L’antisémitisme ne passera pas en France : Vous avez fait Mourir Simone Veil une seconde fois !
L'Antisémitisme ne passera pas en France: Vous avez Tué Simone Viel Morte une Seconde fois
Ayant écrit déjà divers articles sur cette femme fabuleuse qu’est Simone Veil. Il faut indéniablement que les quatre taguages et la profanation de sa stèle, les coupables soient arrêtés et reçoivent des sanctions égales à des actes aussi fous.
Cette femme a fait bien plus pratiquement que la majorité de ceux dépendant de tous les gouvernements que la France ait connus.
Le lien ci-dessous, donnera à ces assassins, une espèce de repentance, je l’ignore. Des tels faits ne peuvent rester sous silence ou impunis, étant ulcéré ce sont les claviers, comme les rotatives qui se doivent tous sans aucune distinction par le monde que de condamner de tels agissements.
Les larmes sont invisibles, le ressenti de ferveur m’amène à ce stade, l’intolérance comme l’antisémite reste une plaie que chacun se doit de comprendre. Dans le cas contraire l’humanité, la France, le Monde sont morts.
Pour lire la vidéo cliquez sur ce Lien, merci pour son respect en lui rendant un hommage
Simone Veil, née Simone Jacob le 13 juillet 1927 à Nice et morte le 30 juin 2017 à Paris, est une magistrate et une femme d’État française
Née dans une famille juive aux origines lorraines, elle est déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, durant la Shoah, où elle perd son père, son frère et sa mère. Rescapée avec ses sœurs Madeleine et Denise, elles aussi déportées, elle épouse Antoine Veil en 1946 puis, après des études de droit et de science politique, entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire.
En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), loi qui sera ensuite couramment désignée comme la « loi Veil ». Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France.
Elle est la première personne à accéder à la présidence du Parlement européen nouvellement élu au suffrage universel, une fonction qu’elle occupe de 1979 à 1982. De façon générale, elle est considérée comme l’une des promotrices de la réconciliation franco-allemande et de la construction européenne.
De 1993 à 1995, elle est ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville au sein du gouvernement Édouard Balladur.
Elle siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007, avant d’être élue à l’Académie française en 2008.
Sur décision du président Emmanuel Macron, Simone Veil fait son entrée au Panthéon avec son époux le 1er juillet 2018.
Famille, enfance et adolescence
La famille Jacob est originaire de Bionville-sur-Nied, village de Lorraine. Son père, l’architecte André Jacob, obtient en 1919 le second grand prix de Rome1,2,3. Il épouse le 22 mai 1922, dans le 9e arrondissement de Paris, Yvonne Steinmetz, fille d’un fourreur de la capitale. André Jacob exige que sa femme, bachelière et étudiante en chimie, abandonne ses études après leur mariage4. La famille juive de Simone Jacob est non pratiquante et « très laïque »: « Mon appartenance à la communauté juive ne m’a jamais fait problème. Elle était hautement revendiquée par mon père, non pour des raisons religieuses, mais culturelles », écrit Simone Veil dans son autobiographie. « À ses yeux, si le peuple juif demeurait le peuple élu, c’était parce qu’il était celui du Livre, le peuple de la pensée et de l’écriture. » Après la naissance des deux premiers enfants du couple, Madeleine et Denise, la famille quitte Paris pour s’installer à Nice sur la Côte d’Azur. Jean, le seul fils, naît en 1925. Simone, benjamine de la famille, naît le 13 juillet 1927 à Nice. Avec la crise de 1929, la famille Jacob quitte son appartement du no 50, avenue Georges-Clemenceau, pour un autre plus petit, rue Cluvier4. Lorsque la crise s’aggrave, les commandes aux architectes comme son père se raréfient, et sa mère tricote pour les enfants de familles démunies.
Premières années de la Seconde Guerre mondiale
Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni (à 11 h), puis la France (à 17 h) déclarent la guerre à l’Allemagne nazie. Lorsque l’armistice est signé le 22 juin 1940, André Jacob, le père, est accablé4, même s’il pense que la République ne touchera pas aux Juifs. Le 10 juillet, l’Assemblée nationale, réunie à Vichy, vote à une écrasante majorité les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le régime de Vichy (gouvernement de Pierre Laval) promulgue, le 4 octobre, le premier statut des Juifs qui établit une série d’interdictions à l’encontre des Juifs et l’obligation de se déclarer aux autorités.
Simone Jacob (première à gauche, dernier rang) au lycée Albert-Calmette de Nice pendant l’année scolaire de 1941-1942.
André Jacob effectue ces démarches obligatoires ce à quoi la très jeune Simone déclarera plus tard s’être opposée et perd le droit d’exercer sa profession. Yvonne Jacob passe ses journées à chercher de la nourriture pour sa famille.
L’année suivante, les enfants Jacob sont envoyés près de Carcassonne, encore en zone libre comme Nice, où ils séjournent en compagnie d’un oncle et d’une tante.
De retour à Nice, la famille, qui habite un appartement, subit la ségrégation progressive des lois anti-juives. Les enfants participent néanmoins activement aux activités de scoutisme10 dans des organisations laïques. Éclaireuse au groupe Nice IV de la section neutre de la Fédération française des éclaireuses (FFE), Simone Jacob considère les scouts comme une deuxième famille, dans laquelle sa mère et ses sœurs sont aussi très investies11. Elles côtoient dans ce contexte Nicole Clarence, future résistante et cheftaine de leur frère Jean. Elle reçoit le totem de Lièvre astucieux13 et une photographie d’elle en éclaireuse par « Aiglon » sera publiée dans le calendrier FFE de 1945. Le danger devient manifeste à partir de septembre 1943, date de la prise de contrôle de la Côte d’Azur par l’occupant allemand (à la suite de la capitulation de l’Italie), sous la direction d’Alois Brunner. En effet, Nice, en zone libre jusqu’en novembre 1942, passe ensuite sous occupation italienne, jusqu’à ce que les Italiens signent un armistice avec les Alliés le 3 septembre 1943. En mars 1944, Simone Jacob passe son baccalauréat.
Déportation à Auschwitz-Birkenau
En mars 1944, Simone Jacob, âgée de 16 ans et qui se fait appeler Simone Jacquier, réside chez son professeur de lettres classiques, Madame de Villeroy, enseignante au lycée Masséna. Le 30 mars 1944, alors qu’elle se rend avec un ami afin de rejoindre les filles de sa classe pour fêter la fin des épreuves du baccalauréat (alors que sa famille lui avait interdit une telle initiative15), elle est contrôlée dans la rue en plein centre-ville de Nice par deux Allemands en civil et arrêtée. Elle et son camarade sont emmenés à l’hôtel Excelsior, rue Durante, quartier général allemand, qui sert à cette époque de lieu de regroupement local des Juifs arrêtés avant leur déportation vers l’Allemagne. Les Allemands relâchent rapidement le garçon, à qui Simone Jacob a eu le temps de glisser l’adresse de Madame de Villeroy (boulevard Carabacel), pour la prévenir et tenter d’informer sa famille16. Dans les heures qui suivent, le reste de sa famille, hébergée, malgré les risques encourus, par plusieurs couples de relations et d’amis niçois, est arrêté par la Gestapo.
Simone Jacob transite par le camp de Drancy. Le 13 avril 1944, soit deux semaines après leur arrestation, Simone, sa mère Yvonne et sa sœur Madeleine sont envoyées de Drancy, dans le convoi no 7117, où se trouvent également Anne-Lise Stern et Marceline Rosenberg, qui deviendra sa meilleure amie dans le camp18, à destination d’Auschwitz-Birkenau, un des camps d’extermination nazis, où elles arrivent le 15 avril au soir. Un prisonnier parlant français lui conseille de se dire âgée de 18 ans, pour passer la sélection et éviter l’extermination. Elle reçoit le matricule 78651, qui lui est tatoué sur le bras. Le travail forcé consiste alors à « décharger des camions d’énormes pierres » et à « creuser des tranchées et aplanir le sol ».
Une ancienne prostituée devenue kapo lui sauve la vie en la mutant dans une annexe d’Auschwitz, lui disant : « Tu es trop belle pour mourir ». Elle accepte, à condition que sa mère et sa sœur la suivent.
Une des sœurs de Simone, Denise Jacob, entrée à 19 ans dans un réseau de la Résistance à Lyon, est arrêtée en 1944 et déportée à Ravensbrück, d’où elle reviendra. Son père et son frère Jean sont déportés en Lituanie par le convoi no 7319. Simone Jacob ne les a jamais revus.
Marche jusqu’à Gleiwitz, transfert à Bergen-Belsen et libération
En juillet 1944, avec sa mère et sa sœur, Simone Jacob est transférée à Bobrek, à cinq kilomètres de Birkenau. Lors de l’évacuation du camp de Bobrek devant l’avancée de l’Armée rouge, le 18 janvier 1945, les Allemands emmènent leurs prisonniers dans une marche de la mort de 70 kilomètres de Bobrek à Auschwitz puis Gleiwitz. Ils les transfèrent ensuite en train lors d’un voyage de huit jours où les prisonniers ne reçoivent ni eau sauf la neige fondue au fond de leur gamelle ni nourriture sauf les morceaux de pain jetés par les habitants apitoyés des villes traversées au camp de Dora, puis à celui de Bergen-Belsen, où Simone Jacob, sa mère et sa sœur arrivent le 30 janvier. Simone est postée à la cuisine. Sa mère meurt du typhus en mars. Sa sœur Madeleine, atteinte également, est sauvée de justesse grâce à l’arrivée des Alliés.
Bergen-Belsen est libéré par les troupes britanniques le 15 avril. Simone, Madeleine et Denise sont les seules survivantes de la famille, puisque leur père, leur mère et leur frère ne sont pas revenus des camps.
Après son retour en France, elle se tient prête à parler, mais a l’impression que presque personne ne veut l’entendre.
Simone Veil évoque la déportation de sa famille dans un documentaire du 2 septembre 1976.
Simone Veil insiste sur la spécificité juive de la Shoah.
Retour en France
Simone Jacob est de retour en France le 23 mai 1945 à Paris au centre d’accueil de l’hôtel Lutetia et apprend qu’elle a été reçue au baccalauréat, seule de toute l’Académie à l’avoir passé en mars 1944, la veille de son arrestation. Elle s’inscrit, en 1945, à la faculté de droit de Paris et à l’Institut d’études politiques de Paris, où elle rencontre, pendant un séjour au ski, Antoine Veil (1926-2013), futur inspecteur des finances et chef d’entreprises, qu’elle épouse le 26 octobre 1946. Elle l’accompagne à Wiesbaden puis à Stuttgart, où il est nommé, l’aidant à préparer le concours de l’ENA, lui rédigeant des notes. Devant l’étonnement de ses proches, elle explique qu’il faut faire la distinction entre les nazis responsables de la Shoah, qui aurait pu arriver « n’importe où », et les Allemands dans leur ensemble. Elle et son mari se posent ainsi en précurseurs de l’amitié franco-allemande. Toutefois, le couple vit dans cette zone d’occupation américaine presque comme les Américains, « en totale autarcie ».
Sa sœur Madeleine meurt avec son fils Luc en 1952, à la suite d’un accident de la route, alors qu’elle rentrait de Stuttgart, où elle était allée rendre visite à Simone. Ce nouveau drame est vécu douloureusement, puisque Madeleine était la seule personne avec qui elle pouvait parler et partager l’expérience de la déportation.
Du mariage de Simone et Antoine naissent trois fils : Jean (né le 26 novembre 1947), avocat d’affaires, Claude-Nicolas, médecin (1948-2002), Pierre-François (né le 16 mars 1954), avocat et président du Comité français pour Yad Vashem, marié en premières noces à Agnès Buzyn ; puis douze petits-enfants.
Carrière judiciaire
Munie de sa licence de droit et de son diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris, elle renonce à la carrière d’avocate (son mari réprouvant cette idée)8 et passe avec succès, en 1956, le concours de la magistrature. Elle occupe dès lors un poste de haut fonctionnaire dans l’administration pénitentiaire au ministère de la Justice, où elle traite d’affaires judiciaires. Pendant la guerre d’Algérie, missionnée par Edmond Michelet, ministre de la Justice38, elle réussit à faire transférer en France des prisonnières algériennes exposées aux mauvais traitements et aux viols39 et des hommes menacés de la peine capitale. Elle fait obtenir la détention au titre de régime politique aux milliers de membres du FLN internés en France. Elle passe en 1964 aux affaires civiles. En 1969, elle entre au cabinet de René Pleven, ministre de la Justice.
Membre du Syndicat de la magistrature, elle devient en 1970 la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Alors que seules 40 % des Françaises de l’époque travaillent, et encore moins dans les cercles de la bourgeoisie parisienne, la carrière professionnelle de Simone Veil suscite un certain étonnement. Elle reste toutefois très présente auprès de ses enfants adolescents ou jeunes adultes.
Parcours politique
Dans ses mémoires, Simone Veil mentionne une action politique de sa part dès 1971 au conseil d’administration de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) où elle est la première femme à être nommée. À ce poste, elle surprend en s’opposant notamment à la diffusion du documentaire sur l’Occupation, Le Chagrin et la Pitié, qu’elle juge injuste et partisan.
Évoluant dans un milieu proche du MRP, dont son mari est membre, elle est libérale et ouverte sur les questions de société. Elle s’enthousiasme pour Pierre Mendès France et vote plusieurs fois pour la SFIO. Elle regarde avec bienveillance Mai 68, affirmant : « Contrairement à d’autres, je n’estimais pas que les jeunes se trompaient : nous vivions bel et bien dans une époque figée ». Lors de l’élection présidentielle de 1965, elle vote au premier tour pour Jean Lecanuet et à celle de 1969, pour Georges Pompidou.
Ministre de la Santé
À la suite de la mort en cours de mandat du président Georges Pompidou, elle soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas à l’élection présidentielle anticipée46. Après l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République, elle est nommée ministre de la Santé dans le gouvernement Jacques Chirac, poste qu’elle conserve sous les gouvernements Raymond Barre. Elle est la deuxième femme à devenir ministre de plein exercice, après Germaine Poinso-Chapuis en 1947.
Elle est chargée de présenter au Parlement le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG)47, qui dépénalise l’avortement48. Ce combat lui vaut des injures49 et des menaces de la part de l’extrême droite et d’une partie de la droite parlementaire, comme l’a rappelé Jean d’Ormesson en l’accueillant à l’Académie française. Dans un discours devant les députés, elle soutient que « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue »50. Le texte est finalement adopté à l’Assemblée nationale le 29 novembre 1974. La loi est ensuite adoptée au Sénat deux semaines plus tard. Elle entre en vigueur le 17 janvier 1975.
Elle s’oppose aussi à la banalisation de l’avortement dont elle considère qu’il « restera toujours un drame » et précise au sujet de sa loi que « si elle n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement ».
Simone Veil revoit également la « carte hospitalière » en fermant notamment des établissements à faible activité, rééquilibre les comptes de l’Institut Pasteur et met en place des aides financières à destination des mères d’enfants en bas âge53. Elle est aussi à l’origine d’une loi d’orientation en faveur des handicapés30.
En 1976, elle-même fumeuse, elle fait adopter la loi française de lutte contre le tabagisme : restrictions à la publicité, premières interdictions de fumer dans certains lieux (locaux qui reçoivent des mineurs, hôpitaux ou locaux où l’on manipule l’alimentation) et avertissements sanitaires sur les paquets.
Comme ministre, elle reste connue pour son fort caractère et son exigence à l’égard de ses collaborateurs.
Elle met en échec, avec d’autres membres du gouvernement, le projet de retour forcé de 100 000 Algériens par an prôné par Valéry Giscard d’Estaing, dont la politique d’aides financières au retour a échoué.
En 1977, elle envisage un temps de se présenter à la mairie de Paris. L’année suivante, en 1978, elle fait partie des candidats éventuels pour la fonction de Premier ministre.
Elle fait voter en juin 1979 une loi attribuant à l’État le soin de fixer le numerus clausus des étudiants en médecine en fonction des « besoins de santé » de la population alors que celui-ci était, depuis son instauration en 1971, calculé par les CHU en fonction de la capacité des services hospitaliers à accueillir les étudiants pour leur formation clinique.
Au Parlement européen et pour la construction de l’Union européenne
Simone Veil présidant une séance du Parlement européen à Strasbourg en 1979
À la demande du président Valéry Giscard d’Estaing, elle conduit la liste Union pour la démocratie française (UDF) aux élections européennes de 1979, les premières au suffrage universel. À la suite de la victoire relative de l’UDF (27,61 % des suffrages et 25 élus), elle quitte le gouvernement.
Le 17 juillet 1979, alors que les députés RPR français ont soutenu une autre candidature que la sienne aux deux premiers tours de scrutin, elle est élue présidente du Parlement européen au troisième tour, avec 192 voix, contre 133 au socialiste Mario Zagari et 47 au communiste Giorgio Amendola58.
Au début de l’année 1982, elle est sollicitée pour briguer un second mandat, mais ne bénéficiant pas du soutien des députés RPR, elle retire sa candidature avant le troisième tour de scrutin afin de ne pas faciliter l’élection du candidat socialiste, qui l’emportera néanmoins grâce aux divisions de la droite française59. À l’époque, le Parlement européen a peu de pouvoirs, mais Simone Veil lui donne notamment plus de visibilité dans le domaine des droits de l’homme. Elle soutient la proposition d’Yvette Roudy de créer une Commission des droits des femmes60. En 1981, elle reçoit le prix International Charlemagne.
Après avoir quitté la présidence du Parlement européen, elle poursuit son engagement actif dans la vie politique européenne, à la tête du service juridique du Parlement61 puis, en 1984, avec Jacques Chirac, elle impose à l’opposition une liste unique, dénommée Union pour la France en Europe (UFE), aux élections européennes de 1984. La liste qu’elle conduit obtient 43,02 % des voix et 41 sièges de députés européens le 17 juin. Elle préside alors le groupe libéral au Parlement européen pendant toute la législature. Lors des élections européennes de 1989, elle présente une liste centriste dissidente à la liste d’union RPR et UDF, qui recueille 8,43 % des voix et sept députés européens. Valéry Giscard d’Estaing lui succède alors à la présidence du groupe libéral.
Invitée à l’émission L’Heure de vérité, elle déclare qu’elle est « à gauche pour certaines questions, à droite pour d’autres ». Elle participe à la campagne de Raymond Barre pendant l’élection présidentielle de 1988. Après la réélection de François Mitterrand, elle déclare qu’« il n’y a pas d’obstacle de principe à gouverner avec les socialistes », rencontre Michel Rocard, qui souhaite l’intégrer dans son gouvernement, mais le président fait échouer cette possibilité.
En 1983, elle crée, avec son mari, le club Vauban, un cercle de réflexion qui vise à dépasser les clivages politiques, les réunions de ce club ayant lieu dans leur appartement de la place Vauban.
Simone Veil, en 1993.
En 1996, elle est nommée membre de la Commission internationale pour les Balkans, sous l’autorité de Leo Tindemans.
Elle a conduit également le Groupe de haut niveau sur la libre circulation des personnes. Parallèlement, Simone Veil soutient de nombreuses associations à vocation européenne, comme le Fonds européen pour la liberté d’expression, ELSA France ou encore la Fondation européenne de la science, dont elle est présidente d’honneur.
Dans l’opposition
Lors des élections législatives de 1988, alors que certaines personnalités de l’UDF, notamment Jean-Claude Gaudin à Marseille, passent des accords de désistements locaux avec le FN et que Charles Pasqua (RPR) évoque des « préoccupations » et des « valeurs » semblables, Simone Veil déclare qu’« entre un Front national et un socialiste, [elle votera] pour un socialiste ».
Début 1990, elle qualifie d’« inadmissible » la création de fichiers informatisés des Renseignements généraux, décidée par le gouvernement Michel Rocard. Le projet est retiré en mars 1990 et promulgué, sous une forme nouvelle, par le gouvernement Cresson l’année suivante.
Ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville
En mars 1993, Simone Veil est nommée ministre d’État, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur. À ce poste, elle met notamment en place le praticien adjoint contractuel (PAC). Soutien d’Édouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995, elle quitte le gouvernement à la suite de la victoire de Jacques Chirac. Elle adhère ensuite à l’UDF, qu’elle quitte deux ans plus tard, en 1997.
En 1996, alors que le nombre de femmes dans les assemblées plafonne à 6 %, elle signe une pétition dans L’Express, initiée par Yvette Roudy et intitulée « Manifeste pour la parité », réunissant cinq femmes politiques de gauche et cinq de droite. La loi Jospin de 2000 sur la parité reprend l’essentiel des propositions avancées.
Membre du Conseil constitutionnel
Nommée membre du Conseil constitutionnel par le président du Sénat, René Monory, en mars 1998, elle fait partie de la haute juridiction jusqu’en mars 2007. Elle sort de son devoir de réserve en 2005, pour appeler à voter « oui » au référendum français sur le traité établissant une constitution pour l’Europe.
Retrait progressif de la vie publique
Simone Veil lors de la campagne des élections municipales de 2008 à Paris
Le 8 mars 2007, tout juste libérée de son devoir de réserve lié à son mandat de membre du Conseil constitutionnel, elle annonce sa décision de soutenir Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007. À l’annonce de la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale par le candidat de l’UMP en cas de victoire, elle affirme qu’elle aurait préféré un ministère « de l’Immigration et de l’Intégration » ; son soutien à Nicolas Sarkozy n’est toutefois pas remis en cause : « Nicolas est gentil. Il peut être brutal dans son expression, mais les gens ont tort de douter de son humanité. C’est un ami fidèle. Pour moi, c’est important. Quand on choisit un président, on a envie de quelqu’un qui ait ces qualités-là. Ce n’est pas toujours le cas. » Elle adresse par ailleurs de nombreuses critiques au candidat UDF, François Bayrou, l’accusant de ne représenter « que lui-même ».
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, annonce le 11 janvier 2008 qu’il l’a chargée de « mener un grand débat national pour définir les nouveaux principes fondamentaux nécessaires à notre temps, les inscrire dans le préambule de la Constitution », nommant la « diversité » qui « ne peut pas se faire sur une base ethnique ». Le décret du 9 avril 2008 portant création d’un comité de réflexion sur le préambule de la Constitution, qui prévoit la remise d’un rapport avant le 30 juin69, suscite l’opposition d’Anne-Marie Le Pourhiet, qui y voit un risque de « saper le principe d’égalité de tous devant la loi ».
Un sondage réalisé par l’Ifop en 2010 la présente comme la « femme préférée des Français », avec une note de 14,5⁄2071.
Elle est présente aux côtés de Jean-Louis Borloo lors du congrès fondateur de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), en octobre 201272. La première carte d’adhérent présentée par l’UDI est à son nom.
Le 13 janvier 2013, une photo relayée par BFM TV montre Simone Veil présente à un rassemblement de La Manif pour tous contre le mariage homosexuel et l’homoparentalité, drapeau à la main74. Son entourage confirme qu’elle est descendue en compagnie de son mari saluer les manifestants et explique que, si ce geste « ne vaut pas adhésion » aux slogans exprimés pendant la manifestation, il « exprime les réserves de Simone Veil à l’égard de l’ouverture du droit à l’adoption des couples homosexuels ». Lors de son décès, la journaliste Anne Chemin argue que « nul ne sait s’il s’agit d’un engagement lucide et déterminé contre le mariage des couples homosexuels, car elle n’a jamais pris position publiquement sur cette question, à travers des textes ou des discours »76. De son côté, la journaliste Nadia Daam affirme alors, de manière plus catégorique, que Simone Veil était « physiquement et mentalement diminuée » et « que son état de santé ne lui permettait pas d’être maîtresse de ses décisions ».
Présidente de la fondation pour la mémoire de la Shoah
De 2001 à 2007, elle préside la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont elle est par la suite présidente d’honneur. Elle s’oppose, le 15 février 2008, à l’idée de confier la mémoire d’un enfant juif de France mort dans la Shoah à chaque élève de CM2 : « C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste ».
Exemple de résilience, elle accepte le 22 décembre 2004, sur la proposition d’Alain Genestar, directeur de Paris Match, de retourner à Auschwitz avec cinq de ses petits-enfants.
Membre de l’Académie française
Le 31 octobre 2007, est éditée son autobiographie, intitulée Une vie. L’ouvrage a été traduit en une quinzaine de langues et vendu, en France, à plus de 550 000 exemplaires81. Il a obtenu le prix des Lauriers verts en 2009. Elle y donne entre autres son opinion sur Paul Touvier, dont elle dit que Georges Pompidou ne connaissait pas assez bien le dossier, et sur Maurice Papon, dont elle note l’absence du moindre remords, y compris pour la mort d’enfants déportés.
Une autre reconnaissance de son action publique est son élection parmi les « Immortels ». Le 9 octobre 2008, invitée par Maurice Druon et François Jacob, Simone Veil présente sa candidature à l’Académie française au 13e fauteuil, celui de Pierre Messmer, Jean Racine et Paul Claudel82. Le 20 novembre 2008, elle est élue au premier tour de scrutin par 22 voix sur 29 (5 bulletins blancs, 2 marqués d’une croix).
Son épée d’académicienne lui est remise au Sénat par Jacques Chirac le 16 mars 2010. Il s’agit d’un sabre léger datant du xixe siècle, réalisée par le sculpteur tchèque Ivan Theimer83. Sur son épée d’Immortelle sont gravés le numéro de matricule qui avait été inscrit sur son bras à Auschwitz, ainsi que les devises de la République française et de l’Union européenne : « Liberté, Égalité, Fraternité » et « In varietate concordia ».
Simone Veil est reçue sous la Coupole de l’Institut de France le 18 mars 2010, en présence du président de la République Nicolas Sarkozy, protecteur de l’Académie, et de ses prédécesseurs Valéry Giscard d’Estaing (membre de l’Académie française depuis 2003) et Jacques Chirac. Lors de la cérémonie de réception, des militants anti-IVG ont protesté à proximité de l’Institut de France86. Jean d’Ormesson prononce le discours de réception, et Simone Veil l’éloge de son prédécesseur, l’ancien Premier ministre Pierre Messmer87.
Dernières années, mort et inhumation
Après le décès de son mari et de sa sœur en 2013, Simone Veil se retire de la vie publique. En août 2016, elle est hospitalisée pour détresse respiratoire.
Simone Veil meurt à son domicile parisien de la place Vauban le 30 juin 2017, à quelques jours de son 90e anniversaire. Selon son fils Pierre-François, le dernier mot qu’elle ait prononcé avant de mourir est « merci ».
Des personnalités de tous bords politiques comme Nicolas Dupont-Aignan, Christian Estrosi, Yves Jégo, Bernard-Henri Lévy, Florian Philippot, Laurence Rossignol ou encore Inna Shevchenko relaient des appels à son inhumation au Panthéon97,98,99,100. Une pétition pour son entrée au Panthéon est lancée par l’association féministe Polit qu’elles et recueille plus de 110 000 signatures le 2 juillet, tandis qu’une autre atteint les 120 000 signatures le même jour100. Cependant, deux de ses petites-filles, Déborah (âgée de 30 ans) et Valentine (âgée de 23 ans), estiment, le 3 juillet 2017, que cette perspective « n’est pas à l’ordre du jour », estimant notamment, tout en trouvant « extrêmement touchant » le mouvement en faveur de l’entrée au Panthéon de leur grand-mère, que leurs grands-parents « n’auraient pas été très heureux d’être séparés après 65 ans de vie commune ». Néanmoins, plusieurs médias ont rappelé que l’entrée au Panthéon n’était pas forcément synonyme d’inhumation et qu’une simple plaque commémorative à son nom, comme c’est le cas pour Aimé Césaire, pourrait y être apposée.
Parmi les hommages rendus à Simone Veil à l’étranger, celui du président algérien Abdelaziz Bouteflika rappelle « la proximité et la solidarité que cette grande dame » […] a témoignées au peuple algérien « durant la terrible tragédie nationale qu’il a vécue », permettant à des Algériens prisonniers des Français d’éviter le couperet de la guillotine105. Angela Merkel, chancelière fédérale d’Allemagne, salue son engagement de plusieurs décennies dans « le processus d’unification européenne ».
Un hommage national a lieu le 5 juillet aux Invalides, où les honneurs militaires lui sont rendus en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, Bernadette Chirac représentant son mari Jacques Chirac. Valéry Giscard d’Estaing n’est pas présent, de même que, un an plus tard, lors de la cérémonie d’entrée de Simone Veil au Panthéon. Le Premier ministre Édouard Philippe et ses prédécesseurs Édith Cresson, Alain Juppé, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin, François Fillon, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, les membres du gouvernement, des anciens ministres tels Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn, Marisol Touraine, François Baroin, Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie, Renaud Donnedieu de Vabres, Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet, Roselyne Bachelot et Arnaud Montebourg ainsi que des parlementaires et plusieurs chefs de gouvernement étrangers, dont le Belge Charles Michel, le Luxembourgeois Xavier Bettel et le Bulgare Boïko Borissov, la maire de Paris Anne Hidalgo, des membres de la Fondation pour la mémoire de la Shoah (dont Simone Veil resta la présidente d’honneur jusqu’à sa mort), les membres de l’Académie française et des personnalités médiatiques comme Alain Delon ou Claude Chirac sont également présents. Comme l’a souhaité la famille de Simone Veil, la cérémonie est ouverte aux anonymes.
À la fin de cet hommage, le président de la République annonce qu’en accord avec sa famille, Simone Veil reposera « avec son époux au Panthéon ». Elle est la première personnalité, sous la Cinquième République, pour laquelle cette décision a été prise aussitôt après son décès.
L’enterrement se déroule au cimetière du Montparnasse (5e division), où elle est inhumée aux côtés de son époux, Antoine Veil, mort en avril 2013. Le grand-rabbin de France, Haïm Korsia, préside la cérémonie. Simone Veil avait demandé que le kaddish soit prononcé sur sa tombe ; celui-ci est récité par ses fils Jean et Pierre-François, accompagnés par Haïm Korsia et Delphine Horvilleur, femme rabbin libérale symbolisant aux yeux de ses fils le combat de leur mère pour l’émancipation des femmes. Marceline Loridan-Ivens, ancienne déportée et amie de Simone Veil, prend également la parole.
Entrée au Panthéon
Le Panthéon et la rue Soufflot aménagés pour la cérémonie. Les cercueils de Simone et Antoine Veil reposant sous la coupole du Panthéon, veillés par des gardes républicains, le 1er juillet 2018.
Les tombeaux de Jean Moulin et d’André Malraux à gauche, des époux Veil au fond, de René Cassin et de Jean Monnet à droite.
Les 29 et 30 juin 2018, les cercueils des époux Veil, exhumés du cimetière du Montparnasse, sont exposés au mémorial de la Shoah. La cérémonie au Panthéon se déroule le 1er juillet. Simone Veil devient la cinquième femme à y faire son entrée.
Le convoi est parti du mémorial de la Shoah. S’en est suivie une longue procession vers le Panthéon en remontant la rue Soufflot. Le cortège s’est arrêté trois fois au cours de sa remontée. Trois arrêts pour rendre hommage aux trois grands combats menés par Simone Veil : celui pour les droits des femmes, marqué par l’adoption de la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), en 1974 ; celui pour l’Europe, dont elle a été la première femme à prendre la présidence du Parlement, en 1979 ; celui pour la mémoire de la déportation, dont elle est rescapée. Des films sur l’Europe et la Shoah sont diffusés sur des écrans géants.
L’accompagnement musical, très prenant, commence par la Chanson de Marie (Song in Remembrance of Schubert, un chant traditionnel juif), jouée au violoncelle par Sonia Wieder-Atherton, se poursuit avec Nuit et Brouillard de Jean Ferrat. À l’arrivée sur la place du Panthéon, quatre-vingt-douze choristes entonnent Le Chant des Marais.
Le président de la République prononce ensuite un discours d’une trentaine de minutes
Les cercueils, recouverts du drapeau français et portés chacun par huit gardes républicains, entrent par le portail monumental du Panthéon en présence du président Emmanuel Macron et de son épouse, des deux fils encore vivants du couple Veil, Jean Veil et Pierre-François Veil, et de leurs descendants, au son d’un solo de violoncelle de la suite no 5 de Jean-Sébastien Bach.
Les cercueils reposent dans la nef du Panthéon. Ils sont placés le 2 juillet dans le sixième caveau de la crypte, auprès de Jean Moulin, d’André Malraux, de René Cassin et de Jean Monnet.
Le Panda
Patrick Juan
Sources : wiki
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