FRANCELA SANTENOTRE DEVENIR

Révolte des peuples de FRANCE

Temps de lecture : 5 minutes

Révolte des peuples de FRANCE

Les faits qui se déroulent en France actuellement en 2022, tentons de remonter un peu l’histoire de France pour mieux comprendre ce que les anciens comme les plus jeunes subissent à contrecœur par un pouvoir parfois pas toujours conscient des évolutions aider besoins de la nation France.

Les faits essentiels selon certains : la santé, il manque en France des milliers de soignants et plus de 300 sage-femme, il en est de même dans le corps enseignant, le pouvoir d’achat est plus qu’en berne, les charges ne peuvent plus pratiquement se régler, des ménages font un repas sur deux, la liste est loin d’être exhaustive.

Lorsqu’une nation rentrée dans le cadre d’un conflit avec les dirigeants quelle que soit leur obédience politique il semble indéniable que les conséquences ils viennent effectivement des assiettes pratiquement vides pendant que d’autres font bombance.

Il ne faut pas mélanger les besoins de toutes les couches sociales de l’univers, de l’Europe, de la France pour comprendre car plus ou moins court terme les pactes se font dans la rue au bruit des armes.

C’est en parcourant les archives de la Bibliothèque nationale de France que penché subitement en comprenant plus que jamais que ce sont les petits problèmes pour les nantis qui fourbissent les grandes révoltes.

Nous pourrons le constater dans la suite difficile à traiter en une seule manœuvre pour comprendre que l’assiette du pauvre devrait enrichir chaque demeure des familles française.

L’assiette du pauvre est une assiette qui est toujours vide en face du maître de maison afin que quiconque qui puisse sonner à la porte ou simplement frapper du pied et quelle que soit la saison de l’année il puisse lui est proposé tout simplement de partager la tablée telle qu’elle existe.

Sûrement une des raisons pour laquelle figure dans la capitale des Gaules, dans la ville de Lyon dans un restaurant tout près de la gare de Perrache cette citation : Lorsque la tablée est vide en évidence cela se passe comme dans les écuries à défaut d’avoine les chevaux se battent. Phrase énormément choquante même au départ de l’enfance elle stipule la chose suivante

« Qu’à la tassée l’on s’entasse et que bien tassée soit la tasse ».

Deux France que tout oppose

  • Ce dimanche 24 avril 2022, le président français Emmanuel Macron a été reconduit par les électeurs pour un deuxième mandat de cinq ans.
    • Le même jour, on annonçait le rachat du réseau social Twitter par le milliardaire Elon Musk (50 ans) pour la bagatelle de 44 milliards de dollars, soit davantage que le budget français annuel de la Défense.
    • Le même jour enfin, le Secrétaire d’État Anthony Blinken et le ministre américain de la Défense Lloyd Austin arrivaient à Kiev pour s’entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et lui promettre des armes en quantité illimitée afin décraser la Russie et réussir là où Napoléon et Hitler ont échoué.
    Ne nous soucions pas de savoir lequel de ces trois événements restera dans l’Histoire. Demandons-nous seulement ce que signifie la réélection du président français face à une candidate du nom maudit de Le Pen…

Tout va bien. Pour la troisième fois en vingt ans, les électeurs français ont été invités à « faire barrage au fascisme » et le candidat de l’extrême-centre, comme se qualifie lui-même Emmanuel Macron, a pu être réélu avec 58% des suffrages exprimés.

Mais avec 28% d’abstentions et 8,5% de bulletins blancs et nuls, le scrutin du 24 avril 2022 a frôlé le record d’abstention de l’élection de 1969.

La sociologie du vote montre une France divisée comme jamais, une réalité que Marcel Gauchet et Emmanuel Todd avaient déjà perçue dans un entretien paru dans Le Point en 2016, soit avant la première élection d’Emmanuel Macron.

Le philosophe Marcel Gauchet notait l’émergence d’une fracture entre deux France que tout oppose : « La fracture, c’est une séparation entre des gens qui vivent pour ainsi dire dans des mondes différents. (…) C’est ce que pointe avec justesse la notion de « France périphérique » du géographe Christophe Guilluy.

Cette France périphérique déteste les élites, mais elle ne les affronte pas. Elle vote de moins en moins et vit à l’écart. Nous sommes devant une dynamique de fragmentation où les microconflits foisonnent, mais sans se fédérer dans des oppositions claires. »

Cette prémonition s’est réalisée deux ans plus tard avec la révolte des « Gilets jaunes » contre les « élites » du pays, autrement dit contre les classes dominantes qui communient dans le culte de la « mondialisation heureuse », de l’« ouverture aux Autres », de la « concurrence libre et non faussée » et du « premier de cordée » (celui qui gagne son premier million à trente ans, pas celui qui risque sa vie comme pompier ou gendarme), avec pour horizon le dépassement de la nation par l’Europe, la cohabitation des cultures, la promotion inconditionnelle des droits individuels, etc.

Aux divisions politiques et sociales d’antan s’est ajouté une scission éducative et culturelle qui a eu pour conséquence la fin des partis traditionnels, quand par exemple les communistes se recrutaient aussi bien chez les ouvriers que chez les intellectuels, aussi bien chez les jeunes que chez les vieux.

C’est ce que soulignait l’anthropologue Emmanuel Todd dans le même entretien de 2016 : « Vers 1960, malgré des conflits violents, on avait encore le sentiment d’une société homogène parce que la plupart des gens savaient lire et écrire, et guère plus. Il y avait plusieurs peuples, mais assez semblables : communiste, socialiste, gaulliste, catholique, chacun avec son élite, peu nombreuse. Ces élites, pour exister, devaient parler à leurs peuples respectifs.

Depuis, le décollage des éducations secondaire et supérieure a créé une nouvelle stratification. Les éduqués supérieurs sont désormais un groupe massif, 40 % peut-être chez les jeunes. Il y a des secondaires longs. Et puis ceux qui sont restés au niveau primaire et sont considérés comme ayant raté leurs études. En haut de la société, ce que j’appelle une élite de masse se sent supérieure, autosuffisante et vit repliée sur elle-même. » 

Un mandat présidentiel plus tard, rien n’a changé malgré la pandémie de covid et les discours lénifiants sur les mérites des soignants, livreurs et autres travailleurs du quotidien. La fracture transparaît avec éclat dans le scrutin présidentiel du 24 avril comme le montre la sociologie du vote établie par l’institut de sondage Harris Interactive. 

Lorsque l’on constate ce que viennent de décider les USA c’est réellement livrer la femme à état « Objet » Il semble qu’il ne faille pas oublier que la « Loi Simone Veil » n’est qu’une Loi. Cette dernière n’est inscrite dans notre Constitution, elle doit-être gravée dans le « Marbre » Constitutionnel afin qu’aucun « Groupe ou Appartenance » politique ne puisse « Demain » faire appliquer cette sanction « Aux femmes de la France »

Le fameux discours de Madame Simone Veil en 1974 Merci Madame au Panthéon

Sources Herodote et Les Voix du Panda 

Le Panda

Patrick Juan

60 réflexions sur “Révolte des peuples de FRANCE

  • Reconduction
    Emmanuel Macron charge Elisabeth Borne de former un «gouvernement d’action»
    Le gouvernement d’Elisabeth Borne
     
     
    Dans un entretien à l’AFP, le chef de l’Etat confirme sa confiance dans sa Première ministre et se donne du temps pour mettre la pression sur ses oppositions et remodeler son dispositif.

  • L’ultimatum est terminé. Enfin presque…

    Dans un entretien à l’AFP ce dimanche, Emmanuel Macron assure avoir demandé à la Première ministre, Elisabeth Borne, de lui présenter en fin de semaine prochaine des «propositions» pour «un nouveau gouvernement d’action» qui sera nommé «dans les premiers jours du mois de juillet». 

    Soit, a priori, avant le discours de politique générale de la cheffe du gouvernement devant le Parlement annoncé pour le 5 juillet et l’adoption, le lendemain, du «paquet pouvoir d’achat» en Conseil des ministres.

    En attendant la nomination de nouveaux ministres pour remplacer les trois perdantes aux législatives et Yaël Braun-Pivet (Outre-Mer), choisie par la majorité pour devenir la première femme présidente de l’Assemblée nationale et sortie discrètement du gouvernement ce dimanche matin, voilà qui offre un peu d’air – et un rôle – à une Elisabeth Borne si effacée depuis sa nomination à Matignon qu’on disait son avenir menacé rue de Varenne.

  • « Voyant à la fois les refus et les disponibilités » qui se sont exprimés lors des premiers échanges avec les forces politiques, « j’ai décidé aujourd’hui de confirmer ma confiance à Elisabeth Borne », a insisté le chef de l’Etat qui n’avait pourtant pas du tout cité le nom de sa Première ministre lors de son allocution solennelle de mercredi soir depuis l’Elysée : « Elle a ma confiance dans la durée », a-t-il insisté.

  • Après un saut à Bruxelles pour un sommet européen, Emmanuel Macron doit poursuivre sa séquence internationale – G7 en Allemagne puis sommet de l’Otan à Madrid jusqu’à jeudi.

    Contrairement à la semaine précédente, le Président place sa cheffe de gouvernement au centre du jeu institutionnel : «A mon retour […], la Première ministre me soumettra des propositions pour une feuille de route […] sur les prochains mois et les prochaines années, et également pour la composition d’un nouveau gouvernement d’action au service de la France que nous mettrons en place dans les premiers jours du mois de juillet», a également affirmé Emmanuel Macron.

    Ce gouvernement pourra être rejoint par des représentants de forces politiques prêtes à coopérer avec la majorité.

    Mais avec les mêmes lignes rouges exprimées mercredi depuis l’Elysée : toute entente devra se faire dans le « cadre du projet présidentiel et celui de la majorité présidentielle, qui pourra être amendé ou enrichi ».

    Et ce, avec pour ligne rouge de « n’augmenter ni les impôts ni la dette ».

  • La réforme des retraites n’est donc pas abandonnée. Le chef de l’Etat a confirmé à l’AFP qu’il n’a pas renoncé à son intention de « faire travailler plus longtemps » les Français, « comme le font tous nos voisins, en tenant compte des conditions de travail et donc des règles de pénibilité, en prenant en compte les carrières longues ».

    Avec la réforme vers le plein emploi, ce sont « les deux grandes réformes que nous devons conduire dans la concertation, sans totem ni tabou, mais en gardant un cap d’ambition ». 

    Enfin, s’il dit ne « pas » confondre « les extrêmes », Macron considère le Rassemblement national et La France insoumise comme des « formations [qui] ne s’inscrivent pas comme des partis de gouvernement ».

    Si accord – improbable encore – il doit y avoir, « ce sera des communistes aux LR »

  • Pour l’instant, malgré deux salves d’entretiens, d’abord à l’Elysée auprès du Président, puis au téléphone avec Elisabeth Borne en fin de semaine, les oppositions ont toutes décliné la perspective d’une coalition et d’une entrée au gouvernement.

    Pour ne pas être prises au piège et rendues responsables des futurs blocages à l’Assemblée, elles ont toutes annoncé être prêtes à voter des textes si leurs amendements étaient repris par le gouvernement.

    Des insoumis au Rassemblement national en passant par les socialistes et le parti Les Républicains, tous ont promis de mettre sur la table leurs propositions «pouvoir d’achat» pour la semaine prochaine.

    Les jeux de positions vont durer encore un moment.

    Mise à jour dimanche, 26 juin à 10h17.

  • Poste pour poste

    En vol vers le perchoir, Yaël Braun Pivet laisse sa place aux Outre-Mer.

    Choisie par la majorité présidentielle pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale, la députée des Yvelines abandonne dès ce dimanche le ministère des Outre-Mer.

    Il entre dans le giron d’Elisabeth Borne jusqu’à la constitution d’un nouveau gouvernement.

  • Autant prendre les devants. Yaël Braun-Pivet, qui était ministre des Outre-Mer depuis un mois et devrait devenir mardi présidente de l’Assemblée nationale, est sortie du gouvernement, selon un décret publié ce dimanche au Journal officiel. 

    «Il est mis fin aux fonctions de Mme Yaël Braun-Pivet» et «les fonctions de ministre des Outre-Mer sont exercées par la Première ministre», stipule ce décret pris samedi par Emmanuel Macron sur proposition d’Elisabeth Borne.

    Il ne fait en effet que peu de doutes que Yaël Braun-Pivet devienne la première femme à accéder au perchoir.

    L’ensemble des députés vont se prononcer mardi après-midi lors d’un vote à bulletin secret à la tribune de l’Assemblée nationale.

    Yaël Braun-Pivet, ex-présidente de la commission des Lois de l’Assemblée et députée des Yvelines, a été investie mercredi par la majorité présidentielle.

  • Un nouveau ministre nommé d’ici début juillet.

    Se présentent également Annie Genevard (LR), ex-vice-présidente LR de l’Assemblée, l’élu RN Sébastien Chenu, et il y aura certainement un candidat de l’union de la gauche.

    Si la majorité absolue des suffrages exprimés n’a pas été obtenue aux deux premiers tours de scrutin, la majorité relative suffit au troisième tour, ce qui devrait garantir sauf accident l’élection de Yaël Braun-Pivet.

    Quant au portefeuille des Outre-Mer, il ne devrait pas rester longtemps dans le giron de la Première ministre.

    Confortée samedi soir par Emmanuel Macron, Elisabeth Borne doit proposer un nouveau gouvernement au Président de la République d’ici la fin de la semaine prochaine.

    Censé tirer des leçons des dernières législatives, à commencer par la défaite de trois ministres lors de ces élections, ce gouvernement Borne II doit ensuite entrer en fonction au début du mois de juillet.

    Avec en son sein un nouveau ou une nouvelle ministre en charge des territoires ultramarins.

  • Editorial
    Recul de l’avortement aux Etats-Unis: une guerre déclarée contre les femmes.

    Avec le démantèlement de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême américaine, des millions de femmes perdent le droit de disposer de leur corps.

    Loin d’être un retour cinquante ans en arrière, la décision les précipite dans une situation de surveillance généralisée.

  • Le couperet suspendu est donc tombé, guillotinant le droit constitutionnel des femmes américaines à l’avortement.

    La Cour suprême des Etats-Unis a décidé, ce vendredi 24 juin, de revenir sur l’arrêt historique Roe v. Wade, laissant chaque Etat libre d’interdire ou d’autoriser l’avortement.

    Le droit d’une femme sur son propre corps est bafoué dans une des plus importantes démocraties au monde, et le terrible prix à payer va être infligé principalement aux femmes les plus précaires et les plus isolées.

  • Contrôle et flicage.

    Les premières réactions déploraient que l’effet de cette effroyable décision était de renvoyer l’Amérique cinquante ans en arrière.

    C’est faux : les méthodes pour traquer les malheureuses qui tenteront de se faire avorter sont mille fois plus intrusives et efficaces qu’elles ne l’étaient avant Roe v. Wade.

    Il ne s’agit plus d’un voisin délateur ou d’un contrôle inopiné, mais d’une machine de surveillance comprenant géolocalisation, aspiration de données de recherches sur Internet, flicage systématique de paiements suite à la disparition du cash et reconnaissance faciale à tous les coins de rue. 

    Le sort des femmes en situation de détresse est donc cent fois pire aujourd’hui qu’avant.

  • Extrême droite décomplexée.

    Cette guerre déclarée contre les femmes n’a pas attendu le verdict de vendredi.

    Au Texas, des filles âgées de 9 à 11 ans ont été forcées de rester enceintes et d’accoucher des enfants de leurs violeurs, tandis qu’aux urgences des hôpitaux, des patientes en fausses couches n’ont pas été secourues parce que le cœur de leur fœtus n’avait pas stoppé à temps.

    La décision de la Cour est née de ce climat dogmatique, qui a été créé par une extrême droite décomplexée mais rendu possible par la crédulité du parti démocrate et des juges progressistes.

    Si notre solidarité avec les femmes américaines face à cette triste situation est totale, elle doit aussi nous engager à regarder en face la montée en France d’un extrémisme bien trop ressemblant, et à rester plus vigilant que jamais sur les dangers qu’elle représente.

  • Virages adroits.

    Gouvernement d’union nationale: Robert Ménard ne ferme plus aucune porte

    Le maire de Béziers, élu en 2014 avec le soutien du Front national, avait pris ses distances avec Marine Le Pen depuis 2017.

    Si leurs relations se sont réchauffées, l’ancien journaliste se montre bienveillant à l’égard du chef de l’Etat et n’est pas opposé à un gouvernement qui allierait macronistes et RN.

  • «La réalité est devenue plus forte que l’idéologie.» 

    Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du RN, savoure. Depuis dimanche et le second tour des législatives, qui a abouti à une Assemblée nationale totalement morcelée, avec une simple majorité relative pour le président de la République et un groupe de 89 députés Rassemblement national, le fondateur de Reporters sans frontières (RSF) note un changement de comportement des partis politiques vis-à-vis de la formation d’extrême droite qui l’a soutenue aux municipales.

    Dans la majorité, qui durant l’entre-deux-tours appelait à la «mobilisation générale» derrière Emmanuel Macron pour faire battre Marine Le Pen et «son programme raciste», dixit le Président lui-même, certains ne voient plus de problème à aller chercher des voix du côté du parti lepéniste pour faire passer certains textes.

    Dès dimanche soir, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui à une époque pas si lointaine affirmait qu’il «fallait interdire le FN», a évoqué la possibilité «d’avancer avec le Rassemblement national» sur certains projets de loi.

  • Des prises de position contradictoires.

    Pour Ménard, Le Pen n’a jamais eu autant de poids politique. 

    «Elle a fait 42 % à la présidentielle, elle sort des législatives avec un groupe de 89 députés.

    Son courant est représentatif des Français les plus démunis. Ils ne peuvent plus faire de l’idéologie en niant la réalité et faisant comme si ça n’existait pas», explique-t-il à Libération.

    Et il affirme, dithyrambique : «Après avoir fait une bonne campagne, et refusé toute entente avec Reconquête, je la trouve aujourd’hui positive, elle a gagné en sens des responsabilités.» 

    D’ailleurs, en ce moment, l’ex-présidente du RN et le maire de Béziers échangent ponctuellement. «Je l’ai eue ce matin», révélait le presque septuagénaire mercredi.

  • C’est pourtant peu dire que les rapports entre la fille de Jean-Marie Le Pen et l’ancien de RSF n’ont rien d’un long fleuve tranquille.

    Après avoir été proches pendant de longues années, ils ont vu leur relation se tendre nettement après la présidentielle 2017.

    Robert Ménard devient alors l’un des principaux détracteurs de la députée du Pas-de-Calais suite à sa défaite et à son «piteux débat» télévisé d’entre-deux-tours.

    A tel point que le Biterrois pousse son «ami» Eric Zemmour à se présenter pour parvenir à une «union des droites», déjà son cheval de bataille.

    Avant de finalement annoncer qu’il ne souhaite plus voir le polémiste maurassien accéder au second tour et de faire marche arrière au sujet de Marine Le Pen. 

    «Les choix faits par Marine Le Pen depuis des années sont couronnés de succès aujourd’hui.

    On ne peut pas dire qu’elle a fait la même campagne qu’en 2017», défend-il. Au RN, on a fini par s’accommoder des prises de position contradictoires du maire de Béziers, considéré comme un électron libre versatile. 

    «On n’en pense rien», élude un député RN du sud.

  • Accepter les mains tendues de la majorité.

    Toutefois, pour Ménard, le RN se trouve aujourd’hui à «un tournant historique». 

    «Soit le parti [dont il n’est pas adhérent, ndlr] montre qu’il est capable de devenir un parti qui peut diriger, même si c’est avec d’autres, soit il s’enferme dans une logique minoritaire et reste loin du pouvoir pendant de longues années», pose le maire de Béziers.

    Pour l’ancien journaliste, la formation lepéniste doit donc accepter les mains tendues de la majorité. Mercredi soir, à quelques heures de l’allocution d’Emmanuel Macron, il affirmait «ne pas être choqué par l’idée de voir un gouvernement composé de plusieurs familles politiques qui définirait, comme programme, quelques points prioritaires comme le pouvoir d’achat, l’immigration, l’international, ou l’école».

  • Un gouvernement d’union nationale dans lequel cohabiteraient donc le RN et LREM.

    Lui ne rejetait d’ailleurs pas l’idée d’en faire partie. 

    «Ça dépend sur quelles positions et pour quoi faire», glissait-il à Libération.

    Le matin même, Marine Le Pen confirmait que Macron, lors de leur entretien à l’Elysée mardi, avait émis l’idée d’un gouvernement «d’union nationale».

    Ce que la patronne du RN a exclu avant que le chef de l’Etat ne rejette lui aussi l’idée, le soir même lors de son allocution, soulignant que l’hypothèse n’était «pas justifiée à ce jour».

    Au RN, cette éventualité ne faisait de toute façon pas débat, affirme Thomas Ménagé, nouveau député du Loiret. 

    «Nos programmes sont trop divergents pour se réunir dans un unique gouvernement», explique-t-il.

  • Reste que le Président a tout de même demandé «aux groupes politiques», RN compris, «de dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller» pour débloquer la situation actuelle à l’Assemblée.

    Le souhait de Ménard de voir le parti d’extrême droite se mettre d’accord autour de «propositions concrètes qui vont dans le bon sens» reste donc d’actualité. 

    «On a tellement souffert dans notre camp de voir que certains, par principe, ne voulaient pas discuter avec nous, qu’on ne doit pas faire la même chose», estime-t-il. Au RN, on se montre plus à l’aise avec l’hypothèse d’accords préalables passés au cas par cas, pour un certain nombres de textes RN-compatibles (pouvoir d’achat, suppression de la redevance télé…).

    Pour cela, il faudra alors négocier avec la majorité présidentielle et «ça ne se pourra pas se faire que dans l’hémicycle pendant les débats, note un député RN. 

    Une partie devra se faire en back-office».

  • Virage macroniste.

    Voilà des semaines que Robert Ménard, ancien militant socialiste, proche du RN et catho-conservateur, a adouci son discours.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, le maire de Béziers, qui estimait, en se basant sur les prénoms qu’il y avait «91 % d’enfants musulmans» dans une classe du centre-ville de sa ville et que c’était «un problème» ou affirmait en 2016 qu’être «français, c’est être européen, blanc et catholique», est allé jusqu’à faire un mea culpa sur l’accueil des réfugiés syriens et irakiens. 

    «Je vais plaider coupable : j’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre de choses, par exemple au moment des combats en Syrie et en Irak et l’arrivée des réfugiés chez nous, que je regrette, que j’ai honte d’avoir dit et fait.

    C’est une faute», reconnaissait-il en mars sur LCI.

  • Mais surtout, l’ancien patron de RSF s’est mis à distribuer les bons points à Macron sur le pass vaccinal ou sur sa gestion de la guerre en Ukraine. 

    «Quel homme politique aurait fait mieux ?» interroge-t-il alors.

    Au début du mois de mai, l’adepte de Renaud Camus, créateur de la théorie raciste et complotiste du «grand remplacement», prend même la plume pour appeler dans le Figaro à ce que Macron ait une majorité «face au danger Mélenchon». 

    «Pragmatiques, soutenons le chef de l’Etat quand il prend des décisions courageuses, critiquons-le quand il en prend de néfastes, a-t-il écrit.

    C’est l’intérêt de notre nation.

    Ne pas choisir entre le bloc démocratique proeuropéen et son contraire serait irresponsable.» 

    Réponse de Marine Le Pen : «J’ai énormément de mal à suivre Robert Ménard…»

  • Au cas par cas.

    Vers une proposition de loi pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution.

    Ce samedi matin, Aurore Bergé, la présidente du groupe macroniste, a proposé de graver l’IVG dans le marbre de la Constitution, reprenant une initiative de la Nupes, qui propose à la majorité macroniste le dépôt d’un texte commun.

  • On pourrait assister à une première : une alliance entre la majorité et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

    Aurore Bergé, la présidente du groupe macroniste, a proposé de graver l’IVG dans le marbre de la Constitution, reprenant une initiative de la Nupes, qui propose à la majorité le dépôt d’un texte commun.

    C’est beau.

    Mais comment l’idée est tombée du ciel ?

    Qui aurait pu imaginer un vote en commun ces derniers jours ?

    Pas grand monde.

  • On refait le déroulé.

    Vendredi après-midi, Mathilde Panot – comme les autres présidents de groupe à l’Assemblée nationale – a échangé avec Élisabeth Borne.

    La cheffe des insoumis du Palais-Bourbon n’a pas semblé convaincue par les propos de la Première ministre.

    Les prochains jours s’annoncent bouillants (et passionnants).

    Au même moment, à des milliers de kilomètres du Palais Bourbon, la Cour suprême des Etats-Unis a torpillé le droit à l’avortement. Une décision qui a fait réagir Emmanuel Macron, mais aussi plusieurs figures à gauche.

    Tous dénoncent une décision qui fait reculer les droits des femmes aux Etats-Unis d’un demi-siècle.

    Le président de la République : «L’avortement est un droit fondamental pour toutes les femmes.

    Il faut le protéger.

    J’exprime ma solidarité avec les femmes dont les libertés sont aujourd’hui remises en cause par la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique.»

  • «Simone revenez»

    Mathilde Panot a fait le lien entre les deux.

    La députée du Val-de-Marne propose à ses camarades de la Nupes de déposer une proposition de loin pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution afin «d’empêcher toute entrave au droit fondamental». 

    On a échangé avec des socialistes et des écologistes.

    Ils sont tous sur la même ligne.

    La secrétaire nationale à la coordination du Parti socialiste, Corinne Narassiguin, dit : «Le Trumpisme, donc l’extrême droite américaine, continue son œuvre destructrice.

    Cette décision révoltante mais prévisible se prolongera par la remise en cause du droit à la contraception et au mariage pour tous.»

  • Que dira la majorité présidentielle (relative) : votera-t-elle la loi – en cas d’accord au sein de la Nupes – ou pas ?

    Comment réagiront la droite et son extrême ? Mathilde Panot et les insoumis ont le soutien des militantes féministes. La députée écologiste Sandrine Rousseau a tapoté sur les réseaux sociaux : «Simone revenez, aux Etats-Unis, ils sont devenus fous.

    En France, aidez-nous à inscrire ce droit dans la Constitution, grâce à cette nouvelle Assemblée.» 

    La majorité présidentielle a attrapé la balle au bond.

    Interrogée sur France Inter ce samedi matin, Aurore Bergé, la patronne des députés Renaissance (ex-LREM) a fait exactement la même proposition. 

    «Dès aujourd’hui nous allons déposer avec mon groupe une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire le respect de l’IVG dans notre Constitution».

    Aurore Bergé dit «n’avoir aucun doute sur le fait que la majorité présidentielle sera en soutien» et que «cette disposition sera largement partagée sur les bancs de l’Assemblée nationale».

  • Communiqué commun de la Nupes.

    La réplique de la gauche ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, l’intergroupe de la Nupes rappelle l’antériorité de la démarche. 

    «Après la révocation par la Cour suprême américaine du droit à l’avortement, nous avons annoncé ce vendredi notre volonté de déposer une proposition de loi pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution française comme nous l’avions déjà fait en 2019.

    Ce samedi, la présidente du groupe LREM reprend cette proposition que les parlementaires LREM avaient rejetée à plusieurs reprises dans la mandature précédente.

    Nous nous félicitons de ce revirement», écrivent Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, Boris Vallaud, président du groupe Socialistes et apparentés, Julien Bayou et Cyrielle Chatelain, coprésidents du groupe écologiste et André Chassaigne, président du groupe GDR.

    Une fusion.

    La Nupes au complet.

    Elle propose «le dépôt d’un texte commun à l’ensemble des groupes de l’Assemblée nationale qui le souhaitent pour protéger ce droit fondamental en l’inscrivant dans la Constitution dans les plus brefs délais».

  • Une manière de prendre au mot le gouvernement et la majorité présidentielle sur sa volonté affichée de réunir des majorités, au cas par cas, sur des textes faisant consensus.

    Reste à savoir si Aurore Bergé, qui a répété samedi matin sur France Inter qu’elle ne discuterait qu’avec les présidents de groupe «de l’arc républicain», dont elle exclut «l’extrême droite» et «l’extrême gauche» – dans laquelle elle persiste à ranger les insoumis –, acceptera de faire texte commun avec La France insoumise sous la houlette de la Nupes.

    Une autre question rôde : quelle va être la réaction de la droite et de son extrême dans l’hémicycle ?

  • Boîte à outils.

    Face à la pénurie de profs, l’Education nationale reine du bricolage.

    Le manque d’enseignants est plus critique que jamais, mais l’institution ne peut se permettre de laisser trop d’élèves sans instruction.

    Alors elle cherche des solutions, jusqu’à parfois retenir des volontaires au départ contre leur gré.

  • L’Education nationale peine plus que jamais à recruter des enseignants, l’affaire est entendue. Les résultats d’admission au Concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) tombés cette semaine le confirment : dans certaines académies, il y a moins d’admis que de postes, et parfois beaucoup, beaucoup moins.

    Il en manque 11 dans l’académie de Grenoble, 14 dans celle de Nancy-Metz, 62 à Paris, mais surtout 660 à Créteil et 1 006 à Versailles.

    En lycée, le Capes de sciences économiques et sociales n’a pas non plus fait le plein : seuls 102 candidats ont été retenus, pour 121 postes disponibles.

    Les résultats des Capes de mathématiques, pour lequel il y avait déjà moins d’admissibles (donc pas encore admis) que de places, et qui tomberont début juillet, ne devraient pas être plus reluisants.

    A la rentrée prochaine, il manquera donc des enseignants devant les élèves, une situation certes pas nouvelle mais qui n’a jamais été aussi critique.

  • Le mammouth, toutefois, ne compte pas se laisser abattre : à l’échelle nationale ou académique, des solutions sont trouvées pour ne pas laisser des enfants et adolescents sans enseignement.

    Solutions souvent décriées par les professeurs, qui appellent inlassablement à une revalorisation profonde et pérenne de leur métier, tant au niveau de la rémunération que des conditions de travail et de l’image.

    Tour d’horizon.

  • Des remplaçants en visio.

    Il n’est pas toujours aisé de trouver des professeurs contractuels pour assurer des remplacements dans les zones rurales et isolées de l’académie de Nancy-Metz.

    Avaler des dizaines de kilomètres en voiture coûte du temps et, de plus en plus, de l’argent.

    Le rectorat a donc eu une idée : embaucher des remplaçants… en visio.

    Sept personnes sont en cours de recrutement pour la rentrée prochaine à cet effet.

    Sept enseignants titulaires qui seront chacun affilié à un collège ou un lycée «le plus proche possible de leur domicile», depuis lequel ils assureront des cours face caméra, avec du matériel fourni par l’Education nationale.

    Les élèves dont le professeur habituel est absent seront, eux, réunis dans leur salle, supervisés par un assistant d’éducation.

  • «Il y a des professeurs qu’on n’arrive pas à remplacer.

    C’est un peu comme trouver un médecin dans une zone rurale, indique le rectorat. 

    On préférerait vraiment, vraiment, avoir un professeur devant les élèves.

    C’est le dernier recours si on ne trouve personne d’autre.» 

    Ces sept enseignants (de maths, allemand, anglais, français, histoire-géographie et, en lycée professionnel, lettres/histoire et maths/sciences) couvriront des remplacements de sept semaines maximum.

  • L’illusion ne peut tenir plus longtemps.

    Le gouvernement aura attendu jusqu’au bout, jusqu’au dévoilement de son projet de loi de finances rectificatif (PLFR) pour révéler les hypothèses macroéconomiques qu’il retient pour bâtir son budget.

    Il devrait, selon Bercy, le faire ce mardi ou ce mercredi, en même temps qu’il transmettra son texte au Haut Conseil des finances publiques et au Conseil d’Etat avant sa présentation en Conseil des ministres le 6 juillet.

    Pour justifier qu’il ne révise pas plus tôt, officiellement du moins, sa prévision de 4 % de croissance du PIB pour 2022, l’exécutif a tour à tour invoqué la campagne électorale, les grandes incertitudes qui pèsent sur la situation économique, la période de réserve…

    Pourtant, depuis le mois de février et le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a fait bondir les prix de l’énergie, cette perspective était devenue un mirage.

    Et pour une fois, les économistes sont unanimes.

    Elles ne sont pas moins de quatre institutions, la Banque de France et l’Insee ayant clos le bal la semaine dernière, à tabler sur une croissance de 2,3 % en France cette année.

  • Après l’euphorie de la fin d’année dernière avec une reprise post-pandémie qui apparaissait comme vigoureuse, l’économie mondiale ressort sonnée après des chocs successifs – avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février ou l’application stricte de la politique zéro Covid en Chine au printemps. 

    «Ces chocs sont venus amplifier les tensions qui préexistaient sur les prix, sur les approvisionnements, sur les chaînes de valeur», constate Julien Pouget, le chef du département de la conjoncture à l’Insee.

    La pression ne retombe pas.

    Elle est entretenue par des niveaux d’inflation historiquement élevés qui conduisent les banques centrales dans le monde à tourner la page des politiques accommodantes, voire à avoir déjà relevé plusieurs fois leurs taux directeurs, comme c’est le cas aux Etats-Unis.

  • Les chaînes d’approvisionnement encore plus désorganisées.

    La zone euro n’échappe pas à cette méga douche froide.

    Elle est même la plus exposée aux conséquences de la guerre russe.

    En France, même si elle est limitée par les différentes mesures prises pour plafonner les prix de l’énergie, l’inflation devrait tout de même atteindre 5,9 % en juin, presque 7 % en septembre et des taux aussi élevés les mois suivants, soit une moyenne annuelle de 5,5 %, selon les prévisions de l’Insee.

    Depuis deux mois, la hausse continue de l’indice des prix ne vient plus seulement de ceux du gaz, de l’électricité, ou du pétrole.

    Elle est aussi portée par les prix des autres biens – les produits alimentaires et manufacturés subissent la répercussion des hausses antérieures des prix de production – ainsi que par les prix des services «dans le sillage des revalorisations récentes du smic», souligne la dernière note de conjoncture de l’Insee.

  • Le conflit en Ukraine ne fait pas qu’entretenir des prix élevés de matières premières, il désorganise encore un peu plus les chaînes d’approvisionnement. 

    Dans une tentative de mesurer ce désordre, l’Insee constate qu’en mai, «la proportion d’entreprises se déclarant limitées dans leur production par des difficultés d’approvisionnement liées, directement ou indirectement, à la guerre en Ukraine s’élève ainsi à environ 30 % dans l’industrie manufacturière comme dans le bâtiment», soit près d’une entreprise sur trois dans ces secteurs.

  • Dans ce contexte inflationniste, la progression des salaires et les différentes mesures gouvernementales ne suffisent pas à préserver le pouvoir d’achat des ménages.

    Il n’y a plus que le smic qui ne décroche pas des prix, grâce à son indexation et les hausses automatiques qui en découlent – une nouvelle augmentation devrait d’ailleurs intervenir en août ou en septembre.

    Quant aux négociations salariales, souvent conflictuelles, dans l’aérien et le ferroviaire en ce moment, elles prennent en compte l’inflation, mais souvent pas intégralement.

    Il y a pourtant de la marge, l’enclenchement de la tant redoutée spirale entre les prix et les salaires est loin d’être imminent. 

    «Nous anticipons des effets des prix sur les salaires, puisque l’inflation va jouer sur les renégociations salariales.

    Mais ce n’est pas la même chose qu’un emballement, qu’une spirale qui conduirait à une nouvelle perte de pouvoir d’achat», explique Julien Pouget. Malgré une amélioration du revenu des ménages au deuxième semestre, l’Insee anticipe que le pouvoir d’achat par unité de consommation, après une hausse de 1,9 % l’an dernier, reculerait en moyenne sur l’année de 1 point.

    Il faut remonter à presque dix ans, à 2013, pour retrouver une baisse plus marquée du pouvoir d’achat (-1,2 %).

  • Les prévisionnistes d’une grande prudence.

    Un domaine pourrait échapper à cette atonie, celui de l’emploi.

    L’Insee estime que le taux de chômage baisserait même légèrement, avec 260 000 créations nettes d’emplois salariés et non salariés en 2022.

    C’est moins que les 965 000 de 2021, c’est encore porté en partie par la prise en compte des contrats en alternance et cela s’explique aussi par un rythme très modéré de hausse de la population active, mais cela permettrait de ramener le taux de chômage à 7 % en fin d’année.

    La Banque de France estime, elle, qu’il serait alors à 7,4 %.

  • Les incertitudes nombreuses, notamment sur le plan géopolitique, incitent tous les prévisionnistes à une grande prudence.

    La Banque de France a ainsi publié plusieurs scénarios.

    Celui dit «défavorable», qu’elle juge moins probable que son scénario central, prend l’hypothèse d’un arrêt total des importations européennes de pétrole et de gaz russes à partir de cet été et de tensions supplémentaires et conséquentes sur les prix des hydrocarbures.

    Dans ce cas, le PIB reculerait de 1,3 % l’an prochain.

    Et l’économie française plongerait en récession.

  • Face à l’inflation, «il a fallu sortir nos équations de la naphtaline»

    Après des années de stabilité des prix, l’économie française fait face à une inflation qui dure. Le directeur général de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, appelle à rester vigilant sur la dégradation de la situation économique.

  • Pour le patron de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, l’inflation devrait atteindre 6,8% sur un an en France.

    S’il voit la guerre en Ukraine comme un catalyseur de la hausse des prix, il estime que le contexte actuel est avant tout lié à des contraintes de l’offre et alerte sur de nombreuses incertitudes liées au Covid et à la situation à l’étranger.

    Confirmez-vous une dégradation nette de la conjoncture économique ?

     
    Nous prévoyons une croissance du PIB de 2,3 % en moyenne cette année, une anticipation semblable à celle de la Banque de France ou de l’Observatoire français des conjonctures économiques [de Sciences-Po, ndlr].

  • Quand atteindrait-on le pic d’inflation ?

    La hausse des prix de production devrait se diffuser dans les prix des produits alimentaires et de l’industrie et même des services. L’inflation atteindrait 6,8 % sur un an fin 2022, mais se stabiliserait à ce niveau dès le troisième trimestre.

    Sur le moment du pic, tout dépendra de l’avenir des mesures comme le bouclier tarifaire et des aléas extérieurs, tel un éventuel embargo sur les livraisons de gaz russe.

    Personne ne s’accorde pour expliquer les causes de l’inflation actuelle. Vous y parvenez ?

    Nous connaissions depuis l’an dernier un contexte différent de celui des décennies précédentes, avec de nombreuses contraintes sur l’offre : difficultés de recrutement, d’approvisionnement. Ce changement de régime n’explique pas entièrement les taux d’inflation actuels.

    La guerre en Ukraine a joué un rôle de catalyseur sur les prix de l’énergie, des céréales, des oléagineux.

  • Vous pensiez au début de l’année que l’épargne accumulée pendant le Covid permettrait d’éviter une baisse de la consommation.

    Est-ce avéré ?

    Nous estimons que la consommation progressera de 2,3 % sur l’année alors que le pouvoir d’achat des ménages fléchira de 0,6 %.

    Les indicateurs sur la confiance des ménages témoignent d’une grande incertitude et montrent que les ménages ne sont pas enclins à consommer.

    Il n’y a eu, par exemple, aucun regain de confiance au moment des élections, alors que tous les cinq ans, cette période électorale correspond à une embellie.

    Si la consommation ne flanche pas, c’est parce que le taux d’épargne devrait se réduire, sans toutefois revenir tout à fait à des niveaux d’avant la pandémie, et parce que les restrictions sanitaires sont moins nombreuses que l’an dernier.

  • Protéger les ménages, en dépensant des milliards d’argent public, ne risque-t-il pas d’alimenter l’inflation plutôt que de l’enrayer ?

    Les chèques ciblés ne font pas baisser l’indice des prix.

    En revanche, nous prenons en compte dans le calcul de l’indice les mesures générales comme le bouclier tarifaire ou la remise de 18 centimes d’euros par litre de carburant – elles ont fait d’ailleurs baisser l’inflation de 2 %.

    Ces mesures ont un effet modérateur sur la spirale inflationniste puisque l’indice des prix est utilisé pour la revalorisation du smic, de certaines prestations qui sont indexées sur l’inflation.

    Pour bien cibler les aides, il ne faut pas seulement regarder les revenus, mais aussi les différences de structure de la consommation entre les ménages.

    En milieu rural, en avril, l’inflation est par exemple un point plus élevé que la moyenne nationale.

  • Vous siégez aussi au Haut Conseil des finances publiques, en quoi la dégradation de la situation complique-t-elle l’équation budgétaire du nouveau gouvernement ?

    La remontée des taux d’intérêt, l’évolution de la situation conjoncturelle et l’incertitude politique issue des législatives la rendent plus complexe.

    La légère hausse de la dette au premier trimestre n’est pas seule un signal alarmant, mais elle nous rappelle qu’il faut rester vigilant sur l’évolution du taux de refinancement.

  • Constatez-vous une perte de savoir scientifique sur l’inflation, à laquelle la France n’a pas été confrontée depuis des années ?

    Il n’y a pas eu de perte de savoir, mais il a fallu sortir nos équations de la naphtaline. Quand l’inflation ne varie pas pendant des années, il est difficile de cerner l’évolution des salaires en fonction des mouvements de prix ou de connaître les délais de transmission aux prix de détail…

    Comme nous n’avons pas connu d’épisode de ce type depuis longtemps, nous ne sommes pas à l’abri de surprises.

    Il existe aussi des phénomènes que nous n’expliquons pas encore, comme le fait que les prix des produits alimentaires accélèrent bien plus rapidement en Italie et en Espagne qu’en France, alors que tous dépendent en amont des mêmes marchés mondiaux.

    C’est peut-être en lien avec les négociations entre la grande distribution et les industriels qui sont différentes d’un pays à l’autre, et en France ont lieu au printemps.

    Dans cette période très incertaine, il faudra aussi distinguer dans l’évolution des salaires ce qui prend la forme de primes et ce qui est reconduit les années suivantes.

  • Les prévisionnistes ne cessent de revoir à la baisse leurs estimations – y compris l’Insee qui a finalement observé une baisse du PIB au premier trimestre.

    Comment l’expliquez-vous ?

    Les révisions sont plus importantes que d’habitude à cause des chocs exogènes, rares, qui se sont produits au premier trimestre, comme la guerre sur le continent européen ou la politique zéro Covid en Chine.

    Le consensus apparent, à 2,3 % de croissance pour la France en 2022, peut être trompeur tant les incertitudes sont nombreuses sur l’évolution du Covid, sur les développements du conflit en Ukraine, sur la situation en Chine.

    Jugez-vous crédible le risque de récession ?

    Le risque existe, on ne peut l’exclure tant que nous avons ce lot de facteurs exogènes.

    Ce n’est néanmoins pas notre scénario privilégié.

  • Logement: Face à l’inflation, Bruno Le Maire confirme la mise en place d’un «bouclier loyers» visant à limiter leur augmentation.

  • Merci de l’avoir posée
    Pourquoi les tarifs des cantines scolaires sont-ils de plus en plus salés?

    Alimentation, la recette pour tout changer.
     
    Face à l’inflation galopante et aux pénuries en cascade, les cantines scolaires voient leurs tarifs augmenter «entre 5 et 10 %», selon l’Association des maires de France.

    De quoi modifier les assiettes, en les rendant plus vertes notamment.

  • Dans certaines cantines scolaires françaises, on rationne les lentilles, «dont le prix au kilo a explosé de 200 % depuis le début de l’année», certifie Marie-Cécile Rollin, la directrice de Restau’co, une association porte-parole des cantines scolaires publiques et associatives.

    Ailleurs, on «remplace quelques gouttes d’huile, dont les prix ont augmenté de 40 à 60 % ces derniers mois, par du jus de citron», raconte-t-elle, ou on limite la consommation de poisson, devenu une denrée rare, passant de 50 centimes à 1 euro le kilo dans la restauration collective.

  • Le constat est partout le même : les prix des denrées alimentaires et de l’énergie flambent.

    Et les ruptures de stock s’enchaînent. Tout y passe : huile, céréales, farine, viande, poisson, légumes, œufs…

    En première ligne, les cantines scolaires. C’est pourquoi l’Association des maires de France (AMF) a lancé l’alerte, début juin, affirmant que le coût des repas scolaires avait augmenté entre 5 à 10 % depuis le 1er janvier, «si ce n’est bien plus», souligne Gilles Pérole, coprésident du groupe de travail «restauration scolaire» de l’AMF. 

    L’inflation est estimée à 4,9 % sur l’année, en France, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

  • Les budgets des cantines épuisés dès la mi-septembre.

    En cause, notamment la guerre en Ukraine, huitième producteur mondial de blé et premier producteur mondial de tournesol.

    Mais aussi la grippe aviaire qui touche les volailles, la pandémie de Covid-19 qui a perturbé les équilibres, la crise de la filière bovine qui met à mal le secteur des vaches allaitantes depuis une dizaine d’années, ou encore le réchauffement climatique et ses épisodes climatiques dramatiques. 

    «Tous les produits augmentent, déplore Edouard Albertini, directeur des achats chez Compass, entreprise qui fournit des repas à plus de 500 établissements scolaires en France. 

    Nos coûts ont gonflé de 12 % depuis janvier, mais on projette une augmentation de 17 % dans les prochains mois.»

  • Selon Marie-Cécile Rollin ,de Restau’co, «sans action», les budgets des cantines scolaires pour 2022 «auront été consommés» mi-septembre.

    Pour rappel, en France, les communes gèrent la restauration en école primaire.

    Les départements sont responsables des cantines du collège, et la région, celles du lycée. L’ensemble de ces collectivités fixent le tarif du repas à la fin de chaque année scolaire.

    Ce qui explique pourquoi la majorité des tarifs sont pour l’heure garantis, mais ils vont être renégociés d’ici la fin du mois en vue de la rentrée de septembre.

  • Qui pour payer les surcoûts ?

    Toute la question à présent est de savoir qui absorbera les surcoûts des fournisseurs.

    Certaines collectivités s’apprêtent à répercuter la hausse des prix sur les familles, d’autres, comme Ajaccio, Dijon, Limoges ou Dunkerque, vont compenser les coûts et d’autres encore ont adapté les menus, réduisant les portions ou les volumes commandés.

    Selon l’AMF, la moitié des communes, faute de budget suffisant, vont augmenter leurs tarifs à la rentrée.

  • L’association demande ainsi «de manière forte et un peu solennelle» d’engager «des discussions sur les conséquences de l’inflation sur les finances communales» avec le nouveau gouvernement. «Il faut que les efforts soient partagés, que l’Etat et les entreprises prennent leur part.

    Les villes ont trop été fragilisées et ne sont jamais aidées, s’insurge Gilles Pérole, de l’AMF. 

    Elles ne peuvent plus toujours tout compenser.»

    De son côté, la Fédération des conseils des parents d’élèves (FCPE) demande au gouvernement une hausse de l’allocation de rentrée, voire la «gratuité des repas», craignant que les surcoûts touchent en priorité les familles les plus modestes. 

    «Certains enfants ne pourront plus manger à la cantine», alerte Stéphanie Anfray de la FCPE. Au total, un peu plus de 6 millions d’enfants mangent à la cantine, chaque jour, dans l’un des 60 000 établissements scolaires de France.

    Un repas à la cantine coûte en moyenne 6,50 euros.

  • Circuits courts et plats végé, des alternatives ?

    Si certaines cantines font des économies en freinant l’achat de produits de qualité et biologiques, comme le regrette la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), d’autres, au contraire, tirent leur épingle du jeu en ayant développé une alimentation locale et végétarienne depuis plusieurs années.

    C’est le cas dans le Gers, qui mène une expérimentation inédite depuis 2009 dans ses 22 collèges publics.

    Chaque jour, des aliments issus des circuits courts, de saison et «le plus possible» biologiques sont servis dans les cantines.

  • «Cela nous permet d’être plus autonomes et donc moins sensibles à la variation des prix», s’enorgueillit l’actuel président du conseil départemental du Gers, Philippe Dupouy, même s’il constate une augmentation «non négligeable de 15 à 20 %» des prix.

    Entendre : un surcoût de 300 000 euros rien que pour les collèges. 

    «Mais la flambée des prix aurait été bien plus forte si on n’avait pas lancé cette expérimentation», se justifie-t-il, avant de préciser que la hausse des tarifs sera «prise en charge» par le département.

  • Autre pionnier du genre, la ville ensoleillée de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), 9 000 habitants en son sein et première cité à servir du 100 % bio depuis 2012.

    Avec ses 70 % d’approvisionnement local dans un rayon de 200 kilomètres, la réduction du gaspillage alimentaire de 80 % et la création d’une ferme autonome, la cité fait figure de bon élève. 

    «Les prix des fruits et légumes ont été contenus, mais tous les autres produits ont flambé», constate Gilles Pérole de l’AMF et adjoint au maire de la ville. Sur son ordinateur, un tableau Excel relève consciencieusement chaque variation des prix des denrées alimentaires. 

    «Depuis décembre, les huiles bio ont pris 50 %, les Macaroni bio 46 %, les œufs, 20 %, sans parler des protéines animales… Donc on essaie de limiter à tout prix la viande et le poisson.»

     A la rentrée 2021, ses cantines passeront à 50 % de repas végé, qui «coûtent deux fois moins chers» selon lui, contre 40 % actuellement.

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