszke et de Tompa vues comme des «lieux de rétention», et transféra les migrants dans des centres ouverts. Plusieurs ONG dénonçaient des mauvais traitements allant jusqu’à la privation de nourriture.

    Orbán ouvre opportunément les bras aux Ukrainiens pour redorer son image, mais continue d’instrumentaliser le «péril migratoire». Comme lui, Marine Le Pen défend l’immigration choisie. Le séjour des étrangers «doit être subordonné à la seule satisfaction des intérêts de la France», écrit-elle.

  • «Protéger les familles, cellule de base de la société»
    Marine Le Pen entend «inciter les familles françaises à concevoir plus d’enfants». Elle affirme privilégier la natalité à l’immigration, choix de la «continuité de la nation» et de la «transmission de notre civilisation». Mi-février 2019, Viktor Orbán annonçait avec une approche identique un arsenal nataliste installant les bébés en instrument de sa politique anti-migrants.

    Les bambins à venir devaient enrayer la «transformation» (équivalent de la théorie du «grand remplacement») entamée au sein du Vieux Continent et protéger l’héritage chrétien de la Hongrie, menacé par «l’islamisation» accompagnant selon lui l’immigration.

  • Celle qui envisage la famille comme «le premier maillon de la communauté nationale», mère de trois enfants à l’instar de Katalin Novák, espère s’emparer des commandes de l’Hexagone le 24 avril.
    Le gouvernement Orbán propose des prêts avantageux avoisinant les 30.000 euros pour les couples décidant d’élever trois enfants. Le deuxième annule un tiers de la dette, le troisième l’intégralité. L’exécutif accorde aussi une aide financière sans contrepartie à l’achat d’un véhicule neuf pour les familles nombreuses, et exonère d’impôts à vie les mères d’au moins quatre enfants.

  • Les mesures portées en terre magyare par l’ex-ministre de la Famille, Katalin Novák, ont certes stimulé l’envie de pouponner et inspiré Marine Le Pen, mais elles ont surtout renforcé une classe moyenne supérieure déjà gagnante du régime. Adoubée mi-mars par l’Assemblée nationale, Novák la fidèle d’Orbán prendra officiellement le 10 mai ses fonctions de première femme présidente de l’histoire de la Hongrie.

    En France, celle qui envisage la famille comme «le premier maillon de la communauté nationale», mère de trois enfants à l’instar de Katalin Novák, espère s’emparer des commandes de l’Hexagone le 24 avril.

  • Débat Macron-Le Pen: des bobards et des faits

    «CheckNews» a passé au crible les affirmations des deux candidats lors du débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle.

  • Pendant les presque trois heures de débat, le service CheckNews a vérifié les affirmations de Marine Le Pen et Emmanuel Macron, à nouveau finalistes de l’élection présidentielle comme il y a cinq ans.

    Le pouvoir d’achat a-t-il augmenté depuis cinq ans, comme l’a affirmé Macron ?
    «Le pouvoir d’achat des Français a augmenté», a déclaré Emmanuel Macron. Si, sous son quinquennat, le pouvoir d’achat devrait effectivement croître de 4% en moyenne pour l’ensemble des Français, difficile de dire, pour l’instant, pour quelle catégorie il aura plus ou moins progressé. Dans une note de mars, l’OFCE a cependant réalisé des projections, «à prendre avec prudence», qui semblent confirmer que le pouvoir d’achat devrait augmenter de 5,3% pour les 10% les plus modestes, contre 3% pour les 10% pour les plus aisés. Un bénéfice plus important, donc, pour les moins aisés, mais davantage lié à la reprise de l’emploi qu’aux mesures décidées sous le quinquennat. Car ces dernières ont surtout bénéficié, elles, au haut de l’échelle des revenus.

  • Est-il possible de mettre en place une TVA à 5,5% sur les carburants «de manière pérenne», comme le souhaite Le Pen ?
    Marine Le Pen souhaite «baisser de manière pérenne la TVA sur l’énergie de 20% à 5,5%». C’est une mesure de son programme – concernant à la fois le carburant, le gaz, l’électricité et le fioul – et elle l’a encore répétée lors de ce débat de l’entre-deux-tours. Problème : pour les taxes sur les carburants, tout du moins, c’est loin d’être aussi simple. Car le taux «normal» de la TVA à 20% sur les carburants en France est régi par le droit européen, qui ne prévoit pas qu’une baisse en dessous de 15% puisse être définitive.

  • La hausse des prix du carburant est-elle la responsabilité de Macron, comme l’a affirmé Le Pen ?
    Pour la candidate du Rassemblement national, c’est très clair : le président sortant «a déclenché d’abord les problèmes de pouvoir d’achat pour les Français, mais également la crise des gilets jaunes», en augmentant les taxes sur le carburant. Si une augmentation du prix de l’essence à la pompe ces dernières années est indéniable, elle n’est en réalité pas directement imputable, ou seulement très partiellement, à la hausse des taxes. Car le coût du carburant se compose aussi et surtout des variations du cours du pétrole, qui a explosé ces dernières années. Alors que la TICPE, la proportion des taxes dans le prix global du litre de carburant, qui a été gelée en 2018, a quant à elle diminué en cinq ans.

  • Y a-t-il 9,8 millions de pauvres en France, et 400 000 de plus qu’en 2017 ?
    Face à Macron, la candidate d’extrême droite a souligné qu’«il y a 400 000 pauvres supplémentaires sous votre quinquennat. Nous sommes donc dans un pays où il y a 9,8 millions de pauvres au moment où nous nous parlons». S’il est encore trop tôt pour mesurer l’évolution de la pauvreté durant les cinq années précédentes, une note de l’Insee constate qu’il y avait 8,9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en 2017, contre 9,3 millions (estimation sur la base de microsimulation) pour l’année 2020, soit 400 000 de plus. En revanche, le nombre de 9,8 millions de pauvres cité par Le Pen correspond, lui, à l’année 2018.

  • Une personne sur deux est-elle inactive au moment de prendre sa retraite, comme l’a affirmé Marine Le Pen ?
    «A 62 ans et 8 mois, [les gens] sont déjà la moitié à être en inactivité au moment où ils prennent leur retraite», a avancé Marine Le Pen pour justifier son opposition au report à 65 ans de l’âge légal de départ proposé par Emmanuel Macron. En réalité, la candidate d’extrême droite mélange ici deux notions différentes : la situation des Français quand ils atteignent l’âge moyen de départ à la retraite (environ 63 ans aujourd’hui), sans partir forcément à la retraite en réalité, et la situation des personnes au moment où elles partent réellement à la retraite, et qui n’a pas lieu au même âge pour tous. Si, dans le premier cas, elle a tort, elle a plutôt raison dans le second : seules 56% des personnes partant à la retraite sont encore en activité.

  • L’industrie a-t-elle perdu de 14 500 emplois en cinq ans ?
    «Vous avez perdu 14 500 emplois industriels sous le quinquennat», a avancé Marine Le Pen lors du débat. A quoi Emmanuel Macron a répondu : «C’est faux, regardez les chiffres de l’Insee.» Que disent ces derniers ? La France comptait, fin 2021, 25,9 millions d’emplois salariés, dont 3,13 millions dans l’industrie. Soit une hausse, par rapport au début du quinquennat, de 957 200 emplois salariés totaux, mais une baisse de 3 900 postes dans l’industrie (hors intérim). Autrement dit, l’industrie a bien perdu, en net, près de 4 000 emplois sur le quinquennat (et non 14 500), tandis que l’emploi salarié global progressait de près d’un million sur la même période. Mais la tendance est à nouveau à la hausse dans l’emploi industriel.

  • Seulement 100 000 chômeurs en moins en cinq ans, selon Le Pen… ou un taux de chômage «au plus bas», selon Macron ?
    Seulement 100 000 chômeurs en moins sur le dernier quinquennat selon Le Pen. Un taux de chômage au plus bas selon Macron. Les deux candidats à la présidentielle ont tous les deux raison, mais ne parlent pas de la même chose. Fin 2021, le chômage, au sens du Bureau international du travail, a touché 7,4% de la population active en France, un taux au plus bas depuis 2008. Mais le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B et C n’a baissé que de 218 000 sur le quinquennat.

  • Quelle est la part du Covid dans la hausse de 600 milliards d’euros de dette sous Macron ?
    «Ne me donnez pas de leçons sur le financement de mon projet, car quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste», a lancé Marine Le Pen. «Les 600 milliards d’euros de dettes, c’est 200 milliards de l’Etat. Le reste, c’est la sécurité sociale et les collectivités locales, lui a répondu Emmanuel Macron. Pourquoi ? Car vu que les gens ne pouvaient plus travailler [à cause de la crise sanitaire], on n’a pas relevé leurs cotisations.» Selon François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes interrogé par CheckNews, plus de la moitié de l’augmentation de la dette correspondait bien au coût de la crise sanitaire.

  • Y a-t-il 10 000 policiers et gendarmes de plus sur le terrain qu’en 2017, comme l’affirme Macron ?
    Emmanuel Macron a expliqué avoir, au cours de son quinquennat, «créé 10 000 postes de policiers et de gendarmes», qui «sont maintenant sur le terrain». Or, pour commencer, ce chiffre porte sur une période de six ans qui comprend 2017, année dont le budget a été voté sous la présidence précédente. De plus, l’indicateur retenu est l’équivalent temps plein (ETP), qui ne tient pas compte de la durée de travail effectuée sur l’année par les agents. En comptabilisant les effectifs en équivalent temps plein travaillé (ETPT), indicateur plus précis, le nombre de nouveaux postes sur les cinq dernières années se situerait plutôt autour des 5 500. Enfin, cette hausse des moyens humains ne s’est pas forcément accompagnée d’une présence accrue des forces de l’ordre sur le terrain. Un rapport de la Cour des comptes, portant sur la période 2010-2020, indique que c’est même le contraire.

  • Habib Bourguiba a-t-il interdit le voile dans la rue ?
    Alors que Marine Le Pen défendait sa proposition d’interdire le voile dans la rue, Emmanuel Macron a rappelé la double bourde, il y a quelques jours, de son adversaire qui présentait sur France Inter le président Habib Bourguiba comme le dirigeant qui aurait interdit le voile dans la rue en Algérie. A tort, et pas simplement parce qu’il fut le président tunisien. Car Bourguiba n’a jamais interdit le voile dans l’espace public. La décision de l’interdire ne concernant que les écoles et l’administration. Marine Le Pen a persisté. Dans l’erreur.

  • 15 000 soignants ont-ils été licenciés en raison de la crise sanitaire ?
    La candidate du RN a reproché à Emmanuel Macron de ne pas avoir fait preuve «de beaucoup d’empathie» durant la crise sanitaire à l’égard du personnel soignant à propos duquel elle affirme : «Vous avez licencié 15 000 soignants.» Ces agents n’ont pas été licenciés mais suspendus depuis la mise en place de l’obligation vaccinale le 16 octobre 2021. Leur nombre reste encore flou malgré des estimations de 15 000 soignants non vaccinés à quelques jours de l’entrée en vigueur de la mesure.

  • Emmanuel Macron a-t-il changé d’avis sur le nucléaire en cinq ans, comme l’affirme Marine Le Pen ?
    La réponse est plutôt oui. En 2017, le candidat Macron voulait garder le cap de 50% d’électricité d’origine nucléaire en 2025 fixé sous Hollande. En 2018, il annonçait sa volonté de mettre à l’arrêt douze réacteurs en sus de ceux de Fessenheim. Cependant, ces derniers mois, il a lancé la construction de nouveaux réacteurs et appelé à prolonger la durée de vie du parc existant au-delà de cinquante ans.

  • Macron a-t-il vraiment doublé le rythme de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ?
    Le chiffre avancé par Emmanuel Macron est surévalué. Entre le début et la fin du quinquennat Hollande, les émissions de gaz à effets de serre en France métropolitaine avaient baissé d’environ 5%. Entre fin 2017 et fin 2021, elles ont chuté d’environ 6,9%. Cette baisse plus forte, mais pas dans les proportions indiquées par Emmanuel Macron, est notamment portée par les mesures de confinement prises en 2020, et la baisse d’activité associée.

  • Marine Le Pen est-elle (ou a-t-elle été) climatosceptique ?
    «Vous êtes climatosceptique», a lancé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Ce à quoi elle a répondu : «Je ne suis absolument pas climatosceptique. En revanche, vous, vous êtes climato-hypocrite !» En 2012, la candidate du RN mettait pourtant en doute le travail du Giec et ses conclusions sur le changement climatique. Elle fustigeait ainsi : «Le Giec, c’est le consensus de ceux qui ont la parole. Ce sont les prêtres et les évêques du changement climatique.» Une position ambivalente sur le climat qu’elle hérite du Front national.

  • L’UE attend-elle la fin de la présidentielle française pour annoncer un embargo sur le pétrole russe, comme l’affirme Marine Le Pen ?
    L’Europe cachottière pour complaire au projet électoral d’Emmanuel Macron ? A propos d’un nouvel embargo sur les hydrocarbures de Moscou, Marine Le Pen a affirmé lors du débat : «On nous annonce d’ailleurs qu’il serait négocié par l’Union européenne après l’élection présidentielle française.» Un article du New York Times, déjà largement cité ces derniers jours par les soutiens de la candidate RN, évoque explicitement cette petite cuisine en citant des sources anonymes. Emmanuel Macron a réfuté cette affirmation avant le débat, pointant une autre raison à la lenteur de cette décision, également cité par le quotidien américain : la frilosité de certains Etats membres de l’Union, dont l’accord unanime est nécessaire.

  • Au-delà du tweet qu’elle a montré, quelle était la position de Marine Le Pen sur l’Ukraine en 2014 ?
    Pour répondre à Emmanuel Macron, l’accusant d’être influencée par ses liens avec la Russie, Marine Le Pen a montré sur le plateau un tweet dans lequel elle soutenait l’Ukraine dès 2014. «L’Ukraine sans la Crimée», lui a rétorqué le candidat LREM. Justement. Car depuis 2014, la candidate maintient que la Crimée n’a pas été annexée par la Russie.

  • Marine Le Pen est-elle vraiment d’accord sur «l’intégralité des sanctions» contre la Russie ?
    La candidate du Rassemblement national a affirmé «être d’accord» avec toutes les sanctions contre Moscou. Une position qui a de quoi surprendre : au Parlement européen, son parti a systématiquement voté contre les sanctions qui visaient la Russie jusqu’à l’invasion de l’Ukraine. Le parti a par exemple voté à l’unanimité contre la résolution du Parlement européen d’avril 2021 qui visait à condamner la Russie pour ses attroupements à la frontière ukrainienne, pour la persécution d’Alexeï Navalny et pour l’implication de Moscou dans le sabotage d’un dépôt de munition tchèque en 2014.

  • Il ressort en effet de ces travaux que la hausse du pouvoir d’achat pourrait être de 5,3 % pour les 10 % les plus modestes, contre 3,5 % pour les 10 % les plus aisés. Soit, cette fois-ci, un gain, en pourcentage, plus important pour le bas de l’échelle que pour le haut. En euros, cependant, la hausse serait de 600 euros seulement pour les 10 % les plus modestes, contre 2600 euros pour les plus aisés.

     
    Cette hausse du pouvoir d’achat pour les plus modestes est essentiellement liée à l’amélioration de l’emploi (et des revenus qui vont avec), qui aurait davantage profité aux premiers déciles. «Selon nos estimations, les 10 % des ménages les plus modestes et les ménages du milieu de la distribution ont vu leur revenu disponible soutenu par l’amélioration du marché du travail (hausse de l’emploi et des salaires) et par la baisse des cotisations sociales et la hausse des transferts monétaires (notamment les pensions de retraites), explique ainsi l’OFCE. Nous estimons que ces ménages sont ceux ayant connu la plus forte augmentation du pouvoir d’achat sur la période».

  • C’est donc la conjoncture qui est venue rattraper le pouvoir d’achat de cette catégorie de population, davantage que les décisions prises sous le quinquennat (hors débat sur l’effet de ces mesures sur la situation économique). Ainsi, prises séparément de la conjoncture, les mesures socio-fiscales votées sous Emmanuel Macron ont plus bénéficié au milieu et à l’extrémité haute de l’échelle des revenus qu’aux plus modestes (avec cependant une échelle plus fine dans cette étude, par tranche de 5 % et non plus de 10 %).

    Selon l’OFCE, leur impact a ainsi contribué, sur le quinquennat, à augmenter de 1 % seulement les revenus des 5 % les plus modestes, contre + 2,3 % pour les 5 % les plus aisés (et entre +2,5 % et +2,7 % pour le milieu de l’échelle).

  • En euros, l’écart est encore plus flagrant, avec un gain de 65 euros pour les 5 % les plus modestes, contre 1720 euros pour les 5 % les plus aisés. Un bond principalement dû, pour ces derniers, à la réforme de la fiscalité du capital, avec la transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière), et la mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus des capitaux mobiliers.

  • L’institut pour les politiques publiques (IPP) qui, dans une étude datée de mars 2022, s’est plié à un exercice similaire mais par centième de niveau de vie, considère que le gain moyen des décisions prises entre 2017 et 2022 aura été de +0,8 % pour les 1 % les plus modestes et de +3,3 % pour les 1 % les plus aisés (+1,9 % en moyenne pour l’ensemble des ménages).

  • La mesure figure en bonne place dans le programme de Marine Le Pen. Lors du débat d’entre-deux-tours l’opposant à Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national a réitéré sa proposition de «baisser de manière pérenne la TVA sur l’énergie, l’ensemble de l’énergie, de 20 % à 5,5 %. Pourquoi ? Parce que je considère que c’est un bien de première nécessité. Je veux la baisser sur le carburant. sur le gaz, l’électricité et le fioul, c’est 12 milliards que je vais ainsi rendre aux Français».

  • Une promesse qui a de quoi retenir l’attention, alors que les prix des carburants à la pompe ne cessent de grimper. Mais est-elle seulement réalisable ? Rappelons d’abord que les taxes (TICPE et TVA) constituent une partie seulement du prix des carburants. Leur proportion a d’ailleurs diminué ces dernières années, à cause de la hausse du cours du pétrole.

  • Directive européenne
    Jetons un œil, ensuite, aux textes qui encadrent la TVA fixée à 20 % sur les carburants en France. Les règles en la matière sont en réalité régies au niveau européen. Et plus particulièrement par une directive de 2006, «relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée». Son but : harmoniser la législation sur les taxes entre les pays membres de l’Union européenne afin d’aboutir à «une neutralité concurrentielle». Ce texte considère que les pays membres doivent mettre en place un «taux normal de 15 % au minimum», afin «d’éviter que les différences entre les taux normaux de TVA appliqués par les Etats membres ne conduisent à des déséquilibres structurels au sein de la Communauté et à des distorsions de concurrence dans certains secteurs d’activité».

    D’après l’article 98 de cette directive, «les Etats membres peuvent appliquer soit un, soit deux taux réduits», qui «s’appliquent uniquement aux livraisons de biens et aux prestations de services des catégories figurant à l’annexe III». Cette annexe recense ainsi les denrées alimentaires, la distribution de l’eau, les équipements médicaux, le transport des personnes ou encore les prestations de services fournies par les entreprises de pompes funèbres. Mais les carburants ne figurent pas dans cette liste ouvrant la possibilité à un taux réduit de TVA.

  • Le cas de la Pologne
    Interrogé par CheckNews ce mercredi, l’entourage de Marine Le Pen indique qu’au contraire, cette mesure «est tout à fait possible» étant donné que «la Pologne l’a fait». Il est ici fait référence au programme appelé «bouclier anti-inflation», mesure – temporaire – de baisse de la TVA annoncée en novembre 2021 par le Premier ministre polonais. Depuis le 20 décembre 2021, il a été prévu que pour une durée de cinq mois, le carburant soit exonéré de TVA. Nos confrères de l’AFP, début d’avril, ont cherché à savoir où en était ce dossier auprès de la Commission européenne, qui a répondu, sans plus de détails, «suivre cette situation de près», et être «en contact avec les autorités polonaises».

    Concernant le gaz et l’électricité, sur lesquels Marine Le Pen souhaite également baisser la TVA, les choses pourraient être plus aisées. L’article 102 de la directive, qui recense des «dispositions particulières», indique qu’«après consultation du comité de la TVA, chaque Etat membre peut appliquer un taux réduit aux fournitures de gaz naturel, d’électricité ou de chauffage urbain». Explications : «Un Etat membre qui envisage d’appliquer un taux réduit en vertu du premier alinéa en informe la Commission au préalable. La Commission se prononce sur l’existence d’un risque de distorsion de concurrence. Si la Commission ne s’est pas prononcée dans les trois mois à partir de la réception de l’information, aucun risque de distorsions de concurrence n’est censé exister.»

  • PrésidentielleMoins tendu qu’en 2017, mais vif : ce qu’il faut retenir du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

  • Moins électrique qu’il y a cinq ans, le débat a donné lieu à un duel vif, mais courtois entre les deux finalistes de la présidentielle. Le président-candidat et son adversaire ont confronté leur vision de la France et leur projet dans un face-à-face de deux heures et demie, ce mercredi 20 avril. 

  • Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont retrouvés, ce mercredi soir, pour un débat de l’entre-deux-tours d’une tout autre tonalité. Le clash permanent, bruyant et brouillon de 2017 a laissé place à un duel plus posé. Mais avec deux projets totalement opposés.

  • « Dans vos 22 mesures, il n’y a même pas le mot chômage, (…) c’est une reconnaissance du travail bien fait »
    Marine Le Pen a pris la parole la première sur le pouvoir d’achat en critiquant les mesures d’Emmanuel Macron. Elle a cité la baisse de l’aide personnalisée au logement (APL), en début de mandat. Et la candidate du RN d’avancer : « Moi, je n’ai vu que des Français qui m’ont parlé de leurs problèmes de pouvoir d’achat. 7 Français sur 10 considèrent qu’ils ont perdu du pouvoir d’achat depuis 5 ans. »

     
    Ce à quoi le président-candidat a rétorqué que sous son quinquennat « le pouvoir d’achat a augmenté ». Après avoir regardé le programme de son adversaire, il a ironisé :

    « Dans vos vingt-deux mesures, il n’y a même pas le mot “chômage” dedans, ce qui est frappant. Alors, c’est une reconnaissance du travail bien fait pour les cinq années écoulées, je vous en remercie. Mais la meilleure façon de gagner du pouvoir d’achat, c’est de lutter contre le chômage.

    Les deux rivaux se sont opposés sur la manière d’améliorer le pouvoir d’achat. Quand Marine Le Pen défendait « la suppression totale de la TVA sur un panier de 100 produits de première nécessité, tant que l’inflation est supérieure d’un point à la croissance », son adversaire proposait le chèque alimentaire.

  • « Je pense que c’est à la fois plus efficace et plus juste, a-t-il répondu. La TVA à 0% que vous proposez ce n’est pas efficace. (…) Votre baisse de la TVA va aller aux distributeurs plutôt qu’aux travailleurs »

    Macron attaque Le Pen : « Vous dépendez du pouvoir russe et de M. Poutine »
    La question de la guerre en Ukraine est rapidement arrivée sur la table. Étonnamment, la candidate s’est laissé aller à un compliment à l’endroit de son adversaire : « J’avoue que les efforts (…) que vous avez développés méritent d’être soutenus ». Avant d’émettre un “mais”. Elle a affirmé être « en désaccord avec le blocage de l’importation du gaz et du pétrole russe (…) ça va faire énormément de mal au peuple français ». 

     

  • Désireux de « progressivement ramener la Russie à la raison », Emmanuel Macron a axé son offensive sur la proximité de Marine Le Pen avec le Kremlin, évoquant le prêt contracté par la patronne du RN auprès d’une banque russe. «  Ce que vous venez de dire est contraire aux positions que vous avez tenues. (…) Vos intérêts sont liés aux intérêts du pouvoir russe. Vous dépendez du pouvoir russe et de monsieur Poutine ». 

    « Si j’ai été obligée d’aller faire un prêt à l’étranger, c’est parce qu’aucune banque française n’a accepté de m’accorder de prêt », s’est défendue l’intéressée.

  • « Vous mentez sur la marchandise » : deux visions s’opposent sur l’Union européenne
    Invités à s’exprimer sur leur souhait ou non de continuer à porter l’Union européenne à travers le « couple Franco-Allemand comme moteur », les rivaux ont de nouveau confronté leurs positions. « Moi, je crois en Europe et je crois dans le couple franco-allemand », a soutenu Emmanuel Macron, attribuant à Marine Le Pen la volonté d’en sortir. « Vous mentez sur la marchandise », a-t-il attaqué.

    « Je suis convaincu en effet que notre souveraineté est nationale et européenne et que les deux se complètent et que c’est par l’Europe qu’on sera plus indépendant », a-t-il poursuivi. 

    Contrairement à 2017, sa rivale a dit ne plus vouloir sortir de l’Union européenne et privilégier l’émergence d’« une alliance européenne des nations ».

  • « La retraite à 65 ans est une injustice absolument insupportable, monsieur Macron » 
    Après avoir ferraillé sur le pouvoir d’achat et l’international, les deux finalistes de la présidentielle se sont affrontés sur l’épineuse question des retraites. Marine Le Pen a critiqué la « retraite à 65 ans » proposée par Emmanuel Macron et défendu sa position d’un départ des Français « entre 60 et 62 ans pour avoir une retraite pleine. Il leur faudra entre 40 et 42 annuités ». Et d’insister : « La retraite à 65 ans est une injustice absolument insupportable, monsieur Macron ». 

  • « Vous proposez la même retraite pour quelqu’un qui n’a jamais travaillé et quelqu’un qui a eu une vie de labeur », a riposté le candidat Macron. « Comme vous ne prenez pas en compte les critères de pénibilité, chez vous, un professionnel avec un métier pénible qui débute à 25 ans, il va jusqu’à 67 ans. Vous le savez très bien. » 

    “Mozart de la finance” : L’attaque de Marine Le Pen sur le bilan économique et social de Macron
    « En matière de succès sur la lutte contre le chômage, permettez-moi d’être dubitative », a taclé la candidate du RN, en visant le bilan du quinquennat écoulé. 

  • Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont retrouvés, ce mercredi soir, pour le débat de l’entre-deux-tours.
     
    Moins électrique qu’il y a cinq ans, le débat a donné lieu à un duel vif, mais courtois entre les deux finalistes de la présidentielle. Le président-candidat et son adversaire ont confronté leur vision de la France et leur projet dans un face-à-face de deux heures et demie, ce mercredi 20 avril. 

    Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont retrouvés, ce mercredi soir, pour un débat de l’entre-deux-tours d’une tout autre tonalité. Le clash permanent, bruyant et brouillon de 2017 a laissé place à un duel plus posé. Mais avec deux projets totalement opposés.

    « Dans vos 22 mesures, il n’y a même pas le mot chômage, (…) c’est une reconnaissance du travail bien fait »
    Marine Le Pen a pris la parole la première sur le pouvoir d’achat en critiquant les mesures d’Emmanuel Macron. Elle a cité la baisse de l’aide personnalisée au logement (APL), en début de mandat. Et la candidate du RN d’avancer : « Moi, je n’ai vu que des Français qui m’ont parlé de leurs problèmes de pouvoir d’achat. 7 Français sur 10 considèrent qu’ils ont perdu du pouvoir d’achat depuis 5 ans. »

     
    Ce à quoi le président-candidat a rétorqué que sous son quinquennat « le pouvoir d’achat a augmenté ». Après avoir regardé le programme de son adversaire, il a ironisé :

    « Il y a 85 milliards d’euros de déficit de la balance commerciale, c’est un chiffre impossible à pipeauter. (…) Le chiffre de la productivité décroche à compter de votre élection, M. Macron, a pointé Marine Le Pen. Le “Mozart de la finance” a un bilan économique qui est très mauvais et un bilan social qui est encore pire. »

    Sur l’écologie, « climatosceptique » VS « climato-hypocrite »
    « Vous êtes climatosceptique », a asséné le président-candidat. « Je ne suis absolument pas climatosceptique, mais vous êtes un peu climato-hypocrite »

  • Si Emmanuel Macron a défendu son bilan et son projet, rappelant son souhait de nommer un premier ministre chargé de la planification écologique assisté de deux ministres chargés de la planification énergétique et de la planification territoriale, Marine Le Pen a dénoncé son « l’écologie punitive » qui serait « d’une grande violence pour les classes moyennes et les classes modestes ».

  • Marine Le Pen veut renvoyer chez eux « chez eux les clandestins, les délinquants et les criminels »
    D’entrée, au moment d’aborder le thème de la sécurité, la candidate du Rassemblement national a donné la couleur : « Je considère qu’avec le pouvoir d’achat, la sécurité est un des éléments absolument essentiels. La situation du pays est vraiment très mauvaise ». Elle a défendu la « fermeté » et sa volonté de « réarmer les policiers. Il faut les aimer, leur faire confiance ». 

    Selon la candidate d’extrême droite, « l’immigration anarchique et massive contribue à l’aggravation de l’insécurité dans notre pays ». Elle souhaite « qu’on fasse respecter la loi en renvoyant chez eux non seulement les clandestins, mais également les délinquants et les criminels ».

    Le candidat LREM a assuré « avoir tenu ses engagements » en « créant 10 000 postes de policiers et de gendarmes » et en augmentant « de 30% les moyens de la justice ces deux dernières années ».  200 brigades « pourront être créées dans nos campagnes », a-t-il soutenu.

  • « Vous allez créer la guerre civile (…) si vous interdisez le voile » : Le port des signes religieux au cœur du débat
    « Ce qui est inquiétant dans votre démonstration, c’est le chemin qu’elle emprunte. D’une question sur le voile, vous êtes passé au terrorisme (…) vous confondez tous les problèmes », a estimé Emmanuel Macron, favorable à la loi de 1901.

    Marine Le Pen et son équipe rétropédalent sur l’interdiction du port du voile dans l’espace public

    Il a affirmé que, réélu, il n’y aurait pas d’interdiction ni du foulard ni de la kippa. « Vous allez créer la guerre civile (…) si vous interdisez le voile », a-t-il adressé à Marine Le Pen. 

  • « Il faut fermer les mosquées radicales. (…) Je suis pour l’interdiction du voile dans l’espace public. »

    MARINE LE PEN
    Emmanuel Macron a évoqué Latifa Ibn Ziaten, cette mère ayant perdu son fils Imad sous les balles de Mohammed Merah en 2012 et qui se bat depuis pour sa mémoire.

    « Vous êtes à deux doigts de nous créer l’Assemblée nationale » : le tacle de Le Pen sur les institutions
    Sur le dernier thème, celui des institutions, le président sortant a d’abord esquissé un mea culpa (« J’ai échoué à faire la réforme démocratique, je n’ai pas pu obtenir d’accord »). Il s’est dit attaché au référendum. Il a dit vouloir « pouvoir avoir une commission transpartisane où toutes les forces politiques puissent exprimer leur sensibilité sur les voies et moyens d’améliorer la Constitution ».

    Ce que Marine Le Pen n’a pas manqué de raillé : « Vous êtes à deux doigts de nous créer l’Assemblée nationale ». Et d’ajouter : « Le seul souverain, c’est le peuple. (…) Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».

Laisser un commentaire