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VIOLENCES HUMAINES

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VIOLENCES HUMAINES

L’empathie est la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu. Elle représente la reconnaissance de ses états non-émotionnels, tels que ses propres croyances. Dans des cas, il est plus spécifiquement question de l’empathie cognitive

L’ancienne prévenue dénonce un procès bâclé : pour la faire condamner, l’accusation s’est appuyée sur la controversée loi de Meadow, qui veut que, dans les familles où trois nourrissons ou plus meurent subitement, les parents soient présumés meurtriers.

Comme preuve de la culpabilité de Kathleen Folbigg, les magistrats ont avancé des extraits de son journal intime : « J’ai crié sur Laura et elle n’a pas arrêté de pleurer. Je suis allée dans ma chambre et l’ai laissée pleurer. Je ne suis partie que 5 minutes, mais j’ai eu l’impression que c’était une éternité. J’ai l’impression d’être la pire des mères sur cette Terre. Je crains qu’elle me quitte. Comme Sarah. J’étais de mauvaise humeur et parfois cruelle avec elle, et elle est partie. »

Une pratique que l’accusée a dénoncé : « Personne ne s’attend à ce que ce genre de choses soit lues par des étrangers, et encore moins à ce qu’ils donnent leur avis dessus. Ils ont sorti mes mots de leur contexte et les ont retournés contre moi. Ils m’ont accusée de quelque chose que je n’ai jamais écrit, que je n’ai jamais fait, et que je ne pourrais jamais faire ».

En 2018, un revirement secoue l’affaire : menées par une équipe d’experts, des recherches révèlent que Kathleen et ses deux filles étaient porteuses d’une variation génétique rare connue sous le nom de « CALM2-G114R ». Les deux garçons étaient eux porteurs de variantes du gène « BSN ». « Or, il a été démontré que ce gène pouvait provoquer une épilepsie létale précoce », explique l’immunologiste Carola Vinuesa, avant d’ajouter qu’il existait «une forte probabilité que les décès de ces quatre enfants soient naturels».

« Cette histoire illustre des problèmes plus larges »

Une nouvelle enquête, en juin 2023, confirme cette théorie, et permet la grâce et la libération de Kathleen Folbigg, après vingt ans passés derrière les barreaux. Elle déclare à l’époque : « J’ai la chance de pouvoir reconstruire ma vie. Une chance que beaucoup d’autres n’auront jamais. Il faut améliorer le système judiciaire australien afin de garantir des procès justes, car la vérité est importante. »

Cette partie descriptive de départ démontre de manière plus qu’existentiellement le marasme qui draine non seulement la France mais l’Occident dans son ensemble, dans le tréfond des « Danaïdes » autrement dit en termes plus barbares nous en sommes au forceps d’une certaine forme d’étatisme plus que spectaculaire. La 1ère porte comme les suivantes se situent les « Chambres » qui sont censées représenter les piliers de toute République ou Démocratie compatibles dans le cadre du sens de l’éducation du devenir des générations à venir.

Monique Olivier raconte enfin ce qui est arrivé à Estelle Mouzin, lors d’un interrogatoire laborieux. L’ex-femme du tueur en série Michel Fourniret a raconté péniblement face à la justice certains détails de ce qu’il s’est passé avec la fillette de 9 ans, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

« Ce que j’aurai dû faire, c’est l’emmener loin d’ici ». Ce 14 décembre marque le 1er interrogatoire de Monique Olivier, l’ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, sur la disparition d’Estelle Mouzin, la plus jeune de ses victimes, enlevée le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne). Après deux décennies de fouilles, son corps n’a toujours pas été retrouvé. Au procès de Monique Olivier, la mère d’Estelle Mouzin s’adresse au « témoin et bourreau » de sa fille. Cet interrogatoire intervient alors que Monique Olivier est actuellement jugée pour complicité dans l’enlèvement et le meurtre de la fillette de neuf ans, en plus de deux autres affaires, les enlèvements, tentative de viol ou viol et meurtres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.

« Je ne voulais pas admettre »

L’audition de Monique Olivier a commencé laborieusement jeudi matin devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, alors que l’accusée a affirmé ne pas savoir « pourquoi » elle n’a pas sauvé la fillette, selon les comptes rendus publiés par plusieurs médias dont TF1 et l’Agence France-Presse. « Les parents, la famille d’Estelle Mouzin, veulent savoir ce qu’ont été les derniers instants, ce qu’a été son calvaire. Fourniret étant mort, vous êtes la seule à le savoir. Je vous demande de ne pas leur refuser cette vérité », commence le président face à celle qui est jugée pour complicité d’enlèvement et meurtre de la fillette de neuf ans. Monique Olivier acquiesce. « Pourquoi jusqu’en 2019, 2020, avez-vous toujours nié les crimes d’Estelle Mouzin, même lorsque vous étiez interrogée dessus ? », demande-t-il d’abord. « Je ne sais pas, je ne voulais pas admettre. Elle était petite, et quand je l’ai vue, je ne voulais pas admettre que c’était vrai », lui répond l’ex-femme de Michel Fourniret. Puis elle déroule péniblement les faits, à coups de questions et de relances. Alors que sa cliente bredouille et tremble, Me Richard Delgenès – son conseil – supplante brièvement le président pour l’interroger avec l’accord de toutes les parties, contrairement à ce qui est d’usage en cour d’assises. « Remettez-vous, à quel moment vous voyez Michel Fourniret » le soir de l’enlèvement d’Estelle le 9 janvier 2003, « essayez de reprendre ! » l’admoneste-t-il. « Le but c’est d’avancer, on ne va pas reculer maintenant, allez ! »

« Il a peut-être changé déplacer le corps »

Monique Olivier répond, évoque, quand Michel Fourniret lui demande d’aller surveiller Estelle. « J’étais révoltée, choquée, quand j’ai vu cette petite fille, je n’ai pas osé lui parler tout de suite ». « Je lui ai parlé un tout petit peu. Elle dit qu’elle voulait voir sa maman, je lui ai dit qu’elle allait bientôt la voir », sachant qu’elle mentait. « Ça me faisait de la peine, ce que j’aurai dû faire c’est l’emmener loin d’ici ». « Mais la peine que vous aviez ne vous a pas conduit à la faire partir, c’est-à-dire à la sauver ? » demande le président Didier Safar, visiblement exaspéré. Elle hésite, répète qu’elle ne « sait pas pourquoi (elle) ne l’a pas fait », puis laisse un long silence. Avant d’indiquer que la fillette était habillée, n’avait pas eu à manger. Michel Fourniret ne lui a « pas dit s’il avait obtenu ce qu’il voulait » et elle ne s’est « pas posée de question ».

Monique Olivier amène à Fourniret pelle et pioche, le dépose dans le bois d’Issancourt, il emporte le corps de l’enfant pour l’enterrer. « Mais quel endroit, je ne sais pas, il l’a peut-être changé de place ». « Pourquoi avoir parlé du bois d’Issancourt ? », lui demande alors le président. « Je ne sais pas, je suis aussi ennuyée que tout le monde ». « Je reconnais tout, mais faut pas croire que je le suivais par gaîté de cœur. J’obéissais, c’est tout ». « Je préfère la prison à être avec lui. »

Le fils de Monique Olivier interpelle sa mère : « tu as quoi à cacher ? »

Un échange presque surréaliste s’est déroulé en fin de journée entre Selim Olivier et sa mère, jugée pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de Michel Fourniret. Au procès de Monique Olivier, jugée à Nanterre pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de Michel Fourniret depuis le 28 novembre, le témoignage de son fils Selim était particulièrement attendu.

Disparition d’Estelle Mouzin : un policier émet des « doutes » sur l’implication du couple Fourniret-Olivier. Selim Olivier, 35 ans, a témoigné via visio-conférence engoncé dans une doudoune bleue fermée jusqu’au cou, les mains dans les poches, une perruque sur la tête, de grosses lunettes sur le nez et une fausse moustache. C’était son premier passage devant une cour d’assises.

Un échange presque surréaliste a lieu avec sa mère. « Personne ne t’attend, tu as quoi à cacher ? Libère-toi d’un poids ! », lance Selim Olivier à sa mère. « Tu ne vas pas me faire la morale ! J’ai dit tout ce qu’il y a à dire ! », lui a-t-elle alors sèchement répondu. « Enlève ce déguisement, tu ressembles à ton père ! », le provoque-t-elle. « Je ne suis pas ton fils, tu n’es pas ma mère ! », lui a encore dit celui qui se définit comme « fruit d’un accident » entre Michel Fourniret et Monique Olivier, et ne dit jamais « mon père » et « ma mère », mais « Michel » et « Monique ».

Selim Olivier avait 14 ans quand Estelle Mouzin a été enlevée

Après avoir refusé de venir physiquement, affirmant qu’il est malade, et s’être vu accorder une visioconférence, il avait demandé le huis clos partiel, disant craindre pour sa sécurité et ne pas vouloir s’exposer dans la presse. Refus du président. « La justice se rend publiquement ». En 2008, Michel Fourniret, père de Selim, avait refusé de s’exprimer devant la cour d’assises des Ardennes sans huis clos. Il avait été condamné à la perpétuité incompressible.

« J’espère vous apporter des éléments qui pourront vous aider, et aider les familles des victimes », a déclaré Selim au début de sa courte déposition entrecoupée de quintes de toux, qui se sont toutefois estompées au fil de l’audition. Et d’ajouter : « tout ce que je peux demander, c’est à Monique Olivier d’aider, de se libérer d’un poids, d’aider les familles à faire leur deuil ».

Il a ensuite raconté son enfance, avec « Michel » qui « n’était pas un père proche » ni aimant mais « autoritaire », et « Monique » : « nous étions proches elle et moi, nous étions bien » Interrogé sur l’affaire Estelle Mouzin – il avait 14 ans et demi quand la fillette a été enlevée le 9 janvier 2003 -, il a affirmé n’avoir « vu personne », ni rien entendu. « Je n’ai pas vu de comportement sortant de l’ordinaire de Michel et Monique », a-t-il ajouté, disant qu’il était « peu probable » qu’une petite « cousine » soit venue chez eux « sans ses parents ».

« Quelques erreurs factuelles »

S’il avait vu Estelle « en panique » au domicile familial de Sart-Custinne en Belgique, « ça m’aurait marqué ». « J’essaye de penser à cette époque, voir si je peux apporter des éléments de réponse » « mais rien ne remonte », pour justifier ses oublis « je ne me souviens plus ». Tout ce qu’il a appris sur ses parents, il l’a su « par les médias », disant avoir été « horrifié » de voir que sa mère « n’était pas une victime comme je le pensais ». « J’ai vécu pendant 15 ans avec des acteurs, ils ont caché ce qu’ils faisaient, je n’ai jamais soupçonné qui ils étaient vraiment ».

Son père est arrêté en 2003 en Belgique pour l’enlèvement raté d’une adolescente, il pense que c’est pour « un braquage », il apprend la vérité là encore dans la presse. Interrogée sur les propos de son fils, Monique Olivier pointe « quelques erreurs factuelles ». « Il vous a demandé de tout dire, vous répondez « je ne peux pas en dire plus ? ». « Je ne peux pas vous donner plus de détails, je n’en sais pas plus, je suis désolée », a-t-elle répondu, comme à son habitude.

Deux affaires à l’opposées

Ces deux affaires démontrent à l’évidence la disparité énorme, il en va de même dans le cadre de la politique de la masse des nations. La France, l’Occident, les gens avec des croyances différentes démontrent bien souvent des haines humaines que rien ne peut justifier. Nous assistons parmi les ressortissants de tous continents que la majorité des humanoïdes payent pour les avides de pouvoirs à tout prix. Que sont devenus ces merveilles la 1ere , la seconde, que combien oublient ?

La porte de 2024, permettra de supprimer le fait de tenter des esclaves de la majorité des gens honnêtes, désireux de faire en sorte que toutes les terres soient productrices de paix et de santé à égalité ? Le vœu est à entendre par toutes races, catégories humaines, personne ne peut se prétendre supérieur à son voisin, même inconnu y compris éloigné parfois de milliers de kilomètres. Nous subissons pourtant cela aussi bien dans le cadre de l’immigration que du pouvoir politique au détriment des habitants de la planète.

Le Panda

Patrick Juan

24 réflexions sur “VIOLENCES HUMAINES

  • EN DIRECT – "Je vous demande de condamner Monique Olivier à la réclusion criminelle à perpétuité" : les réquisitions sont terminées, au procès de l'ex-femme de Michel Fourniret.

  • À la veille de la fin du procès de Monique Olivier, ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, jugée pour complicité dans les disparitions et les meurtres d'Estelle Mouzin, de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish, suivez en direct cette avant-dernière journée aux assises des Hauts-de-Seine.

  • L'essentiel
    – Le procès a débuté le 28 novembre 2023, devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, à Nanterre.
    – Monique Olivier, 75 ans, est soupçonnée d'avoir été la complice de l'Ogre des Ardennes dans les disparitions et les meurtres d'Estelle Mouzin (2003), de Marie-Angèle Domèce (1988) et de Joanna Parrish (1990).
    – Elle a été condamnée à une peine de réclusion criminelle à perpétuité en 2008, puis à une peine de vingt ans de réclusion pour complicité dans l'assassinat crapuleux, commis là aussi par son ex-mari.
    – Vendredi, les avocats des familles Mouzin, Parrish et Domèce ont plaidé tout l’après-midi.
    – Les réquisitions se poursuivent ce lundi 18 décembre, avec un verdict attendu le lendemain. 

  • 9 h 54| L'audience reprend

    L'audience reprend. Le ministère public va prendre ses réquisitions, l'avocat général Hugues Julié commence.

    9 h 53| Monique Olivier arrive

    Monique Olivier est arrivée dans son box, elle échange avec ses avocats, Me Richard Delgenes, Me Alicia Guillaume et Me Aline Guillin. 

    9 h 43| Des peines pouvant aller jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité

    Monique Olivier encourt, dans le cadre des crimes pour lesquels elle comparaît devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 18 ans pouvant être étendue à 22 ans par décision spéciale de la cour d’assises, selon le parquet de Nanterre.

    Monique Olivier avait déjà été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité avec 28 ans de sureté en mai 2008, à Charleville-Mézières, par la cour d'assises des Ardennes pour sept meurtres aggravés de jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, et de trois agressions d’autres jeunes filles ayant réussi à lui échapper.Quoi qu'il arrive, c'est cette peine qui primera à l'issue de ce procès. Elle restera libérable en 2032. Elle aura alors 84 ans.

    9 h 35| Tout le monde s'installe

    Tout le monde est en train de se mettre en place, Richard Delgenes et Corinne Herrmann viennent d'arriver. Les avocats généraux Stéphanie Pottier et Hugues Julié viennent de prendre place également.

    9 h 30 |L'audience va commencer

    Ce lundi 18 décembre 2023 marque l'avant-dernier jour du procès de l'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, Monique Olivier, aux assises des Hauts-de-Seine. Les réquisitions doivent se poursuivre aujourd'hui, avant le verdict, ce mardi.

  • Le magistrat souligne les manquements de ces trois informations judiciaires : "Des numérisations mal réalisées, des investigations pas faites, des demandes d'actes pas traitées, vous êtes amenés à juger enfin ces trois crimes."

    "Les débats vous ont permis d'apprécier au fil du temps des maladresses, des mauvais choix dans ces trois informations judiciaires. L'impression d'une justice trop lente ou distante. Mais vous jugez enfin. Tardivement, malgré toutes les imperfections."

    10 h 00| "Vous allez rendre la justice enfin"

    L'avocat général a introduit son propos ainsi : "Vous allez rendre la justice, enfin. Vous allez juger, enfin, Monique Olivier. 35 ans après Marie-Angèle Domèce, 33 ans après Joanna Parrish, 20 ans après Estelle Mouzin. Sa responsabilité pénale est pleine et entière." Il pointe "les errements évidents" de la justice.

    "La société n’a pas su protéger Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. La vie leur tendait les bras, elles ont croisé la mort trop tôt. Elles ont croisé trop tôt Michel Fourniret et Monique Olivier. Monique Olivier jugée tardivement, c'est le risque d'une vérité judiciaire tronquée, vous l'avez remarqué avec l'absence de Michel Fourniret dans le box."

    HUGUES JULIÉ (Avocat général)

  • Il s'interroge sur la possibilité de juger ensemble, dès 2008, tous ces crimes. "Vous pouvez estimer légitimement que les faits commis auprès des trois victimes auraient pu être jugés bien avant.

    La colère des familles, de leurs proches, leurs mots sur les lenteurs de la justice sont parfaitement compréhensibles.

    Mais la justice est une institution humaine et parfois imparfaite qui mérite sans doute plus de moyens."

  • 10 h 07| "Ce qui marque, c'est l'absence de traces laissées"

    Hugues Julié s'adresse aux juges et jurés : "Vous allez rétablir la paix sociale, même 30 ans après. Un couple uni dans le crime a rompu le pacte social qui nous uni. Monique Olivier et Michel Fourniret, c'est peut-être le pire couple de tueurs en séries de ces cinquante dernières années en France et en Belgique."

    "Ce qui marque, c'est l'absence de traces laissées et de pistes à explorer. Des enquêtes impossibles malgré le déploiement de moyens extraordinaires. Mais aucun moyen de rattacher le couple aux 14 jeunes femmes ou enfants qui ont croisé leur chemin." L'avocat général égraine la liste. "Et dans cette liste macabre sont omises d'autres victimes, dont on sait aujourd'hui que Monique Olivier les a certainement oubliées."

  • "Monique Olivier a la capacité de faire des choix, de prendre des décisions. Elle est capable de se débrouiller seule, de demander de l'aide, comme lorsqu'elle a quitté son ex-mari. Elle n'est pas isolée socialement. Elle a d'autres choix que de répondre à cette annonce et de se tourner vers une personne incarcérée pour des faits de nature sexuelle. Elle a le choix de se détourner dès qu'il lui fait part de ses pensées abominables. Elle a la capacité de fuir, de dénoncer pendant ces trois périodes d'incarcération, de protéger les victimes…"

    10 h 19| "Le temps est père de la vérité"

    "Rendre la justice, même tardivement, reste un devoir vis-à-vis des familles, de l'accusée et de la société. Le temps est père de la vérité", dit-il en citant Rabelais. "Les proches n'aspirent qu'à une chose, la vérité : qui, pourquoi, comment ? C'est à vous qu'il appartient de répondre, faute à Monique Olivier de vouloir répondre au cours de procès." "La vérité de demain, se nourrit des erreurs d'hier", ajoute-t-il en citant Antoine de Saint-Exupéry.

  • 10 h 21| "Il faut cerner le rôle qu'elle a eu"

    C'est maintenant la seconde avocate générale, Stéphanie Pottier, qui prend la parole. "N'oubliez pas et gardez en mémoire l'ensemble des faits criminels par le couple sur ces 16 années de vie conjugale, tout en relevant les similitudes et les confusions entre ces différents crimes. Il faut cerner le rôle qu'elle a eu, elle, personnellement. C'est votre mission." 

    Elle évoque le pacte criminel établi entre Monique Olivier et Michel Fourniret, dans leurs correspondances.

    "Elle ne pouvait ignorer la place que Michel Fourniret comptait lui réserver dans cette alliance criminelle. Le 28 juillet 1989, jour de leur mariage, ils vont célébrer ce pacte criminel après l'assassinat de cinq premières jeunes filles. C'est le choix d'une vie conjugale autour des fantasmes de son mari."

    STÉPHANIE POTTIER (Avocate générale)

  • Stéphanie Pottier dépeint le double visage de l’accusée en revenant sur la séquence de la déposition de son fils Sélim : "Une femme à la personnalité dépendante qui manque de confiance, cette voix tremblante, mais elle sait s’opposer et se métamorphose parfois. Souvenez-vous le ton dur et les mots de cette mère qui s’adresse à son fils à l’audience, qui lui reproche de ressembler à son père, de passer sur les plateaux TV, c’est une femme de ressentiment que vous avez eue en face de vous. Vous avez entendu son aigreur, vis-a-vis d’un père indifférent, d’un conjoint violent, d’un fils rejetant, c’est aussi ça Monique Olivier."

    10 h 31| "Qu'elle ne vienne pas nous dire qu'elle ne doit pas être comparée à Michel Fourniret"

    L'avocate générale dénonce le 22 juin 2004. " Une accusée a le droit de mentir, de s'auto-incriminer, de garder le silence, mais qu'elle ne vienne pas nous dire ensuite qu'elle ne doit pas être comparée à Michel Fourniret, dire qu'elle a de l'empathie pour les victimes, alors qu'elle a gardé le silence une année, avant le 22 juin 2004. Il a fallu une année et plusieurs mois encore, pour que les aveux sur Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish soient révélés, le 14 février 2005. Que dire face au silence gardé entre 2003 et 2009 ? Monique Olivier dit sa colère de voir cette si petite-fille enlevée : mais elle est où cette colère ? Quelle vérité apporte-t-elle aujourd'hui aux parents des victimes ? Trop de victimes, trop de confusion ? Surtout beaucoup trop d'indifférence… Elle a fait le choix de leur faire subir une double peine, une peine perpétuelle en les laissant dans l'ignorance et l'attente destructrice."

  • 10 h 43| Sentiment de culpabilité
    "Ses remords sonnent faux… Elle est encore aujourd'hui en incapacité de se mettre à la place des victimes, d'imaginer le degré de leur peur, de leur souffrance physique et leur désarroi, même de se souvenir de leur visage. Est-ce que vous avez entendu la culpabilité de Monique Olivier à l'audience ? Moi, je ne l'ai pas entendu… La seule chose que vous avez pu entendre, c'est le début d'un sentiment de honte, lié au regard d'autrui. Ce sont des êtres humains qui ont commis des actes absolument monstrueux, ce sont eux qui ont nié l'humanité de leurs vicitmes."

    10 h 41| "Une équipe meurtrière, une complémentarité criminelle absolue ?"

    "Elle a investi ce rôle bien plus encore que ce qu’elle a pu le reconnaître, poursuit l'avocate générale. Emi A. [la jeune japonaise qui leur a survécu en 1998, ndlr] parle d’un couple complice, elle souligne l'enthousiasme de Monique Olivier quand le couple essaye de la convaincre de venir donner un cours à leur fils. Monique et Michel sont d’égal à égal. Elle s’est persuadée que son rôle n’était que passif. Mais elle ne s’est pas interrogée sur le bénéfice de la place qu’elle tirait dans ces crimes. En 2023, elle nous dit encore que les entretiens psychologiques ne servent à rien ?"

  • 10 h 54| "Le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domèce meurt car elle a été ciblée"

    Le repérage de Marie-Angèle Domèce est évoqué par l'avocate générale. "Le 8 juillet 1988, Marie-Angèle Domèce meurt car elle a été ciblée. Le couple s'installe à Saint-Cyr-les-Colons en octobre 1987. Village où vivent la grand-mère et la tante de Marie-Angèle Domèce, non loin du domicile des Fourniret. Est-ce une coïncidence ? Non, jamais avec les Fourniret. Il lui suffit d'une seule occasion pour repérer cette jeune fille et en faire sa victime. "Voilà bien un beau petit sujet." Il apprend qu'elle vient du foyer Leclerc de Fourolles, non loin de son agence ANPE. Sept jeunes femmes de ce foyer l'ont remarqué formellement. Et Isabelle Laville, une autre victime, avait son collège à quelques centaines de mettre. Il la contacte en amont pour la mettre en confiance sur un temps long. C'est une hypothèse, qu'il l'ait rencontrée avant. Ou, tout simplement, il a repéré son trajet en direction de la gare."

    Le Peugeot 405 break, assuré le même jour que l'enlèvement, est une coïncidence ? Non, jamais avec le couple Fourniret.

    "Marie-Angèle se retrouve à l'arrière de ce véhicule, s'inquiète par des pleurs ou des supplications, mais le couple ne renonce pas. Michel Fourniret demande à Monique Olivier de s'éloigner. Mais en restant à vue. Quels actes ont été commis ? Il est impossible de le savoir, comme le corps n'a jamais été retrouvé. On peut penser qu'elle a essayé de se défendre. Elle a dû subir bien des violences physiques pour briser sa résistance. Michel Fourniret n'a reconnu qu'une tentative de viol. Est-ce qu'elle a été étranglée, poignardée, tuée par balle ? Tout est possible… Elle reste dans le coffre et il ressortira seul pour abandonner Marie-Angèle et elle ne sera jamais retrouvée. Est-elle dans un puits, ce qui expliquerait pourquoi Michel Fourniret avait peur que le corps ne "remonte" ? On ne saura jamais…"

  • 11 h 04| "Elle refuse de parler d'une réalité beaucoup plus sordide"

    Stéphanie Pottier essaye d'imaginer le scénario de la nuit du meurtre de Joanna Parrish. 

    "Soit Monique Olivier confond avec les circonstances du meurtre de Natacha Danais qui a eu lieu à quelques mois d'intervalle, le 22 novembre 1990, soit c'est qu'elle refuse de parler d'une réalité beaucoup plus sordide qu'elle refuse de nous raconter. Et qui se rapprocherait de celle avouée pour Jeanne-Marie-Desramault. Mais aussi Elizabeth Brichet et Estelle Mouzin. Toutes ont été séquestrées, violées puis tuées." Face à Stéphanie Pottier, Monique Olivier se contente de regarder ses pieds.

    "Les premières violences ont eu lieu entre 19 h 30 et 20 h 30, au vu du bol alimentaire. Joanna Parrish est vue vivante, peu après 19 heures, place Charles Surugue [à Auxerre, ndlr]. On peut penser que les premières violences ont eu lieu rapidement après : 19 h 30, 20 heures ? Elle pénètre au domicile du couple à Saint-Cyr, les choses doivent dégénérer assez rapidement car l'élève de 5e n'existe pas. Ces violences provoquent sans doute une perte de connaissance. Ça permet au tueur de la ligoter aux mains aux chevilles, de lui faire boire de force de l'alcool et des médicaments, comme pour Brichet et Laville. Et ensuite d'aller l'immerger dans l'Yonne, à Monéteau."

  • 11 h 35| "Une fois, il m'a dit : celle-là ce n'est pas moi en regardant un reportage à la tv"

    L'avocat général poursuit. "Dès août 2003, ils savent que les enquêteurs les soupçonnent dans l'enlèvement d'Estelle Mouzin. Au premier semestre 2004, la pression va s'accentuer. Il faudra attendre le 22 juin 2004 pour que Monique Olivier reconnaisse pour Céline Saison et Mananya Thumpong. Entre 2003 et 2017, elle est entendue cinq fois sur Estelle Mouzin. À chaque fois, elle dit qu'à sa connaissance Michel Fourniret n'a rien à voir avec cet enlèvement. "Une fois, il m'a dit : celle-là ce n'est pas moi en regardant un reportage à la tv". Pendant 14 ans, elle va avancer cet argument. La porte est longtemps restée entrouverte sur Fourniret dans ce dossier Mouzin."

    11 h 27| "Tu reverras bientôt ta maman"

    Hugues Julié a repris la parole. Il évoque la séquestration d'Estelle Mouzin. "Tu reverras bientôt ta maman", c'est l'ultime mensonge à cette enfant, alors qu'elle savait très bien qu'elle allait mourir, après un viol ou une tentative de viol dans cette maison crasseuse de Ville-Sur-Lumes. Elle a fait le choix de garder la part d'ombre sur ces faits. Estelle Mouzin l'indifférait comme toutes les victimes auparavant. Monique Olivier n'a absolument rien fait pour la sauver, elle l'a abandonnée pour la laisser à Michel Fourniret pour qu'il puisse la tuer de ses mains."

  • 11 h 47| "Monique Olivier ne pouvait pas ignorer ce qu'avait commis Michel Fourniret"

    "Monique Olivier sait que sans victimes, sans éléments objectifs, Michel Fourniret peut sortir de prison, poursuit Hugues Julié. Michel Fourniret est un tueur impitoyable qui a pu donner le sentiment d'être insaisissable. La piste Michel Fourniret n'a jamais cessé d'être investiguée. La personnalité de l'intéressé a brouillé les actes d'investigations. La vérité éclate grâce à l'audition d'une codétenue, le 6 mai 2015, avec Melissa Petrovic. Un jour d'hiver où il neigeait, son mari Michel était parti chasser et il avait demandé à Monique d'appeler un proche, pour fêter quelque chose d'important, un mariage ou un anniversaire. On comprend tout de suite qu'il s'agit de Jean-Christophe, ce fils de Michel Fourniret. Monique Olivier ne pouvait pas ignorer ce qu'avait commis Michel Fourniret le 9 janvier 2003. L'alibi s'écroule."

    "Plus de 16 ans après le 9 janvier 2003, elle est capable de prendre ses responsabilités et de dire que Michel Fourniret a bien quelque chose à voir avec l'enlèvement d'Estelle Mouzin. Il était bien le conducteur de la voiture qui a tenté d'enlever Mégane Belli en décembre 2002, puis Estelle Mouzin."

  • 11 h 59| Monique Olivier dit avoit eu peur de Michel Fourniret, l'avocat général ne la croit pas

    Au cours du procès, l'accusée a évoqué sa peur de Michel Fourniret. Une théorie en laquelle ne croit pas le magistrat. "Il n'aurait jamais tué Monique Olivier. Elle lui offrait son impunité. Elle était indispensable pour son impunité. Elle a agi en parfaite connaissance de cause et avait la volonté criminelle de s'y associer. Dès le 11 décembre 1987, elle a toujours su que les jeunes femmes qui montaient dans le véhicule allaient mourir. Ce n'était pas juste une présence, mais une contribution. C'est pour cela que vous la déclarerez coupable."

    11 h 54| Monique Olivier "encourt la même peine que Michel Fourniret"

    "Qu'est devenue Estelle Mouzin après 18 h 30, le 9 janvier 2003 ? Vous étiez en droit d'attendre des précisions, des souvenirs, les raisons qui ont poussé Monique Olivier à cette lâcheté incompréhensible. Pourquoi ne pas ouvrir la porte pour la secourir, pourquoi ne pas tout faire pour arrêter la marche vers la mort inéluctable d'Estelle, une enfant de 9 ans et demi ? Au lieu de cela, elle a participé activement, comme pour Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish."

    "Elle est coupable, en tant que complice : une personne qui, sciemment, par aide ou assistance, a aidé à la préparation ou la consommation du crime. Elle sera punie comme l'auteur de l'infraction. Comme si elle avait elle-même séquestré, violé puis tué les victimes. Sans elle, il ne les commet pas, avec elle, il les réussit. La complice, c'est l'alliée, en l'occurence aujourd'hui la femme du tueur en série. Elle encourt la même peine que Michel Fourniret."

    HUGUES JULIÉ (Avocat général)

  • 12 h 07| Monique Olivier, la "femme la plus condamnée de France"

    "On peut dire que ce sera la femme la plus condamnée de France, réagit Didier Seban, l'avocat des familles des victimes. Elle n'a rien compris de la gravité n'a rien compris de la douleur des victimes."

    '"Le fait que le parquet dise en détail l'implication du couple Fourniret, c'est important pour la famille. On peut regretter la reconduite responsabilité de l'État dans les propos du parquet sur ces procédures."

    12 h 05| Fin des réquisitions

    C'est la fin des réquisitions, l'audience est suspendue, à la cour d'assises des Hauts-de-Seine, et reprendra à 13 h 30 avec la plaidoire de la défense. 

    12 h 04| Monique Olivier encourt la réclusion criminelle à perpétuité

    "Monique Olivier encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Comme en 2008, l'ex-femme de Michel Fourniret est accusée pour des faits commis sur une longue période de temps. Une période maximale de 18 ans qui peut être portée, sur décision spéciale, une période de 22 ans. La peine rappellera surtout la gravité des crimes commis. Je vous demande de condamner Monique Olivier à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans, qui sera confondue avec la peine à perpétuité qu'elle exécute déjà. La fin de sa période de sûreté sera donc fixée au 5 décembre 2035. Donc, jusqu'à cette date, elle ne pourra pas bénéficier d'aménagement de peine. Vous ajouterez une privation de droits civils, civiques et de famille pour 10 ans."

  • La cour d’assises de Nanterre (Hauts-de-Seine) doit rendre ce mardi son verdict concernant Monique Olivier, l’ex-femme de Michel Fourniret, jugée pour des faits d’enlèvement, de séquestration, de viols et de meurtres, notamment sur la petite Estelle Mouzin.

    Complice malgré elle ou participante à part entière à trois enlèvements et meurtres ? Le verdict dans le procès de , l’ex-femme du tueur Michel Fourniret, doit être rendu ce mardi par la cour d’assises de Nanterre. La septuagénaire est jugée depuis le 28 novembre dernier pour complicité dans les enlèvements et les meurtres de Marie-Angèle Domèce en 1998, Joanna Parrish en 1990 et Estelle Mouzin en 2003. 

    Hier, les avocats généraux ont requis la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans à son encontre. Ils ont estimé, contrairement à l’image que la défense a tenté de transmettre tout au long du procès, que Monique Olivier n’était pas une simple complice soumise à son mari, mais bien impliquée à part entière dans les enlèvements, viols et meurtres de ses victimes. 

  • «Sans elle, Michel Fourniret ne commet pas ces crimes. Avec elle, il les réussit», a notamment déclaré l’un des avocats généraux, Hugues Julié. «Le complice, c'est l'allié, celui qui est uni étroitement à l'auteur, en l'espèce aujourd’hui devant vous, c’est l'épouse du tueur en série», a-t-il poursuivi. La seconde avocate générale, Stéphanie Pottier, a également souligné que Monique Olivier a fait le choix de se taire pendant seize ans concernant la disparition de la petite Estelle Mouzin, dont le corps n’a jamais été retrouvé. 

  • AUCUNE INFORMATION SUR L'EMPLACEMENT DES CORPS 

    Monique Olivier aura une ultime occasion de s’exprimer ce mardi, avant que le verdict ne soit rendu. Au début du procès, elle avait déclaré qu’elle regrettait «tout ce qu’il s’est passé» et avait reconnu «tous les faits». Elle avait ensuite affirmé que l’Ogre des Ardennes l’avait «utilisée» pour commettre ses crimes. 

    Pendant les trois semaines de procès, Monique Olivier, affaiblie, a accepté de s’exprimer devant la cour mais n’a cependant donné aucun élément supplémentaire sur les sévices infligés à Estelle Mouzin, ni aucune indication concernant l’emplacement du corps de la petite fille, disparue en 2003, ni de celui de Marie-Angèle Domèce.  

  • Âgée de 75 ans, Monique Olivier a déjà été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 2008, par la cour d’assises des Ardennes, pour complicité dans quatre enlèvements et meurtres de Michel Fourniret. Elle avait ensuite écopé d’une nouvelle peine de vingt ans de prison en 2018, pour le meurtre crapuleux de Farida Hammiche, dans l’affaire du trésor du «gang des postiches». 

  • À quelques heures du verdict dans le procès de Monique Olivier, Éric Mouzin, père d'Estelle Mouzin, enlevée et disparue depuis 2003, réclame que l'ex-épouse de Michel Fourniret "ne sorte plus de prison" et estime que sa participation au crime est "évidente".

    "Nous demandons que Monique Olivier ne sorte plus de prison", assume Eric Mouzin. Au terme de plusieurs semaines d'audience, la réclusion criminelle à perpétuité a été requise avec une période de sureté de 22 ans, à l'encontre de la veuve de Michel Fourniret, accusée de complicité dans l'enlèvement d'Estelle et deux autres jeunes femmes, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. "C'était très important que le procès se tienne, on l'attendait depuis longtemps, d'autant plus que nous étions associés par les faits de procédures à ces deux autres familles qui elles attendent depuis trente ans ce procès, et nous vingt ans."

    Pour Eric Mouzin, ce procès va permettre "non pas de tourner une page, mais de marquer un point dans les disparitions de nos enfants". Leur mémoire, dit-il, "a été évoquée, elles ne sont plus des faits divers, on leur a donné vie, on a rappelé qui elles étaient, ce qu'elles étaient, les espoirs que tout le monde avait avec ces jeunes femmes ou ces enfants".

  • "Nous arrivons, je pense, à la fin de l'exercice"

    Pour le père de la jeune Estelle, enlevée en 2003, "la question essentielle est de savoir si nous pouvions [la] retrouver et nous arrivons, je pense, à la fin de l'exercice", dit-il. "Monique Olivier soutient avoir donné des informations pour permettre la localisation de l'endroit où elle avait été mise en terre. La zone a été fouillée avec beaucoup de moyens par les enquêteurs, le corps d'Estelle n'a pas été retrouvé. Nous n'avons pas appris grand chose, simplement sur ses conditions de détention que nous avons eu quelques détails."

    Il regrette que "les conditions dans lesquelles Monique Olivier était invitée à répondre" durant le procès aient "peut-être contribué à ces réponses" pas toujours satisfaisantes. "Tout le monde a rappelé au président comment il fallait procéder pour mettre madame Olivier en confiance et l'ammener à parler, ça n'a pas toujours été le cas. En revanche, quand elle rentre en conflit avec son fils par vidéo interposée, elle n'a pas besoin de précautions pour s'exprimer, c'est direct, immédiat, violent."

  • La participation de Monique Olivier "évidente"

    Eric Mouzin souhaite donc aujourd'hui que la veuve du tueur en série, mort il y a deux ans, ne sorte plus de prison pour le restant de ses jours. "Cela dépendra de son état de santé, parce qu'aujourd'hui la durée de la réclusion est fixée par le précédent jugement de Charleville-Mézières, donc elle pourrait sortir en 2032 ou 33", rappelle-t-il. Mais le meurtre de sa fille a été commis "à quatre mains, bien sûr", estime le père d'Estelle. "Michel Fourniret n'étant plus là, ça a contribué à compliquer sérieusement les débats, car on le fait toujours rentrer par la fenêtre, mais si on s'intéresse à la participation de Monique Olivier dans la commission du crime, elle est évidente."

    L'ex-épouse de Fourniret "reconnaît avoir fourni l'alibi téléphonique, gardé Estelle pendant une durée calculée entre quatre etsix heures, ne rien avoir dit, ne pas avoir pris soin d'un enfant enlevé 24h avant, détenu dans une maison crasseuse, non chauffée, sans nourriture – elle lui aurait donné dans un grand moment de faiblesse un verre d'eau, un comportement pour le moins condamnable, c'est le moins qu'on puisse dire".

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