Les Urnes, par le Peuple ont rendu « Le Verdict » ce 24 avril 2022
Les Urnes, par le Peuple ont rendu « Le Verdict » ce 24 avril 2022

« Les Voix du Panda » tentent d’expliquer en ce jour mémorable, la France votante n’a pas voulu de « Marine Le Pen » : « une leçon républicaine pour tout un chacun »
À la date fatidique tant attendu par l’ensemble des électeurs ayant accomplis leur devoir électoral, sans exclure aucune personne en état de faire expression de son vote. Quel que soit la méthode utilisée le « Président de la République Française est : »
« Le président de la République est : « Emmanuel Macron »
Emmanuel Macron obtient : 58,5% « Le président de la République de la France est réélu »
Marine Le Pen obtient : 41,5% « Le suffrage de la France lui donne » Une place qui correspond à l’Extrême Droite
Les huit coups de vingt heures tintent, elles font apparaitre le « Visage du dirigeant de la France »
Prenez bien conscience que la pendule est là pour vous vous faire comprendre, que la clef qui remonte le système il vous faut à présent le démontrer. Dans le cas contraire les deux de paires ne fonctionneront plus jamais.
Afin de mieux comprendre cette situation, prenons connaissance des pièges et avantages que conférent à nouveau cette position jusqu’en 2027.
La tâche sera plus ardue que le résultat, à présent il est impérieux de passer aux actes, non dans des mois mais en l’urgence.
Le « Pouvoir d’achat » reste le souci premier de l’ensemble du peuple de la France sans oublier tous les problèmes soulevés qui l’attende, à lui de respecter pour ce quinquennat le peuple de France
Il faut tenir compte que la France profonde a besoin d’actions et non de promesses qui ne verront ou pas le jour. Il faut comprendre le sens du mot « Empathie » puis que chacun puisse vivre, manger, se soigner et bénéficier en apprenant par le « Droit au savoir »
Qu’à compter de cet instant précis, il est impératif de fournir à chacun les moyens de posséder « Le Don du Sourire » non de « L’amertume »
C’est ce qui explique peut-être le fort taux d’abstention
La lutte fut plus que rude, que certains le pensaient, donc le tout à présent est de ne pas tomber dans le sens de la Victoire facile
Les « Actions sociales sont indiscutablement les premières mesures à prendre »
La France a compris les dangers qui pouvaient la guetter même si un nombre important d’électeurs ont votés en dehors de leur « Ligne de conduite » C’est avant tout la seule France qui sort gagnante de ce combat.
Président de la République de la France, le sabre est passé très proche, ne donnez pas ou évitez les confrontations qui se résolvent par « Le peuple seul décideur en toutes matières »
Ne pas tirer de conclusions hâtives d’un succès minoré cela démontre indéniablement que les sanctions seront plus difficiles à supporter que par rapport aux cinq années qui viennent de s’écouler. Divers phénomes ont frappés la France et l’ensemble des cinq continents, pris entre les guerres et la Covid.
La majorité des bulletins sont tous plus ou moins axés par le rôle loin d’être négligeables que tiennent les divers médias de toutes tendances. Nous assistons aux reflets des diverses tranches de la population qui fait les valeurs de la France.
Arrivés en tête du premier tour dimanche 10 avril avec 27,84 % et 23,15 % des voix, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés à distance pendant deux semaines de campagne d’entre-deux-tours, avant de se défier en personne lors du débat mercredi soir.
Après une abstention très élevée au premier tour, quelque 48,7 millions d’électeurs ont jusqu’à 19 heures pour faire entendre leur voix.
Mélenchon continue sa campagne
Après avoir été très actif durant l’entre-deux-tours malgré son échec dimanche 10 avril, le leader insoumis ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. A l’instar des deux finalistes, il prévoit de s’exprimer ce soir depuis son siège de campagne, au Cirque d’Hiver à Paris, pour commenter les résultats devant la presse. Celui qui se targue de représenter la troisième force politique du pays est de fait le maître des alliances à gauche en vue du troisième tour, les élections législatives.
Rousseau regrette que Jadot ait trop tapé sur Mélenchon
« Je ne comprends toujours pas pourquoi nous avons dépensé tant d’énergie à critiquer Christiane Taubira et Jean-Luc Mélenchon », déplore Sandrine Rousseau ce dimanche dans le JDD.
Celle qui a été évincée de la campagne du candidat écologiste, pour avoir critiqué sa stratégie, remet le couvert.
« Alors que Jean-Luc Mélenchon s’envolait dans les sondages et faisait naître un espoir à gauche, je n’ai pas compris qu’on passe notre temps à lui taper dessus. Ce n’est pas ça, la gauche, ce n’est pas ça, faire de la politique autrement. » Et la finaliste malheureuse de la primaire EE-LV de conclure : « Le résultat est un gâchis collectif : Jean-Luc Mélenchon n’arrive pas au second tour et, nous, nous n’atteignons pas les 5 %. C’est du perdant-perdant !»
Il se dégage une phase essentielle : « Les regrets sont éternels, les mouvances sont factuelles » Attention que personne ne reste au bord du chemin, car les conséquences, les séquelles, et ce qui en découlera sera surement plus rude que ce que la France a connu sur les cinq années écoulées.
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron crédité de 58,5% des intentions de vote : 41,5 % pour Marine Le Pen
Sources France Info- Libération et les archives Le Panda presse
Le Panda
Patrick Juan
Bonsoir ou bonjour à toutes et tous.
Une victoire pour la France cela est indéniable. Mais la nation France est fracturée qu’on le veuille ou non.
Marine Le Pen ne baise pas les bras, c’est tout à son honneur mais celui de ses électeurs.
En ce jour je me sens fier que la France ait pu placer La Liberté et le droit de chaque citoyen électeur.
La République était en danger, c’est une élection difficile, rien ne sert de crier Victoire !
C’est un barrage à l’extréme droite, le contester serait une erreur.
Dans la mesure ou le président réélu, aurait eu un autre candidat face à lui, le résultat aurait surement été différent.
Fier du peuple de France et d’être français, souhaitons que la France ne vive sur UN VOLCAN.
Félicitations aux deux candidats, mais surtout hommage aux électeurs.
Son prochain gouvernement donnera une idée plus importante de savoir un peu plus profondemment si « Emmanuel Macron » a compris.
Que la France voit les jours à venir sous « Un avenir bien plus serein »
Le Panda
Patrick Juan
Macron réélu: une victoire sans gloire
Le président sortant a été réélu dimanche soir avec 58,8% des voix. Après une non-campagne de premier tour, il a bénéficié au second du front républicain qui a de nouveau barré la route à Marine Le Pen. La candidate d’extrême droite totalise 41,2% des voix.
Une prouesse sans liesse. En infligeant une deuxième défaite à Marine Le Pen, Emmanuel Macron est sorti vainqueur des urnes, dimanche, avec 58,8% des voix contre 41,2% selon les estimations d’Ipsos pour France Télévisions à 21 heures. Après avoir été, à 39 ans, le plus jeune à entrer à l’Elysée, il établit, cinq ans plus tard, un nouveau record : sous la Ve République, jamais un président sortant n’avait été réélu au suffrage universel hors période de cohabitation.
Le chef de l’Etat peut souffler, certainement pas triompher, malgré les pas de danse esquissés par ses ministres au pied de la tour Eiffel à l’annonce des résultats. A 28,2 %, un niveau inégalé depuis 1969, l’abstention invite à la modestie et souligne à quel point cette affiche finale, redite de 2017, a déplu aux Français. Comme il y a cinq ans, les électeurs se sont même davantage détournés des urnes au second tour qu’au premier. Entre le 10 et le 24 avril, la participation a ainsi marqué un recul de près de deux points. Et quelque 3,2 millions d’électeurs, toujours d’après l’estimation d’Ipsos, ont marqué leur refus de choisir par un bulletin blanc ou nul.
EN DIRECT – Présidentielle: «Je sais ce que je vous dois», remercie Emmanuel Macron depuis le Champ-de-Mars
Difficile, aussi, de se réjouir au terme d’une campagne où la candidate du Rassemblement national (RN) s’est hissée, dans plusieurs sondages, jusque dans la marge d’erreur avec le président sortant. Avant le premier tour, un vent de panique avait brièvement soufflé sur la macronie. D’improbable en 2017, l’accident démocratique semblait possible. Après le référendum actant le Brexit en 2016 au Royaume-Uni et la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis quelques mois plus tard, la France serait-elle la prochaine sur la liste ?
Sans illusions
La situation a, certes, tourné à l’avantage d’Emmanuel Macron qui, au fil de la dernière quinzaine, a creusé l’écart avec sa rivale. Mais si Marine Le Pen n’est pas parvenue à inverser la tendance, le Président, qui distançait son adversaire de plus de trente points en 2017, ne s’en sort, dimanche qu’avec une avance de 17 points. La victoire paraîtrait éclatante si le RN, héritier du Front national, ne réalisait pas le meilleur score de son histoire. Un résultat qui sonne comme «une éclatante victoire», a revendiqué Le Pen, peu après 20 heures, se félicitant de voir les idées de son camp «arriver à des sommets».
Après avoir asséné qu’«il n’y [avait] plus de front républicain», Macron peut tout de même remercier les électeurs de gauche. Ceux-ci, qui s’étaient massivement portés sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon le 10 avril, l’érigeant en troisième homme du scrutin (22%), détenaient les clés du second tour. Vingt ans après le raz-de-marée électoral qui a porté Jacques Chirac au-dessus des 80% pour repousser Jean-Marie Le Pen, le fameux «barrage» est mal en point. Mais il tient. Et après s’être juré qu’on ne les y reprendrait plus, les «castors fatigués» – comme les avait nommés l’un d’eux, le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle – ont retrouvé sans illusions la route du bureau de vote.
A ce classique front républicain contre l’extrême droite a répondu un autre, «tout sauf Macron», nourri par l’impopularité d’un Président jugé arrogant et adepte de petites phrases. Dans ce concours de détestations, Marine Le Pen n’a pu compter que sur le ralliement d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan. La candidate LR, Valérie Pécresse, l’écologiste Yannick Jadot, le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo ont explicitement appelé à voter Macron, là où Jean-Luc Mélenchon s’est contenté d’appeler ses électeurs à aller voter et à ne pas «donner une seule voix à Mme Le Pen». Aux Antilles et en Guyane, frappées par une vive contestation du pass vaccinal, c’est l’anti-macronisme qui l’a emporté, sur fond de très forte abstention.
Magot électoral
Après un début de campagne bâclé, Macron a daigné, au lendemain du premier tour, descendre à portée d’engueulade. Son quinquennat passé à adopter des marqueurs de droite pour mieux la fracturer ne l’a pas empêché de lorgner les voix de gauche in extremis. Pour faire main basse sur une partie du magot électoral amassé par Mélenchon, il a sorti le grand jeu. Le président-candidat a parlé «planification écologique», cité Jaurès, voyagé dans des coins de France qui avaient largement voté pour le candidat insoumis et s’est dit prêt à la concession sur son objectif de porter à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite.
Pour la troisième fois candidate à la fonction suprême, Le Pen, elle, a pâti de la stratégie qui avait fait son succès au premier tour : des sorties discrètes sur des terrains sans risques, une image patiemment façonnée, «peopleisée» et dépolitisée, et son intuition de miser très tôt sur la préoccupation des Français autour du pouvoir d’achat. Des artifices qui ne tiennent pas quand la confrontation à 12 se transforme en duel. Les coutures ont fini par craquer, laissant apparaître les fragilités et la radicalité du programme portée par la cheffe de file de l’extrême droite. Sans pour autant disqualifier un bulletin Le Pen, qui passe désormais pour une option comme une autre.
Le dépouillement dans les bureaux de vote n’était pas encore terminé que les opposants à Macron se projetaient déjà vers les élections législatives des 12 et 19 juin. «Le troisième tour commence ce soir», a prévenu Mélenchon, appelant les Français à le propulser à Matignon en élisant une majorité de députés estampillés de l’Union populaire. Le Pen a elle aussi tenté de remobiliser son socle (lire page 5) en pointant «le risque de voir Emmanuel Macron s’emparer de tous les pouvoirs». Non sans rappeler que pour «la huitième fois, la défaite frappe le nom de Le Pen», Zemmour a joué les trouble-fêtes en exhortant le RN, son parti Reconquête, les souverainistes de Debout la France et «ceux des LR qui ne veulent pas se rallier» à Macron à s’unir face à deux blocs, «l’un macroniste, l’autre islamo-gauchiste» de Mélenchon. Alors que les partis «classiques», siphonnés le 10 avril, joueront leur survie, LFI et l’extrême droite espèrent déjouer une loi d’airain de la Ve République qui, jusqu’à présent, a toujours vu le président bénéficier d’une majorité pour gouverner dans la foulée de son élection.
Les 7 dossiers brûlants des 100 premiers jours de Macron
Pouvoir d’achat en berne, colère dans les hôpitaux ou les écoles, urgence climatique, guerre en Ukraine… le Président ne bénéficiera d’aucun état de grâce pour le début de son second mandat.
Au fil de la campagne, Emmanuel Macron, président sortant réélu dimanche pour un deuxième mandat, a tracé les grandes lignes de son action pour les premiers mois suivant le scrutin. Au registre des priorités de celui qui poursuivra par ailleurs sa présidence française du conseil de l’Union européenne avec la guerre en Ukraine comme préoccupation quotidienne, et alors que d’état de grâce il n’y aura pas : le chantier scolaire, l’urgence du pouvoir d’achat, la mauvaise santé de l’hôpital, la réforme des retraites au cœur d’une grande conférence sociale et l’enjeu climatique sur lequel il s’est tout récemment converti à la nécessité d’une «planification». Le tout avec en ligne de mire les élections législatives du mois de juin.
Pouvoir d’achat : une loi de dépenses cet été
«Les cent premiers jours, ils commencent en avril ou en juin ?» Cette question rhétorique d’un membre de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron résume l’ambiguïté qui va prévaloir dans les prochaines semaines au sein de la majorité. «Il ne faut pas négliger la séquence législative, prévient le même. On ne pourra donc pas faire grand-chose en mai et en juin, mois de campagne, donc les cent premiers jours c’est plutôt mi-juin que cela va commencer.»
Une chose est sûre à ce stade, sitôt la nouvelle Assemblée en place après le 19 juin, date du deuxième tour, il faudra un texte consacré à l’économie, un texte «de dépenses», confirme un parlementaire. Entre un projet de loi de finances rectificatif technique ou une grande loi sur le pouvoir d’achat d’entrée de quinquennat, les discussions continuent. Les perspectives budgétaires devront de toute façon être remises à jour – le gouvernement n’a toujours pas révisé sa prévision de croissance de 4 % pour 2022, faite avant la guerre en Ukraine, alors que les derniers scénarios annoncent bien moins (2,9 % selon le FMI la semaine dernière) – et être communiquées dans le programme de stabilité à la Commission européenne, sans doute en juin.
Le futur texte devra aussi régulariser et prolonger les dispositifs instaurés pour contrer le poids de l’inflation sur les ménages. La ristourne sur les carburants arrive à échéance le 1er juillet, le blocage de la hausse du prix du gaz le 30 juin. Le décret d’avance pris par le gouvernement pour financer les 5,9 milliards d’euros de son «plan de résilience» de mars (des redéploiements de crédits) devra aussi être ratifié par les parlementaires. Ce sera également l’occasion d’intégrer une partie des promesses de campagne, comme la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires (dont on ne connaît toujours pas l’ampleur), le triplement de la prime dite Macron, dont le plafond sera porté à 6000 euros, ou encore le «chèque alimentaire» sur lequel le gouvernement planche depuis des mois mais dont la mécanique n’est toujours pas calée. Les mesures fiscales, comme la suppression de la redevance audiovisuelle, ne sont pas prévues avant l’automne et le projet de loi de finances pour 2023.
Education : un «grand chantier» à venir
Macron prévoit de démarrer son «grand chantier de l’école» par une concertation. Une façon de répondre aux nombreuses critiques adressées à son ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, accusé de verticalité et de déconnexion du terrain. Des discussions seront organisées à l’échelon local, durant plusieurs mois, avec «toutes les parties prenantes» : communauté éducative, parents et collectivités. Car si les grandes lignes de la réforme à venir seront définies nationalement, ses déclinaisons seront différentes selon les besoins des territoires.
Sera notamment mise sur la table la question de la revalorisation de la rémunération des enseignants. Durant l’été, leur point d’indice sera augmenté, comme pour tous les agents de la fonction publique, avant une autre revalorisation propre à leur profession inscrite dans la loi de finances l’an prochain. Le Président parle d’une hausse globale de 10 %. Les concertations, elles, viseront à définir les missions spécifiques qui permettront aux profs de faire grimper leur augmentation à 20 % : remplacement de collègues absents, liens avec les familles, aide aux devoirs…
La question de l’autonomie des établissements sera aussi au menu des discussions. Les écoles seront encouragées à développer des projets répondant aux besoins particuliers de leurs élèves et auront la possibilité d’adapter les rythmes scolaires et les façons d’enseigner. Afin de constituer des équipes en accord avec lesdits projets, les directeurs et directrices d’école auront leur mot à dire dans le recrutement des enseignants et pourront récuser certains profils.
Autre chantier qui sera vite enclenché : le retour des maths dans le tronc commun au lycée, qui doit entrer en vigueur dès septembre. Grosse plantade du quinquennat précédent, la matière avait fait les frais de la suppression des séries en se retrouvant réservée, à partir de la première, aux seuls élèves qui la prenaient en spécialité.
Ecologie : une politique désormais planifiée
«La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas», a martelé Macron durant l’entre-deux-tours, soucieux de séduire les électeurs à la fibre verte. Il a promis que la première mesure du quinquennat en la matière serait la nomination d’un Premier ministre «directement chargé de la planification écologique», un concept cher à Jean-Luc Mélenchon, car «cela concerne tous les domaines, tous les secteurs, toutes les dépenses, tous les équipements, tous les investissements ; bref, toutes les politiques». Ce chef de gouvernement serait «en charge de la transition et de la lutte contre le réchauffement climatique». Et serait flanqué de deux autres ministres, l’un chargé de «la planification énergétique» qui «aura pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon», l’autre s’occupant de «planification écologique territoriale» dans le domaine des transports ou de la rénovation des logements.
Pour Anne Bringault, du Réseau Action-Climat (RAC), «si Emmanuel Macron est sérieux dans sa volonté de préserver le climat, il devra rendre Matignon réellement redevable du respect des objectifs environnementaux de la France, en particulier ses budgets carbone», alors que le tribunal administratif de Paris a enjoint en octobre au gouvernement de prendre «toutes mesures utiles» d’ici fin 2022 pour faire cesser les conséquences de son inaction climatique de 2015 à 2018, dans le cadre de l’Affaire du siècle. Le futur exécutif «peut agir rapidement par des mesures favorisant une alimentation plus végétale et un grand plan pour accompagner socialement la transition de la mobilité et la rénovation performante des logements», estime Anne Bringault.
Reste plusieurs questions à clarifier. Pourquoi le Premier ministre ne serait-il en charge que du seul climat ? Le sujet ne peut pas être séparé des autres enjeux environnementaux, connexes et au moins aussi importants, tels que l’effondrement de la biodiversité ou les pollutions. Continuer à penser «en silos», ce serait ne pas prendre en compte le caractère interconnecté et global des enjeux, donc y répondre mal. Par ailleurs, que deviendrait l’actuel ministre de la Transition écologique et quel serait son rôle ? Enfin, au-delà de nouvelles mesures telles que le lancement «immédiat d’un effort massif de purification de l’air dans nos écoles, nos hôpitaux et tous les bâtiments publics», Macron devrait surtout allouer enfin les moyens humains et financiers nécessaires aux administrations pour faire appliquer la législation actuelle.
Retraites : une «conférence sociale» dans les tuyaux
Séance de calinothérapie dans la matinale de France Inter. Vendredi matin, Emmanuel Macron a loué les «partenaires sociaux», des «acteurs courageux» qui ont «pris leurs responsabilités» durant la crise sanitaire. Et le chef de l’Etat d’affirmer, la main sur le cœur, qu’il souhaite maintenant «inventer une forme de dialogue social nouvelle». Des mots doux qui ont une fonction : réparer une relation quelque peu abîmée au cours des cinq années passées, à force de «concertations» qui consistaient bien souvent à convoquer les syndicats pour leur dire, en fait, ce que le gouvernement avait déjà décidé sans eux. Quand ils n’étaient pas purement et simplement squeezés par des ordonnances réformant le code du travail ou une réforme de l’assurance chômage adoptée malgré leur opposition unanime.
Pour le chef de l’Etat réélu, il y a désormais urgence à jouer l’apaisement puisque de la CGT à la CFDT, tous martèlent leur opposition à son projet de reporter l’âge d’ouverture des droits à la retraite. Dès cet été, il veut donc les convier à une «conférence sociale» qui devrait être l’occasion, à l’en croire, de «mettre sur la table» tous les grands enjeux du nouveau quinquennat : une économie française «compétitive» qui «continue de se réindustrialiser» tout en allant vers «la décarbonation», le pouvoir d’achat «dont la première réponse est le travail et le partage de la valeur ajoutée», ainsi que la mise en place et le financement de «progrès sociaux», comme une pension minimale après une carrière à taux plein portée à 1100 euros. Traduction : le chef de l’Etat veut convaincre les syndicats, et par-delà l’ensemble des actifs, que sa réforme des retraites n’est pas seulement nécessaire, mais carrément désirable.
Mais si concertation il y a, sur quoi pourra-t-elle bien porter ? Dans les derniers jours de la campagne, Emmanuel Macron a expliqué que les 65 ans ne constituaient plus un objectif ultime, l’essentiel pour lui résidant dans le rythme : quatre mois de plus par an, avec la possibilité d’une clause de revoyure en 2027, quand l’âge légal aura atteint 64 ans. Une «respiration» dans la réforme, dit-il. Surtout, le Président veut ouvrir la discussion sur les exceptions au système. Il s’agira de déterminer à quel âge pourront partir les «catégories actives» de la fonction publique (où l’on retrouve des infirmières, des policiers…), les salariés soumis à des métiers pénibles (avec une pénibilité «individualisée», promet Macron), les personnes en invalidité, ou encore celles entrant dans les dispositifs de carrière longue. Vaste chantier. Toute la question est de savoir si les syndicats s’y associeront.
Europe : la guerre en Ukraine comme priorité
Même si Emmanuel Macron avait organisé le maximum de rencontres «informelles» (c’est-à-dire sans conclusions contraignantes) avec ses partenaires pendant les quatre premiers mois de l’année et mis la pression sur ses diplomates pour parvenir à afficher un bilan flatteur avant la présidentielle, l’agenda européen du chef de l’Etat réélu va rester très chargé, notamment à cause de la guerre en Ukraine. Les 30 et 31 mai, les Vingt-Sept vont se retrouver pour la cinquième fois depuis le début de l’année pour un sommet extraordinaire organisé à la demande de Paris. Normalement, il sera consacré à la défense européenne et, bien sûr, à l’Ukraine, Emmanuel Macron voulant inscrire dans le marbre les engagements pris à Versailles les 10 et 11 mars derniers en faveur d’une plus grande «autonomie stratégique européenne», à la fois dans le domaine industriel et capacitaire. Paris, durant les deux mois de présidence qui lui reste, va aussi mettre la pression sur Berlin pour l’amener à accepter un nouveau paquet de sanctions contre Moscou comprenant au moins un embargo sur le pétrole, aisément remplaçable, celui sur le gaz étant manifestement exclu pour un pays qui a organisé sa dépendance à la Russie depuis vingt-cinq ans…
Justice et sécurité : des précisions attendues
Attendues fin février, les conclusions des états généraux de la justice, large consultation lancée en grande pompe par Emmanuel Macron en octobre et à laquelle 50 000 personnes ont participé, seront dévoilées avant l’été. Le comité chargé de plancher sur les propositions récoltées, sous la houlette du haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, devrait rendre son rapport d’ici à la fin du mois. Amélioration des conditions de travail, refonte du code de procédure pénale, réduction des délais… C’est sur la base de ces résultats que le Président construira son projet quinquennal pour la justice.
Le candidat Macron s’est engagé à renforcer les moyens financiers et humains en la matière. Celui qui se targue d’avoir augmenté le budget «comme jamais en vingt ans» – mais dont la hausse profite essentiellement à la pénitentiaire – portera la création de 8500 postes en cinq ans, sans pour autant détailler la part de magistrats, de greffiers ou d’assistants de justice. Ainsi, on verra davantage de policiers et de gendarmes «pour accélérer la justice, dans [les] quartiers comme dans [les] campagnes», selon la volonté du Président, qui veut ouvrir 200 nouvelles brigades de gendarmerie, recruter 1500 cyberpatrouilleurs face à l’essor de la cybercriminalité, et renforcer la présence des forces de l’ordre qui, malgré le discours officiel, n’ont pas atteint les 10 000 postes supplémentaires annoncés. Enfin, Macron prévoit l’extension des amendes forfaitaires délictuelles à quelque 3400 délits punis jusqu’à un an de prison. Loin d’être une forme de dépénalisation, cette mesure pourrait se révéler plus répressive envers certaines populations et aller à l’encontre des libertés fondamentales.
Hôpital : un Ségur de peu d’effets
Aucune mesure disruptive. Ni vraiment de vision. Alors que les hospitaliers multiplient un peu partout en France les SOS, sur fond de fermeture de lits voire de services entiers pour cause de pénurie de personnel soignant, Emmanuel Macron s’est gardé durant la campagne de s’appesantir sur ce sujet sensible. Aux yeux du Président, si de grand soir il était besoin, il a déjà eu lieu. Sa promesse renouvelée durant la campagne «d’investissement massif» dans le système de santé repose en réalité sur des décisions déjà prises en juillet 2020 lors du Ségur de la santé, entre revalorisation des salaires des paramédicaux (183 euros par mois) et des carrières, et plan d’investissement de 19 milliards d’euros dans les établissements de santé sur dix ans. Pour Macron, il s’agit donc surtout d’attendre que la politique engagée produise ses effets.
L’ennui, c’est que le temps presse : des milliers de postes vacants à l’hôpital ne trouvent plus preneurs, compromettant le fonctionnement de nombreux services. En l’absence de nouvelle hausse des rémunérations, comment attirer ou même retenir des agents sortis rincés de la crise du Covid ? Pour «recruter» et «améliorer les conditions de travail», le Président met en avant des leviers plus qualitatifs : la refonte de la gouvernance hospitalière, la formation, mais aussi une «simplification de toutes les charges administratives qui peuvent l’être pour que le personnel puisse se concentrer sur ce qu’il aime faire : soigner».
C’est plutôt par la bande que Macron espère soulager l’hôpital, et plus spécifiquement les services d’urgences hospitaliers aujourd’hui en difficulté dans de nombreuses villes. L’idée ? Diminuer le nombre de passages aux urgences, en améliorant la coopération entre médecine de ville et hôpital, en développant la téléconsultation, y compris à l’hôpital, et en instaurant dans les territoires médicalement sous-dotés des «référents santé» (infirmiers, pharmaciens, kinés…) qui pourraient être habilités à faire des actes médicaux simples comme des renouvellements d’ordonnance. Autant de sujets qui devraient être abordés lors d’une prochaine «grande conférence des parties prenantes, associant tous les professionnels de santé, les collectivités et les usagers». Dans les cent jours ?
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, ancien haut fonctionnaire et ministre de l’Économie, a été investi le 14 mai 2017, devenant le plus jeune président de la République Française. Le mouvement politique En marche ! qu’il a créé en 2016, se positionne contre le clivage gauche-droite. Son quinquennat qui se veut réformateur, est marqué par plusieurs crises : sociale, le mouvement des Gilets jaunes en octobre 2018, politique, l’affaire Benalla en mai 2018, sanitaire, la pandémie de Covid-19 en 2021 et internationale avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie, début 2022. Candidat à sa réélection, il a de nouveau été réélu lors d’un deuxième duel face à la leader du RN, Marine Le Pen.
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Pour le directeur d’études à l’institut de sondages, Emmanuel Macron a été largement élu, mais sa majorité confortable cache un net recul par rapport à 2017. En n’obtenant les suffrages de seulement 38,5% des inscrits, il signe le plus bas niveau de pourcentage de l’électorat depuis l’élection de Georges Pompidou en 1969.
Malgré sa large majorité au second tour, Emmanuel Macron perd deux millions d’électeurs par rapport à 2017.
Les résultats du second tour traduisent un fort clivage social et générationnel, estime Mathieu Gallard, directeur d’études à l’institut de sondages Ipsos. Les fractures territoriales sont, elles, moins significatives.
Emmanuel Macron est-il un président mal élu ?
Avec 58,5 % des voix, Emmanuel Macron est un président élu avec une très large majorité. Néanmoins, c’est une majorité en net recul par rapport au 66,1 % qui lui avait permis de battre Marine Le Pen il y a cinq ans. Ce recul se traduit significativement en nombre de votes : par rapport à 2017, Macron a perdu 2 millions de voix et Le Pen en a gagné 2,7 millions. Il y a cinq ans, Macron gagnait le second tour avec 10 millions de voix d’écart avec Marine Le Pen. En 2022, il n’y a plus que 5,5 millions de voix entre les deux finalistes. Les scores se resserrent même si ce n’est pas un résultat serré pour autant.
Cela démontre-t-il un manque d’enthousiasme pour sa réélection ?
Macron est élu confortablement mais sans aucun enthousiasme. Ce qui se reflète par la part importante des votes blancs, nuls et de l’abstention à 28 %. Le total de ces trois franges de l’opinion atteint 34,2 % de l’ensemble de l’électorat alors que Macron obtient 38,5 % contre 43,6 % il y a cinq ans. C’est le plus bas niveau en termes de pourcentage de l’électorat depuis l’élection de Georges Pompidou en 1969. Si la majorité obtenue par Macron est confortable, elle s’ancre dans un paysage politique où beaucoup d’électeurs ont refusé de faire un choix.
Comment se sont comportés les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?
Les électeurs insoumis du premier tour ont voté à 42 % pour Macron au second tour, 17 % pour Le Pen et 40 % ont choisi l’abstention, le vote blanc ou nul. Macron reste nettement en tête chez l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Il n’y a pas d’ambiguïté. Cependant, ce transfert des voix a diminué par rapport à 2017. Il y a cinq ans, Macron obtenait 52 % des voix des électeurs de Mélenchon du premier tour et Le Pen seulement 7 %. En cinq ans, Macron a perdu dix points et Le Pen en a gagné sept. Il y a cinq ans, le report des voix des électeurs insoumis vers l’extrême droite était un phénomène marginal. Ce n’est plus le cas maintenant, même si cela reste minoritaire.
Le front républicain est-il toujours efficace ?
Le front républicain existe encore mais il s’effrite. On observe à la fois une baisse significative des reports de voix de l’électorat de Mélenchon vers Macron et la progression de Le Pen qui fait mieux qu’en 2017. Ce qui s’explique en grande partie par la stratégie de normalisation de son image. Elle est jugée plus proche des préoccupations des Français qui la considèrent plus capable qu’avant de changer des choses dans le pays. Même si les stigmates qui pèsent sur l’extrême droite continuent de lui faire défaut. 6 Français sur 10 estiment que le RN est un parti nationaliste, raciste, dangereux pour la démocratie et incapable de gérer les crises qu’affronte un pays, en particulier une épidémie ou une guerre en Europe.
Comment lire ce second tour en termes de clivage ?
On met souvent en avant un clivage territorial entre la France rurale et la France urbaine. Ce clivage n’est pas si évident lorsqu’on regarde les cartes par commune. Des masses entières de zones rurales ont voté pour Macron, comme en Pays de la Loire, en Normandie ou dans le sud du Massif central. Cette division territoriale est en réalité moins structurante que le clivage social et générationnel. Le Pen l’emporte avant tout chez les classes d’âge intermédiaire, entre 30 et 50 ans. Dans ces catégories, Le Pen et Macron sont quasiment à égalité. En revanche, chez les moins de 25 ans et les plus de 60 ans, Macron est largement en tête. Ce sont donc les classes d’âge actives et intermédiaires qui ont le plus voté Le Pen. A cet aspect générationnel, s’ajoute l’aspect social. Ce sont notamment les catégories populaires qui ont voté Le Pen. 67 % des ouvriers ont par exemple voté pour le RN, tandis que 77 % des cadres ont voté Macron. Il y a un clivage social fort entre ces deux électorats qu’on retrouve logiquement selon le diplôme et le revenu.
Irréductibles
Présidentielle: ces communes où Marine Le Pen n’a obtenu aucune voix
Quatre villages n’ont attribué aucune voix à la candidate du Rassemblement national ce dimanche, soit 22 de moins qu’en 2017. Tous n’ont pas plébiscité Emmanuel Macron pour autant.
Le front républicain se délite mais il résiste encore, avec quelques bastions d’irréductibles… Au second tour de l’élection présidentielle qui a vu Emmanuel Macron réélu avec 58,5% des voix, quatre communes n’ont ainsi accordé aucun suffrage à Marine Le Pen. Une performance à relativiser toutefois puisqu’au premier tour, ce sont 27 localités qui avaient complètement écarté la candidate d’extrême droite. C’est moins aussi que lors du second tour en 2017. Il y a cinq ans, 26 villages n’avaient accordé aucune voix à la représentante du Rassemblement national.
Dans le détail, trois de ces villages ayant choisi de faire barrage total à Marine Le Pen cette année se situent en Occitanie. Le plus «grand» d’entre eux est Le Clat situé dans l’Aude, fort de 31 électeurs. Parmi eux, 25 se sont déplacés pour glisser un bulletin Emmanuel Macron dans l’urne, un a voté blanc et les cinq derniers se sont abstenus. Les Clatois avaient déjà fait parler d’eux au premier tour le 10 avril : ils avaient alors plébiscité… la maire de Paris, Anne Hidalgo. La candidate du Parti socialiste avait d’ailleurs obtenu son meilleur score dans cette commune avec 42,3% des suffrages… soit près de 25 fois son résultat à l’échelle nationale (1,7%).
Pas de plébiscite pour Macron
Baren et Caubous ont fait comme Le Clat. Ces deux villages de Haute-Garonne comptent respectivement 12 et 7 inscrits sur les listes électorales. «On est un petit village de montagne perché au fond d’une vallée perdue, on est à mille lieues de ce que peuvent raconter Zemmour ou Le Pen sur le racisme ou l’insécurité», justifie au Parisien le maire de Baren, Didier Larbit. Dans cette localité des Pyrénées, Emmanuel Macron a obtenu six voix.
A Caubous il n’en a obtenu que trois. On ne peut donc pas parler de plébiscite pour le chef de l’Etat dans cette commune, ni même de barrage républicain puisque trois autres électeurs ont préféré voter blanc. Le septième et dernier s’est quant à lui abstenu.
Le cas d’Alzi est encore moins glorieux pour Emmanuel Macron. Dans cette commune de Haute-Corse, le président sortant et Marine Le Pen ont été renvoyés dos à dos avec… zéro voix chacun. Un seul de ses 34 électeurs s’est rendu au bureau de vote ce dimanche. Pour glisser un bulletin nul. Alzi évite donc les 100% d’abstention de justesse.
Les résultats électoraux sont donnés en pourcentage des suffrages exprimés. Dans ce cas, Macron est à 58,5% dimanche soir à l’issue du second tour de la présidentielle. Les votes blancs et nuls sont comptés à part, mais si on les prend en compte, le score du président sortant baisse à 53,5%. Enfin, si on ajoute les inscrits qui ne se sont pas déplacés pour voter, la part de bulletins Macron passe alors à 38,5%.
L’évolution de l’abstention au fil des élections pose une question de légitimité, même si Emmanuel Macron a obtenu dimanche 18,8 millions de voix, soit à peu près le même nombre de suffrages que Nicolas Sarkozy (19 millions) ou François Hollande (18 millions) lors de leurs victoires respectives en 2007 et 2012.
L’absence de suspense pour le deuxième tour en 2017 avait donné un record de votes blancs avec plus de trois millions. Les sondages plus préoccupants en 2022 ont peut-être contribué à faire baisser ce chiffre, qui a atteint 2,2 millions ce dimanche soir.
Une fois de plus, Marine Le Pen réalise l’exploit d’obtenir un score inférieur au nombre d’abstentionnistes au deuxième tour. Les Le Pen (père et fille) sont les seuls candidats à faire systématiquement moins de voix que les abstentionnistes dans un deuxième tour d’élection présidentielle de la Ve République.
Emmanuel Macron, une victoire présidentielle qui ne règle rien ou presque
La réélection du président sortant ne doit pas cacher la progression continue de l’extrême droite en France : il est plus que temps de répondre aux angoisses qui la nourrissent.
Un ouf de soulagement, et après ? La défaite de Marine Le Pen en finale de l’élection présidentielle, la deuxième, est évidemment une bonne nouvelle. Pour la France et pour l’Europe. Mais le barrage républicain, dont Emmanuel Macron a encore une fois profité dans les urnes, ne doit pas occulter le score de la candidate d’extrême droite ce dimanche, le plus important jamais atteint dans une élection présidentielle par un membre de la famille Le Pen (dont l’histoire familiale se confond depuis plusieurs décennies avec celle de l’extrême droite française). Cette réalité va continuer d’exister dans les années qui viennent et il s’agirait, enfin, d’arrêter de mettre la poussière sous le tapis.
La digue a tenu et c’est heureux mais pour combien de temps ? Force est de constater que le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, pas plus que celui de François Hollande avant lui, n’a permis de faire refluer le vote d’extrême droite dans notre pays, bien au contraire. Après ses 17,9% en 2012, ses 33,9% au deuxième tour en 2017, Marine Le Pen a cette fois atteint 41,46 % au second tour de la présidentielle. Très au-delà du seuil d’alerte. Un résultat qui donne à voir deux France, celle du «tout sauf Le Pen» et celle du «tout sauf Macron», qui se sont fait face dans les urnes avec un taux d’abstention record depuis 1969 pour une finale présidentielle.