Solutions ou Conflits ?
Solutions ou Conflits ?
Vers qui se dirige la France ? Mariée avec presque l’ensemble des pays de l’Europe. L’Europe, tous ces habitants ou presque, subissent leurs consignes de gré ou de force celles de l’Europe. Les salariés à tous niveaux à plus de 78 % ainsi que syndicats en France ne l’entendent pas de la sorte sont-ils suivis ou pas ? Dans le cadre d’une paralysie totale, partielle et reconductible, dans les conflits des grèves annoncées. À ne pas en douter, le 7 mars 2023, la France sera marquée d’une pierre blanche ou de masse de pavés ? Pour autant, l’intersyndicale ne baisse pas les bras et mise surtout sur le 7 mars, après les vacances scolaires. Ce jour-là, les organisations de salariés prévoient de durcir le mouvement, en mettant la France à l’arrêt.
Défaillances : les PME prennent l’eau
La remontée des défaillances d’entreprise plus que jamais d’actualité en 2023. La Banque de France en a compté 4 500 il y a un mois, soit un bond de 44,7 % en un an.
Réforme des retraites
Les 13 organisations à la manoeuvre, CFDT et CGT en tête, ont déjà menacé de durcir le mouvement, en mettant la France à l’arrêt dans tous les secteurs le 7 mars. Dans l’hypothèse où le gouvernement et les parlementaires resteraient sourds à la contestation populaire.
La crise sociale dépasse l’âge de départ à la retraite
Février 2023 : comment peut-on comprendre la crise sociale engendrée par le projet de réforme des retraites ? À ce titre, il faut faire une remarque préalable. Une crise sociale est souvent multifactorielle, ce n’est pas une crise sectorielle limitée à un enjeu précis. Il faut distinguer les conflits sociaux ordinaires des crises sociales qui sont toujours quelque peu extraordinaires.
On est alors devant un « moment » politique éminemment historique et sans doute appelé à servir de point de repère et d’inflexion pour les historiens du futur. Or c’est bien ce qui caractérise la crise qui a émergé de la réforme des retraites. Il faut donc chercher à en comprendre les ressorts profonds et voir en quoi cette crise se distingue d’autres crises dans l’histoire.
À partir de ces prémisses, peut-on au moins trouver à la crise de 2023 des homologies historiques ? Même si l’on peut trouver un certain nombre de points communs, il demeure que la situation que l’on connaît en 2023 reste inédite.
Travail en miettes, salariés déboussolés
Cette crise, vient soulever la question du rapport au travail dont les enquêtes comparatives montrent qu’il est souvent bien moins vécu au quotidien en France que dans d’autres pays européens du fait de contraintes récurrentes : pression de la hiérarchie, faiblesse du dialogue social, intensification des rythmes. Zemmour superstar. Pas celui des 7 % à la présidentielle, l’autre: Celui des retraites . Le projet de réforme du gouvernement devait finir par capoter, il faudrait l’en créditer un peu. Depuis plus d’un mois, Michaël Zemmour, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, arpente les plateaux de télévisions pour dire ce qu’il pense du projet du gouvernement. A savoir beaucoup de mal. On le voit partout, bouille juvénile de 40 ans et pédagogie sans faille. Point d’orgue de cette campagne : cette séquence du 7 février sur France Inter, culte chez les opposants à la réforme. Face à Léa Salamé et l’économiste Anne-Sophie Alsif, Zemmour a déglingué, avec son flegme coutumier, les éléments trompeurs de l’exécutif sur la mal nommée pension minimum à 1200 euros. Les députés de la gauche font pleuvoir les hommages à l’expert de combat. Sa sortie sur les ondes d’Inter a indéniablement été le coup de grâce sur ce sujet. Dans les jours qui ont suivi, le troupeau médiatique n’a plus parlé que du mensonge de la retraite à 1200 euros. Le gouvernement s’est mis en mode tortue romaine. La plupart des ministres ont courageusement déserté les plateaux, laissant Olivier Dussopt, semi-aphone et visiblement exténué, récolter les baffes et se noyer dans la tambouille statistique.
Quand on lui a parlé de l’article. Pas très fan de l’idée compliqué de l’attraper entre ses multiples interventions et ses cours qu’il continue à donner. On a finalement réussi au téléphone. Vous m’entendez ? On devine du brouhaha autour de lui : Vous êtes à la manif ? Euh oui, vous allez l’écrire dans l’article ? je tiens à distinguer ce que je fais à titre personnel et comme salarié de mes prises de paroles. Ça ne surprendra personne.
Un travail en temps réel dans une forme d’urgence
Il met tout de suite le holà sur l’étiquette d’économiste de référence sur les retraites : Il y a des gens qui connaissent mieux les retraites que moi et depuis plus longtemps mais qui n’ont pas la liberté de parole que donne l’université. Il se décrit davantage comme un rouage d’une entreprise collective d’expertise de salut public, dans une séquence qu’il assimile à une course contre la montre pour faire émerger les enjeux et impacts du texte. Quand il y a une réforme sociale, la séquence est toujours la même : on commence à savoir ce qu’il y a dans la réforme par les Echos qui a déjà toutes les infos avant. Ensuite, le gouvernement sort un dossier de presse qui est repris par tous les médias. Un travail en temps réel dans une forme d’urgence. Le boulot de chercheur c’est de passer son temps à discuter de manière formelle ou informelle avec des collègues.
Cela étant, il faut faire remonter ce travail dans le débat. Il faut de la médiation. Lui s’y colle volontiers : C’est aussi une question de tempérament et de choix. J’étais déjà beaucoup intervenu sur la réforme précédente, mais avec moins de visibilité. Les retraites, c’est un sujet important qui mérite qu’on outille le débat. Pas avec un dossier de presse, avec du contradictoire. Donc si on m’invite, je dis oui presque à tout. Je crois que je n’ai pas répondu à un mail de CNews.
Il considère que la connaissance technique est dans le camp des opposants à la réforme. Les retraites, c’est un sujet technique. Et parmi les gens qui sont favorables à la réforme, ils ont des arguments très macroéconomiques : les points de PIB, le déficit. Mais les gens qui savent à quel âge on part vraiment à la retraite, comment on calcule le minimum contributif, il n’y en a pas beaucoup parmi les gens qui soutiennent la réforme. Les vrais techniciens des retraites sont plutôt contre. Ce qui est assez cohérent avec sa conviction que la réforme a été pensée à l’envers : C’est un projet de gens qui comparent des indicateurs OCDE et qui se disent : On va baisser nos dépenses publiques, donc on va appuyer sur le bouton réforme des retraites. La réforme des retraites, elle vient sur le siège du passager. Ce n’est pas d’abord un diagnostic de spécialiste du système des retraites, ils n’auraient pas produit cette réforme-là sinon.
Coût social encore invisibilisé
Il ne cache pas sa satisfaction d’avoir précipité le fiasco de l’élément de langage de la pension minimale à 1200 euros. C’est évidemment satisfaisant, parce que quand on fait du décryptage, c’est pour alimenter les perceptions et les compréhensions. Le violent retour de bâton pour l’exécutif ne lui semble pas volé : Quand on a, à ce point, une communication en décalage avec la réalité, et quand on en fait un argument au cœur de la réforme, on s’expose beaucoup. Il perçoit cet épisode des 1200 euros comme un basculement dans le débat parmi d’autres : Il y a eu avant le basculement concernant les femmes, quand les gens se sont rendu compte du décalage plus fort sur les femmes. Il tient à la main le prochain clou qu’il veut planter dans le narratif du gouvernement : le coût social de la réforme, thème encore un peu invisibilisé selon lui : Les conséquences sociales pour les personnes qu’on n’appelle ni en emploi ni en retraite. Les ouvriers ou les employés qui à 59 ou 60 ans sont soit au chômage soit au RSA. On sait que si l’âge de départ se décale, ces personnes vont rester plus longtemps dans un sas de précarité entre l’emploi et la retraite. Ce coût social est absent de l’étude d’impact, alors que les services du gouvernement l’ont chiffré. L’argument se fraye une place dans les attaques de la gauche.
Michaël Zemmour, prescripteur officiel d’arguments ? Il nuance. Si les syndicats ou les partis politiques me posent des questions, je vais leur donner les éléments de compréhension que j’ai. Évidemment, je n’arrive pas avec des réformes clé en main parce que je n’en ai pas. Il est peu disert sur la contre-réforme de LFI (retraite à 60 ans, pension minimum à 1600 euros pour une carrière complète) : Je vous avoue que je ne l’ai pas expertisée en entier. Elle va avec l’ensemble d’un programme macroéconomique. Ce n’est pas quelque chose qu’il faut prendre à la découpe. Dans le cadre du débat sur la réforme, il a répondu favorablement à chaque invitation des groupes parlementaire à gauche : l’intergroupe de la Nupes, le PS, EELV, et LFI. Il y a même, c’est beaucoup plus rare, des parlementaires LREM qui demandent à me rencontrer sur tel ou tel point. Et je dis oui aussi. Un parlementaire de la majorité m’a entendu sur France Culture et voulait échanger avec moi sur des points que j’avais abordés. J’échange aussi avec les syndicats, sur des éléments techniques : On sort ce chiffre, est-ce qu’il est juste, qu’est-ce que tu en penses ? Mais bon, je ne suis évidemment pas le seul économiste à faire ça.
Statut d’économiste de gauche assumé
Il faut aussi le créditer d’avoir torpillé un chiffre choc de la gauche. Au début des débats, les opposants brandissaient un chiffre accablant pour qui veut repousser de 62 à 64 ans l’âge légal : 25 % des plus pauvres sont déjà morts à 62 ans. Il n’a pas l’impression d’avoir joué contre son camp et veut croire que leur intervention a eu un impact. Je crois que ça a eu un peu d’effet. C’est un chiffre qu’on entend toujours, mais je crois aussi qu’il y a des gens qui vont donner d’autres chiffres pour parler de la même chose et qui correspondent peut-être mieux au sujet. L’éthique de notre travail, dit-il, est de dire des choses vraies et vérifiables.
Il assume parfaitement son statut d’économiste de gauche, ferraillant contre l’idée que le sérieux aurait pour condition l’orthodoxie libérale. C’est pour cela, dit-il, qu’il avait signé en juin 2022 avec d’autres économistes une tribune de soutien au programme de la Nupes. Les économistes et qu’on dit qu’on discute avec des organisations syndicales et des partis de gauche, ça fait moins sérieux que quand on conseille une réforme de l’assurance chômage mais il n’y a aucune raison. Il est quand même assez fréquent d’avoir des économistes qui donnent un vernis d’autorité scientifique à leurs positions politiques, et sans savoir gratter beaucoup. Moi ce qui m’a beaucoup frappé, c’est au moment de la réforme de l’assurance chômage, j’ai des collègues qui ont mis tout leur poids et toute leur crédibilité à la défendre avec des arguments d’une très grande faiblesse. Il n’y avait rien derrière, aucune étude, ni recherche, rien que des a priori. Pour le coup, même s’il n’a pas dit un mot plus haut que l’autre, on l’a senti presque agacé.
Moralité Feu ou calme ?
Le Panda
Patrick Juan
Le chantier de la réforme des institutions est officiellement lancé.
Emmanuel Macron a confié le dossier à son conseiller Éric Thiers et a consulté ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que les présidents du Sénat (Gérard Larcher) et de l’Assemblée (Yaël Braun-Pivet).
Des parlementaires sont également missionnés par Renaissance et le groupe au Palais Bourbon.
Mais rien de très concret n’en est encore ressorti, installant un sentiment d’urgence à ne pas se précipiter.
Un rouage du dispositif, selon qui «les choses se compliquent», métaphorise sur la très grande prudence élyséenne : «La stratégie du Président, c’est de mettre un doigt de pied dans la piscine pour voir la température de l’eau.
Ça sèche vite, un doigt de pied. Et encore faut-il être sûr de la fiabilité du thermomètre.»
Référence aux intentions politiques des uns et des autres qui peuvent évoluer dans le temps.
Le même confie son optimisme mesuré sur la suite du chantier : «J’ai envie d’y croire, mais rien qu’en disant ça…»
De son côté, le parti présidentiel n’a toujours pas, selon nos informations, validé le questionnaire à destination des militants marcheurs pour recueillir leurs propositions en matière institutionnelle,
La prochaine étape sur les institutions, c’est la mise en œuvre de la «commission transpartisane» promise par Macron durant sa campagne.
Aucune date n’est fixée dans le marbre, même si le printemps semble être l’objectif.
Notre source se gratte la tête à la vue du calendrier : «On a un trimestre pour lancer ça.
Or, il y a d’abord la fin des retraites, puis le texte immigration – pour apaiser les mœurs, ça se pose là – et ensuite un projet sur le plein emploi et le travail…
Il va falloir jouer des coudes pour faire une place aux institutions.»
Problème : «Si ce n’est pas lancé avant l’été, ça viendra forcément après les sénatoriales.»
Indispensable à toute réforme de cet ordre, la chambre haute sera en plein renouvellement en septembre…
Et après l’été, viendra la séquence budgétaire de l’automne «avec son ineffable lot de 49.3», ironise notre marcheur.
Alors, 2024 ? Avec les européennes et les JO de Paris ? Ardu.
Le tout reste par ailleurs soumis à la bonne volonté générale, notamment des sénateurs de droite, sur un dossier à ouvrir la main tremblante. Conclusion de notre artisan de la réforme : «Ça ne peut marcher que si la sincérité de Macron ne peut pas être mise en cause. Or, il pâtit du fait qu’elle est sans cesse questionnée.
Il doit payer encore plus cher ses interlocuteurs pour les convaincre qu’il n’est pas en train de les empapaouter.»
Bref : c’est bien parti.
Fin janvier, Libé révélait que Marine Le Pen avait saisi le Conseil constitutionnel après le retoquage de plusieurs de ses dépenses de campagne présidentielle.
Ce matin au Journal officiel, on découvre que la dirigeante d’extrême droite s’est désistée de son recours.
Et les Sages ont donc publié leurs décisions concernant la campagne élyséenne de la candidate RN. Ainsi le flocage de douze bus (316 000€) à l’effigie de Le Pen ne sera pas remboursé au titre des frais de campagne car «tout affichage relatif à l’élection est interdit en dehors de l’emplacement spécial réservé aux candidats».
Tout comme elle ne sera pas remboursée des frais de réparation d’un car vandalisé (26 150€), des frais de déplacement de Nicolas Bay en Hongrie (1200€ avant qu’il ne rejoigne Éric Zemmour), ou encore des frais de location d’un appartement «loué pour des raisons de confidentialité» (38 693€) car «le nombre limité de pièces justificatives produites (2 conversations par SMS et 4 vidéos) ne suffit pas à établir une utilisation continue à des fins électorales pendant 10 mois et demi».
Après l’examen fiévreux de la réforme des retraites à l’Assemblée et avant celui, a priori plus diplomatique, au Sénat, Macron s’inquiète.
Non pas du sort du texte, mais de l’image renvoyée par le Parlement.
Ainsi le chef de l’État a-t-il enjoint tout un chacun à «ne pas sombrer dans l’antiparlementarisme», lors du dernier conseil des ministres, selon le Parisien.
Et d’ajouter en privé : «La dénonciation du Parlement n’a pas de sens et peut même être dangereuse.
Car qu’est-ce qui a plus de sens et de légitimité démocratique que le Parlement ?» On a envie de dire «amen».
Certains seront toutefois surpris de lire ce propos dans la bouche d’un Président souvent attaqué pour son peu de considération pour le débat parlementaire.
Et dont le second quinquennat est, presque un an après sa réélection, celui du 49.3 à répétition sur le Budget et du 47.1, du temps législatif contraint et d’une procédure décriée sur les retraites.
Les sénateurs avaient très modérément apprécié l’amendement à la réforme des retraites du député LR Pierre-Henri Dumont, proposant de supprimer leur régime spécial pour les aligner sur «le régime de droit commun de la fonction publique», appliqué par l’Assemblée.
Non seulement la chambre haute ne risque pas d’aller sur ce terrain-là, mais certains de ses membres entendent profiter de l’examen de la réforme qui repousse l’âge de départ à 64 ans pour… améliorer la situation des élus locaux au passage.
Trois sénateurs du groupe RDSE ont ainsi déposé un amendement visant à «faire bénéficier d’une réduction du nombre de trimestres à cotiser pour les personnes ayant exercé un mandat complet comme membre de l’exécutif d’une collectivité territoriale».
Le fait que nombre de sénateurs aient pu exercer une telle fonction n’a sans doute rien à voir.
Pas plus que la proximité du renouvellement du palais du Luxembourg en septembre, lors duquel le corps électoral sera composé de parlementaires mais surtout de conseillers régionaux, départementaux et municipaux.
Les signataires (Éric Gold, Nathalie Delattre et Henri Cabanel) arguent de «la charge de travail que représente l’exercice d’un mandat, […] tout particulièrement lorsqu’il est cumulé à un emploi» et estiment que cet avantage «participerait à renforcer l’engagement citoyen dans la vie démocratique et politique locale».
Il fallait oser y penser.
Deux salles, deux ambiances.
Un an jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, les députés Insoumis ne semblent pas tout à fait raccord sur l’attitude à adopter pour faire cesser le conflit.
Le débat n’est certes pas nouveau, mais Clémentine Autain publie ce matin une tribune dans le JDD où elle appelle à soutenir le peuple ukrainien par tous les moyens, y compris armés.
«Imagine-t-on sincèrement un face-à-face diplomatique entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky ?
Nous devons aider les Ukrainiens à tenir le choc militairement», écrit l’élue de Seine-Saint-Denis.
De son côté, le député LFI Jérôme Legavre, issu du Parti ouvrier indépendant (POI), une organisation trotskiste, se refuse à participer aux manifestations de soutien à l’Ukraine organisées ce week-end.
«Sous prétexte de soutien au peuple ukrainien, un large éventail de forces politiques et syndicales appelle à manifester derrière Renaissance et Macron.
En pleine bataille contre sa réforme des retraites… Surprenant, tout de même», a-t-il tweeté hier soir, sans qu’on comprenne bien le lien entre les retraites et l’opposition à la guerre en Ukraine. Legavre n’en est pas à son coup d’essai : en décembre, il refusait de voter une résolution affirmant le soutien de l’Assemblée à l’Ukraine.
Dans le JDD, Autain lui répond indirectement : «J’aimerais qu’à gauche, même si nous sommes très concentrés sur le bras de fer engagé sur les retraites, nous soyons capables de faire davantage entendre notre soutien à l’Ukraine.»
Où est le RN ?
En tout cas pas au Conseil régional d’Île-de-France où, comme le révèle BFM Paris, Jordan Bardella brille par son absence.
Au premier semestre de l’année 2022, le patron du parti d’extrême droite, qui cumule un siège au Parlement européen, a même 100% d’absentéisme.
Idem, côté LR, pour Philippe Juvin et, à gauche, pour l’ex-EE-LV Emmanuelle Cosse. Le RN et le parti de la majorité présidentielle sont les moins présents en séance.
À l’inverse, ce sont les membres du groupe LFI qui sont les plus assidus, avec (seulement) 14% d’absence sur la même période.
La présidente du Conseil régional, Valérie Pécresse, a fait durcir le règlement intérieur : désormais, les élus trop souvent absents pourront voir leur indemnité réduite de moitié.
Ça pourrait en faire revenir plus d’un.
Macron participe à une visioconférence du G7 avec comme invité le président ukrainien Volodymyr Zelensky, un an après le début de la guerre lancée par la Russie.
À 17h, le Président se tourne vers le Salon de l’agriculture, qui débute demain, en recevant au Château des acteurs du monde agricole outre-mer.
De son côté, Borne se voit remettre le rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures avant de présenter un plan d’avenir pour les transports avec, notamment, 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici 2040.
Ne comptez pas sur Aurélien Pradié pour la mettre en veilleuse.
Le frondeur de LR – qui réfute le terme -, destitué par Ciotti de son poste de numéro 2 du parti, organise en Gironde une réunion publique avec ses soutiens, le tout précédé d’un point presse que doit redouter la direction de LR.
Et aussi ce week-end Samedi, la Nupes tient un nouveau meeting unitaire à Nantes, avec Johanna Rolland, la maire PS locale, mais aussi Boris Vallaud (PS), Manon Aubry (LFI), Ian Brossat (PCF) ou encore Alexis Corbière (LFI).
Le même jour, Macron inaugure et visite le Salon de l’agriculture toute la journée.
Est-il vrai que les tickets des JO de Paris «ne sont pas plus chers» qu’à Londres en 2012, comme l’affirme Tony Estanguet ?
JO Paris 2024dossier
A l’unité, le prix des tickets français est moins élevé que celui des JO de Londres.
Mais le système d’achat par «pack sur mesure» conduit à une facture totale plus salée.
La douche froide. Après la joie d’avoir été tirés au sort pour être parmi les premiers à acheter des places aux Jeux olympiques de Paris, en 2024, la déception est de mise pour certains.
En effet, nombreux sont ceux qui, confrontés au prix des billets, ont fait part sur les réseaux sociaux de leur amère surprise. «Scandaleux», note par exemple cet internaute, qui constate qu’une place en demi-finale du tournoi de basket lui coûterait 240 euros.
Un autre, au sujet d’une session d’athlétisme, renchérit : «Donc là en vert on est sur des places à 385 euros et en bleu sur des places à 690 euros ?
Alors que ces places occupent 80 % du stade ?
Sympa les JO 2024 l’accessibilité des prix.»
Interrogé sur RTL à ce sujet le 22 février, Tony Estanguet, président de Paris 2024, a indiqué qu’il s’agissait, selon lui, des «prix des grands évènements sportifs».
Et de préciser : «On a un million de billets à 24 euros dans tous les sports, on a 50 % des billets, c’est-à-dire 5 millions de billets à 50 euros et moins.
Parce qu’on voulait faire une billetterie accessible.
Mais ça veut dire aussi qu’à côté de ça, l’autre moitié des billets finance l’organisation des Jeux.»
Confronté à l’existence d’une «session d’athlétisme à 650 euros», le champion olympique rétorque : «C’était le cas déjà aux Jeux de Londres en 2012, c’était ces prix-là, on n’est pas plus chers.»
Est-ce vraiment le cas ?
A l’époque, la presse indiquait que les places pour assister aux JO de Londres coûteraient «de 20 à 2012 livres».
Dans le détail, commençons par une comparaison du prix du ticket à l’unité.
Le comité d’organisation des Jeux de Paris a mis en ligne sa grille tarifaire, qu’il est possible de mettre en regard avec un rapport du comité économique de la mairie de Londres qui, en avril 2013, est revenu précisément sur la politique de prix des places lors de ses Jeux.
Une comparaison qui comporte toutefois deux limites : la première, c’est qu’un euro 2022 n’a pas la même valeur qu’un euro 2012, l’inflation entre-temps étant passée par là.
Deuxièmement : les prix actuellement proposés pour les JO de Paris 2024 correspondent à la première phase de mise en vente, leur amplitude est susceptible de varier par la suite.
Ainsi d’après le rapport britannique, le prix des tickets pour l’athlétisme, selon les catégories et les sessions souhaitées, allait de 50 à 725 livres (soit de 56 à 822 euros).
En France, les prix s’étalent (pour l’instant) dans cette discipline entre 24 (catégorie D, session de qualification) et 690 euros (catégorie A, session médaille).
En plongeon et en gymnastique artistique, il fallait compter à Londres entre 50 et 450 livres.
A Paris, ce sera entre 24 et 260 euros. Enfin, concernant le cyclisme sur piste, les prix britanniques affichaient entre 50 et 325 livres.
En France, il faudra débourser entre 24 et 180 euros. Conclusion : à l’unité, les places françaises semblent bien moins chères que les tickets vendus lors des JO de Londres.
Mais il existe une différence de taille dans l’organisation de la billetterie des deux pays.
En France, cette première phase de mise en vente fonctionne via le principe de «pack sur mesure».
En clair : l’amateur de sport ne peut pas uniquement acheter une place dans une discipline qui lui plaît.
Cette phase d’achat à l’unité ne sera possible qu’à partir de mai 2023.
Pour l’instant, il doit avoir recours à un pack et donc acheter, dans trois disciplines, le même nombre de billets à chaque fois.
Par exemple, une famille de trois personnes qui souhaite assister à une session d’athlétisme doit aussi acheter trois places dans deux autres disciplines.
Soit neuf places en tout.
Ce qui contribue, au-delà du prix des tickets à l’unité, à considérablement faire augmenter la facture.
A Londres, le système était différent.
Et pouvait lui aussi comporter des biais.
Un tirage au sort était organisé sur les disciplines les plus prisées mais, comme le note le comité économique de la mairie dans son rapport, il n’était pas sans favoriser les plus aisés : «Les consommateurs pouvaient postuler pour un nombre illimité de tickets et devaient acheter tous les billets sur lesquels ils avaient posé une option, en cas de succès au tirage au sort», notent les auteurs.
Qui concluent ainsi : «Cela signifiait que des candidats pouvaient s’acheter un grand nombre de chances de succès au tirage au sort s’ils étaient en mesure d’engager beaucoup d’argent.
Certains ont ainsi pu s’acheter 11 000 livres de tickets après avoir postulé pour une valeur totale de 36 000 livres.
Ce que beaucoup n’ont pas pu faire, à cause du risque financier que cela impliquait.»